Chapitre 5
FONCTIONS R´
EELLES
Les fonctions r´
eelles sont l’une des briques fondamentales de l’analyse. Nous consid´
erons
ici le cas le plus simple, celui des fonctions d’une seule variable. Dans les sciences appliqu´
ees
et dans de nombreuses branches des math´
ematiques, on a besoin de fonctions de plusieurs va-
riables : mais on peut consid´
erer certaines variables comme des param`
etres, et on est alors ra-
men´
e`
a l’´
etude d’une fonction d’une seule variable. D’autres types de fonctions, plus g´
en´
eraux,
sont aussi tr`
es utilis´
es. Mais ce cours introductif se limitera au cas le plus ´
el´
ementaire.
L’une des questions essentielles relatives aux fonctions est l’´
etude de leur r´
egularit´
e : sont-
elles continues, d´
erivables ? Ce n’est pas tant que ce renseignement ait de la valeur en soi,
mais il a de nombreuses cons´
equences tr`
es utiles, exprim´
ees dans ce chapitre sous la forme de
th´
eor`
emes g´
en´
eraux sur les fonctions continues, ou les fonctions d´
erivables. Mˆ
eme si on ´
etudie
surtout ici les fonctions r´
eguli`
eres, il faut garder `
a l’esprit qu’il en existe d’autres : celles-l`
a
malheureusement sont bien plus difficiles `
a aborder.
5.A CONTINUIT´
E
D´
EFINITION 5.1 On appelle fonction r´
eelle de la variable r´
eelle toute application fd’un sous-
ensemble non-vide de R, et `a valeurs dans R. L’ensemble de d´epart est appel´e ensemble de d´
efinition
de f, on le note Df.
On dit aussi tout simplement fonction. L’ensemble de d´
efinition est souvent d´
eduit de la
formule de f(x), lorsque celle-ci est donn´
ee. Pour cela on tient compte que les divisions par
z´
ero sont interdites, que les racines carr´
ees doivent avoir un argument positif ou nul, etc. Par
exemple l’application f:x7→ 1x2
xest une telle fonction. On a dans ce cas Df= [1,0[
]0,+1].
On notera qu’une fonction n’est pas forc´
ement d´
efinie par une formule unique. Ainsi la
fonction de Dirichlet donn´
ee par
Dir(x) = (1si xQ
0si x /Q(5.1)
est d´
efinie sur Rtout entier, mais ne peut ˆ
etre r´
esum´
ee `
a des formules, mˆ
eme sur des sous-
intervalles.
2CHAPITRE 5—FONCTIONS R´
EELLES
De mˆ
eme, on a parfois besoin de cr´
eer de nouvelles fonctions qui ne se d´
eduisent pas du
r´
epertoire existant. Nous y reviendrons en d´
etail au chapitre suivant, mais donnons un exemple
simple : pour chaque r´
eel x, il existe un entier (relatif) plus grand que les autres et inf´
erieur `
a
x(pourquoi ?). On l’appelle la partie enti`ere de xet on le note E(x)ou bxc; il v´
erifie bxc6x <
bxc+ 1 pour tout x. Cela d´
efinit une fonction aussi appel´
ee partie enti`ere, d´
efinie sur R.
5.A.1 Limite d’une fonction
D´
EFINITION 5.2 On dit qu’une fonction fadmet une limite `au point a, si pour toute suite
(xn)Df\ {a}de limite a, la suite (f(xn)) converge vers `. On ´ecrit alors `= limxaf(x).
Noter que l’on ne suppose pas aDf, et que l’on ne consid`
ere que les suites telles que
xnDfet xn6=a. On dit aussi que f(x)tend vers `lorsque xtend vers a.
La d´
efinition et la notation se g´
en´
eralisent aux cas `=±∞. On v´
erifie habituellement l’exis-
tence d’une limite en utilisant les limites de suites (preuve directe), ou les propri´
et´
es de conti-
nuit´
e des fonctions (preuve par composition, voir ci-apr`
es). Par exemple, on voit directement
que limx0xsin 1
x= 0 : pour toute suite (xn)de limite 0, la suite sin 1
xnest born´
ee, et donc la
proposition 4.13 permet de conclure.
Lorsqu’on veut montrer qu’une fonction n’a pas de limite en un point, il est souvent utile
d’utiliser directement la d´
efinition. Par n´
egation, il suffit de trouver deux suites diff´
erentes
(xn),(exn), de limite a, mais telles que f(xn)et f(exn)ont des limites diff´
erentes. Par exemple la
fonction de Dirichlet vue plus haut n’a de limite en aucun point. En effet, tout r´
eel aest la limite
d’une suite de rationnels (xn)(par exemple ses troncatures d´
ecimales, voir chapitre 2). Mais il
est alors aussi limite d’une suite d’irrationnels (exn)(prendre par exemple exn=xn+π/n). On
a alors Dir(xn) = 1 et Dir(exn) = 0, donc les limites sont diff´
erentes.
Parfois la limite n’existe que pour les suites (xn)de limite atelles que xn> a : on parle
alors de limite `a droite, et l’on ´
ecrit lim
x>
a
. Mˆ
eme chose pour la limite `a gauche, not´
ee lim
x<
a
. On
notera qu’une suite de Df\ {a}et de limite apeut toujours ˆ
etre s´
epar´
ee en termes > a,< a
(´
eventuellement aucun dans l’une des cat´
egories). De ce fait, une fonction a une limite en asi
et seulement si elle a une limite `
a gauche et `
a droite, et que ces deux limites sont les mˆ
emes. La
fonction partie enti`
ere x7→ bxcd´
efinie pr´
ec´
edemment a une limite `
a gauche et `
a droite en tout
point a, mais celles-ci ne sont ´
egales que si a /Z.
5.A.2 Continuit´
e
D´
EFINITION 5.3 On dit qu’une fonction fest continue au point asi aDfet que f(x)a
pour limite f(a)lorsque xtend vers a.
Il faut donc deux choses : primo que la limite existe, secundo que fsoit d´
efinie en aet que
la valeur f(a)soit ´
egale `
a la limite en a. Dans le cas de la fonction de Dirichlet, f(a)existe pour
tout a, mais n’est jamais ´
egal `
a la limite de f(x), puisque celle-ci n’existe pas : une telle fonction
n’est donc continue en aucun point.
Comme pour les limites, on dit aussi que fest continue `
a gauche/`
a droite si la propri´
et´
e
n’est vraie que pour la limite `
a gauche/`
a droite. Ainsi la fonction partie enti`
ere est continue `
a
droite en tout point, mais n’est pas continue `
a gauche aux points aZ.
D´
EFINITION 5.4 On dit que fest continue sur l’intervalle I= [a, b](ou plus g´en´eralement sur
un sous-ensemble IR) si elle est continue en tout point αI.
5.A — CONTINUIT´
E3
En reprenant les deux d´
efinitions, on peut r´
esumer la propri´
et´
e de continuit´
e sur [a, b]
comme cela : pour toute suite convergente (xn)[a, b], on a
f(lim xn) = lim f(xn).(5.2)
(En effet la limite de (xn)doit ˆ
etre dans [a, b], d’apr`
es la proposition 4.12.)
Soit fune fonction, et a /Df. Supposons que fa une limite finie `au point a. Consid´
erons
la nouvelle fonction e
fd´
efinie par e
f(x) = f(x), si x6=a, et e
f(a) = `. On a alors De
f=Df∪ {a},
et e
fest continue au point a. On dit que e
fest le prolongement par continuit´e de fau point a.
Un tel proc´
ed´
e permet de rajouter un point dans l’ensemble de d´
efinition d’une fonction, en
conservant la continuit´
e (ce qui est souvent d´
esirable). Ainsi la fonction x7→ xsin 1
xpeut se
prolonger en x= 0 avec la valeur 0, d’apr`
es ce que nous avons vu pr´
ec´
edemment.
Exercice 5.a Soit fune fonction d´
efinie sur un intervalle ]α, β[contenant le point a, et
continue en a, telle que f(a)>0. Montrer qu’il existe ε > 0tel que pour tout x]aε, a +ε[,
f(x)>0.
5.A.3 Op´
erations sur les fonctions continues
TH´
EOR `
EME 5.1 Soient fet gdeux fonctions continues au point a. Alors f+g,fg,fg sont
continues, ainsi que f/g si g(a)6= 0.
D´emonstration. Soit (xn)une suite de limite a. Par hypoth`
ese, f(xn)f(a)et g(xn)g(a).
Donc f(xn) + g(xn)f(a) + g(a), et de mˆ
eme avec les autres op´
erations, par application du
th´
eor`
eme 4.6.
TH´
EOR `
EME 5.2 Soit fune fonction continue en a, et gune fonction continue en f(a). Alors
gfest continue en a.
D´emonstration. Soit (xn)une suite de limite a. Alors yn:= f(xn)est le terme g´
en´
eral d’une
suite de limite f(a), par continuit´
e de f. Par continuit´
e de g, on doit avoir lim yn=g(f(a)). Mais
cela revient exactement `
a dire que lim gf(xn)gf(a), donc gfest continue en a.
En partant de fonctions tr`
es simples et visiblement continues (comme les constantes ou la
fonction x7→ x), on d´
eduit donc ainsi, par application des quatre op´
erations ´
el´
ementaires et de
la composition, que bien d’autres fonctions sont continues. Notons que la plupart des fonctions
usuelles sont continues (voir chapitre 6 notamment).
5.A.4 Th´
eor`
eme des valeurs interm´
ediaires
Le terme mˆ
eme de continuit´e implique l’absence de rupture dans un processus quel-
conque. (Inversement une telle rupture s’appelle une solution de continuit´e, le terme «solution »
d´
esignant ici une disparition, comme en chimie.) Ainsi un objet qui se d´
eplace a intuitivement
un mouvement continu, c’est-`
a-dire qu’il ne peut passer instantan´
ement d’un point `
a un autre.
Par exemple une personne situ´
ee dans une pi`
ece ne peut pas sortir de la pi`
ece sans passer par
les bords de celle-ci (portes, fenˆ
etres, voire murs. . .).
C’est exactement cette notion intuitive que le th´
eor`
eme suivant explicite rigoureusement :
4CHAPITRE 5—FONCTIONS R´
EELLES
TH´
EOR `
EME 5.3 (DES VALEURS INTERM´
EDIAIRES)Soit fune fonction continue sur un
intervalle [a, b]. Alors pour toute valeur γcomprise entre f(a)et f(b), il existe un c[a, b]tel que
f(c) = γ.
Le nombre γest donc un nombre «interm´
ediaire »entre f(a)et f(b)(en d’autres termes on
aγ[f(a), f(b)] si f(a)6f(b), et γ[f(b), f(a)] dans le cas contraire). Le th´
eor`
eme indique
que ce nombre est une valeur de la fonction, c’est-`
a-dire est dans l’image de [a, b]par f.
D´emonstration. La d´
emonstration suivante utilise un proc´
ed´
e appel´
edichotomie (divisions
successives par deux), qui est tr`
es utile non seulement en math´
ematiques, mais aussi en infor-
matique ou diff´
erentes sciences appliqu´
ees. Elle est donc int´
eressante par elle-mˆ
eme.
Supposons par exemple que f(a)6f(b), de sorte que γ[f(a), f(b)] (l’autre cas se
d´
emontre de fac¸on similaire). On construit deux suites (an)et (bn)de la fac¸on suivante. On
part de a0:= a,b0:= b, et on fait une r´
ecurrence en consid´
erant, `
a l’´
etape n, la valeur de fpour
le nombre (an+bn)/2, milieu de l’intervalle [an, bn]. On construit alors les valeurs suivantes
ainsi :
Si f(an+bn
2)< γ, on pose an+1 = (an+bn)/2et bn+1 =bn;
dans le cas contraire f(an+bn
2)>γ, on pose an+1 =anet bn+1 = (an+bn)/2.
En examinant les deux cas, on voit facilement que l’on a pour tout n:an< bn,(an)est
croissante, (bn)d´
ecroissante et
06bnan6ba
2net f(an)6γ6f(bn).
En particulier lim |bnan|= 0, et donc les deux suites (an)et (bn)sont adjacentes : par le
th´
eor`
eme 4.9, elles convergent donc vers une limite commune c. On a c[a, b]car an[a, b]
pour tout n. Comme fest continue, lim f(an) = f(c) = lim f(bn); la deuxi`
eme double in´
egalit´
e
ci-dessus implique donc que f(c) = γ.
5.A.5 Image continue d’un intervalle
Pour une application fquelconque d´
efinie sur un ensemble non-vide AR, on appelle
infimum de fsur Ala borne inf´
erieure de f(A), si elle existe, ou le nombre −∞ si f(A)n’est pas
minor´
ee. On le note infAfou infxAf(x). On d´
efinit de mˆ
eme le supremum de fsur A, qui est
la borne sup´
erieure de f(A)ou +; on le note supAfou supxAf(x).
COROLLAIRE 5.1 Soit Iun intervalle de R, et fune fonction continue sur I. Alors f(I)est
aussi un intervalle de R, dont les bornes sont infxAf(x)et supxAf(x).
En effet un ensemble ARest un intervalle si et seulement si pour tout x, y A, avec
x6y, on a [x, y]A. Ici il suffit de consid´
erer deux valeurs α, β f(I), qui doivent donc
satisfaire α=f(a)avec aI, et β=f(b)avec bI, puis d’appliquer le th´
eor`
eme des valeurs
interm´
ediaires. Noter qu’il importe peu ici que l’intervalle soit ouvert, ferm´
e ou semi-ouvert.
Par ailleurs f(I)peut ˆ
etre ferm´
e avec Iouvert, ou le contraire, et toutes les autres combinaisons
sont possibles. Par exemple sin(]π, π[) = [1,+1],cos(π
2,π
2) = ]0,1], etc.
Le fait que les bornes soient exactement l’infimum et le supremum r´
esulte de leur d´
efinition
et de la proposition 2.5.
On notera que l’image r´
eciproque d’un intervalle par une fonction continue n’est pas un
intervalle. Par exemple l’image r´
eciproque de [0,1] par la fonction sinus est [0,π
2]+2πZ, une
r´
eunion infinie d’intervalles. Cependant, la propri´
et´
e suivante est int´
eressante :
5.A — CONTINUIT´
E5
PROPOSITION 5.1 Soit fune fonction r´eelle continue d´efinie sur un intervalle ferm´e I, et Jun
intervalle ferm´e de R. Posons A:= f(1)(J) = {xI;f(x)J}. Alors si Aest non-vide et minor´ee,
on a inf AA. (De mˆeme si Aest non-vide et major´ee, alors sup AA.)
Autrement dit, Aa un ´
el´
ement minimal (ou maximal) au sens de la d´
efinition 2.2, bien que
ce ne soit pas forc´
ement un intervalle. Noter que les intervalles Iet Jne sont pas suppos´
es
born´
es.
D´emonstration. Posons c= inf A, et supposons par l’absurde que c /A. Consid´
erons une
suite (cn)Atelle que cn> c et lim cn=c. (Une telle suite doit exister, parce que c+1
nn’est pas
un minorant de Apar d´
efinition de la borne inf´
erieure : donc il existe un cndans A]c, c +1
n[.)
Comme lim cn=c, et que Iest un intervalle ferm´
e, on a cId’apr`
es la proposition 4.12.
En particulier, fest continue en cet donc f(c) = lim f(cn). Or par d´
efinition de A,f(cn)J;
encore une fois, J´
etant un intervalle ferm´
e, on en d´
eduit que f(c) = lim f(cn)est aussi dans J.
Mais cela signifie exactement que cA, une contradiction.
5.A.6 Le th´
eor`
eme des bornes
Si Iest un intervalle et fest continue, f(I)est donc un intervalle. Il est possible que certains
de ces intervalles soient infinis ; et cela peut arriver mˆ
eme si Iest un intervalle born´
e. (Par
exemple si f:x7→ 1/x, alors f(]0,1] = [1,+[.) Le th´
eor`
eme suivant indique que si l’intervalle
Iest `a la fois ferm´e et born´e, alors f(I)aussi ; en particulier fest alors born´
ee aussi.
TH´
EOR `
EME 5.4 Soit fune fonction continue sur un intervalle ferm´e et born´e [a, b], et posons
α:= infx[a,b]f(x),β:= supx[a,b]f(x). Alors αet βsont finis, et il existe c,ddans [a, b]tels que
f(c) = α, et f(d) = β. En particulier, f([a, b]) = [α, β]est un intervalle ferm´e born´e.
On dit qu’une fonction continue «atteint ses bornes »: les bornes inf´
erieures et sup´
erieures
de f([a, b]) sont des valeurs de fpour certaines valeurs de la variable. Il est essentiel dans ce
th´
eor`
eme que [a, b]soit `
a la fois ferm´
e et born´
e. Par exemple exp(R) = ]0,1], parce que Rest
ferm´
e, mais non born´
e.
D´emonstration. Nous allons montrer que αest fini et qu’il existe c[a, b]tel que f(c) = α.
La preuve de l’existence de dest similaire. L’existence de cet d, combin´
ee avec le corollaire 5.1,
implique que f([a, b]) = [α, β].
Par d´
efinition de α, on a α6f(a), mais si f(a) = α, il suffit de prendre c=a. Dans la suite
nous supposerons donc que f(a)> α. D`
es lors, il existe une suite strictement d´
ecroissante
(αn), telle que α0=f(a)et lim αn=α. (Si α=−∞, on peut prendre αn=f(a)n; si αR,
αn=α+ (f(a)α)/2nfait l’affaire.)
Comme αn> αn+1 >α,αnn’est pas un minorant de f([a, b]) (puisque αest, par d´
efinition,
le plus grand des minorants). L’ensemble Xn:= {x[a, b], f(x)6αn}est donc non-vide. Il
est aussi born´
e puisque Xn[a, b]. Comme il est de la forme f(1)(J)avec J= ]−∞, αn]un
intervalle ferm´
e, il r´
esulte de la proposition 5.1 que Xna un ´
el´
ement minimal cn, c’est-`
a-dire
tel que cn= inf Xn, et cnXn. Cette derni`
ere relation implique que f(cn)6αn; or f(cn)>α
par d´
efinition de α, donc le th´
eor`
eme des gendarmes implique que lim f(cn) = α, puisque
lim αn=α.
D’apr`
es la d´
efinition de Xnet le fait que la suite (αn)est d´
ecroissante, on voit que Xn+1
Xn; donc cn+1 = inf Xn+1 >inf Xn=cn, c’est-`
a-dire que la suite (cn)est croissante. Comme
elle est major´
ee par b, elle converge donc vers une limite c[a, b].
La fonction fest continue en cpar hypoth`
ese ; on a donc f(c) = lim f(cn) = α. Cela montre
notamment que αR(puisque fest `
a valeurs r´
eelles), et termine la d´
emonstration.
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