Théorème de Dirichlet 6Soit fune fonction de classe C1par morceaux, 2πpériodique et à valeurs dans R
ou C, alors la série de Fourier2de fconverge simplement sur R« vers » 1
2¡f(x+)+f(x−)¢(qui est égal à f(x)
si fest continue en x). Si, en plus,fest continue sur R, alors la convergence est normale et « vers » f(x).
Démo : Dans le cas où fest C1par morceaux et continue. On sait ∀n∈Zcn(f0)=incn(f) ce qui s’écrit encore
∀n∈Z|cn(f)| = ¯
¯
¯
¯
1
in cn(f0)¯
¯
¯
¯
≤1
2µ¯
¯
¯
¯
1
in ¯
¯
¯
¯
2
+ |cn(f0)|2¶=1
2µ1
n2+ |cn(f0)|2¶
La série P1/n2converge ainsi que P|cn(f0)|2par application de Parseval, puisque f0est continue par morceaux et
2π-périodique. On en déduit la convergence absolue des séries Pcnet Pc−nce qui amène la convergence normale
de la série de Fourier de fen vertu d’un théorème du cours.
Pour conclure à la convergence « vers »f, on se rappelle que si l’on note Sla somme de la série de Fourier de
f(qui existe donc ici) un autre théorème démontré en cours apprend que, comme la convergence est uniforme
car normale, les coeffs de la série trigonométrique (ici les cn(f)), sont les coefficients de fourier de la somme,
c’est-à-dire S, donc ∀n∈Z,cn(f)=cn(S). La preuve sera achevée, si l’on peut en déduire S=f, ce qui vient de :
Théorème La fonction ϕ:C2π→CZ, qui à toute fonction continue fet 2π-périodique associe la famille de
ses coefficients de Fourier (cn(f))n∈Zest linéaire et injective
Démo : Cette application étant linéaire, cn(αf+βg)=αcn(f)+βcn(g), considérons son noyau, cad soit fcontinue
telle que tous ses coefficients de Fourier2soient nuls. Alors par application de la formule de Parseval, on obtient
immédiatement R2π
0|f|2=0 et donc |f| = 0 soit f=0, car la fonction est continue.
Remarques
• Retenir que si deux fonctions continues (et 2π-périodiques) ont même coefficients de Fourier, elles sont
égales, et que, si une fonction continue a des coefficients de fourier nuls, c’est la fonction nulle.
• La fonction ϕn’est pas surjective, par application du Lemme de Riemann 7-Lebesgue 8qui donne comme
condition nécessaire cn→0c−n→0. Ces conditions ne sont d’ailleurs pas suffisantes.. .On démontre par
contre que si l’on suppose que les séries P|cn|2et P|c−n|2convergent (l’espace se note alors `2(Z)), alors ce
sont des coefficients de Fourier d’une unique fonction, mais pas nécessairement continue. . .
Par application de l’identité de polarisation à la formule de Parseval1, on obtient
Corollaire
Soient fet gdeux fonctions continues par morceaux, 2π-périodiques à valeurs complexes ou réelles, on a :
1
2πZ2π
0
f g =c0(f)c0(g)+
∞
X
n=1
cn(f)cn(g)+c−n(f)c−n(g)
6. Peter-Gustav Dirichlet : mathématicien allemand (1805-1859).
2. Joseph Fourier : mathématicien français (1768-1830). Travaux sur la décomposition de fonctions périodiques en série.
7. Bernhard Riemann : mathématicien allemand de génie (1826-1866). Travaux fondamentaux sur les fonctions analytiques, la théorie
de l’intégration, la géométrie différentielle. Sa fonction ζdonne des indications sur la répartition des nombres premiers.
8. Henri-Léon Lebesgue : mathématicien français (1875-1941)
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