Fiche n◦ 03 PTSI 07/08 Application 1 : Bijectivité et I mage Directe Définitions Définition 1.1 On appelle application f , la donnée d’un triplet d’ensembles (E, F, Γ), où Γ est un sous-ensemble de E × F , que l’on appelle le graphe, et qui vérifie : ∀x ∈ E, ∃!y ∈ F | (x, y) ∈ Γ E est appelé l’ensemble de départ, F est appelé l’ensemble d’arrivé ♠ Question: En considérant Γ l’ensemble des couples (nom,âge) pris parmi les noms de l’ensemble E des élèves de PTSI et parmi leurs âges de l’ensemble F = N, a-t’on construit une application (E, F, Γ) ? Question: En considérant Γ0 l’ensemble des couples (âge,nom), a-t’on construit une application (F, E, Γ0 ) ? f : E −→ F x 7→ f (x) Où f (x) est la donnée, pour chaque x ∈ E, de l’unique y ∈ F qui vérifie (x, y) ∈ Γ. f (x) est l’image de x, et x est un antécédent de f (x) Remarque 1.1 Dans les faits on note : Exemple: On note IdE : E −→ E, l’application qui à tout x ∈ E associe x. 1 ∗ Lycée J-B. Say - Martin Del Hierro Exercice: Le diagramme ci-dessous correspond-t’il à une application ? Fiche n◦ 03 PTSI 07/08 Remarque: Attention f (x) n’est pas forcément donnée par une formule (voir exemple de la valeur absolue ou de la partie entière). Et surtout, il ne faut pas oublier de préciser les ensembles de départ et d’arrivée : f : R+ −→ √R x 7→ x2 Soient et g : R −→ R x 7→ |x| On a f 6= g. Définition 1.2 La collection des applications de E dans F forme un ensemble que l’on note F E. ♠ Définition 1.3 (Restriction - Application Induite) Soit f = (E, F, Γ) une application. Pour tout E ⊂ E, on note f |E la restriction de f à E définie par : f |E = (E, F, ΓE ) avec ΓE = {(x, y) ∈ E × F | (x, y) ∈ Γ} Si de plus F est une partie de F vérifiant : ∀(x, y) ∈ Γ, x ∈ E =⇒ y ∈ F, on définit l’application induite par f de E dans F par (E, F, ΓE,F ) avec ΓE,F = {(x, y) ∈ E × F | (x, y) ∈ Γ} ♠ Définition 1.4 (Composition) Soient f : E −→ F et g : F −→ G deux applications, on définit la composée de g et de f , comme étant l’application g ◦ f : E −→ G qui à x ∈ E associe g(f (x)) dans G. Ainsi on a : ∀x ∈ E ; (g ◦ f )(x) = g(f (x)) ♠ En particulier si f : E → F, g : F → G et h : G → H sont trois applications quelconques, on a Associativité (h ◦ g) ◦ f = h ◦ (g ◦ f ) L’identité est un élément neutre pour la loi de composition : f ◦ IdE = f IdF ◦ f = f Remarque 1.2 Attention à ce que si g ◦ f a un sens, f ◦ g n’en a pas forcément. Et même si cela avait un sens (G = E), en général : Lycée J-B. Say - Martin Del Hierro g ◦ f 6= f ◦ g ∗ Remarque 1.3 En toute rigueur, on ne devrait guère parler de composée pour des applications f : E −→ F En revanche dans le cas où F ⊂ G on définit et g : G −→ H def g ◦ f = g|F ◦ f 2 ∗ PTSI 07/08 2 Fiche n◦ 03 Bijectivité l’assertion qui caractérise le graphe d’une application peut se réécrire comme1 : ∀x ∈ E, ∃!y ∈ F | y = f (x) Nous allons essayer de voir dans quels cas les rôles de F et E peuvent être échangés : Pour y parvenir, il s’agit d’une part de vérifier la "taille" de l’ensemble d’arrivée. Si il est suffisamment "petit" on a : Définition 2.1 (surjectivité) Soit f : E −→ F , une application. Lorsque tous les points de F , admettent au moins un antécédent par f , on dit que f est surjective : f est surjective ⇐⇒ ∀y ∈ F, ∃x ∈ E | y = f (x) Exemple: l’application partie entière R −→ Z est surjective. En revanche l’application partie entière R −→ R ne l’est pas ♠ D’autre part on vérifie la "taille" de l’ensemble de départ. Si il est suffisamment "petit" on a: Définition 2.2 (injectivité) Soit f : E −→ F , une application. Lorsque tous les points de F , admettent au plus un antécédent par f , on dit que f est injective : ou encore si et seulement si ∀(x, x0 ) ∈ E 2 h i x 6= x0 ⇒ f (x) 6= f (x0 ) ♠ 1 2 cette expression n’a pas de sens si on ne pose pas au préalable f comme étant une application à ne pas confondre avec les points de l’ensemble d’arrivée 3 Lycée J-B. Say - Martin Del Hierro f est injective si et seulement si les points images2 admettent un unique antécédent mais aussi si et seulement si h i ∀(x, x0 ) ∈ E 2 f (x) = f (x0 ) ⇒ x = x0 PTSI 07/08 Fiche n◦ 03 Exemple: l’application valeur absolue R+ −→ R est injective. En revanche la fonction valeur absolue R −→ R ne l’est pas. En prenant la conjonction de ces deux propriétés, on en arrive à : Définition 2.3 (bijectivité) Soit f : E −→ F , une application. Lorsque tous les points de F admettent un unique antécédent par f , on dit que f est bijective : f est bijective ⇐⇒ ∀y ∈ F, ∃!x ∈ E | y = f (x) ce qui revient au même de dire que : f est bijective si et seulement si f est à la fois injective et surjective. ♠ Exemple: l’application carrée R+ −→ R+ est bijective (voir Théorème de la bijection) Exercice: le diagramme ci-dessous correspond-t’il à une application injective (resp. surjective, resp. bijective) ? Définition 2.4 (Application réciproque) A partir d’une fonction f = (E, F, Γf ) bijective, on peut construire une fonction dite réciproque, notée f −1 , et dont le graphe est l’ensemble des couples (y, x) ∈ F × E, où pour tout y élément de F , x est l’unique antécédent de y par f . f −1 = (F, E, Γf −1 ) avec n o Γf −1 = (y, x) ∈ F × E | (x, y) ∈ Γf Lycée J-B. Say - Martin Del Hierro ♠ Exercice: vérifier qu’il s’agit bien d’une application, et montrer qu’alors f −1 est aussi bijective et vérifie ³ ´−1 f −1 =f 4 Fiche n◦ 03 PTSI 07/08 Remarque 2.1 Une façon de caractériser la bijectivité d’une application f est de passer par son application inverse, Ainsi : f est bijective si et seulement si Il existe une application g : F −→ E vérifiant ³ ´ (∗) ∀(x, y) ∈ E × F y = f (x) ⇐⇒ x = g(y) Et dans ce cas g est unique, c’est l’application réciproque f −1 . En particulier (*) est une caractérisation de la fonction réciproque. ∗ Exemple: l’application réciproque de l’application carré R+ −→ R+ , est ce qu’on appelle l’application racine carrée, elle est caractérisée par ³ √ ´ 2 2 ∀(x, y) ∈ (R+ ) y = x ⇐⇒ x = y Proposition 2.1 Soit f : E −→ F , une application Si f est bijective, son application réciproque est l’unique application g : F −→ E vérifiant f ◦ g = IdF et g ◦ f = IdE Réciproquement, s’il existe une telle application g, alors f est bijective et f −1 = g ♣ Exercice: Soient f : E → F et g : F → G deux applications. a) Montrer que g ◦ f surjectif =⇒ g surjectif b) Montrer que g ◦ f injectif =⇒ f injectif Remarque 2.2 On ainsi trouvé trois façons différentes de caractériser (resp. calculer) la bijectivité (resp. l’application réciproque) d’un application donnée : – Méthode Ensembliste : Définition 2.3 – Méthode Fonctionnelle : Remarque 2.1 – Méthode Algébrique : Proposition 2.1 Enfin on verra plus tard, avec le théorème de la bijection, une caractérisation particulièrement simple pour les fonctions continues. ∗ Corollaire 2.2 Soient f : E −→ F et g : F −→ G deux applications bijectives, on a alors : g ◦ f est bijective (g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 et ♣ Exemple: En posant f : R+ −→ R+ x 7−→ x2 g : R+ −→ [1, +∞[ x 7−→ x + 1 et g ◦ f : R+ −→ [1, +∞[ x 7−→ x2 + 1 (g ◦ f )−1 : [1, +∞[ −→ R √+ x 7−→ x − 1 et mais aussi ∀x ∈ [1, +∞[, f −1 (g −1 (x)) = √ x−1 Question: Que peut-on dire de la composée de deux injections (resp. surjections) ? 5 Lycée J-B. Say - Martin Del Hierro On a alors Fiche n◦ 03 PTSI 07/08 3 Image Directe et Image Réciproque Pour un ensemble E donné on note P(E) l’ensemble des parties de E En particulier E ∈ P(E) et ∅ ∈ P(E) 3.1 Image Directe Définition 3.1 (Image Directe) Soit A ∈ P(E) et f : E −→ F une application. On appelle image directe de A par f l’ensemble : {f (x) | x ∈ A} = {y ∈ F | ∃x ∈ A; y = f (x)} c’est l’ensemble des images des points de A par f , on le note f (A) ou f < A > Exemple: Si E désigne la fonction partie entière de R dans Z ♠ E([1/2, 4[) = {0, 1, 2, 3} Remarque 3.1 La notation f (A) peut porter à confusion. En effet il ne s’agit pas de confondre f (x) avec f ({x}), l’un est un point de F , l’autre est un sous-ensemble de F . . f ({x}) = {f (x)} ∗ Proposition 3.1 Soient f : E −→ F , g : F −→ G deux On a : Composition (g ◦ f )(A1 ) = Croissance A1 ⊂ A2 =⇒ Réunion f (A1 ∪ A2 ) = Intersection f (A1 ∩ A2 ) ⊂ applications et A1 ∈ P(E), A2 ∈ P(E). g (f (A1 )) f (A1 ) ⊂ f (A2 ) f (A1 ) ∪ f (A2 ) f (A1 ) ∩ f (A2 ) la dernière inclusion devenant une égalité uniquement lorsque f est injective Lycée J-B. Say - Martin Del Hierro Exercice: Le Prouver Remarque 3.2 On a une caractérisation très simple de la surjectivité . f : E −→ F est surjective si et seulement si f (E) = F ∗ Définition 3.2 Soit f : E → E une application et X ⊂ E, on dit que : X est stable par f lorsque f (X) ⊂ X et X est invariant par f lorsque f (X) = X ♠ 6 Fiche n◦ 03 PTSI 07/08 3.2 Image Réciproque Définition 3.3 (Image Réciproque) Soit B ∈ P(F ) et f : E −→ F une application. On appelle image réciproque de B par f l’ensemble : {x ∈ E | f (x) ∈ B} c’est l’ensemble des antécédents de A par f , on le note f −1 (B) ou f −1 < B > Exemple: Si f désigne la fonction valeur absolue de R dans R ♠ f −1 ([−3, 2[) =] − 2, 2[ Remarque 3.3 La notation f −1 (B) n’a rien à voir avec l’existence ou non d’une fonction réciproque. Cependant dans la cas où f est bijective f −1 (B) est aussi l’image directe de B par f −1 : Si f est bijective Alors f −1 (B) = (f −1 )(B) ∗ Proposition 3.2 Soient f : E −→ F , g : G −→ E deux applications et B1 ∈ P(F ), B2 ∈ P(F ). On a : ¡ ¢ Composition (f ◦ g)−1 (B1 ) = g −1 f −1 (B1 ) Croissance B1 ⊂ B2 =⇒ f −1 (B1 ) ⊂ f −1 (B2 ) −1 Réunion f (B1 ∪ B2 ) = f −1 (B1 ) ∪ f −1 (B2 ) Intersection f −1 (B1 ∩ B2 ) = f −1 (B1 ) ∩ f −1 (B2 ) 7 Lycée J-B. Say - Martin Del Hierro Exercice: Le Prouver