La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XVI - n° 4 - juillet-août 2013 | 161
Points forts
»
Dans la RCH, l’intervention de référence
est l’anastomose iléoanale.
»
Dans la maladie de Crohn (MC) iléale termi-
nale, la résection iléocolique est indiquée
principalement dans les formes sténosantes symp-
tomatiques et dans les formes perforantes.
»
Le traitement chirurgical de la MC colique est la
colectomie subtotale avec anastomose iléorectale.
»
La laparoscopie a clairement démontré son béné-
fice par rapport à la laparotomie.
»Si, dans un certain nombre d’études, la
chirurgie est considérée comme un événe-
ment indésirable grave ou un échec, son
recours reste très fréquent.
»
Pour un bon résultat, l’indication doit être bien
posée et la procédure réalisée adéquate.
»
En soulignant les mauvaises indications ou procé-
dures, les auteurs concluent sur la nécessité d’inté-
grer le chirurgien aux discussions thérapeutiques
lors des concertations pluridisciplinaires.
Mots-clés
Maladie de Crohn
Rectocolite
hémorragique
Chirurgie
Laparoscopie
Anastomose
iléorectale
Anastomose iléoanale
Highlights
»
In UC, the gold stan-
dard surgical treatment
is the restorative proc-
tocolectomy with ileal
pouch anal anastomosis
»
In small bowell Crohn's
disease, an ileocolic resec-
tion is indicated in symptom-
atic stricturing or perforating
localization.
»
Surgical treatment of colonic
Crohn's disease is subtotal
colectomy with ileorectal anas-
tomosis
»
Laparoscopy has demon-
strated its benefits over the
open approach for IBD surgical
management.
littérature : l’extension de la maladie (risque relatif
de 15 en cas de pancolite), la durée d’évolution de la
maladie (risque relatif de 5,7 à 10 ans), la présence
d’une cholangite sclérosante primitive (risque relatif
de 4,8), l’existence d’une infl ammation histologique
(risque relatif de 3) et les antécédents familiaux de
cancer colorectal (risque relatif de 2,5) [8].
En cas de dysplasie de haut grade sur muqueuse
plane, l’indication chirurgicale est formelle, puisqu’un
cancer sera retrouvé dans près de 1 cas sur 2 sur la
pièce opératoire (9). Une coloproctectomie totale
doit alors être réalisée (3). La prise en charge des
lésions de dysplasie de bas grade sur muqueuse
plane est plus controversée. Les recommandations
de l’ECCO proposent plutôt de réaliser un contrôle
endoscopique 3 à 6 mois après le diagnostic et de
réaliser une coloproctectomie si la lésion est alors
confi rmée (3).
Deux types de dysplasie sur lésion macroscopique
peuvent être distingués : les ALM (Adenoma-Like
Mass), qui présentent les critères morphologiques
des polypes sporadiques, et les DALM (Dysplasia-
Associated Lesion or Mass), qui correspondent à des
lésions au sein d’une muqueuse surélevée et infl am-
matoire. L’existence d’une DALM impose la réalisa-
tion d’une coloproctectomie totale, compte tenu
du risque important de cancer (9). Un traitement
conservateur, par résection endoscopique simple,
est proposé devant une ALM à condition que cette
résection soit complète et en l’absence de dysplasie
ailleurs sur le côlon (9).
◆Choix de l’intervention chirurgicale
La coloproctectomie totale avec anastomose
iléoanale (AIA) est actuellement le traitement de
référence de la RCH, puisqu’elle permet de guérir
définitivement la maladie en permettant l’abla-
tion de l’ensemble de la muqueuse colorectale
à risque tout en conservant la fonction sphinc-
térienne (figure 1). Elle est réalisée chez plus de
80 % des patients opérés pour une RCH. Idéale-
ment, l’AIA est réalisée par laparoscopie, ce qui
permet une réduction de la morbidité postopé-
ratoire et du risque de stérilité par rapport à la
laparotomie (10, 11).
L’anastomose iléorectale (AIR) dans la RCH n’est
proposée que pour des patients rigoureusement sélec-
tionnés (3). Dans cette indication, l’intervention est
en effet discutable sur le plan théorique, puisque la
maladie touche le rectum dans tous les cas. Elle peut
cependant être envisagée si le rectum est conser-
vable (absence d’atteinte sévère et de microrectum),
sans dysplasie, et a fortiori sans cancer colorectal, sur
l’ensemble du cadre colique et du rectum.
»
If surgery is often
considered, in some
medical series about
Crohn’s disease and
ulcerative colitis, as a severe
adverse event or failure, it is
still very frequently useful.
»
To obtain a good result, the
indication must be good and
the right procedure must be
performed.
»
Emphasizing what is a
bad indication or an inappro-
priate procedure, the authors
conclude that the good
decisions must be taken in
consensus meetings between
surgeons and gastroenterol-
ogists.
pour contre
Keywords
Crohn's disease
Ulcerative colitis
Surgery
Laparoscopy
Ileorectal anastomosis
Ileal-pouch anal anastomosis
Figure 1. Anastomose iléoanale avec iléostomie latérale de protection : montage chirurgical.