titre, Riemann-intégrable sur cet intervalle. On définit alors l’intégrale de fsur [a, b]par
Zb
a
f(x)dx =
N−1
X
j=0 Zxj+1
xj
fj(x)dx. (1)
Remarque 1.3.1.Le lecteur dont les connaissances sur l’intégrale de Riemann s’étendent
un peu au-delà de l’intégrabilité des fonctions continues sur un intervalle compact pourra
constater que fest elle-même Riemann intégrable sur l’intervalle [a, b]puisque, d’une
part, elle y est bornée – voir l’exercice 1.2.4 – et que, d’autre part, l’ensemble de ses points
de discontinuité y est négligeable (il s’agit, au plus, de l’ensemble des points xj, qui est
fini). Fort heureusement, l’intégrale ainsi obtenue est la même que celle de la définition
précédente : en effet, les intégrales de fet fjsur [xj, xj+1]coïncident puisque fet fj
diffèrent en un nombre fini de points sur cet intervalle ; il suffit alors d’utiliser la relation
de Chasles.
Remarque 1.3.2.Dans la définition 1.2.1, le choix de la famille (xj)0≤j≤Nn’est pas unique,
mais l’intégrale définie par (1) ne dépend pas de ce choix. On peut le démontrer en utilisant
la relation de Chasles (c’est ennuyeux mais sans difficulté), ou en se servant de la remarque
précédente, puisque l’intégrale (1) n’est autre que l’intégrale de Riemann de fsur [a, b].
1.4 Une formule d’intégration par parties
Soit fune fonction de classe C1par morceaux sur un intervalle [a, b]. On a vu (re-
marque 1.2.7) que la dérivée f0peut ne pas exister aux points xjde la définition 1.2.5.
Cependant, si l’on pose h(x) = f0(x)en dehors de ces points et si l’on donne une valeur
arbitraire à chaque h(xj), on obtient ainsi une fonction hqui est continue par morceaux
sur [a, b]: c’est une conséquence immédiate des définitions. De plus, l’intégrale Rb
ah(x)dx
ne dépend que de f0et non des valeurs que l’on a données aux h(xj). Pour cette raison,
on dit qu’il s’agit de l’intégrale de f0sur [a, b]et on la note Rb
af0(x)dx. Elle vérifie les
propriétés usuelles de l’intégrale de Riemann : linéarité, relation de Chasles, majoration
|Rb
af0(x)dx| ≤ Rb
a|f0(x)|dx, par exemple.
Nous aurons besoin du résultat suivant.
Proposition 1.4.1. Soient fet gdes fonctions continues sur [a, b]et de classe C1par
morceaux sur [a, b]. Alors on a la formule d’intégration par parties usuelle :
Zb
a
f(x)g0(x)dx = [f(x)g(x)]b
a−Zb
a
f0(x)g(x)dx, avec [f(x)g(x)]b
a=f(b)g(b)−f(a)g(a).
Démonstration. : La définition 1.2.5 associe à fet gdes familles respectives (xj)0≤j≤N
et (yk)0≤k≤Pde points de [a, b], avec a=x0< x1<··· < xN=bet a=y0< y1<··· <
yP=b, pour lesquelles les propriétés (i) et (ii) sont vérifiées. En rangeant les points xj
et ykpar ordre croissant, et en renumérotant, on obtient une famille de points (zl)0≤l≤M,
avec a=z0< z1<··· < zM=b, telle que f0et g0soient continues sur chaque intervalle
]zl, zl+1[et admettent des limites à droite en zlet à gauche en zl+1. Les fonctions fet g
étant en outre supposées continues sur [a, b], donc sur [zl, zl+1], il en résulte qu’elles sont de
classe C1sur cet intervalle (c’est une conséquence classique du théorème des accroissements
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