Économie : Le Canada ne devrait plus surperformer les États-Unis

29 octobre 2010
Le présent document est publié à titre d’information seulement. Il ne doit pas s’interpréter comme un guide de placement ni comme une offre de vente ou une sollicitation d’achat des titres qui y sont mentionnés. L’auteur est au service de Valeurs
mobilières Banque Laurentienne (VMBL), une filiale en propriété exclusive de la Banque Laurentienne du Canada. L’auteur a pris toutes les mesures usuelles et raisonnables pour vérifier que les renseignements qui y figurent sont tirés de sources
considérées comme fiables et que les procédures utilisées pour les résumer et les analyser sont fondées sur les pratiques et les principes reconnus dans le secteur des placements. Toutefois, les forces du marché sous-jacentes à la valeur des
placements peuvent évoluer de façon soudaine et importante. Par conséquent, ni l’auteur ni VMBL ne peuvent donner quelque garantie que ce soit en ce qui concerne l’exactitude ou l’intégralité de l’information, de l’analyse et des opinions qui y
figurent ou leur utilité ou pertinence dans une situation donnée. Vous ne devriez pas effectuer de placement ni procéder à une évaluation de portefeuille ou à une autre opération en vous fondant sur le présent document, mais devriez au préalable
contacter votre conseiller en placement, qui peut analyser les facteurs pertinents à un placement ou à une opération proposés. VMBL et l’auteur se dégagent de toute responsabilité de quelque nature que ce soit à l’égard de tout préjudice découlant
de l’utilisation de ce document ou de son contenu contrairement à la présente clause. Le présent rapport, incluant l'information, les opinions et les conclusions, en totalité ou en partie, ne peut être distribué, publié, mentionné ou reproduit sans le
consentement écrit préalable de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.
Économie nord-américaine
PIB réel aux États-Unis (2004=100)
PIB réel au Canada (2004=100)
100908070605
Sources: Bureau of Economic Analysis, Statistics Canada /Haver Analytics
110
108
106
104
102
100
110
108
106
104
102
100
Économie : Le Canada ne devrait plus surperformer les États-Unis
Deux indicateurs économiques retiennent notre attention ce matin :
Le PIB réel canadien pour le mois d'août et le PIB réel américain
pour le troisième trimestre. À la suite d’un rare faux pas en juillet
(-0,1 % m/m) en raison de l'introduction de la taxe de vente
harmonisée, l'activité économique canadienne a rebondi de 0,3 %
au mois d'août. La plupart des industries ont bien performé, avec les
secteurs manufacturier, de l'énergie, et minier en tête de liste du
côté des biens; et les secteurs financier, du commerce de gros et du
commerce de détail du côté des services. Le PIB réel canadien est
donc de retour à son niveau d'avant-récession il y a deux ans.
Toutefois, un simple coup d'œil est suffisant pour se rendre compte
que la performance a été hétérogène : par exemple, l'activité dans
le secteur des services est 2,6 % supérieure qu'avant la récession
alors que l'activité dans le secteur des biens affiche encore un
manque à gagner de 5,4 %.
Notre secteur manufacturier traîne particulièrement de la patte
puisqu'il est à la merci d'un huard fort et d’une demande américaine
modeste. À propos, la croissance du PIB réel au sud de la frontière
en 10T3 (2,0 % t/t annualisé) a été semblable à celle du trimestre
précédent (1,7 %). Les ménages américains ont dépensé beaucoup plus qu'avant pour des biens de consommation durables en pigeant notamment
dans leur épargne. En contrepartie, ils ont moins dépensé en logement. Les entreprises ont aussi poursuivi sur leur lancée avec davantage de
dépenses en investissement, bien qu'elles demeurent encore inférieures aujourd'hui qu'avant la récession. Les États-Unis ont encore du chemin à
faire pour bien capitaliser sur l’expansion dans le reste du monde puisque les exportations ont à peine progressé de 5 %. Les dépenses
gouvernementales ont soutenu la croissance probablement pour une dernière fois en 10T3, puisque les mesures de relance de Washington
prennent fin.
Si le niveau d'activité économique au Canada est le même qu'avant la récession de 2008-09, nos voisins américains ne peuvent en dire autant :
l'activité économique demeure 0,7 % inférieure à ce qu'elle était. La première phase de la reprise a donc été faste chez nous, alors qu'elle a été plus
faible que de coutume aux États-Unis – faute de la crise financière. Or, quelle sera la suite des choses? Compte tenu de l'accroissement du niveau
d'endettement des ménages canadiens, il est fort envisageable que les secteurs liés aux dépenses comme la construction résidentielle et le
commerce de détail connaissent une croissance plus modérée à l'avenir. La croissance provenant des pays émergents continuera de stimuler les
secteurs minier, gazier, et pétrolier. Pour sa part, le secteur de la construction non résidentielle pourrait écoper de la fin des plans de relance de
différents gouvernements au pays. Finalement, le secteur du transport et du commerce de gros pourrait bénéficier des intentions vigoureuses des
entreprises canadiennes en investissement de machines et matériel.
En fin de compte, les données de ce matin ne changent pas notre perception des choses. Bien qu'il n'y ait pas de rechute comme les plus
pessimistes le craignaient, la situation américaine demeure inacceptable. La croissance est trop faible pour réduire le chômage et créer de l'inflation.
La Fed se doit de ressortir la machine à imprimer des dollars américains pour acheter des obligations dès la semaine prochaine pour s'assurer que
le secteur privé participe davantage à la deuxième phrase de la reprise. Si nous prévoyons que la croissance américaine s’atténuera à 2,3 % en
2011 après avoir atteint 2,7 % cette année, le Canada doit inévitablement suivre dans la même direction. Recherche Économique VMBL anticipe
que la croissance du PIB réel au pays ralentira de 3,0 % en 2010 à 2,4 % l'an prochain. En d'autres mots, le Canada ne devrait plus surperformer
les États-Unis comme ce fut le cas depuis quelques années. Dans un tel contexte, la Banque du Canada risque bien de maintenir le taux directeur à
1,00 % au moins jusqu'à ce que la neige de l'hiver prochain soit fondue.
Sébastien Lavoie, Économiste en chef adjoint
1 / 1 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !