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L’Encéphale (2009) Supplément 3, S85–S86
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Avant propos
J.D Guelfi , J. Costentin, J.L Terra
Récemment encore, le psychiatre prenant en charge un
patient souffrant de schizophrénie était confronté à l’al-
ternative constituée par les formes orales ou les formes
retards de quelques neuroleptiques. Des recommandations,
la synthèse des résultats issus d’études accumulées au fi l
des années, venaient éclairer son choix : un choix fondé sur
des preuves mais aussi son expérience.
Depuis la commercialisation de la première forme à
action prolongée des antipsychotiques non neuroleptiques,
le clinicien est confronté à une autre alternative, l’admi-
nistration orale ou parentérale.
Les nouvelles questions qu’il se pose sur les critères de
choix n’ont pas de réponses toutes faites. Les études sont
peu nombreuses, les synthèses de la littérature n’aboutis-
sent pas à des preuves scientifi ques de grade élevé. On est
encore à l’heure des hésitations quant au cheminement
vers la meilleure décision thérapeutique.
Face à ce constat un groupe d’experts français, sous le regard
d’un expert international s’est penché sur cette importante
question. Le but était d’examiner les étapes de la décision thé-
rapeutique et de rassembler pour chacune d’elles les arguments
jouant en faveur ou en défaveur de chaque bras de l’alternative.
Force est de constater que le clinicien est assez démuni de
recommandations fermes ; il doit aussi en cette matière recourir
à une large base de données pour nourrir sa décision.
Les experts rassemblés en cinq groupes se sont astreints
à répondre aux questions suivantes :
1) Quels sont les critères d’utilisation des APAP ?
2) Comment évaluer la qualité de l’observance ?
3) Comment prendre la décision du recours à un APAP ?
4) Quels sont les facteurs limitant le recours à un APAP
et comment les dépasser ?
5) Comment prescrire un APAP ?
L’ambition de cet avis d’experts est restée modeste,
tout en ayant le souci d’apporter aux cliniciens les meilleurs
repères existant à l’heure actuelle pour les guider avec
souplesse dans leurs décisions thérapeutiques fondées sur
une évaluation attentive du rapport risque/bénéfi ce.
Le cheminement de notre réfl exion à propos de la situa-
tion des antipsychotiques à action prolongée dans l’arsenal
thérapeutique actuel nous a successivement conduit à
mesurer le chemin parcouru depuis la naissance du premier
neuroleptique ; puis à mieux cerner les critères d’utilisa-
tion des formes à action prolongée des produits les plus
récents ; et enfi n à répertorier les meilleurs moyens dont
nous disposons pour évaluer, chez les patients schizophrè-
nes, la qualité de l’observance médicamenteuse.
Nous avons ensuite envisagé les arguments, habituelle-
ment retenus lorsqu’on décide de prescrire un APAP, les
facteurs qui limitent, encore aujourd’hui, le recours à
cette modalité de chimiothérapie, les aspects pratiques de
ce type de prescription et enfi n la surveillance de la
conduite du traitement.
Du médicament qui « saisit le nerf », du neuroleptique
qui entraîne une indifférence psychomotrice voire une
sédation générale, qui réduit les hallucinations et idées
délirantes et qui suscite des symptômes neurologiques de