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Ni trop, ni trop peu
Dans notre sociéte, les consommations de protéines sont, en fait,
généralement plutôt supérieures aux besoins, avec des consé-
quences a moyen et long terme encore mal connues La plupart des
personnes qui absorbent beaucoup de protéines sont souvent des
grands mangeurs de produits carnes Plusieurs etudes ont montre
que la viande rouge consommée en exces favorise l'apparition de
maladies cardio-vasculaires, de certains cancers (côlon et prostate
notamment), d hypertension, de diabete, etc En outre, ce type de
regime alimentaire est souvent associe a une faible consommation
de fruits et legumes, ce qui occasionne un manque de fibres, de
mineraux, de vitamines, etc Quant a la prise de complements ali-
mentaires riches en protéines prises par les sportifs qui pratiquent
la musculation ou par les personnes qui cherchent a maigrir, elle
engendre une forte production d'acides aminés inutilisés que I orga-
nisme va devoir eliminer Cela peut aggraver une insuffisance rénale
préexistante (démontre) et pourrait a la longue fatiguer le foie et
les rems (pas formellement démontre) Bien que beaucoup plus
rare en France, une insuffisance de protéines presente également
des dangers Certaines formes de regime restrictif peuvent causer
des troubles tels que l'apparition de maladies infectieuses (fragilite
immunitaire), la fatigue, la chute de cheveux, des ongles cassants,
voire un déséquilibre psychique
Le cas particulier des seniors
Les personnes de plus de 65 ans peuvent être concernées par un
manque de protéines En effet, l'avancée en âge se caractérise par
un déclin de la masse et de la force des muscles, un phénomène
qui augmente les risques de chute et de fracture Cette fonte du
muscle est due en partie a un déséquilibre qui s'installe peu a peu
entre la dégradation des protéines et leur synthèse D'où la recom-
mandation, parfois, d un apport proteique alimentaire superieur
aux recommandations de I OMS pour essayer de compenser ces
pertes, soit environ I g par kg de poids corporel et par jour En
fait ces chiffres ne font pas l'unanimité et, pour certains auteurs,
il ny a pas d'arguments assez solides pour reviser a la hausse les
apports conseilles Cependant, les études parues dans la revue
CeilMetabolism et qui dénoncent les méfaits d'un apport en exces
de protéines animales montrent qu'à partir de 65 ans, les donnees
s'inversent et qu'un regime riche en protéines a un effet protecteur
pour certaines maladies Les besoins en protéines des seniors sont
donc au minimum égaux à ceux de l'adulte d'âge moyen, sinon plus
Or plusieurs etudes ont montre que l'apport spontané en protéines
tend a diminuer au cours du vieillissement, généralement a cause
d'un moindre appétit souvent associe a un degout pour la viande,
des difficultés a mastiquer des problèmes de digestion, etc
BON
A
SAVOIR
La
masse musculaire d'une personne
dépend
de son
apport alimentaire en protéines maîs aussi de facteurs génétiques
et hormonaux II faut aussi prendre en compte I activite physique
qui la maintient, voire la développe
i qualité nutritionnelle
d une protéine a
touiours suscité des
.discussions De nombreux
Hndices existent pour
f en connaître la valeur
et la comparer aux
i autres sources la valeur
: biologique (BV), l'indice
: chimique (IC), le PER (pro-
tein effiaency ratio), etc,
maîs ils sont considé-
, fés comme dépassés
Aujourd'hui, la méthode
' de réfêrence est celle du
' PDCAAS (protein digesti-
" bility corrected amino acid
* score) Elle détermine si
l'apport en acides aminés
est adapté au besoin de
l'être humain et si la diges-
tibilite est bonne Dans
plusieurs études, le so|a
et le qumoa obtiennent
des scores équivalents à
celui de la viande Maîs
ces résultats doivent être
nuancés, car les études
sont souvent financées
par les producteurs eux-
mêmes, notamment en
ce qui concerne le so|a
Le PDCAAS est désormais
lui aussi une methode
de plus en plus critiquée
Les besoins humains en
acides aminés essentiels
sont déterminés de façon
contestable et n'ont cessé
d'évoluer au fil des années
dans les critères de
l'Organisation mondiale de
la santé (OMS) En défini-
tive, même si les protéines
du soja ou du qumoa ne
sont pas des protéines
parfaites, elles restent de
très bonne qualité nutn-
tionnelle et fournissent un
bon profil d'acides aminés
Une autre manière de manger
La solution; Opter pour la diversite et devenir neovegetanen, ou
végétarien intermittent, comme le conseillent de plus en plus de
nutritionnistes Sans rejeter totalement les produits d origine ani-
male, notamment la viande qui appartient a la tradition culturelle
française, ce comportement alimentaire consiste a faire de temps
en temps de la place dans son assiette a des mets riches en pro-
téines végétales, une pratique déjà répandue dans bon nombre
de pays En movenne, les Français consomment plus de 30% de
calories d'origine animale alors qu'une portion de 15 % pourrait
largement suffire De tres nombreux travaux ont montre qu'une
alimentation pauvre en produits d'origine animale était susceptible
de reduire le risque de plusieurs maladies chroniques et meta
boliques survenant avec l'âge En effet, ce tvpe de regime est asso-
cié a un moindre risque de surpoids, de diabete, d'hypertension
artérielle et de maladies cardio-\asculaires. Une alimentation a
base de produits vegetaux fournit beaucoup plus de fibres variées,
plus de glucides complexes, plus de vitamines (C et B surtout), de
carotenoides, de polyphenols, etc
Manger seulement une fois par jour de la viande, du poisson,
des œufs ou un produit laitier et privilégier les produits d'origine
vegetale présentent sans aucun doute des atouts pour la sante maîs
aussi pour l'environnement À essayer sans tarder ' •
ÀJJR!
L'alimentation durable Pour la santè de l'homme et
de la planète, Christian Rémésy, éd Odile Jacob, 2010