Il s’ensuit que le nombre Sp,n d’applications surjectives de {1, . . . , p}dans {1, . . . , n}, qui
est le cardinal du complémentaire de A1∪. . . ∪An, vaut
Sp,n =np−
n−1
X
k=1
(−1)k−1n
k(n−k)p=
n−1
X
k=0
(−1)kn
k(n−k)p.
Notons que, bien que ce ne soit pas évident sur cette formule, Sp,n = 0 si p<n.
3. Que peut-on dire d’un événement qui est indépendant de lui-même ?
Solution de l’exercice 3. Soit (Ω,F,P)un espace de probabilités. Soit A∈F. L’événe-
ment Aest indépendant de lui-meme si et seulement si P(A∩A) = P(A)P(A), c’est-à-dire
si et seulement si P(A) = P(A)2, ce qui a lieu si et seulement si P(A)vaut 0ou 1. En
somme, un événement est indépendant de lui-même si et seulement s’il est négligeable ou
presque sûr.
4. Dans une grande assemblée, on demande à chaque personne d’écrire son nom sur
un bout de papier et de le mettre dans un chapeau. On agite le chapeau puis chacun tire
un bout de papier. Quelle est la probabilité que personne ne tire le bout de papier portant
son propre nom ?
Solution de l’exercice 4. Soit nle nombre de personnes présentes. On attribue à chaque
personne un numéro entre 1et n. Chaque personne tire un nom et un seul du chapeau
et l’application qui au numéro d’une personne associe le numéro de la personne dont
elle a tiré le nom est une bijection de l’ensemble {1, . . . , n}dans lui-même. On prend
pour Ωl’ensemble des permutations de l’ensemble {1, . . . , n}. On munit Ωde la tribu
P(Ω) et de la probabilité uniforme. On chercher à compter le nombre de permutations
σ:{1, . . . , n} → {1, . . . , n}telles que pour tout i∈ {1, . . . , n}on ait σ(i)6=i. On
appelle de telles permutations des permutations sans point fixe ou des dérangements. On
va utiliser la formule d’inclusion-exclusion.
Pour tout m∈ {1, . . . , n}, on note Aml’ensemble des permutations qui fixent m, c’est-
à-dire l’ensemble des permutations σ:{1, . . . , n}→{1, . . . , n}telles que σ(m) = m. Pour
tout k∈ {1, . . . , n}et tous i1, . . . , ikavec 1≤i1< . . . < ik≤n, l’ensemble Ai1∩. . . ∩Aik
est l’ensemble des permutations telles que σ(i1) = i1, . . . , σ(ik) = ik. Le nombre de telles
permutations est le nombre de permutations de l’ensemble {1, . . . , n} \ {i1, . . . , ik}, c’est-
à-dire (n−k)!. Ainsi, la probabilité dnqu’une permutation tirée uniformément soit un
dérangement, qui est la probabilité du complémentaire de A1∪. . . ∪An, vaut
dn= 1 −
n
X
k=1
(−1)k−1n
k(n−k)!
n!=
n
X
k=0
(−1)k
k!.
Lorsque ntend vers l’infini, cette série converge très rapidement vers 1
e. Puisque l’assem-
blée est grande, on peut dire avec une excellente approximation que la probabilité que
personne ne tire son propre nom est 1
e'37%.
5