IX Comportement des suites numériques 1 ) Sens de variation d’une suite A priori une suite est une fonction (définie sur IN), u n u (n) , donc (u n ) strictement croissante signifie : pour tous entiers n et p , n p u n u p mais on a mieux (= plus simple) : Déf 1 : (u n ) strictement croissante signifie : pour tout entier n , u n u n 1 . Il suffit en effet de comparer chaque terme au terme suivant. Déf 2 : (u n ) croissante signifie : pour tout entier n , u n u n 1 . On l’écrit souvent (u n ) . Déf 3 : (u n ) strictement décroissante signifie : pour tout entier n , u n u n1 . Déf 4 : (u n ) décroissante signifie : pour tout entier n , u n u n 1 . On l’écrit souvent (u n ) . En pratique, pour connaître le sens de variation de la suite (u n ) , on étudie le signe de u n1 u n . 2n 2 n1 2 n1 2n Exemple : u n pour n 0 . On a alors u n1 et u n1 u n d’où 10n 10(n 1) 10(n 1) 10n u n1 u n 2 n1 n 2 n (n 1) 2 n (2n n 1) 2 n (n 1) 0 si n 1. 10n(n 1) 10n(n 1) 10n(n 1) On a factorisé pour déterminer le signe de u n1 u n . Bien sûr une suite peut être croissante ou décroissante à partir d’un certain rang, par exemple ici (u n ) est strictement croissante à partir du rang 2 car u1 u2 0,2. Lorsqu’on sait que la suite (u n ) est strictement positive (c’est-à-dire que pour tout n , u n 0 , on peut comparer u u n 1 et 1 car on a alors n 1 1 u n 1 u n . C’est parfois plus pratique. un un Il va de soi que si la suite (u n ) est définie par u n f (n) où f est une fonction dérivable, le sens de variation de la suite (u n ) est celui de la fonction f . Exemple ci-contre : u n avec f ( x ) n 1 f ( n) n4 x 1 3 0 donc f strictement : f ' ( x) x4 ( x 4) 2 et (u n ) strictement . Le cas des suites définies implicitement par une relation de récurrence du type u n1 f (u n ) , par exemple avec la même fonction f que ci-dessus : u n 1 un 1 , est un peu moins simple… un 4 Déf 5 : les suites des définitions 1 à 4 sont dites monotones. (sens de variation constant) Remarque : il existe évidemment des suites qui ne sont ni croissantes ni décroissantes, sur aucun intervalle, exemples : v n (1) n ou t n n(1) n . Ces suites « oscillent ». Elles ne sont pas monotones. Déf 6 : une suite qui est à la fois croissante et décroissante est constante : elle prend toujours la même valeur. Exemple : (u n ) définie pour tout entier n par u n 5 . 2 ) Comportement d’une suite à l’infini (c’est-à-dire pour n très grand) On distingue a priori trois types de comportement : (définitions rigoureuses en Terminale) a ) Les termes ont tendance à se rapprocher, « de plus en plus », d’une certaine valeur limite fixée alors que la suite converge vers la limite l : on dit l. Exemples ci-dessous : une suite convergeant vers 0 et une autre convergeant vers 2. On l’écrira : b ) Les termes ont tendance à devenir de plus en plus grands, ils finissent par dépasser, définitivement, n’importe quelle valeur, éventuellement très grande. On dit que la suite diverge vers . C’est le cas de la suite ( wn ) ci-contre. c ) Les termes ont tendance à devenir de plus en plus grands en valeur absolue et négatifs, ils finissent par passer, définitivement, en dessous de n’importe quelle valeur. On dit que la suite diverge vers . C’est le cas de la suite ( s n ) ci-contre. Dans tous les autres cas, on dit que la suite diverge : exemples : les suites v n (1) n ou t n n(1) n de la fin du paragraphe 1. Théorèmes démontrables en Terminale : 1 ) Pour (u n ) monotone, on est toujours dans un des trois cas a, b ou c. 2 ) Avec un nombre q fixé : Si q 1 , lim q 0 . q . Si 1 q 1 , n n lim n n Déf 7 : s’il existe deux nombres fixés m et M vérifiant : pour tout entier n , m u n M , on dit que la suite (u n ) est bornée (on dit alors qu’elle est bornée par m et M ).