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BB Wilks 2016/01 
Dans  le  livre  Zeydina-Beauzamy  "Probabilistic  Information  Transfer"  [PIT],  nous  prenons 
l'exemple de ce code pour montrer comment "propager" l'information, de manière probabiliste, 
à  partir  de  situations  où  les  runs  ont  été  faits à  des  situations  où  aucune  information  n'est 
connue. 
 
Une autre situation pourrait être celle où l'on fait une vraie expérience physique, dépendant 
d'un grand nombre de paramètres. Pour des raisons de temps, de coût, de sécurité, on ne peut 
pas répéter l'expérience aussi souvent qu'on le voudrait. 
 
La question fondamentale, pour les analyses de sûreté, est donc celle-ci : on dispose d'un petit 
nombre de runs (du code, de l'expérience), mettons 1 000 pour fixer les idées, et on voudrait en 
déduire une réponse à une question liée à la sûreté. Par exemple, pour CATHARE, un seuil est 
fixé arbitrairement à 1 200°C ; admettons que nos 1 000 runs aient tous donné des tempéra-
tures  inférieures,  voire  bien  inférieures,  cela  prouve  quoi  ?  Que  pouvons-nous  remettre  aux 
Autorités de Sûreté ? 
 
La méthode de Wilks est utilisée, pour répondre à cette question, de la manière suivante : 
 
Nous avons nos 40 paramètres. Sur chacun d'entre eux, nous choisissons arbitrairement une 
loi de probabilité. Par exemple, sur le premier, nous choisirons une loi uniforme sur tel inter-
valle ; pour le second nous choisirons une loi de Gauss de moyenne tant et de variance tant, et 
ainsi de suite jusqu'au 40ème.  
 
Par  exemple,  pour  le  paramètre  X16  "pression  accu",  on  retient  une  loi  uniforme  entre 
kbars et 
 kbars. Ceci n'a rien de choquant : cela signifie que, les experts 
ne connaissant pas la valeur exacte  que peut prendre le paramètre X16, lui attribuent n'im-
porte quelle valeur entre ces bornes, avec égale probabilité. Cela reflète l'ignorance du phéno-
mène précis. 
 
Ces lois sont établies "à dire d'expert", c'est-à-dire que les experts considèrent que, en cas d'ac-
cident, le premier paramètre sera effectivement compris entre 
 et 
 que le second sera plu-
tôt concentré autour d'une certaine valeur, etc. Ces affirmations sont assurément discutables, 
mais  elles  ne  sont  pas  absurdes  et  elles  peuvent servir  de  base  au  raisonnement.  Notre  cri-
tique ne porte pas sur ce point. 
 
Après  quoi,  on  procède à  des  tirages  aléatoires  de  chaque  paramètre  selon  sa  loi  propre  ;  si 
pour le premier, on a choisi une loi uniforme, on fait un tirage selon une loi uniforme. Si pour 
le second on a choisi une loi de Gauss, on fait un tirage selon une loi de Gauss, et ainsi de suite 
pour les 40 paramètres. On répète l'ensemble de la procédure par exemple 1 000 fois (cela fait 
donc au total 40 000  tirages). On  dispose ainsi de 1 000 "runs", chacun correspondant  à une 
situation  de  fonctionnement  du  code  (une  situation  de  fonctionnement  requiert  40  para-
mètres). Pour chaque run, le code fonctionne et retourne une température. 
 
Les experts prétendent alors que, puisque on a fait plus de 59 runs choisis aléatoirement, la 
méthode de Wilks nous dit que nous avons plus de 95 chances sur 100 d'avoir détecté le quan-
tile 95 des températures les plus élevées. Autrement dit, que nous sommes quasiment certains 
de la représentativité de nos essais : nos runs vont révéler la température la plus élevée.