AU-DELÀ DE LA ZONE BRIC

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PLACEMENTS AGF : POINT DE VUE
AU-DELÀ DE LA ZONE BRIC
Regard sur les nouveaux pays des
marchés émergents à surveiller
PLACEMENTS AGF : POINT DE VUE
par Stephen Way
Vice-président principal et gestionnaire de portefeuille
Placements AGF Inc.
Depuis quelques années, alors que les superpuissances des États-Unis et de la zone euro s’efforcent de
résoudre leurs difficultés financières, la clé de la croissance économique mondiale réside dans les marchés
émergents (ME) (Tableau 1). Pourtant, même ceux-ci sont enclins à des faiblesses. Ils sont prometteurs
à long terme – avec l’appui des facteurs fondamentaux macroéconomiques, notamment une hausse de
consommation intérieure et des dépenses liées aux infrastructures – mais la confiance des investisseurs
à leur égard a été mise à l’épreuve dernièrement.
La réalité actuelle d’une croissance mondiale au ralenti accompagnée de volatilité et d’incertitude est
susceptible de se maintenir en raison du besoin de désendettement qui préoccupe les pays industrialisés et
des difficultés financières en Europe. Toutefois, une augmentation de la consommation à l’échelle nationale
des diverses économies des ME contribuera probablement à atténuer, dans une certaine mesure, les effets
de la situation.
Selon la mise à jour de juillet 2012, Perspectives de l’économie mondiale, du Fonds monétaire international
(FMI), les importations ont continué d’augmenter plus rapidement du côté des économies émergentes que
de celui des économies des pays industrialisés (8,8 % par rapport à 4,4 %, respectivement) en 2011 et on
prévoit que le phénomène se poursuivra jusqu’en 2013.1 De plus, les augmentations de salaires au sein des
pays des ME – tels que l’Afrique du Sud, où le taux de croissance annuel moyen des salaires était de 7 %
pour la période de cinq ans de 2006 à 20112 – signalent une tendance à la croissance de consommation.
TABLEAU 1 : Taux de croissance PIB (%)
8
7
Pourcentage (%)
6
5
4
3
2
1
0
2010
Économies avancées
2011
2012E
2013E
Économies des pays industrialisés et des marchés émergents
Source : Perspectives de l’économie mondiale, Fonds monétaire international, le 16 juillet 2012.
1
Perspectives de l’économie mondiale, Fonds monétaire international (FMI), le 16 juillet 2012.
Les données fournies pour le produit intérieur brut (PIB) de 2012 et 2013 sont des estimations.
2
Bloomberg, le 31 décembre 2011
|2
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BRIC
Pourtant, malgré le fait que les tendances soient favorables en ce qui concerne les importations et la
consommation dans de nombreux pays des ME, les populaires pays BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine),
longtemps considérés comme représentant la prochaine génération d’économies dynamiques, voient leur
croissance ralentir.
L’inde est aux prises avec des déficits budgétaires et commerciaux qui ne sont pas de nature à se résoudre
rapidement et l’immobilité politique a forcé l’interruption de nombreux projets d’infrastructures. Par
exemple en 2010, la National Highways Authority of India, qui est l’organisme national responsable des
autoroutes, a annulé le projet de route à Goa, parce qu’elle était incapable d’acquérir les terres nécessaires
à la réalisation du projet, et ce, en raison de l’absence de réforme en matière de biens-fonds.
Après avoir injecté des sommes considérables en liquidités dans son économie, au cours de la période qui
a suivi la crise, la Chine tente d’enrayer les déséquilibres résultant d’une mauvaise répartition de capitaux en
ce qui concerne les entreprises privées, mais aussi les organismes d’État, en procurant davantage de soutien
axé sur la croissance intérieure, dans des secteurs tels que celui de l’automobile. Les taux de croissance en
Chine et en Inde ont considérablement baissé en 2011 et on s’attend à ce qu’ils continuent dans ce sens en
2012, mais le ralentissement économique devrait s’atténuer. (Tableau 2).3
Par contre, certaines économies périphériques à l’intérieur des marchés émergents démontrent une
nouvelle résilience, parce que leurs gouvernements modifient leurs structures fondamentales pour stimuler
la croissance intérieure. Malgré le ralentissement économique à l’échelle mondiale, la croissance de l’Afrique
du Sud n’a changé que légèrement en 2011 et en 2012, selon les Perspectives de l’économie mondiale, de
juillet 2012, du Fonds monétaire international (Tableau 2).
TABLEAU 2 : Résilience des taux de croissance économique des pays situés hors de la zone BRIC (%)
Écart de croissance par rapport
à l’année précédente (%)
1
0
-1
-2
-3
-4
2011
Chine
Inde
2012E
2013E
Afrique du Sud
Source : Perspectives de l’économie mondiale, Fonds monétaire international, le 16 juillet 2012.
Les différences de croissance dans l’ensemble des économies des ME soulignent l’importance des raisons
qui devraient inciter les investisseurs à investir au-delà des pays BRIC. Parmi les autres pays des ME à
surveiller se trouvent notamment l’Afrique du Sud, le Mexique, la Thaïlande et la Corée du Sud. Ces pays
sont ceux qui ont affiché des facteurs fondamentaux macroéconomiques particulièrement favorables, une
tendance à la hausse de consommation, des taux d’épargnes sains et la présence d’institutions financières
bien établies. Ils sont également très concurrentiels sur la scène internationale, ce qui leur permet de
prospérer dans le contexte de l’économie mondiale.
3
Perspectives de l’économie mondiale, Fonds monétaire international (FMI), le 16 juillet 2012.
Les données fournies pour le produit intérieur brut (PIB) de 2012 et 2013 sont des estimations.
|3
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L’Afrique du Sud
L’économie de l’Afrique du Sud a subi des transformations et une croissance radicales depuis que les
dirigeants du pays ont commencé à instaurer une série de réformes en 2004. En plus de bénéficier de ces
mesures visant à maîtriser l’inflation et à stabiliser les finances publiques, ce pays a bénéficié de la demande
croissance en produits de base à l’échelle mondiale. L’amélioration des conditions du marché de l’emploi
qui a suivi a attiré les investissements de l’étranger (Tableau 3). Les réserves nettes à l’étranger (or et
devises) ont continué de croître à un niveau record : environ 50 milliards $US en février 20124.
Croissance (en multiples des années de base)
TABLEAU 3 : Investissements de l’étranger (Croissance depuis 1996)
12
10
8
6
4
2
0
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Afrique du Sud
Marchés émergents
Source : Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, juillet 2012
Les institutions financières régionales accordent davantage de prêts aux emprunteurs relativement mieux
cotés. Cette richesse croissante influe sur les consommateurs locaux et stimule les dépenses au détail
qui ont beaucoup augmenté ces dernières années, notamment de 6,4 % en mai par rapport à l’année
précédente5. Par exemple, Woolworths Holdings Ltd., qui exploite plus de 400 magasins de détail dans les
secteurs de l’alimentation et des vêtements est bien placée pour profiter de l’augmentation des dépenses de
consommation. Les facteurs fondamentaux très favorables de l’entreprise sur le marché intérieur font qu’elle
est bien positionnée pour accroître son chiffre de ventes brut et ses marges d’exploitation.
Le Mexique
Les préoccupations évoquées dans les manchettes concernant la sécurité au Mexique ont jeté de l’ombre sur
les nombreux atouts économiques du pays. Celui-ci a tiré des leçons des crises qui avaient presque entraîné
sa défaillance face à son endettement. Récemment, le gouvernement s’est imposé une discipline financière
et a renforcé son système bancaire (de sorte que le système est maintenant entièrement immobilisé et en
conformité avec Basel III, un cadre de réglementation international pour les banques, destiné à améliorer la
gestion du risque et la capacité de résistance aux perturbations aléatoires). Il a mis en place des réformes
pour accroître sa compétitivité, notamment en accroissant les pouvoirs de sa commission fédérale sur la
concurrence, pour lutter contre les monopoles et les oligopoles.
Depuis dix ans, les dépenses du gouvernement aux fins des infrastructures, de l’habitation et des
programmes sociaux ont stimulé l’économie du pays. Celui-ci a refinancé sa dette extérieure à des taux
d’intérêts inférieurs et a accumulé plus de 157 milliards $US6 de réserves en devises étrangères, ce qui
lui procure une position financière avantageuse (Tableau 4). Les politiques budgétaires conservatrices du
gouvernement ont également contribué à renforcer le peso. Son taux d’inflation étant près du 3,5 % ciblé,
le Mexique peut maintenir de faibles taux d’emprunt, ce qui permet aux consommateurs
de dépenser davantage et redistribue des fonds dans l’économie.
4
Bloomberg, le 18 juillet 2012.
Bloomberg, le 18 juillet 2012. En prix constants de 2008.
6
Bloomberg, le 13 juillet 2012.
5
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TABLEAU 4 : Réserves nettes du Mexique à l’étranger
Dollars US (millions)
200 000 $
150 000 $
100 000 $
50 000 $
0$
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : Banco de México, septembre 2012
Même si l’augmentation des salaires n’a pas été aussi prononcée que dans d’autres pays des ME, la capacité
financière et le style de vie des consommateurs du Mexique ont aussi progressé. Par ailleurs, le chef de
file en matière de production de papiers-mouchoirs au Mexique, Kimberly-Clark de México, qui détient un
portefeuille de marques réputées telles que Kleenex, Huggies et Kotex, est en bonne position pour bénéficier
de la tendance à la hausse de la consommation. La société a vu son chiffre de ventes augmenter de 8 %
par rapport à l’année précédente et envisage d’accroître sa part du marché, puisqu’elle prévoit exploiter de
nouveaux segments et de nouveaux réseaux de distribution tels que les hôpitaux.
Les perspectives du Mexique devraient continuer de s’améliorer, étant donné que les secteurs de l’économie
intérieure sont favorisés par les tendances à la hausse des revenus et de la consommation, alors que les
obstacles provenant de la faible reprise des États-Unis et de l’incertitude en Europe diminuent graduellement.
La Thaïlande
Après une année où des inondations dévastatrices ont entraîné la destruction de grandes infrastructures
et de lourdes pertes en immobilisations, le PIB du pays pourrait remonter considérablement grâce aux
contributions d’institutions publiques et privées en faveur de la reconstruction. Le gouvernement dispose
d’un bilan solide, révélant un rapport dette-PIB d’environ 41 % (Tableau 5), soit moins que la plupart des
pays européens, y compris la France et l’Espagne (85 % et 68 %, respectivement)7. Les sociétés cotées en
bourse ont été tenaces, cela se reflétant partout par une vive remontée au premier trimestre de 2012, selon
les données sur le marché boursier du pays.
TABLEAU 5: Ratio dette-PIB de la Thaïlande : moins élevé que celui de la plupart des pays industrialisés
Dette du pays en pourcentage de son produit intérieur brut (PIB)
Dette en pourcentage du PIB
150 %
120 %
90 %
60 %
30 %
0%
Thaïlande
Inde
Brésil
États-Unis
Canada
Italie
Source : Bloomberg, septembre 2012
7
Bloomberg, le 23 juillet 2012.
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La Thaïlande a aussi bénéficié de la croissance de la Chine et du commerce intrarégional en Asie, mais
l’histoire a laissé des traces. La crise qui a sévi en Asie à la fin des années 1990 a fait la lumière sur la
déficience des liquidités du gouvernement et des particuliers, soulignant un besoin de changement.
Les grandes banques du pays jouissent d’une clientèle loyale et la concurrence par les prix est limitée.
Grâce à une croissance saine des dépôts, en conséquence de l’augmentation des salaires, la troisième
banque commerciale en importante de la Thaïlande, la Kasikornbank PLC, maintient un portefeuille équilibré
entre les activités bancaires des entreprises privées et celles des banques au détail, en plus d’afficher un
taux et un écart de rendement de crédit parmi les plus élevés des grandes banques du pays. Les facteurs
fondamentaux prometteurs et la diminution des pressions exercées sur les dépenses d’exploitation
devraient permettre à cette institution d’enregistrer des profits encore plus importants.
La Corée du Sud
Considérée comme l’un des quatre dragons asiatiques, la Corée du Sud connaît une croissance économique
parmi les plus rapides au monde depuis le début des années 1960. Elle compte aussi parmi les pays
membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) les plus industrialisés.
En 2011, son PIB par habitant dépassait 16 500 $US, au-dessus de ceux de l’Espagne, de la Grèce et du
Portugal (Tableau 6).
TABLEAU 6 : La Corée du Sud : encore prospère
PIB par habitant, en prix constants ($US)
PIB par habitant ($US)
$30,000
$25,000
$20,000
$15,000
$10,000
$5,000
$0
Allemagne
Canada
Corée du Sud
Espagne
Grèce
Portugal
Source : The World Factbook 2011, CIA, décembre 2011
Comme la Corée du Sud dépend fortement du commerce – elle se classe parmi les dix principaux pays
exportateurs et importateurs au monde, selon les évaluations de la CIA publiées dans The World Factbook
2011 – le pays compte des sociétés locales qui sont très concurrentielles et prêtes à se tailler une place sur la
scène mondiale.
Le géant d’envergure mondiale, Samsung Electronics Co. Ltd., constitue le parfait exemple. Cette société a
conquis le marché de l’électronique de consommation et constitue un concurrent de taille pour la société
Apple Inc., sur le marché florissant des téléphones intelligents et des tablettes. Selon un article publié
dans le Business Insider, en juillet 2012, au deuxième trimestre de 2011, la société Samsung a expédié
20,2 millions de ses ordiphones. Au deuxième trimestre de 2012, ce volume était de 50,5 millions d’appareils,
ce qui signifie que la part de marché de la société à l’échelle mondiale est passée de 18 % à 35 %. En
comparaison, Apple a expédié 20,3 millions d’appareils au deuxième trimestre de 2011 et 26 millions de ces
téléphones intelligents au deuxième trimestre de 2012; sa part de marché est donc restée autour de 18 %.
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Chaque occasion comporte des risques
Les ME regorgent de possibilités, mais les investisseurs devraient être conscients des risques qu’ils
comportent. Ces marchés sont généralement plus volatils que bien d’autres marchés développés. Cette
situation est en partie attribuable aux risques élevés sur les plans politique et économique, étant donné
que la transition vers des économies de marché dans ces pays fait appel à diverses réformes.
Les investisseurs doivent aussi tenir compte des risques inhérents quand il s’agit d’investir dans des marchés
ayant peu d’antécédents en matière d’investissements de l’étranger ou dans des sociétés qui en sont
relativement à leurs débuts. Ces facteurs s’ajoutent aux menaces de fluctuation des cours, d’incertitude
entourant les liquidités, de pressions inflationnistes et de volatilité des devises locales.
Malgré ces risques, les pays des ME continueront probablement encore longtemps d’apporter une
contribution essentielle à la croissance mondiale. Le caractère favorable de leurs situation budgétaire,
balance commerciale, taux d’épargne et taux d’emploi ont procuré aux gouvernements de ces pays l’aptitude
et les ressources requises pour stimuler la croissance intérieure et compenser un peu les faiblesses des
marchés mondiaux. Des réformes stratégiques devraient continuer d’améliorer structure et productivité et
ainsi favoriser la croissance avec le temps.
Les investisseurs à la recherche de croissance à l’échelle mondiale et disposés à accepter les risques
associés aux ME feraient bien d’investir au-delà des pays BRIC, pour profiter des avantages liés à la
diversification, considérée vitale à long terme.
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