Université François Rabelais de Tours Département de Mathématiques Examen final UE 6-3 Algèbre Semestre 6 L’épreuve dure 3h. Les six exercices sont indépendants. La notation tiendra compte de la clarté de la rédaction. Toute affirmation doit être justifiée. 1 1 0 Exercice 1. Soit u ∈ L (R3 ) de matrice −1 4 −1 dans la base canonique Bc . −1 2 1 1) Calculer χu et Πu . 2) Montrer que u − 2 Id est nilpotent sur R3 . 2 3) Trouver une base B telle que MatB (u) = 0 0 1 0 2 1 . 0 2 Exercice 2. Déterminer la signature et le rang des formes quadratiques suivantes : q1 (x, y, z) = x2 + 9y 2 − z 2 + 2xy + 2xz − 6yz q2 (x, y, z) = xy + yz + zx Exercice 3. Soit E un espace vectoriel de dimension finie n et soit E ∗ son dual. 1) Soit ϕ ∈ E ∗ . Montrer que ker ϕ est un sous-espace vectoriel de E et discuter sa dimension. 2) Soit ϕ1 , . . . ϕk une famille libre de formes linéaires. Montrer que \ ϕ ∈ Vect(ϕ1 , . . . , ϕk ) ⇐⇒ ker(ϕi ) ⊂ ker ϕ. [ Aide pour ⇐= : Compléter ϕ1 , . . . , ϕk en une base de E ∗ et considérer la base préduale. ] On suppose dorénavant que E = R3 . On pose ϕ1 : E x y z −→ ϕ2 : R 7−→ x + y + z R E −→ x y 7−→ 2x + 3z . z 1 Soit D = ker ϕ1 ∩ ker ϕ2 et u = 1 . Soit P l’hyperplan contenant D et u. 1 3) (a) Déterminer un vecteur v tel que D = Vect(v). (b) Compléter la famille (u, v) en une base de R3 et calculer sa base duale. (c) Déterminer ψ ∈ E ∗ telle que P = ker ψ. 4) Retrouver le résultat de la question 3.(c) à l’aide de la question 2). Exercice 4. Soit n ≥ 2 et soient A, B ∈ Mn (C). Les propositions suivantes sont-elles vraies ou fausses ? On fournira un contre-exemple lorsque la propriété est fausse et la démonstration lorsqu’elle est vraie. 1) Si A est diagonalisable alors χA = ΠA . 2) Si χA = χB alors ΠA = ΠB . 3) S’il existe une matrice inversible P vérifiant B = P −1 AP alors ΠA = ΠB . 4) Si ΠA (0) = 0 alors la matrice A n’est pas inversible. 1 Exercice 5. 1) Soit K un corps, montrer qu’un polynôme P de degré 2 ou 3 dans K[X] est irréductible si et seulement si P n’a pas de racine dans K. 2) Déterminer tous les polynômes irréductibles de degré 2 ou 3 à coefficients dans le corps F2 := Z/2Z. 3) Déterminer tous les polynômes irréductibles de degré 4 à coefficients dans F2 . 4) On considère le polynôme P = X 3 + 8X 2 + 3X + 15 ∈ Z[X]. L’objectif de cette question est de montrer que P est irréductible sur Z. On considère l’application suivante : π : PZ[X] ai X i −→ F2P [X] 7−→ P = a¯i X i (a) Calculer π(P ) et montrer que π(P ) est irréductible sur F2 . (b) En déduire que P est irréductible sur Z. Exercice 6. Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie n et soit f ∈ L (E). On pose Γf := {g ∈ L (E) | f ◦ g = g ◦ f }. 1) Montrer que Γf est un sous-espace vectoriel de L (E). 2) (a) Déterminer ΓId où Id désigne l’identité de E. (b) Calculer Γh pour l’application suivante h: 2 2 R −→ R x 2x 7 → − y y 3) On suppose que f est diagonalisable. On désigne par λ1 , . . . , λk ses valeurs propres et par Eλi les espaces propres associés. (a) Rappeler la définition de valeur propre et d’espace propre. (b) Montrer que si g ∈ Γf alors g(Eλi ) ⊂ Eλi . (c) Montrer que si g(Eλi ) ⊂ Eλi alors g ∈ Γf . (d) Calculer la dimension de Γf . 4) On suppose que f admet n valeurs propres distinctes λ1 , . . . , λn . On pose C = {P (f ) | P ∈ K[X]}. (a) Déterminer le polynôme minimal Πf de f en fonction de λ1 , . . . , λn . (b) Montrer que Γf = C. [ Aide : Commencer par déterminer la dimension de C en fonction de deg(Πf ) à l’aide de l’application ϕ : K[X] −→ L (E) définie par ϕ(P ) = P (f ). ] 2