J.-M. VanelleS68
l’observance (de 49 à 64 %) s’observe lors du passage
inverse (n = 504).
Facteurs d’amélioration de l’observance
Pitschel-Walz et Kissling [4] montrent un bénéfi ce de la psy-
cho-éducation sur l’observance, avec une réduction des
réhospitalisations à 12 et 24 mois. Les patients de cette
étude recevaient 8 séances de psychoéducation, incluant
systématiquement la famille.
L’importance de l’alliance thérapeutique avait été sou-
lignée dès la Conférence de Consensus de 1994 [1] ; elle est
confi rmée par une étude anglaise de Day et al. [2]. D’autres
facteurs retentissent négativement sur l’observance : l’im-
portance des troubles cognitifs, la polypharmacie et les
effets indésirables du traitement. Par contre, un rôle essen-
tiel favorable semble dévolu à l’amélioration globale du
patient, à la qualité de son insight et à son niveau de
conscience de la maladie.
Schizophrénies, problèmes somatiques
et antipsychotiques atypiques
Indépendamment des effets délétères du traitement anti-
psychotique, la comorbidité entre schizophrénies et certai-
nes pathologies somatiques (diabète, syndrome métabolique)
est connue.
Si certains antipsychotiques de seconde génération
entraînent plus de syndrome métabolique et d’allongement
de l’espace QT que les antipsychotiques conventionnels, on
observe aussi avec certains d’entre eux des effets secon-
daires anciennement décrits, comme des effets extra-pyra-
midaux, volontiers dose-dépendants.
Il en résulte une légitime « médicalisation » de la prise
en charge, incluant un examen clinique et une surveillance
paraclinique (biologie, ECG), sans négliger un interroga-
toire minutieux. En effet, celui-ci peut retrouver des anté-
cédents personnels et familiaux de malaises, de perte de
connaissance, de mort subite dans la famille ou encore
découvrir des antécédents personnels de mauvaise tolé-
rance aux traitements psychotropes prescrits antérieure-
ment (Tableau 1).
Enfi n, certaines populations sont particulièrement à ris-
que, comme les patients sans domicile fi xe.
Certains antipsychotiques atypiques s’accompagnent
d’un risque accru de syndrome métabolique, de diabète, et
d’une altération du profi l lipidique. Le risque métabolique
ne semble pas particulièrement infl uencé par la posologie
administrée ; en revanche, la durée du traitement est
importante. On peut souligner, dans ce contexte, l’intérêt
du changement de traitement pour un autre antipsychoti-
que atypique, avec une réversibilité possible de certaines
anomalies biologiques.
D’autres effets secondaires sont retrouvés avec les
antipsychotiques atypiques : hyperprolactinémie avec amé-
norrhée/galactorrhée, troubles sexuels…
Il faut, enfi n, mettre en garde contre les fortes posolo-
gies d’antipsychotiques, souvent hors AMM, et contre les
associations d’antipsychotiques sans réévaluation régulière.
Conclusion
Le degré d’observance est insuffi sant sous antipsychotiques
atypiques comme il l’était sous neuroleptiques convention-
nels, surtout par méconnaissance du caractère pathologi-
que des troubles chez le malade. Cette observance est à
renforcer, notamment par l’alliance thérapeutique.
Pour les antipsychotiques atypiques, de nouvelles exi-
gences en matière de tolérance imposent une vigilance
accrue du prescripteur sur l’état général de son patient
schizophrène. Les progrès apportés par les nouveaux anti-
psychotiques n’en demeurent pas moins indéniables, avec
un service rendu probablement plus substantiel chez les
« jeunes » patients où ils sont prescrits en première inten-
tion par rapport aux malades plus âgés ayant déjà reçu des
conventionnels.
Tableau 1 Importance de la recherche d’ATCDs
Antécédents Justifi cation
Histoire de la maladie psychiatrique et de sa thérapeutique Repérer les symptômes cibles
Cure(s) neuroleptique(s) antérieure(s) Leur effi cacité/leur tolérance
Insuffi sance rénale ou hépatique Modifi cation du métabolisme du médicament
Antécédents cardio-vasculaires personnels ou familiaux : perte
de connaissance, syncope, cardiopathie Syndrome du QT long congénital, risque d’arythmie, de
torsades de pointes
Antécédents personnels ou familiaux de diabète Majoration d’une pathologie diabétique
Troubles digestifs à type de constipation
Terrain allergique Majoration possible
Prises d’autres médicaments, psychotropes ou non Danger de certaines associations
Risques d’interactions
Habitus : alcool, tabac, autres toxiques Modifi cation du catabolisme des médicaments + risque
d’interactions
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