Université de Paris XI Licence MA Méthodes numériques 2e semestre 2001/2002 Examen du vendredi 13 septembre 2002 Durée de l’épreuve: 3 heures. Tous documents et calculatrices interdits. Les deux problèmes sont indépendants. Barème indicatif : problème 1:10 , problème 2: 10. Problème 1 I) On considère l’équation différentielle z ′ (t) = 2 sin(t) z(t). (1) I.1) Justifier que, pour tout z0 ∈ R, l’équation (1) admet une unique solution définie sur R qui vérifie z(0) = z0 , on la note z(t) = z(t, z0 ), t ∈ R. Exprimer z(t, z0 ) en fonction de t et z0 . I.2) Déterminer les solutions de (1) sur R qui sont constantes. I.3) Justifier que, pour tout ε > 0, il existe η > 0 tel que si |z0 | < η alors |z(t, z0 )| < ε pour tout t ≥ 0. II) On considère le système différentiel (2) ( x′ (t) = sin(t) x(t) + y(t) − (x(t))3 y ′ (t) = sin(t) y(t) − x(t) − (y(t))3 . II.1) Justifier que, pour tout (x0 , y0 ) ∈ R2 , il existe une unique solution maximale du problème de Cauchy associé au système (2) et à la condition initiale x(0) = x0 , y(0) = y0 , définie sur un intervalle ouvert I(x0 , y0 ) =]T0 , T 0 [. Cette solution est notée t ∈]T0 , T 0 [→ (x(t, x0 , y0 ), y(t, x0, y0 )). II.2) Soit (x0 , y0 ) ∈ R2 , pour tout t ∈]T0 , T 0 [, on pose v(t) = (x(t, x0 , y0 ))2 + (y(t, x0 , y0 ))2 a) Vérifier que v ′ (t) ≤ 2 sin(t) v(t) pour tout t ∈]T0 , T 0 [. b) Pour t ∈]T0 , T 0 [, on considère z(t) = z(t, x20 + y02 ), la solution de (1) sur R telle que z(0) = x20 + y02 . On pose e(t) = v(t) − z(t). Etablir que v(t) ≤ z(t) pour tout t ∈]T0 , T 0 [. Pour cela on propose de raisonner par l’absurde c’est à dire 1 on suppose qu’il existe 0 ≤ t1 < t2 < T 0 tels que v(t1 ) = z(t1 ) et v(t) > z(t) pour tout t ∈]t1 , t2 [; établir que e′ (t) ≤ 2 e(t) pour tout t ∈]t1 , t2 [ et en déduire une contradiction qui permet de conclure. c) Déduire de la question b) que T 0 = +∞, et que pour tout ε > 0, il existe γ0 tel que si p p x20 + y02 < γ alors (x(t, x0 , y0 ))2 + (y(t, x0 , y0 ))2 < ε pour tout t ≥ 0. III) On considère le système différentiel autonome ( ′ x (t) = y(t) − (x(t))3 (3) y ′ (t) = −x(t) − (y(t))3 . Montrer que (0, 0) est un point d’équilibre de (3) globalement asymptotiquement stable (on pourra utiliser une fonction de Lyapunov bien choisie). Problème 2 Soit T > 0 et f ∈ C 3 ([0, T ]×R, R). Pour x0 ∈ R donné, on considère l’équation différentielle x′ (t) = f (t, x(t)) , (1) t ∈ [0, T ] , avec la condition initiale x(0) = x0 . On suppose qu’il existe une constante L > 0 telle que (2) |f (t, y) − f (t, z)| ≤ L|y − z|, pour tous (y, z) ∈ R2 , t ∈ [0, T ]. Soit N ∈ N∗ . On construit une subdivision uniforme à N +1 points (donc de pas h = T /N ) de l’intervalle [0, T ], en posant tn = nh, 0 ≤ n ≤ N. I) Pour déterminer de manière approchée une solution de (1), on utilise la méthode du point milieu de pas h issue de x0 ∈ R donné : ( x0 ∈ R donné , (M) xn+1 = xn + h p1 (tn , xn , h) 0 ≤ n ≤ N − 1 , avec p1 (t, y, h) = f (t + h h , y + f (t, y)) pour y ∈ R, 0 < h < 2T et 0 < t < T − h2 . 2 2 ∂p1 ∂ 2 p1 (t, y, 0) et (t, y, 0) et les ∂h ∂h2 exprimer, lorsque c’est possible en utilisant les fonctions f, f [1], f [2] , .... définies en cours. I.1) Pour tous y ∈ R et 0 < t < T , calculer p1 (t, y, 0), I.2) Que pouvez-vous en déduire sur l’ordre de la méthode du point milieu ? II) Pour tous y ∈ R, 0 < h < T et 0 < t < T − h, on pose p2 (t, y, h) = f (t + h, y − hf (t, y) + 2hp1 (t, y, h)). ∂p2 ∂ 2 p2 II.1) Calculer p2 (t, y, 0), (t, y, 0) et (t, y, 0) et les exprimer, lorsque c’est possible ∂h ∂h2 [1] [2] à l’aide des fonctions f, f , f , ..... 2 II.2) Pour tous y ∈ R, 0 < h < T et 0 < t < T − h, on pose Φ(t, y, h) = 2 1 1 f (t, y) + p1 (t, y, h) + p2 (t, y, h). 6 3 6 En utilisant les résultats des questions I.1 et II.1, établir que, pour tous y ∈ R et 0 < t < T , Φ(t, y, 0) = f (t, y), ∂Φ 1 (t, y, 0) = f [1] (t, y), ∂h 2 2 1 ∂ Φ (t, y, 0) = f [2] (t, y). 2 ∂h 3 III) On s’intéresse à la méthode de Runge-Kutta suivante (R) y0 ∈ R donné , tn = nh , 0 ≤ n ≤ N , h yn+1 = yn + (f (tn , yn ) + 4p1 (tn , yn , h) + p2 (tn , yn , h)) , 6 0 ≤ n ≤ N − 1. III.1) Justifier que la méthode (R) est une méthode à un pas explicite pour résoudre (1). III.2) Montrer que cette méthode est stable pour les fonctions f ∈ C 3 ([0, T ] × R, R) et vérifiant (2). III.3) Justifier que cette méthode est d’ordre supérieur ou égal à 3. III.4) Soit (x(t), t ∈ [0, T ]) la solution de (1) qui vérifie x(0) = x0 = y0 . Déduire de l’étude précédente, un entier p ∈ N (aussi grand que possible) tel qu’il existe une constante M > 0 vérifiant |x(tn ) − yn | ;0 ≤ n ≤ N ≤ M max hp pour tout 0 < h < T avec N h = T . *********** 3