MPSI Devoir surveillé no 7 (4h) 24 mars 2012 Questions et exercices de cours 1) Soient deux intervalles I et J de R, et deux fonctions f ∈ F (I, J) et g ∈ F (J, R). Démontrer que si f et g sont n fois dérivables alors g ◦ f est n fois dérivable (on pourra admettre qu’un produit de fonctions n fois dérivables est n fois dérivable). 2) Énoncer et démontrer le théorème d’égalité des accroissements finis (on pourra admettre le théorème de Rolle). 3) Soit f une fonction trois fois dérivable sur l’intervalle [a, b] et à valeurs dans R. On suppose que f (a) = f ′ (a) = f (b) = f ′ (b) = 0. Montrer qu’il existe x ∈]a, b[ tel que f (3) (x) = 0. 4) Rappeler la définition d’une fonction convexe. Montrer que si f est une fonction positive et convexe sur un intervalle I, et si a et b sont deux éléments de I tels que a 6 b et tels que f (a) = f (b) = 0, alors ∀x ∈ [a, b], f (x) = 0. Problème d’analyse : suites récurrentes Soit c un nombre réel fixé. Soit lafonction f : x 7→ x2 + c u0 = 0, On définit la suite (un )n∈N par : ∀ n ∈ N, un+1 = f (un ). Le but du problème est d’étudier la convergence de la suite (un )n∈N en fonction du paramètre c. 1 1) On suppose dans cette question que c > . 4 a) Étudier le signe de f (x) − x. Que peut–on en déduire concernant l’éventuelle monotonie de la suite u ? b) Montrer que la suite (un ) ne peut pas converger vers un réel. c) En déduire lim un . n→+∞ 1 2) Supposons que c 6 . Faire un tableau de signe de f (x) − x. 4 On note ℓ1 et ℓ2 les deux solutions de f (x) − x = 0 avec la convention ℓ1 6 ℓ2 . Expliciter en fonction de c la valeur de ℓ1 et la valeur de ℓ2 . Dans quel cas a–t–on ℓ1 = ℓ2 ? 3) Dans le cas où c = −1, représenter sur un même schéma la représentation graphique de f ainsi que la droite d’équation y = x, et positionner les points d’abscisse ℓ1 et d’abscisse ℓ2 . 1 Même question dans le cas où c = . 4 1 4) On suppose dans cette question que c ∈ 0, . 4 a) Montrer que ℓ1 > 0 puis montrer que l’intervalle [0, ℓ1 ] est stable par f . b) Montrer que (un ) est croissante. c) Montrer que (un ) converge vers ℓ1 . 1/4 MPSI Devoir surveillé no 7 (4h) 24 mars 2012 3 5) On supposera dans toute la question 5) que c ∈ − , 0 . 4 On définit alors l’application g : x 7→ f ◦ f (x) − x. a) Montrer que ℓ1 et ℓ2 sont solutions de l’équation g(x) = 0. En déduire que le polynôme (X 2 + c)2 + c − X est divisible par X 2 + c − X. b) Déterminer une fonction polynomiale h telle que ∀ x ∈ R, g(x) = (x2 − x + c)h(x) c) Étudier le signe de h(x) puis celui de g(x) (faire un tableau de signe suivant les valeurs de x). d) Montrer que l’intervalle [c, 0] est stable par f . En déduire que pour tout entier naturel n, un ∈ [c, 0]. Montrer que c 6 ℓ1 6 0. e) Montrer que pour tout entier naturel n, u2n+1 6 ℓ1 6 u2n . f) Montrer que la suite (u2n )n∈N est décroissante et que la suite (u2n+1 )n∈N est croissante. g) Montrer que les suites (u2n )n∈N , (u2n+1 )n∈N et (un )n∈N convergent vers ℓ1 . 3 6) On supposera dans toute la question 6) que c < − . 4 Le but de la question 6) est de montrer que si la suite (un )n∈N est convergente, alors elle est constante à partir d’un certain rang. Pour cela nous allons raisonner par l’absurde et supposer que la suite (un ) converge vers un réel λ mais qu’elle n’est constante à partir d’aucun rang. a) Montrer que, pour tout entier naturel n, on a un 6= λ. un+1 − λ = f ′ (λ). b) Montrer que lim n→+∞ un − λ c) Montrer que |2ℓ1 | > 1 et que |2ℓ2| > 1. i h ′ En déduire l’existence d’un réel K tel que K ∈ 1, |f (λ)| . d) Montrer qu’il existe n0 ∈ N tel que ∀n > n0 , |un+1 − λ| > K|un − λ|. e) Conclure le raisonnement par l’absurde. f) Montrer que, si c = −2, la suite (un )n∈N est convergente. g) Dans le cas où c = −1, est-elle convergente ? Expliciter un en fonction de n. 7) On suppose dans toute la question 7) que c < −2. a) Montrer que u2 > ℓ2 . b) Montrer que (un )n>2 est strictement croissante. c) Montrer que (un )n∈N diverge vers +∞. 2/4 MPSI Devoir surveillé no 7 (4h) 24 mars 2012 Problème d’algèbre Soit E un R-espace vectoriel. On note IdE l’application identique de E. On rappelle que si f est un endomorphisme de E, f est inversible si et seulement si il existe un endomorphisme g noté alors f −1 tel que f og = gof = IdE . k désignant un réel, on note Ak l’ensemble des endomorphismes u de E tels que u2 = k.u. Pour n ∈ N, on pose Fn = Ker(f n ) et Gn = Im(f n ). Les parties II et III sont indépendantes. Partie I : Étude d’un exemple On considère l’endomorphisme de R4 défini par f : (x, y, z, t) 7→ (x + y + z − t, −z + t, 0, x + y) 1) Déterminer une base de Kerf et donner sa dimension. 2) Calculer la matrice A de f dans la base canonique. Calculer A2 , A3 et A4 . 3) Déterminer f 2 (x, y, z, t) et calculer la dimension de Kerf 2 4) Déterminer de même dim Kerf 3 et dim Kerf 4 5) Déterminer k tel que f 2 appartienne à Ak . Partie II On suppose dans cette partie que E est un espace vectoriel de dimension finie non nulle notée n. 1) a) Soit p ∈ N. Montrer que Fp ⊂ Fp+1 . b) Soit p ∈ N. Montrer que Gp+1 ⊂ Gp . 2) Montrer qu’il existe m tel que Fm = Fm+1 et que ∀p > m, Fp+1 = Fp . On note alors s = min{m ∈ N | Fm = Fm+1 }. Justifier que s 6 n. 3) Justifier que pour ce s, Gs = Gs+1 et que ∀p > s, Gp+1 = Gp . On note alors F = Fs et G = Gs . 4) Montrer que E = F ⊕ G. 5) Montrer que les sous-espaces vectoriels F et G sont stables par f . 6) On définit u l’endomorphisme de F induit par f et v l’endomorphisme de G induit par f . Montrer que us = 0 et que v est un isomorphisme. 7) Soit k un entier naturel. a) Montrer que f induit un endomorphisme de Gk que l’on notera vk . b) Justifier que Ker vk = Kerf ∩ Gk . c) En déduire que la suite (dim Fk+1 − dim Fk )k∈N est décroissante. 3/4 MPSI Devoir surveillé no 7 (4h) 24 mars 2012 Partie III 1) Soit u ∈ Ak . a) Quand u est inversible, montrer que u = k.IdE . b) On suppose k = 0. Prouver que Im u ⊂ Ker u. c) On suppose k 6= 0. Montrer que Im u = Ker(u − k.IdE ). Démontrer que E = Im u ⊕ Ker u. 2) On suppose dans cette question que k 6= 0, et on donne deux éléments u, v de Ak . a) Démontrer que si on a uov + vou = 0 alors uov = vou = 0L(E) . (0L(E) désigne l’endomorphisme nul). b) Démontrer que Im(u + v) ⊂ Im(u) + Im(v) et que Ker(u) ∩ Ker(v) ⊂ Ker(u + v). c) A quelle condition nécessaire et suffisante u + v appartient-il à Ak ? Montrer que dans ce cas, Im(u + v) = Im(u) + Im(v). Montrer également que Ker(u) ∩ Ker(v) = Ker(u + v). d) Montrer que si uov = vou alors uov appartient à un ensemble Ak′ et que dans ce cas : Im(uov) = Im(u) ∩ Im(v) et Ker(u) + Ker(v) = Ker(uov) 3) Soit f un endomorphisme de E satisfaisant à la relation : f 2 + 2.f − 3IdE = 0L(E) (1) On suppose que f n’est pas une homothétie vectorielle. a) Soit u = f − IdE et v = f + 3.IdE . Montrer que u et v appartiennent à deux ensembles Ak er Ak′ . Montrer que uov = vou = 0L(E) . b) Montrer que pour p entier strictement positif on a : fp = −(−3)p .u + v 4 c) Montrer que f est inversible et que : 1 f −1 = .(f + 2.IdE ) 3 d) Application : E désigne l’espace vectoriel des suites de réels (un ) telles que : ∀n ∈ N un+2 + 2un+1 − 3un = 0 Montrer que l’application f définie sur E par ∀(un ) ∈ E, f ((un )) = (vn ), avec ∀n ∈ N, vn = un+1 est un endomorphisme de E qui vérifie la relation f 2 + 2.f − 3IdE = 0L(E) . Si (un ) ∈ E, exprimer up en fonction de p, u0, u1 . 4/4