Pour bénéficier de cette exonération, ces personnes doivent faire remplir par leur
médecin traitant un certificat médical type et un exemplaire de la grille AGGIR délivrés
par l’URSSAF aux personnes en faisant la demande (c’est-à-dire aux particuliers sollici-
tant le bénéfice de l’exonération mais également aux médecins).
Son remplissage exclut tout ce que font les aidants et/ou les soignants, afin de
mesurer seulement ce que fait la personne âgée. En revanche, les aides matérielles et tech-
niques sont considérées comme faisant partie de la personne : lunettes, prothèses audi-
tives, fauteuil roulant, poche de colostomie...
La grille AGGIR comporte dix variables dites discriminantes, se rapportant à la perte
d’autonomie physique et psychique, et sept variables dites illustratives, se rapportant à la
perte d’autonomie domestique et sociale. Chaque variable possède trois modalités :
– fait seul, totalement, habituellement et correctement ;
– fait partiellement, ou non habituellement ou non correctement ;
– ne fait pas.
Les variables discriminatives sont la cohérence, l’orientation, la toilette, l’habillage,
l’alimentation, l’élimination, les transferts, les déplacements à l’extérieur, l’utilisation des
moyens de communication à distance.
Les variables illustratives de la dépendance domestique et sociale sont les suivantes :
la gestion du budget, la cuisine, le ménage, l’utilisation de moyens de transport, la capa-
cité à effectuer ses achats, le suivi du traitement prescrit par un médecin et les activités
de temps libre.
Les modalités de remplissage de cette grille sont bien détaillées sur le site Internet
gouvernemental http://www.sante.gouv.fr/htm/publication/aggir/guideaggir.htm afin de
permettre une utilisation satisfaisante de cet outil.
La personne âgée démente à domicile
Selon les données de la cohorte PAQUID (4 134 personnes âgées suivies depuis 1988 et
jusqu’à au moins 2003 en Gironde et en Dordogne), 61,5 % des personnes âgées
démentes (selon les critères du DSM) vivent à domicile. 72 % d’entre elles vivent seules.
La répartition en fonction du score MMSE est comme suit : 90,9 % des patients présen-
tant un score entre 24 et 30 vivent à domicile, 76,2 % pour un MMSE entre 19 et 23,
57,3 % pour un MMSE entre 10 et 18 et 33,8 % quand le MMSE est inférieur à 9. Ces
patients âgés déments vivant à domicile sont responsables de 27 % des consultations aux
urgences, dans 3 à 10 % des cas en raison d’un accident survenu à domicile (2).
La prévention des accidents domestiques est donc une priorité de santé publique. Un
bilan neuropsychologique classique permet de suspecter l’existence de difficultés de la
gestion du risque, mais n’est pas suffisant. L’atteinte des fonctions praxiques, mnésiques
et phasiques participe aux difficultés de vie quotidienne, mais elles sont parfois bien
compensées par le fonctionnement exécutif ou par des éléments de mémoire sémantique
ou procédural plus résistants dans certaines démences. L’évaluation du fonctionnement
exécutif est donc nécessaire et est souvent insuffisante lors de bilan clinique ou dans
certains bilans psychométriques incomplets. Les corrélations entre les différentes
atteintes neuropsychologiques et les AVQ restent toutefois aléatoires. La réalisation d’un
Évaluation en vie quotidienne chez les sujets âgés déments 121