Méthodes itératives, Méthode de tir, Principe du maximum Université de Rouen Master 1, MFA 2010–2011 Analyse numérique des EDP 1. 2 On considère la matrice de taille n définie par A = −1 a) i) −1 .. . .. . .. . et on pose h = .. . 1 n+1 . n Montrer que ∀v ∈ R on a (Av, v) = v12 + n−1 X (vk+1 − vk )2 + vn2 . k=1 ii) En déduire que A est définie positive. iii) Montrer que sp(A) ⊂]0, 4[. b) i) Soit λ ∈]0, 4[ fixé. Montrer que les suites vérifiant la relation de récurence v0 = 0 et vk+2 = (2 − λ)vk+1 − vk sont de la forme vk = a sin(kθ) avec λ = 2(1 − cos θ). ii) En déduire que sp(A) = {2(1 − cos c) i) kπ ) | 1 ≤ k ≤ n}. n+1 Trouver le rayon spectral des matrices de Jacobi, de Gauss-Seidel et de relaxation optimale. ii) En donner un développement asymtotique pour h petit. iii) Combien d’itérations demandent les méthodes précédentes pour obtenir la solution de Ax = b avec une erreur de l’ordre de 10−10 , lorsque les données initiales sont d’ordre 1. iv) Combien d’opérations demande une méthode directe adaptée. v) Quelle méthode doit-on préférer ? 2. 1 On considère les matrices A = 1 2 3. 2 1 2 −2 2 1 et B = 2 1 −1 a) Montrer que ρ(J(A)) < 1 < ρ(L1 (A)). b) Montrer que ρ(L1 (B)) < 1 < ρ(J(B)). −1 2 −1 1 2 . 2 Matrices-bandes On dit qu’une matrice A est une matrice-bande de largeur m si aij = 0 si |i − j| ≥ m. On suppose que A est hermitienne définie positive. a) i) Montrer que la matrice B de la décomposition de Cholesky de A = BB T est une matrice bande de largeur m. 1 ii) Combien d’opérations demande alors la résolution d’un système linéaire avec A ? b) Soit B la matrice triangulaire inférieure définie par b11 = 1, i) bii = i − 1 si i ≥ 2, bij = −1 si i > j, bij = 0 si i < j. Calculer BB T . ii) Montrer que la matrice BB T est définie positive. iii) Quel est l’intérêt des méthodes itératives par rapport à la méthode de Cholesky pour la résolution de systèmes linéaires avec la matrice BB T ? 4. Méthode de Tir Soit f et c deux fonctions réelles données de C 0 ([0, 1]) avec c ≥ 0 dans [0, 1]. On s’intéresse au problème aux limites avec conditions de périodicité : Trouver u ∈ C 2 (]0, 1[) ∩ C 0 ([0, 1]) telle que −u00 (x) + c(x)u(x) = f (x), x ∈]0, 1[, (1) u(0) = u(1), u0 (0) = u0 (1). a) On va résoudre ce problème par la méthode de tir. i) Montrer que ce problème de Cauchy : Trouver v0 ∈u∈ C 2 (]0, 1[) ∩ C 0 ([0, 1]) telle que −v000 (x) + c(x)v0 (x) = f (x), x ∈]0, 1[, (2) v0 (0) = 0, v00 (0) = 0. admet une solution unique. ii) On note v0 (1) = α et v00 (1) = β. Montrer que le problème (1) est équivalent à résoudre le problème (3) suivant : Trouver w ∈ C 2 (]0, 1[) ∩ C 0 ([0, 1]) telle que −w00 (x) + c(x)w(x) = 0, x ∈]0, 1[, (3) w(0) = w(1) + α, w0 (0) = w0 (1) + β. Quelle est la relation entre u et w qui assure l’équivalence des deux problèmes. iii) Pour tout couple (λ, µ) ∈ R2 , on note wλ,µ la solution du problème de Cauchy : 00 −wλ,µ (x) + c(x)wλ,µ (x) = 0, x ∈]0, 1[, (4) 0 wλ,µ (0) = λ, wλ,µ (0) = µ, Montrer que wλ,µ existe et est unique. 0 iv) On pose L(λ, µ) = (wλ,µ (1) − λ, wλ,µ (1) − µ). Montrer que L est une application 2 2 linéaire de R dans R . Montrer que le problème (3) est équivalent à montrer que L est surjective. v) On suppose qu’il existe x0 ∈ [0, 1] tel que c(x0 ) > 0. Montrer que L est injective. En déduire l’existence et l’unicité de la solution du problème (1) dans ce cas. vi) On traite maintenant le cas c = 0. Montrer que si le problème (1) a une solution, alors nécessairement, Z 1 f (x) dx = 0. 0 Donner dans ce cas toutes les solutions u du problème (1) explicitement en fonction de f . b) Dans la suite du problème, on supposera que c(0) = c(1) et f (0) = f (1). Si g est une fonction sur [0, 1[, on note g̃ son prolongement par périodicité de période 1 à R tout entier, c’est-à-dire g̃(x) = g(x − E(x)), E(x) désignant la partie entière de x. i) Montrer que pour toute solution u du problème (1), ũ appartient à C 2 (R). Quelle équation satisfait ũ ? ii) Montrer que si de plus c et f appartiennent à C 2 ([0, 1]), avec c0 (0) = c0 (1), c00 (0) = c00 (1), f 0 (0) = f 0 (1) et f 00 (0) = f 00 (1), alors ũ ∈ C 4 (R). 2 5. Principe du maximum Soit Ω un ouvert borné de Rn . On considère trois fonctions bornées a : Ω → Mn , b : Ω → Rn , et c : Ω → R+ . On suppose qu’il existe une constante α > 0 telle que la matrice a − αI est symétrique positive ∀x ∈ Ω. On considère alors l’opérateur différentiel linéaire Lu = n X n aij (x) i,j=1 ∂u(x) ∂ 2 u(x) X + bi (x) ∂xi ∂xj ∂xi i défini pour les fonctions u ∈ C 2 (Ω) ; et on dit que L est strictement elliptique à cause de l’hypothèse faite sur a. a) Montrer que le laplacien est un opérateur strictement elliptique. b) Montrer que si a et a0 sont deux matrices symétriques positives, on a tr(aa0 ) ≥ 0. [Commencer par le cas où la matrice a est diagonale.] c) Soit u ∈ C 2 (Ω). Soit x un maximum local de u. En utilisant la formule de Taylor, ∂ 2 u(x) montrer que ∂u(x) ∂xi = 0 ∀i et que la matrice hessienne ( ∂xi ∂xj ) est négative. d) Soit u ∈ C 2 (Ω) ∩ C(Ω) vérifiant Lu − cu > 0 dans Ω. Montrer que u ne peut atteindre son maximum positif sur Ω qu’en un point de ∂Ω (c’est-à-dire que u(x) = maxΩ u+ ⇒ x ∈ ∂Ω). e) Trouver k > 0 tel que la fonction w(x) = exp(kx1 ) vérifie Lw − cw > 0 sur Ω. f) Etablir le principe du maximum suivant. Si u ∈ C 2 (Ω) ∩ C(Ω) vérifie Lu − cu ≥ 0 dans Ω, alors maxΩ u ≤ max∂Ω u+ . [Considérer, pour > 0, la fonction u + w et faire tendre → 0.] g) Etablir le principe de comparaison suivant. Si u, v ∈ C 2 (Ω) ∩ C(Ω) vérifient Lu − cu ≥ Lv − cv dans Ω et u ≤ v sur ∂Ω, alors u ≤ v sur Ω. h) Soit f : Ω → R et g : ∂Ω → R. On considère le problème de Dirichlet (classique) : trouver u ∈ C 2 (Ω) ∩ C(Ω) vérifiant Lu − cu = f dans Ω et u=g sur ∂Ω. Montrer que le problème de Dirichlet admet au plus une solution. 3