MONOTONIE D'UNE SUITE Dans les exemples , onutilisera les suites et la fonction f suivantes : v0 = 0, 5 un = n2 , f (x) = x2 et vn = f (vn−1 ) Rappelons qu'une suite telle que (un ) est dite dénie de façon explicite (car directement en fonction de n), alors que la suite (vn ) est dite dénie de façon récurrente (car chaque terme dépend de son prédecesseur). Notons d'emblée que certaines suites sont ni croissantes ni décroissantes nπne ). ( tester par exemple la suite sn = sin 2 De telles suites ne sont pas monotones. Pour être monotone une suite doit étre croissante ou décroissante au moins à partir d'un certain rang. Je donne ici quatre méthodes possibles d'étude de monotonie : Méthode 1 Etudier le signe de un+1 − un Méthode fréquente pour les suites explicites, plus rarement pour les suites récurrentes. Exemple un+1 −un = (n+1)2 −n2 = 2n+1 > 0 ; on en déduit que (un ) est strictement croissante. Méthode 2 Utiliser le théorème suivant, valable EXCLUSIVEMENT pour les suites explicites : Théorème : Si un = f (n) et si f est monotone SUR [0; +∞[ alors la suite (un ) admet la même monotonie que f . Exemple un = f (n) avec f : x 7→ x2 qui est strictement croissante sur [0; +∞[. Alors la suite (un ) l'est aussi. ATTENTION : Ce théorème ne fonctionne pas avec les suites récurrentes : 1 1 1 La suite (vn ) en est un contre exemple ; en eet v0 = , v1 = , v2 = , 2 4 16 . . . montrent qu'aux premiers rangs cette suite décroît. Or vn+1 = f (vn ) et pourtant f est croissante sur [0; +∞[ . . . 1 G.Gremillot Méthode 3 un 6= 0 Etudier si un+1 > 1 un ou si est en tenant bien compte du un+1 < 1, un de un . signe en précisant Cette technique est peu recommandable et n'est bien adaptée que pour les cas où la suite est une puissance ou un produit de puissances. Exemple Pour n 6= 0, un = n2n'est pas nul, alors : 2 2 n+1 1 (n + 1)2 un+1 = = 1+ >1 = 2 un n n n Comme un est toujours positif, on en déduit que la suite (un ) est strictement croissante à partir du rang 1. Cas où la suite est négative : wn = −2n dénit une suite clairement négative. wn+1 −2n+1 =2>1 = wn −2n w Mais, la suite w étant négative, n+1 > 1 ⇔ wn+1 < wn et la suite est wn décroissante. (Testez Méthode 4 les premiers termes pour vous en convaincre ) Raisonner par récurrence. Méthode fréquente en cas de suites récurrentes. Exemple On va prouver par récurrence, de deux façons, que vn+1 = f (vn ) = vn2 dénit une suite décroissante : Première possibilité Initialisation : v1 < v0 On suppose que, pour un certain rang n ≥ 1, on a vn < vn−1 et on doit prouver qu'alors vn+1 < vn . Sachant que vn < vn−1 et puisque la fonction f est strictement croissante sur [0; +∞[, on a f (vn ) < f (vn−1 ) c'est-à-dire vn+1 < vn . Conclusion : D'après le principe de récurrence, pour tout entier n, on a vn+1 < vn et la suite v est décroissante. Hérédité : Deuxième possibilité Initialisation : v1 − v0 < 0 On suppose que, pour un certain rang n ≥ 1, on a vn − vn−1 < 0 et on doit prouver qu'alors vn+1 − vn < 0. Hérédité : 2 vn+1 − vn = vn2 − vn−1 = (vn − vn−1 )(vn + vn−1 ) Le premier facteur vn − vn−1 est négatif d'après l'hypothèse de récurrence. Le second facteur vn + vn−1 est positif car ses termes sont des carrés par dénition de la suite v . Ainsi, vn+1 − vn < 0. 2 G.Gremillot Conclusion : D'après le principe de récurrence, pour tout entier n, on a vn+1 − vn < 0 et la suite v est décroissante. EXERCICES Dans chaque cas, étudier la monotonie de la suite (un ) : n−1 Méthode 1 : un = n+1 ( u0 = 5 2un − 1 un+1 = 2 en Méthode 2 : un = n 2n+1 Méthode 3 : un = n−2 3 ( u0 = 0 un Méthode 4 : un+1 = 3 + 3 (On montrera d'abord, par récurrence, que tous les termes de la suite sont positifs) Avec la méthode qui vous semble la mieux adaptée : un = n2 − 5n un = 0, 1n × n2 u = n + cos n n u0 = 5 √ un+1 = un + 2 3 G.Gremillot