Étude globale d’une fonction d’une variable réelle I Définitions de base

16 novembre 2015
Étude globale d’une fonction d’une variable réelle
I Définitions de base
Anticipation : si IR, on note F(I,R) l’ensemble des fonctions (de variable réelle) définies sur Iet à valeurs dans
R.F(I,R) est un R-espace vectoriel pour les lois +et . définies par :
xI:½(f+g)(x)=f(x)+g(x)
(λ.f)(x)=λf(x)
On peut aussi définir la loi ×par :
xI: (f×g)(x)=f(x)g(x)
I.A Relation d’ordre
Soient f,gF(I,R). On dit que fÉgsi :
xI,f(x)Ég(x)
Définition 1
Soit f,gF(I,R) :
1. On définit la fonction |f|par :xI,|f|(x)=|f(x)|
2. On définit également les fonctions sup(f,g) et inf(f,g) par :
sup(f,g)(x)=½f(x) si f(x)Êg(x)
g(x) sinon
inf(f,g)(x)=½f(x) si f(x)Ég(x)
g(x) sinon
Définition 2
Remarque 1 : On a inf(f,g)ÉfÉsup(f,g) et inf(f,g)ÉgÉsup(f,g).
En revanche, fet gne sont pas nécessairement comparables.
I.B Majorants, minorants
Soit fF(I,R) :
On dit que fest majorée (sur I) si MR,xI,f(x)ÉM
Mest alors appelé un majorant de f.
On dit que fest minorée (sur I) si mR,xI,f(x)Êm
mest alors appelé un minorant de f.
On dit que fest bornée (sur I) si elle est majorée et minorée (sur I)
i.e. (m,M)R2,xI,mÉf(x)ÉM
Définition 3
Remarques 2 :
1. Dire que fest majorée revient à dire que l’ensemble : {f(x), xI} des images de fsur Iest majoré.
2. fest bornée si et seulement si |f|est majorée.
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I.B Majorants, minorants
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Exercice I.1 : Montrer que la fonction f:x7→ x
x2+1est bornée sur l’intervalle [0;+∞[, et comprise entre 0 et 1. Que
peut-on dire sur R?
Soit fF(I,R) :
1. On définit la borne supérieure de la fonction fsur Ipar :
(sup
I
f=sup{f(x), xI} si fest majorée
= +∞ sinon
Si fest majorée, sup
I
fest le plus petit des majorants de f.
2. On définit la borne inférieure de la fonction fsur Ipar :
(inf
If=inf{f(x), xI} si fest minorée
= −∞ sinon
Si fest minorée, inf
Ifest le plus grand des minorants de f.
Définition 4
Exemple 1 : Effectuons une recherche des bornes supérieure et inférieure de la fonction :
f:(R
+R
x7→ 11
x
Une étude de cette fonction nous permet de « visualiser » le résultat. fest définie et dérivable sur R
+et : x
R
+,f(x)=1
x2>0 Après calcul des limites, on obtient le tableau des variations de fainsi que l’allure de sa courbe
représentative :
x
f(x)
f
0+∞
+
−∞
11
1
0
Cf
1
y
On voit alors que fn’admet pas de minorant, et que sa borne supérieure semble être la valeur 1. On peut alors
prouver ceci en utilisant la définition de la borne supérieure :
1 est clairement un majorant de f:x>0, 11
x<1.
Si y<1, il suffit de choisir x>1
1ypour avoir f(x)=11
x>y, donc yn’est pas un majorant de f.
En conclusion, on a bien sup
R
+
f=1. On peut également faire un raisonnement de ce type pour établir que fn’est pas
minorée.
Remarque 3 : On pourra constater plus loin que la notion de borne supérieure et la notion de limite sont liées
lorsque la fonction est croissante.
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I.B Majorants, minorants
16 novembre 2015
Soit fF(I,R) :
On dit que fadmet un maximum en aIsi : xI,f(x)Éf(a)
Notation : f(a)=max
xIf(x).
On dit que fadmet un minimum en aIsi : xI,f(x)Êf(a)
Notation : f(a)=min
xIf(x).
On dit que fadmet un extremum en aIsi f(a) est un minimum ou un maximum pour fsur I.
Définition 5
Exemple 2 : La fonction f:½RR
x7→ x2+1admet un mi-
nimum en 0.
Cf
Soit aR. On appelle voisinage de aun intervalle ouvert contenant a(on le choisit souvent centré en a,
de la forme ]aε,a+ε[).
On appelle voisinage de +∞ (resp. −∞) un intervalle ouvert de la forme ]A,+∞[ (resp. ],B[).
Définition 6 (Notion de voisinage)
On dit que fadmet un maximum (resp. minimum) local en aIsi il existe un voisinage Vde atel que f(a) est
un maximum (resp. minimum) de f|IV.
Définition 7
Exemple 3 : La fonction xx3xadmet un minimum local
et un maximum local. Une étude de fonction suffit pour s’en
convaincre.
Cf
Max. local
Min. local
ab
Remarques 4 :
1. Le maximum de f, s’il existe, est également la borne supérieure de f(on rappelle que toute fonction admet une
borne supérieure). Il n’est pas inutile de rappeler ici que Rsatisfait à l’« axiome de la borne supérieure » : Toute
partie non vide et majorée de Radmet une borne supérieure !
2. En revanche, le maximum d’une fonction n’existe pas toujours, même si celle-ci est majorée (cf exemple 1).
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I.C Fonctions particulières
16 novembre 2015
I.C Fonctions particulières
Soit fF(I,R) :
On dit que fest croissante (resp. décroissante) sur Isi :
(x,y)I×I,x<yf(x)Éf(y) (respectivement x<yf(x)Êf(y))
On dit que fest strictement croissante (resp. strictement décroissante) sur Isi :
(x,y)I×I,x<yf(x)<f(y) (respectivement x<yf(x)>f(y))
On dit que fest monotone (resp. strictement monotone) sur I, lorsqu’elle est croissante ou décroissante
(resp. strictement croissante ou strictement décroissante) sur I.
Définition 8
Soient fet gdeux fonctions de F(I,R) :
1. Si fet gsont croissantes (resp. décroissantes), alors f+gest croissante (resp. décroissante).
2. Si fet gsont croissantes (resp. décroissantes) et positives, alors f g est croissante (resp. décroissante).
Proposition 1
Démonstration. À faire immédiatement en exercice.
Soient fF(I,J) et gF(J,R). Alors :
1. Si fet gsont monotones (resp. strictement monotones) et de même monotonie, alors gf:IRest
croissante (resp. strictement croissante).
2. Si fet gsont monotones (resp. strictement monotones) et de monotonie contraire, alors gf:IRest
décroissante (resp. strictement décroissante).
Proposition 2
Démonstration. On ne montrera ici que le premier point dans le cas où fet gsont toutes deux décroissantes. Soient (x,y)I2avec x<y, alors :
f(x)Êf(y) car fest décroissante
donc : g(f(x)) Ég(f(y)) car gest décroissante
d’où : (gf)(x)) É(gf)(y)
Donc gfest croissante.
On dit qu’une fonction fF(I,R) est paire (resp. impaire) si :
xI,f(x)=f(x) (respectivement f(x)=f(x)).
Définition 9
Remarque 5 : Cette dernière définition suppose que si xIalors xI, donc que Iest symétrique par rapport à 0.
Soit fF(R,R). On dit que fest périodique de période T >0 (ou T-périodique) si :
xR,f(x+T)=f(x)
Définition 10
Exemple 4 : Les fonctions sin et cos sont 2π-périodiques.
Toute fonction constante est α-périodique, pour un réel αquelconque.
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I.D Bijections
16 novembre 2015
L’ensemble FT(R,R) des fonctions T-périodiques est stable par combinaison linéaire. De plus, si fet gsont
deux fonctions de FT(R,R) alors f g FT(R,R).
Proposition 3
Démonstration. Démonstration : en exercice
Soit kun réel strictement positif. On dit que fF(I,R) est lipschitzienne de rapport k, ou k-lipschitzienne, si :
(x,y)I×I,|f(x)f(y)|Ék|xy|
Définition 11
Exemple 5 : Toute fonction fF(R,R) affine est lipschitzienne.
Par exemple, la fonction f:x7→ 2x+1 est 2-lipschitzienne car :
x,yR,|f(x)f(y)|=|2x2y|= 2|xy|É 2|xy|
I.D Bijections
Iet Jsont des intervalles de R.
On dit que la fonction f:IJest une bijection (ou que fest bijective) de Isur Jsi tout élément yde Ja un et
un seul antécédent par f.
Ceci revient à dire que pour tout yde J, l’équation f(x)=ya une unique solution dans I.
Définition 12
Si fest bijective, on note f1l’application de Jdans Iqui, à l’élément yde J, associe la solution de l’équation
f(x)=y. On l’appelle application réciproque de f. On a :
½f(x)=y
xI½x=f1(y)
yJ
Définition 13
Remarque 6 : Dans un repère orthonormal ³0,
i,
j´, les courbes représentatives de fet f1sont symétriques par
rapport à la droite d’équation y=x. En effet :
M(x,y)Cfy=f(x)x=f1(y)M(y,x)Cf1
De plus, xI, (f1f)(x)=xet yJ, (ff1)(y)=y.
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