Chapitre 3 – La dérivation
A) Nombre dérivé
1) Limite d'une fonction en zéro
a) Exemple :
La fonction g :
x → x1x22
x
est définie sur R*.
g(0) n'existe pas, mais g(x) existe pour x aussi petit qu'on le désire.
On peut se demander ce qui se passe pour x très petit. Cela s'appelle "chercher la limite de
g(x) quand x tend vers zéro".
Or, pour x non nul, on a
21x22
x = 24x2x²2
x = 4x2x²
x = 42x
Pour x = 0, cette expression vaut 4, et plus x est petit, plus elle s'approchera de 4.
On dit alors que 4 est la limite de g en 0 (ou "quand x tend vers zéro"), et on écrit
lim
x0
gx=4
.
Plus précisément, on dit que la limite de g(x) quand x tend vers 0 est 4 parce que quel que soit
le nombre ε > 0, si petit qu'il soit, on peut trouver un nombre α tel que l'intervalle ]0 - α ; 0 +
α[ aura son image par g entièrement contenue dans l'intervalle ]4 – ε ; 4 + ε[.
Dans notre exemple, pour avoir 4 - ε < g(x) < 4 + ε , il suffit d'avoir – ε < 2x < ε, c'est à dire :
- ε/2 < x < ε/2. Une valeur possible pour α est donc ε/2 (remarquons que la valeur de α
dépend de celle du ε choisi).
Cas général :
Soit l un réel quelconque, on aura :
lim
x 0
gx=l ssi ∀ 0 , 0 tel que x];[ => gx]l− ; l  [
Remarques :
- Ce cas s'étend aisément à la limite de g(x) en a réel quelconque :
lim
x a
gx=l ssi ∀ 0 , ∃ 0 tel que x]a; a[ => gx]l; l [
.
- Pour toutes les fonctions courantes, lorsqu'une fonction f est définie pour x = a, la limite de f
en a est égale à f(a). Les fonctions qui ont cette propriété sont appelées fonctions continues en
a, ou continues tout court si c'est vrai pour tout a. Ce ci correspond à une fonction dont on
peut tracer le graphe sans lever le crayon (d'un trait continu).
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2) Fonction dérivable en un point
Soit une fonction f définie sur Df et
aDf
Pour tout h ≠ 0 tel que
[a ; ah]⊂Df
, on peut définir
th= fahfa
h
Si la fonction t a une limite l en zéro, c'est-à-dire si
lim
h0
th=l
, on dit que f est
dérivable en a et l est le nombre dérivé de f en a.
On note l = f'(a).
On peut donc écrire dans ce cas
.
Exemples :
a) Soit f(x) = x², et on cherche f'(3), le nombre dérivé de f en 3.
On aura
th=3h2
h=96h9
h=6h
h=6h
Donc, si h tend vers zéro, t(h) tendra vers 6.
On a donc f'(3) = 6.
b) Soit
fx= 1
x
et on cherche le nombre dérivé f'(1)
On aura
th=
1
1h1
h=
11h
1h
h=h
h1h=1
1h
Quand h devient très petit, 1 + h s'approche de 1 donc t(h) s'approche de -1.
Donc f'(1) = -1.
Contre exemple :
Fonction en forme de ressort de plus en plus comprimé pour x = 0
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fx=sin 1
x
: pas de nombre dérivé en zéro !
Remarque :
Il est possible que f(x) ait un nombre dérivé en a sur [a ; b] (on suppose b> a), et un autre
nombre dérivé sur [c ; a] (avec c < a).
Par exemple la fonction f(x) = |x| :
On calcule aisément que le nombre dérivé est égal à -1 à gauche de zéro et égàl à 1 à droite : f
n'est pas dérivable en zéro mais elle y est "dérivable à gauche" et "dérivable à droite".
Elle est continue en zéro puisque sa courbe "se trace sans lever le crayon".
B) Interprétation graphique de la dérivation
1) La tangente
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Si je trace la droite passant par A(a ; f(a)) et B(a + h ; f(a + h)), je m'aperçois que sa pente est
égale à
fahfa
h
, c'est à dire précisément le t(h) du A) !
Si h se rapproche de 0, B se rapproche de A en restant sur la courbe, et la droite va adopter la
même pente que la courbe en A.
La droite vers laquelle elle se rapproche s'appelle la tangente en A à la courbe de f, sa pente
est f'(a) et son équation s'écrit :
y = f'(a) (x – a) + f(a)
Démonstration :
La pente (ou coefficient directeur) de la tangente est f'(a), donc son équation peut s'écrire (k
étant un réel à déterminer) : y = f'(a) x + k.
Or elle passe par le point A(a ; f(a)), d'où f(a) = af'(a) + k ou encore k = f(a) – a f'(a).
On en déduit que son équation est : y = f'(a) x + f(a) – a f'(a), soit y = f'(a) (x – a) + f(a).
CQFD
9/9/09
2) Approximation affine locale
L'approximation affine consiste à remplacer, au voisinage d'un point d'une courbe, cette
courbe par une droite.
Pour y arriver, le meilleur choix est de prendre pour cette droite la tangente en ce point. En
effet, elle est celle qui se rapproche le plus, qui "suit" le mieux la courbe en ce point.
Ceci est utile car il est toujours plus facile de calculer des points sur une droite que sur une
courbe.
Par extension, on peut aussi faire des approximations par des polymes, ce qui permet de
mieux "coller" à la courbe. Il faut cependant toujours évaluer l'errreur maximum commise
dans l'intervalle étudié.
Exemples :
→ Exercices résolus page 61
17/9/07
C) Fonctions dérivées
1) Définition
Soit une fonction f définie sur un intervalle I.
Si f est dérivable en tout point de I, on dit qu'elle est dérivable sur I et on appelle dérivée, ou
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fonction dérivée de f, et on note f', la fonction qui à tout
xI
associe f'(x), nombre dérivé
de f en x.
Exemple
f(x) = x² est dérivable sur
et sa dérivée est f'(x) = 2x
En effet,
tah=ah2a2
h=a22ahh2a2
h=2ahh2
h=2ah
Or
lim
h0
2ah=2a
, donc f'(a) = 2a pour tout a, ce qui amène bien f'(x) = 2x pour tout x.
2) Dérivées usuelles
Fonction Dérivée Domaine de définition
fx=a
f ' x=0
fx=axb
f ' x=a
fx=ax2
fx=2ax
fx= 1
x
f ' x=1
*
fx=
x
fx= 1
2
x
*
fx=sin x
fx=cosx
fx=cosx
fx=sin x
→ Démontrer ces résultats par le calcul pour les lignes 2 et 4
La connaissance de la fonction dérivée permet de calculer aisément la pente de la courbe,
c'est-à-dire de sa tangente, en tout point.
En particulier, le signe de la dérivée donne le sens de variation de la fonction !
On peut aussi trouver aisément l'équation de la tangente à la courbe en tout point donné.
D) Opérations sur les dérivées
On supposera que u et v sont deux fonctions définies et dérivables sur I, et k une constante
réelle.
1) Somme et différence
u + v et u – v sont alors définies et dérivables sur I, et :
(u + v)' = u' + v'
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