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5.A — CONTINUIT´
E5
PROPOSITION 5.1 Soit fune fonction r´eelle continue d´efinie sur un intervalle ferm´e I, et Jun
intervalle ferm´e de R. Posons A:= f(−1)(J) = {x∈I;f(x)∈J}. Alors si Aest non-vide et minor´ee,
on a inf A∈A. (De mˆeme si Aest non-vide et major´ee, alors sup A∈A.)
Autrement dit, Aa un ´
el´
ement minimal (ou maximal) au sens de la d´
efinition 2.2, bien que
ce ne soit pas forc´
ement un intervalle. Noter que les intervalles Iet Jne sont pas suppos´
es
born´
es.
D´emonstration. Posons c= inf A, et supposons par l’absurde que c /∈A. Consid´
erons une
suite (cn)⊂Atelle que cn> c et lim cn=c. (Une telle suite doit exister, parce que c+1
nn’est pas
un minorant de Apar d´
efinition de la borne inf´
erieure : donc il existe un cndans A∩]c, c +1
n[.)
Comme lim cn=c, et que Iest un intervalle ferm´
e, on a c∈Id’apr`
es la proposition 4.12.
En particulier, fest continue en cet donc f(c) = lim f(cn). Or par d´
efinition de A,f(cn)∈J;
encore une fois, J´
etant un intervalle ferm´
e, on en d´
eduit que f(c) = lim f(cn)est aussi dans J.
Mais cela signifie exactement que c∈A, une contradiction.
5.A.6 Le th´
eor`
eme des bornes
Si Iest un intervalle et fest continue, f(I)est donc un intervalle. Il est possible que certains
de ces intervalles soient infinis ; et cela peut arriver mˆ
eme si Iest un intervalle born´
e. (Par
exemple si f:x7→ 1/x, alors f(]0,1] = [1,+∞[.) Le th´
eor`
eme suivant indique que si l’intervalle
Iest `a la fois ferm´e et born´e, alors f(I)aussi ; en particulier fest alors born´
ee aussi.
TH´
EOR `
EME 5.4 Soit fune fonction continue sur un intervalle ferm´e et born´e [a, b], et posons
α:= infx∈[a,b]f(x),β:= supx∈[a,b]f(x). Alors αet βsont finis, et il existe c,ddans [a, b]tels que
f(c) = α, et f(d) = β. En particulier, f([a, b]) = [α, β]est un intervalle ferm´e born´e.
On dit qu’une fonction continue «atteint ses bornes »: les bornes inf´
erieures et sup´
erieures
de f([a, b]) sont des valeurs de fpour certaines valeurs de la variable. Il est essentiel dans ce
th´
eor`
eme que [a, b]soit `
a la fois ferm´
e et born´
e. Par exemple exp(R−) = ]0,1], parce que R−est
ferm´
e, mais non born´
e.
D´emonstration. Nous allons montrer que αest fini et qu’il existe c∈[a, b]tel que f(c) = α.
La preuve de l’existence de dest similaire. L’existence de cet d, combin´
ee avec le corollaire 5.1,
implique que f([a, b]) = [α, β].
Par d´
efinition de α, on a α6f(a), mais si f(a) = α, il suffit de prendre c=a. Dans la suite
nous supposerons donc que f(a)> α. D`
es lors, il existe une suite strictement d´
ecroissante
(αn), telle que α0=f(a)et lim αn=α. (Si α=−∞, on peut prendre αn=f(a)−n; si α∈R,
αn=α+ (f(a)−α)/2nfait l’affaire.)
Comme αn> αn+1 >α,αnn’est pas un minorant de f([a, b]) (puisque αest, par d´
efinition,
le plus grand des minorants). L’ensemble Xn:= {x∈[a, b], f(x)6αn}est donc non-vide. Il
est aussi born´
e puisque Xn⊂[a, b]. Comme il est de la forme f(−1)(J)avec J= ]−∞, αn]un
intervalle ferm´
e, il r´
esulte de la proposition 5.1 que Xna un ´
el´
ement minimal cn, c’est-`
a-dire
tel que cn= inf Xn, et cn∈Xn. Cette derni`
ere relation implique que f(cn)6αn; or f(cn)>α
par d´
efinition de α, donc le th´
eor`
eme des gendarmes implique que lim f(cn) = α, puisque
lim αn=α.
D’apr`
es la d´
efinition de Xnet le fait que la suite (αn)est d´
ecroissante, on voit que Xn+1 ⊂
Xn; donc cn+1 = inf Xn+1 >inf Xn=cn, c’est-`
a-dire que la suite (cn)est croissante. Comme
elle est major´
ee par b, elle converge donc vers une limite c∈[a, b].
La fonction fest continue en cpar hypoth`
ese ; on a donc f(c) = lim f(cn) = α. Cela montre
notamment que α∈R(puisque fest `
a valeurs r´
eelles), et termine la d´
emonstration.