Alcool

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Addictions
Cours IFSI
UE 2.6 : Processus psychopathologiques
Dr Georges Nicolaieff
Chef de Clinique Assistant
Service de psychiatrie – Hôpital Saint Antoine
Vendredi 18 septembre 2015
Thèmes abordés





Conduites addictives
Prévention du Delirium Tremens
Structures de soins
Modalités de prise en charge
Réflexion autour d’un cas clinique
Plan du cours
 Généralités
sur les addictions
 Alcool
 Psychotropes
 Tabac
 Cannabis
 Opiacés
 Psychostimulants
 Cas
clinique
 Conclusion
Définitions
Addiction

Comportement
production de plaisir
 écarter ou d’atténuer une sensation de
malaise interne



Impossibilité répétée de le contrôler
Poursuite en dépit de la connaissance
de ses conséquences négatives
Conduites addictives




Impulsives, envie de passer à l’acte
vécue comme irrépressible
Recherche et obtention de plaisir
Dimension compulsive (craving)
Besoin impérieux de répétition de
l’acte addictif
Prédispositions








Impulsivité
Recherche de sensations
Faible niveau d’évitement du danger
Dépressivité
Anxiété
Hyperactivité et déficit attentionnel
Faible estime de soi
Niveau élevé de réactivité émotionnelle
Dans les classifications des maladies mentales

DSM-IV-TR
« Troubles liés à l'utilisation d'une substance »
=> Usage / Abus / Dépendance

DSM-V
« Addictions liées à une substance et addictions comportementales » (addictions sans
produit = jeu pathologique).
Dans le DSM IV-TR : usage / abus / dépendance
Usage




Pas de complication somatique
Pas de retentissement social
Consommation occasionnelle
Festive, familiale, etc.
Dépendance
= Incapacité à ne pas consommer


Abus


Mode d’utilisation inadéquat et
nocif
Conduisant à une altération
significative du fonctionnement
ou à une souffrance cliniquement
significative




Altération du fonctionnement
Souffrance cliniquement
significative
Prise plus importante ou
prolongée
Investissement massif en temps
Caractère auto-destructeur
Tolérance et sevrage
DSM – IV TR
DSM - V
Critères diagnostiques
Abus
Dépendance
Addictions liées à
une substance
Incapacité à remplir obligations
X
-
X
Danger physique
X
-
X
Conséquences légales
X
-
-
Retentissement socio-pro
X
-
X
Tolérance
-
X
X
Sevrage
-
X
X
Utilisation plus prolongée que
prévu
-
X
X
Efforts infructueux pour arrêter
-
X
X
Temps passé important pour
utilisation/recherche substance
-
X
X
Activités socio-pro réduites
-
X
X
Retentissement psychologiques
ou physiques
-
X
X
Craving
-
-
X
3 critères ou +
Léger : 2 - 3
Modéré : 4 - 5
Sévère : > 5
Diagnostic
1 critère ou +
Prévention

Prévention primaire (réduire le risque de survenue):
Information sur la nocivité (médecins, psycho, IDE scolaire, pouvoirs
publics…)
 Réglementation de la publicité, messages sur les bouteilles
 Législation pour l’achat des mineurs
 Prix élevés (efficacité?)


Prévention secondaire (prévenir l’aggravation):
Dépistage précoce (interrogatoire, examen clinique, bio) : omnipraticiens,
spécialistes, médecine du travail
 Contrôle de l’alcoolémie des conducteurs

Processus de Renforcement
Sensations de
manque
Renforcement
négatif
Comportement
(habitudes)
Renforcement
positif
Sensations
positives
Structures de soins

Soins ambulatoires



Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie en
ambulatoire (CSAPA) : centres médico-sociaux gérés par des établissements
publics de santé (hôpitaux) ou par des associations
Réseau ville-hôpital addictions : ensemble de professionnels de différentes
spécialités (pharmaciens, médecins hospitaliers, généralistes, assistantes
sociales, etc.) qui se regroupent afin d’échanger, de progresser sur la
problématique de l’addiction (toxicomanie, alcool, médicaments, jeu
pathologique, achats compulsifs, dépendance sexuelle et affective..).
Soins hospitaliers



SSR en addictologie
HDJ : Hôpitaux de jour
Unités de soins en addictologie : services hospitaliers dédiés à la prise en
charge des personnes ayant des conduites addictives (souvent en psychiatrie)
Plan du cours
 Généralités
sur les addictions
 Alcool
 Psychotropes
 Tabac
 Cannabis
 Opiacés
 Psychostimulants
 Cas
clinique
 Conclusion
Alcool





Epidémiologie
Problème majeur de santé publique
2003 : France au 6e rang mondial
 Alcoolisme féminin et jeunes adultes
45-54 ans +++
30 000 décès par an



3e cause de mortalité en France
Variations régionales
Toutes classes sociales
Alcool






Epidémiologie
14% des français ont été ivres au cours des 12 derniers mois
Usage régulier soit 10 épisodes dans les 12 derniers mois : de 7 à 10 %
Dans les 30 deniers jours : 1 jeune sur 2 a consommé au moins 5 verres en
1 seule occasion
20 % des consultations de médecine générale
15 à 25 % des hospitalisations
Comorbidités++, réduction de l’espérance de vie
Alcool

Définition
Définition floue et imprécise de l’« alcoolisme »
OMS : « buveurs excessifs dont la dépendance à l’égard de l’alcool conduit à
une consommation responsable d’un trouble mental ou physique, et
affecte le comportement, les relations sociales et familiales et le statut
économique du sujet »


Terme à ne pas utiliser en pratique médicale
Fait partie du vocabulaire des patients
Alcool

Classifications
Classification de Fouquet (1951)

Alcoolite :




Alcoolose :




alcoolisme névrotique, seul et dissimulé
quantités moyennes avec des ivresses fréquentes, conso. Discontinue avec intervalles
libres
pas de goût pour OH, culpabilité importante
Somalcoolose :




alcoolisme d’entraînement en compagnie
quantités importantes, quotidiennes et continues
goût pour OH, sans culpabilité
eau de Cologne, alcool à brûler
faible quantité, solitaire, compulsions brèves intermittentes avec ivresse immédiates
dégoût en dehors des crises, culpabilité forte
Classification de Radouco-Thomas (1979)


Alcoolisme primaire (70%)
Alcoolisme secondaire à un trouble psychiatrique (30%)
Alcool
Hypothèses étiologiques
=> Modèle biopsychosocial

Biologique



Psychologique



Vulnérabilité génétique
Circuit de récompense (action indirecte)
Traits de personnalité
Événements de vie
Social

Facteurs environnementaux et culturels (produit licite, professions à risque…)
Alcool

Définition chiffrée
Consommation en g/j :
= degré d’alcool /100 x 0,8 (densité de l’alcool en g/L) x volume (mL)
=> 1 verre = 1 unité = 10 g d’alcool pur

Seuils fixés (tout compris) :
 210 g / semaine (hommes)
 140 g / semaine (femmes)
 Sans dépasser 4 verres par occasion
Alcool
Unité de consommation

Au bistro une unité de boisson : 10 g d ’alcool pur

A la maison : un verre = deux unités ?
Alcool
Verre standard

Dépend du degré d’alcool

Bière : 25 cL !




1 canette 50 cL de bière forte (8,6°) = 4 verres
Vin : 10 cL
Whisky : 2,5 cL
Apéritif : 7 cL
Alcool
Nombre de verres par bouteille
1
1,5
22
7
Bière
25 cL
5°
Bière
33 cL
5°
Whisky
75 cL
40°
Vin
75 cL
12°
Alcool
Questionnaire DETA (dépistage)

Avez-vous déjà ressenti le besoin de diminuer votre
consommation d’alcool ?

Votre entourage vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet
de votre consommation d’alcool ?

Avez-vous déjà eu l’impression que vous buviez trop ?

Avez-vous déjà eu besoin d’alcool dès le matin pour vous
sentir en forme ?
Alcool
Clinique de l’addiction à l’alcool






Intoxication aigue « simple »
Ivresse pathologique
Intoxication chronique
Sevrage « simple »
Sevrage compliqué = DT
Complications et comorbidités
Alcool

Intoxication aiguë
Forme « simple »

Phase infra-clinique (<0,7 g/L): réponses inadaptées, altérations
cognitives et de la précision des gestes

Phase d’excitation psychomotrice (0,7-1,5 g/L)

Phase d’incoordination (1,5-2 g/L) : dysarthrie, incohérence des
propos, sd cérébelleux et vestibulaire, participation affective

Phase d’ivresse comateuse (> 3 g/L) : mydriase aréactive, hypoTA,
hypothermie, risque de collapsus cardio-vasculaire
Alcool
Effets pharmacodynamiques
sur le système nerveux central
Alcool
Ivresse pathologique aiguë






Absorption massive ou moindre avec vulnérabilité
Durée prolongée, sur plusieurs jours
Se termine par phase comateuse
Amnésie de l’accès
Possibilité de passage à l’acte auto/hétéroagressif
3 formes :



Excito-motrice : fureur clastique
Confuso-hallucinatoire : onirisme, hallucinations
Confuso-délirante : thèmes mégalomanie, persécution, jalousie
Alcool

Intoxication chronique
Aspect



Tremblements


labio-lingaux et des extrémités
Troubles subjectifs




Visage congestionné, télangiectasies
conjonctives ictériques, œdème palpébral inférieur
Digestifs: anorexie, amaigrissement
Nerveux : irritabilité, insomnie
Moteurs : fatigabilité, douleurs musculaires
Biologie

↑ VGM, Transaminases (ASAT, ALAT), GGT
Alcool

Sevrage « simple »
Signes neuro-végétatifs


Signes subjectifs


Anxiété, insomnie, irritabilité
Signes digestifs


Sueurs, tremblements fins, tachycardie, HTA
Nausées, vomissements, anorexie
Durée du syndrome de sevrage alcoolique

Premiers symptômes : 6 – 48 heures

Crises comitiales : à 90% dans les 48 heures

DT : dans les 4 jours

Sd de sevrage résolu dans la semaine
Alcool


Sevrage « compliqué »
= Delirium Tremens
Clinique :

2-5 jours après la dernière prise d’alcool

Délire confuso-onirique (zoopsies)

Agitation psycho-motrice anxieuse

Symptomatologie neuro : tremblement intense généralisé, dysarthrie,
troubles de l’équilibre, convulsions

Signes neuro-végétatifs +++ : sueurs, tachycardie, fièvre, deshydratation
Evolution :
Évolution fluctuante
Rapidement favorable sous traitement
Mortalité importante: 20%
(coma hyperthermique, défaillance cardiaque)
 Récidive possible



Alcool
Complications de l’alcoolisme chronique

Hépato-gastro-entéro
 Stéatose hépatique (20-50%)
 Hépatite alcoolique aigue
 Fibrose hépatique et HTPortale
 Cirrhose (10-30%)
 Pancréatite aiguë ou chronique
 RGO, oesophagite, gastrite
=> Environ 7000 décès/an par cirrhose
Alcool
Alcool et grossesse
Continuum allant jusqu’au syndrome d’alcoolisation fœtale
 Risque persistant tout au long de la grossesse
 Pas d’études permettant
d’établir un seuil de risque
chez la femme enceinte
 D’où la recommandation :
alcool = 0

Alcool

Complications cancérologiques
de l’alcoolisme chronique
Elévation de l’incidence de certains cancers sous
l’effet de l’alcool :
 Pharynx et larynx
 Œsophage
 Foie (via cirrhose)
 Sein
 Discutée pour le colon
Alcool




Complications neurologiques
de l’alcoolisme chronique
Crises épileptiques (d’intoxication chronique ou de sevrage)
Myopathies chroniques (faiblesse proximale)
Neuropathies
 Névrite optique
 Polyneuropathie (distale, bilatérale, symétrique et douloureuse par
carence B1 surtout)
Démence alcoolique, troubles cognitifs
 Atrophie cortico-sous-corticale
 Atrophie cérébelleuse
 Sd de Marchiafava-Bignami: Démence par nécrose du corps calleux et
de la SB frontale
Complications neurologiques :
encéphalopathies carentielles
Alcool

Syndrome de Gayet-Wernicke: URGENCE MEDICALE






Lésions SG périventriculaire et périmamillaire
Cause : carence vit. B1, induite parfois par apport glucidique
Clinique : Sd confusionnel avec troubles oculomoteurs (nystagmus,
paralysie III), ataxie cérébelleuse
Évolution : régression sous vitaminothérapie B1 mais séquelles de
polynévrite et de nystagmus fréquentes
Ttt: vitaminothérapie B1 parentérale et sevrage OH (IRM ne doit pas
retarder mise en route du traitement)
Syndrome de Korsakoff:





Lésions bilatérales des tubercules mamillaires et du circuit de Papez
Lié à la carence en B1
Clinique: amnésie antérograde puis rétrograde + fabulations + fausses
reconnaissances + anosognosie
Évolution démentielle inexorable, parfois rémission partielle avec
persistance d’une amnésie lacunaire
Ttt: vitaminothérapie B1parentérale et sevrage OH !
Alcool
Alcool et système cardiovasculaire

Diminution du risque cardiovasculaire liée à la consommation
d’alcool de 10 à 30 g/j
C’est l’alcool et non le vin qui est en cause

Cependant :




Ces effets s’observent au-delà de 40 ans
Surmortalité considérable due à la surconsommation d’alcool
Et :


Conso > 20 g/j : effet hypertenseur
Conso > 60 g/j : hémorragies cérébrales, cardiomyopathies, troubles
du rythme, mort subite
Alcool
Complications psychiatriques
de l’alcoolisme chronique
 Episodes dépressifs
 Risque suicidaire
 Trouble du caractère et du comportement
 Pathologie du sevrage (delirium tremens)
 Délires alcooliques chroniques
 Hallucinose des buveurs de Wernicke (hallucination acoustico
verbale, persécution)
 Délire paranoïaque
Alcool
Co-morbidités

Troubles de l’humeur





Trouble anxieux
Schizophrénie
Autres conduites addictives






Épisode dépressif majeur
Trouble bipolaire
Tabac
Cannabis
Autres drogues illicites
Psychotropes (BZD) ++
Trouble de la personnalité
Risque suicidaire
Alcool
Prise en charge



Sevrage total et définitif
Ambulatoire ou hospitalisation
Traitement des complications
Somatiques
 Psychiatriques





Motivation du patient
Réhabilitation socio-professionnelle
Travail en réseau, associations
Suivi du patient (MT, addictologue, psychiatre)
Alcool

Prise en charge
Prévention et traitement du sd de sevrage

Hospitalisation dans 10 à 30% des cas / Réanimation si DT

Réhydratation PO ou IV >2 l/j
Vitaminothérapie B1-B6 PP +++
BZD de longue demi-vie PO, décroissance progressive sur 7à10 jours
(Diazepam = Valium® 10mg/4h) ou (Oxazepam = Seresta® si IHC)






BZD en IV si DT +++
Pas de Neuroleptiques sauf si agitation ou hallucinations (AP anti productif si
DT)
Surveillance clinique et biologique rapprochée : conscience, glycémie, FC, FR,
TA, T° et état d’hydratation
PEC de la dépendance à l’alcool dans un 2e temps


PEC psychosociale : post-cure, entretien motivationnel, psychothérapie
PEC médicamenteuse : traitements addictolytiques
Alcool
Prise en charge de OH chronique

Cure, post-cure

Psychothérapie



Individuelle/groupe (groupe de parole)
Soutien/ tcc/ analytique
Chimiothérapie


Benzodiazépines et vitamines pour sd de sevrage
Thérapie aversive


Disulfirane (Esperal®) : effet antabuse (chaleur, rougeur,
vomissements)
Traitements préventifs des rechutes


Acamprosate (Aotal®) : réducteur d’appétence, maintient l’abstinence
Naltrexone (Revia®) (antagoniste opiacé) : bloque le renforcement
Plan du cours
 Généralités
sur les addictions
 Alcool
 Psychotropes
 Tabac
 Cannabis
 Opiacés
 Psychostimulants
 Cas
clinique
 Conclusion
Psychotropes


Un enjeu majeur de santé publique rapidement évolutif +++
Consommation médicamenteuse française : la plus élevée d'Europe !!!



L’enjeu
anxiolytiques ou hypnotiques : prévalence de 18 % versus 10 % (moyenne des prévalences en Europe)
antidépresseurs : prévalence de 6 % versus 3,5 % (moyenne des prévalences en Europe).
Médicaments psychotropes consommés par plus d'un adulte sur 10
anxiolytiques > antidépresseurs et hypnotiques >> neuroleptiques
Prévalence des consommations de Tranquillisants et Hypnotiques
Population générale :
 Consommation quotidienne : 7%
 Au moins une fois par an : 30%
Médecine générale : 20%
Médecine hospitalière : 35%
Psychiatrie :
 Ambulatoire : 77%
 Hospitalière : 40%
Psychotropes
Benzodiazépines

Effets indésirables


Toutes ont les mêmes propriétés
pharmacologiques






Anxiolytiques
Sédatives
Hypnotiques
Myorelaxantes
Antiépileptiques
Amnésiantes (amnésie
antérograde)




Sédation, confusion
Dépression respiratoire
Myorelaxation, chutes
Pharmacodépendances
Amnésie-automatismes
Psychotropes
Aspects cliniques :sevrage

Benzodiazépines

Durée de prescription :
 12 semaines max pour les anxiolytiques
 4 semaines max pour les hypnotiques

Il n'y a pas lieu
 d'associer deux anxiolytiques (benzodiazépine ou autre).
 d'associer deux hypnotiques.

Manifestations de sevrage aux BZD :








Hyperactivité neurovégétative (↑ FC ↑ FR ↑ TA, hypersudation)
Tremblement des mains,
Insomnie, céphalées
Nausées ou vomissements
Hallucinations ou illusions transitoires visuelles, tactiles ou auditives
Agitation psychomotrice, anxiété,
Crise convulsive de type grand mal
Sevrage :


remplacement par une BZD de demi-vie longue
et décroissance progressive
Plan du cours
 Généralités
sur les addictions
 Alcool
 Psychotropes
 Tabac
 Cannabis
 Opiacés
 Psychostimulants
 Cas
clinique
 Conclusion
Tabac







Epidémiologie
70 000 décès par an
Mortalité prématurée
1 fumeur sur 2 décédera d’une pathologie liée au tabagisme
80 % des fumeurs sont dépendants
Age de la première cigarette : 11 ans
Tabagisme passif
Campagnes de prévention
Tabac
Sevrage

Dans les 24h après l’arrêt

Signes psychiques : tristesse, irritabilité, colère, anxiété,
frustration
Signes psychomoteurs
Signes somatiques : insomnie, augmentation de l’appétit


Tabac
Complications
 Pulmonaires
 Cardio-vasculaires
 Néoplasiques
 Gynéco-obstétricales
(RCIU)
 30 % des femmes fument pdt la grossesse
Tabac


Prise en charge
Évaluation de la motivation à l’arrêt
Test de Fagerström pour évaluer la dépendance à la nicotine






Horaire de la première cigarette du jour
Nombre de cigarettes fumées par jour
Substituts nicotiniques (patchs, gommes)
Autres : varénicline, burpropion
Débat sur la cigarette électronique
Psychothérapie, suivi prolongé (6 mois)
Plan du cours
 Généralités
sur les addictions
 Alcool
 Psychotropes
 Tabac
 Cannabis
 Opiacés
 Psychostimulants
 Cas
clinique
 Conclusion
Cannabis

Epidémiologie
Substance illicite la plus consommée
 13 millions d’expérimentateurs de 12 à 75 ans




4 M consommateurs
30 % des demandes de soins
Risques : AVP, co-morbidités
Population jeune ++
Cannabis
Présentation


Principe actif : 9-THC (tétra hydro cannabinol)
3 formes:




Végétale (Herbe)
Résine
Huile à appliquer sur les papiers de cigarette
Forme d’administration

fumé >> avalé
Intoxication aiguë
= ivresse cannabique
Cannabis

Signes psycho-comportementaux
Euphorie et désinhibition
Troubles de la mémoire et de l’attention
 Distorsions subjectives du temps et de l’espace





Altération des performances psychomotrices
Signes physiques



Hallucination, déréalisation, dépersonnalisation
injection conjonctivale, céphalées
vomissements, tachycardie, dyspnée, augmentation appétit, sécheresse
buccale
Autres formes d’intoxication aigue :


Psychose cannabique aiguë
« Bad trip » : crise d’angoisse, malaise
Cannabis

Complications somatiques





Intoxication chronique
Bradycardie et hypotension artérielle
Décompensation asthmatique, bronchite chronique, BPCO
Cancer VADS (1 joints = 5 cigarettes d’un point de vue cancérologique)
RCIU, malformation fœtale
Complications psychiatriques





Dépendance psychique fréquente
Peu de dépendance physique
Dépression secondaire ++
Syndrome de dépersonnalisation avec attaques de panique
Syndrome amotivationnel ++





Déficit de l’activité professionnelle ou scolaire, perte d’intérêt généralisée
Apathie
Fatigabilité importante, perte d’énergie
Troubles de la concentration chroniques
Troubles cognitifs
Cannabis
Syndrome de manque

Psychologiques +++







Irritabilité
Anxiété
Instabilité
Craving
Dépression
Trouble appétit
Trouble du sommeil

Physiques







Céphalées
Tremblement
Sudation
Nausées
Vomissements
Diarrhées
Troubles digestifs
Cannabis








Prise en charge
Pluridisciplinaire
Ambulatoire
Pas de traitement substitutif
Sevrage total et définitif
TCC ++
Traitement des comorbidités psychiatriques et somatiques
Psychothérapie de soutien, de groupe
Réhabilitation socioprofessionnelle ++
Plan du cours
 Généralités
sur les addictions
 Alcool
 Psychotropes
 Tabac
 Cannabis
 Opiacés
 Psychostimulants
 Cas
clinique
 Conclusion
Opiacés


160 000 héroïnomanes en France
Molécules :





Epidémiologie
Héroïne
Morphiniques
Codéine
Opium
Produits de substitution réglementés

Méthadone, Subutex
Opiacés
Intoxication aiguë



Plaisir intense, « flash »
Puis état stuporeux avec somnolence et repli
Signes somatiques
 Myosis
 Dépression du SNC (bradycardie, bradypnée, hypoTA, hypothermie)
Opiacés



Sevrage
Syndrome de manque +++
6 à 12h après la prise, max à J3
Régression progressive en 8 jours environ




Sphère psychique : angoisse, irritabilité, insomnie
Sphère psychomotrice : agitation
Sphère somatique (Sd pseudo-grippal) : rhinorrhée, fièvre, asthénie,
céphalées, sueurs, myalgies, tremblements, diarrhée, vomissements
Examen : mydriase bilatérale, tachycardie, hypotension
Opiacés
Co-morbidités






Très fréquentes
Troubles de l’humeur
Troubles anxieux
Schizophrénie
Autres conduites addictives : 3/4 des cas
Trouble de la personnalité
Opiacés


Complications
Overdose : « surdosage aigu »avec coma calme, hypothermie et
dépression respiratoire
Infectieuses/ IV










Épistaxis si sniff
SCA, OAP, pneumopathie d’inhalation
Psychiatriques:


Trouble psychotique aigu
Gynéco-obstetrique



Hepatites B,C
HIV
Tétanos
Endocardite aiguë à staph doré
Candidose systémique
Abcès cutané, cellulite, lymphangite
Embolie septique avec localisation secondaire articulaire, cérébrale
Grossesse: mort fœtale, prématurité, hypotrophie, et syndrome de sevrage néonatal
Aménorrhée secondaire
Désinsertion sociale
Opiacés







Prise en charge
Sevrage : arrêt des consommations
Hospitalisation courte
Bilan des complications somatiques et psychiatriques
(addictions)
Psychothérapie de soutien
Traitement de substitution
Suivi spécialisé pluridisciplinaire
Prise en charge sociale
Opiacés
Prise en charge du
syndrome de sevrage

Hydratation++ 2,5L/J, polyvitaminothérapie
Renutrition
Bilan des complications somatique et psychiatrique
Correction des désordres électrolytiques

Chimiothérapie = symptomatique



Antalgique (non opiacé !)
Antispasmodique (Spasfon®) + antidiarrhéique
 Anxiolytiques (BZD ou AP sédatif Tercian*)
 Clonidine (Catapressan®, alpha2 stimulant central) à visée anti-hypertensive
 Surveillance efficacité et tolérance clinique et paraclinique



Traitements de substitution
Opiacés
Substitution

Méthadone® : agoniste mu





Per os: sirop
Syndrome de sevrage à l’arrêt
Non injectable
Risque de surdosage mortel
Subutex® (Buprénorphine) : agoniste partiel mu et antagoniste
kappa



Sublinguale, moindre risque de surdosage
Interaction avec BZD : risque dépression respiratoire
Mésusage
Plan du cours
 Généralités
sur les addictions
 Alcool
 Psychotropes
 Tabac
 Cannabis
 Opiacés
 Psychostimulants
 Cas
clinique
 Conclusion
Psychostimulants
Molécules

Cocaïne



Crack




À partir des feuilles de coca
Sniffée avec effet rapide, IV (+ héroïne = speedball)
Cocaïne + bicarbonate = crack
Cocaïne + ammoniaque = freebase
Fumé en pipe, rarement en IV
Amphétamines



Speed
Ecstasy
Crystal
Psychostimulants
Epidémiologie

Prévalence en France = 1% de consommateurs sur une année






3% « d’expérimentation »
Drogues des milieux festifs et favorisés
Zones urbaines,
H > F, 15-40 ans
Peu de dépendance physique, surtout psychique ++
Augmentation extracellulaire de dopamine
Psychostimulants
Intoxication aiguë

Signes psycho-comportementaux
 Phase d’excitation psychique et motrice





logorrhée, hyper-vigilance, euphorie
diminution de la sensation de fatigue
idées de grandeur +/- délirantes (interprétations, hallucinations)
Phase dépressive dans un 2e temps (= redescente)
Signes somatiques
 Flash : excitation physique intense
 Tremblements, tachycardie, HTA et vasoconstriction (effets
adrénergiques)
 Hyper puis hypoventilation
 Anorexie et insomnie
Psychostimulants
Complications

Sociales ++

Psychiatriques





Mise en danger (conduites sexuelles à risque)
Fureur cocaïnique (et troubles du comportement avec OH)
Épisode paranoïde aigu
À long terme : syndrome amotivationnel, troubles concentration, dépression
Somatiques
Cardiovasculaires
 ISCA, myocardite aigue, HTA, nécrose de la cloison nasale
 Neurologiques
 Convulsions
 AVC
 Métabolique
 Rhabdomyolyse
 Respiratoires
 Détresse respiratoire aiguë

Psychostimulants
Prise en charge
 Sevrage
ambulatoire ou hospitalisation
 Anxiolyse
 Traitement des comorbidités
 somatiques
 psychiatriques
Plan du cours
 Généralités
sur les addictions
 Alcool
 Psychotropes
 Tabac
 Cannabis
 Opiacés
 Psychostimulants
 Cas
clinique
 Conclusion
Cas clinique








Vous recevez à l’accueil des urgences une patiente de 28 ans venue d’ellemême accompagnée de sa mère pour demander un sevrage.
Elle est sans emploi depuis 2 ans, après avoir été licenciée de son emploi
dans la restauration pour des absences répétées non justifiées au décours
de soirées arrosées.
Au cours de l’entretien, elle vous avoue consommer en moyenne environ
3 à 4 bières par jour (canettes de 50 cL) + 1 bouteille de vin par jour
environ
En association avec ces consommations d’alcool, la patiente fume
régulièrement du cannabis (4 à 5 joints par jour) « pour se sentir bien » et
dit qu’elle a du mal à s’en passer pour dormir correctement.
Elle avoue augmenter de plus en plus ses consommations d’alcool car
« cela ne faisait plus d’effet » et avoir déjà essayé d’arrêter seule sur les
conseils de sa mère, sans y être parvenue.
Elle dit trembler un peu le matin en se réveillant.
Dans ses antécédents médicaux-chirurgicaux, on retrouve une fracture du
bras droit, il y a environ 1 an, lors d’un AVP (piéton vs scooter) en état
d’ébriété, dont le traitement a été orthopédique sans complication.
Elle n’a jamais vu de psychiatre ni d’addictologue.

1. Quantifiez et caractérisez les consommations de toxiques
de cette patiente

2. Quelle prise en charge lui proposez-vous ?

1) Consommations :

Dépendance sévère à l’alcool

1 bière de 50cl : 4 verres
=> 16 verres
1 bouteille de vin : 7 verres
Au total : 23 verres => 230 g/jours



Dépendance légère au cannabis
2) Prise en charge :



Sevrage ambulatoire +/- hospitalier
Arrêt total de toutes les consommations
Prévention du sevrage et du DT



BZD de longue demi-vie (DIAZEPAM = VALIUM)
Hydratation
Vitaminothérapie B1 B6 PP
DSM – IV TR
DSM - V
Critères diagnostiques
Abus
Dépendance
Addictions liées à
une substance
Incapacité à remplir obligations
X
-
X
Danger physique
X
-
X
Conséquences légales
X
-
-
Retentissement socio-pro
X
-
X
Tolérance
-
X
X
Sevrage
-
X
X
Utilisation plus prolongée que
prévu
-
X
X
Efforts infructueux pour arrêter
-
X
X
Temps passé important pour
utilisation/recherche substance
-
X
X
Activités socio-pro réduites
-
X
X
Retentissement psychologiques
ou physiques
-
X
X
Craving
-
-
X
3 critères ou +
Léger : 2 - 3
Modéré : 4 - 5
Sévère : > 5
Diagnostic
1 critère ou +



La patiente est rentrée chez elle après avoir vu le psychiatre
de garde.
Elle revient aux urgences quelques jours après en sueurs,
agitée avec des tremblements des extrémités aux deux
membres supérieurs. Elle a vomi à plusieurs reprises et elle
semble très angoissée.
3. Quel diagnostic suspectez-vous ? Quel signe
complémentaire recherchez-vous en faveur de ce diagnostic ?

3) Un délirium Tremens, car :

2-5 jours après la dernière prise d’alcool

Agitation psycho-motrice anxieuse

Symptomatologie neuro : tremblement intense généralisé, dysarthrie,
troubles de l’équilibre, convulsions

Signes neuro-végétatifs : sueurs, tachycardie, fièvre, deshydratation

On recherche un Délire confuso-onirique avec des hallucinations visuelles (=
zoopsies)

4. Quelle est la conduite à tenir ?

5. Comment aurait-on pu prévenir son apparition ?

6. Quelle surveillance effectuez-vous ?

4) Conduite à tenir :

 BZD
 Hospitalisation en
urgence, si besoin en
réanimation
 VVP, hydratation
 Vitaminothérapie B1
 Benzodiazépines IV
5) Prévention :

6) Surveillance :
Conscience
Glycémie
FC, FR, TA
T° et état d’hydratation
Plan du cours
 Généralités
sur les addictions
 Alcool
 Psychotropes
 Tabac
 Cannabis
 Opiacés
 Psychostimulants
 Cas
clinique
 Conclusion
Prise en charge





Poser la question sans s’attacher au produit
Savoir écouter, repérer les signes de vulnérabilité
Informer sur les dangers sans effrayer, ni banaliser, ni juger
Etre attentif aux témoignages de l’entourage : ne pas
culpabiliser, ni infantiliser le patient
Le médecin traitant est souvent le plus apte à repérer les
difficultés
Conclusion
 Pathologie
psychiatrique
 Ce n’est pas un « mode de vie »
 L'addiction
est un phénomène complexe
 Prise en charge multifactorielle
 Prévenir,
reconnaitre et traiter le sevrage et le DT
chez les patients hospitalisés (chirurgie +++)
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