Module 15 – Item 308
--
140
4. Clinique :
4.1. L’interrogatoire
Les troubles de la déglutition regroupent plusieurs symptômes.
L’odynophagie ou dysphagie douloureuse orientent vers un mécanisme inflammatoire,
traumatique ou tumoral.
Les blocages évoquent une dysphagie mécanique avec un mécanisme d’obstruction (tumeur,
sténose, compression extrinsèque) ou un mécanisme neurologique (défaut d’initiation ou de
déclenchement, paralysie, incoordination).
Les fausses routes peuvent être nasales (reflux nasal) ou laryngées (pénétrations laryngées
puis trachéales). Ces dernières font rechercher un défaut de fermeture laryngée ou une fistule
trachéo-oesophagienne. Le patient peut décrire ces fausses routes comme un étouffement.
Cependant, la majeure partie des fausses routes sont en rapport avec la perte de la fermeture
laryngée réflexe qui assure normalement la protection des voies aériennes inférieures en
dehors de la déglutition. Ce réflexe est inhibé dans 60% des cas de troubles de la déglutition.
Les fausses routes sont alors liées à l’écoulement de la stase d’aliments dans le pharynx puis
le larynx en l’absence d’expulsion par le réflexe de fermeture laryngée ou de toux.
Les paresthésies pharyngées provoquent une gêne à la déglutition de salive qui disparaît lors
de la déglutition d’aliment. Elles peuvent être associées à un trouble de la déglutition quand la
gêne persiste à la déglutition d’aliment.
La recherche d’un retentissement sur le plan nutritionnel (perte de poids, modification du
régime alimentaire, allongement de la durée des repas, altération de l’état général) et sur le
plan pulmonaire (pneumopathies, encombrement bronchique, toux chronique) est nécessaire
pour déterminer la sévérité du trouble et le degré d’urgence de la situation.
4.2. L’examen clinique
L’examen clinique comportera systématiquement :
- un examen de la cavité buccale,
- la palpation cervicale
- un examen des dernières paires crâniennes,
- une auscultation thoracique
- la pesée
- la prise de température.
En l’absence de cause évidentes (angines…) les examens complémentaires seront orientés en
fonction de l’interrogatoire et de l’examen clinique.
5. Examens complémentaires
5.1. Pharyngolaryngoscopie
Un examen du carrefour aérodigestif s’impose devant une sensation de blocage, de
ralentissement ou de stase au niveau de la gorge et en cas de fausses routes.
Cet examen sera fait par un otorhinolaryngologiste sous la forme d’une
pharyngolaryngoscopie. Réalisée d’abord en consultation avec un miroir laryngé ou un
fibroscope, elle sera suivie d’un examen sous anesthésie si il est insuffisant pour éliminer une
anomalie structurelle, surtout une tumeur (figure n°1), ou si la clinique oriente vers une
pathologie de la bouche de l’œsophage.