te te te

publicité
te
e
Histoire de la pensée
économique
Salimata SISSOKO
DULBEA
1
te
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Références




Jean-Marc Daniel, Histoire vivante de la pensée
économique. Des crises et des hommes, Pearson, seconde
édition, 2014, 426 p.
Alternatives Économiques Poche, Les grands auteurs de la
pensée économique, Hors série poche n°57, novembre
2012, 336 p.
Henri Denis, Histoire de la pensée économique, Puf, 2008,
Quadrige, 725 p.
Frédéric Teulon, Dictionnaire des grands économistes.
2500 ans d’histoire de la pensée économique, Puf, 2009,
Quadrige, 421 p.
DULBEA
2
te
e
Références






François Quesnay, Physiocratie, Flammarion, 2008, 448 p.
David Ricardo, Des principes de l’économie politique et de
l’impôt, Flammarion, 1999, 508 p.
Thomas Malthus, Essai sur le principe de population,
Flammarion, 1999, 480 p.
Jean-Baptiste Say, Cours d’économie politique et autres
essais, Flammarion, 1999, 450 p.
Karl Marx, Le capital, Puf, 1993, Quadrige
Léon Walras, Études d’économie sociale pure, Economica,
1990, 535 p.
DULBEA
3
1
te
e
Références



John Keynes, La pauvreté dans l’abondance, Gallimard,
2002, 290 p.
Milton Friedman, Capitalisme et liberté, Leduc S., 2010,
320 p.
Friedrich A. Hayek, La Route de la servitude, Puf, 2005,
Quadrige, 176 p.
DULBEA
4
te
e
La pensée économique avant la
science économique
De l’Antiquité à la fin du XVII siècle
DULBEA
5
te
e
Antiquité: Aristote
Aristote (384 av. J.-C.322): philosophe grec
Le bonheur: suppose d’abord la satisfaction
des besoins matériels et s’appuie donc sur
l’activité agricole, l’élevage, la chasse, la
pêche et la fabrication d’objets d’usage
courant
DULBEA
6
2
te
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Antiquité: Aristote
 L’autosuffisance
économique est la
situation idéale, pour le domaine familial ou
au moins pour la Cité mais c’est un idéal
inatteignable, compte tenu du fait que tout
ce qui est nécessaire à la subsistance ne peut
être produit en un même endroit. C’est ainsi
qu’émerge la division du travail, l’échange
et donc, la valeur monnaie.
DULBEA
7
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Antiquité: Aristote
Distingue deux valeurs de chaque chose: la valeur
d’usage (qui correspond au service rendu) et la
valeur d’échange (qui se forme sur le marché)
Ex. Air
 Notion du « juste prix »: Deux conditions pour
que le prix qui se forme sur le marché soit juste:
(1) liberté de choix de l’acheteur; et (2) le
vendeur ne doit pas être en position de force dans
la détermination du prix (notion de monopole)

DULBEA
8
te
e
Antiquité: Aristote

Qu’est-ce qui détermine le rapport d’échange
entre deux biens (valeur = prix)?
- Derrière l’échange de biens se déroule un
échange entre le travail (cfr. théorie de la valeur
travail de Smith, Ricardo et Marx)
- La valeur d’un objet: réside dans le besoin qui est
ressenti par lui (cfr. théorie de la valeur fondée sur
l’utilité, théorie néoclassique)
DULBEA
9
3
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e
Antiquité: Aristote
 Fonction
de la monnaie: mesure de valeur,
moyen de paiement et réserve de valeur.
 Distinction entre acquisition naturelle,
nécessaire à la vie, tant de la Cité que de la
famille et l’acquisition artificielle. La
première est bornée par la limite des besoins
humains. L’accumulation de l’argent n’a,
elle, pas de limite (danger)
DULBEA
10
te
e
L’ère mercantiliste (XVe S.)
Période caractérisée par un afflux considérable de
métaux précieux (découverte du Nouveau
Monde)
=>Entraîne une hausse sensible des prix (inflation)
Constat: cet afflux apporte puissance économique,
politique et militaire aux pays en bénéficiant
(Espagne, Portugal)
DULBEA
11
te
e
L’ère mercantiliste (XVe S.)
Doctrine basée sur 3 éléments fondateurs:
 L’économie ne peut connaître la croissance que si
la quantité de monnaie en circulation s’accroît
 Trois moyens pour accroître le stock de
monnaie: (1) s’emparer par la guerre d’un
territoire où se trouvent des mines d’or; (2) mener
des guerres victorieuses contre des États qui ont
accumulé de l’or; (3) vendre plus à l’étranger
qu’on ne lui achète
DULBEA
12
4
te
e
L’ère mercantiliste
 Développer
des manufactures dont la
production sera orientée vers l’exportation
DULBEA
13
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e
L’ère mercantiliste: Bodin
Jean Bodin (1529-1596), né à Angers (France)
 Premier à formuler la théorie quantitative de la
monnaie: toute hausse de la monnaie en
circulation se traduit par une hausse du niveau
général des prix (cfr. économistes classiques)
 L’inflation est positive: elle efface les dettes et
tend à favoriser les commerçants (><
propriétaires)
DULBEA
14
te
e
L’ère mercantiliste: Mun
Thomas Mun (1571-1641), Angleterre
Préconise:
 A la population de réduire son besoin de
produits étrangers
 D’augmenter les droits de douane
(augmente les ressources de l’État et réduit
les importations)
DULBEA
15
5
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e
L’ère mercantiliste: Mun
 De
créer un secteur exportateur, au besoin
géré par l’État
 Si nécessaire de subventionner les
exportations pour maintenir la compétitivité
économique
DULBEA
16
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L’ère mercantiliste
Limites de la pensée mercantiliste
 Contradiction interne: pour dégager des excédents
extérieurs, il faut qu’un pays soit en déficit
(politique économique non coopérative)
 Manque de résultats concrets positifs pour la
population (pauvreté)
 L’inflation n’a pas eu les effets positifs attendus
(incitation à la production, baisse du taux
d’intérêt)
DULBEA
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e
Les physiocrates et Adam Smith
XVIIIe siècle
DULBEA
18
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Les physiocrates
La vague d’économistes qui suivent les
mercantilistes est de tendance libérale.
Ils appellent à une refonte des pratiques
économiques dont le fondement est la liberté
d’entreprendre et d’échanger
« Laissez faire, laissez aller »
Ce qui importe ce n’est pas l’accumulation d’or et
d’argent mais la production de biens
DULBEA
19
te
e
Les physiocrates: Quesnay
François Quesnay (1694-1774): né à Méré (France),
médecin
 Fondateur de la première école d’économie à
part entière: les physiocrates.
 Lance l’idée d’une science qui aurait pour objet
l’étude précise, rigoureuse et mathématique des
lois naturelles de l’économie.
DULBEA
20
te
e
Les physiocrates: Quesnay
 Tableau
économique: décrit le
fonctionnement de l’économie (exemple
chiffré hypothétique): Comment l’argent et
les marchandises doivent circuler entre les
grandes classes sociales pour assurer la
reproduction et la croissance de
l’économie (circulation analogue au sang
dans le corps humain).
DULBEA
21
7
te
e
Les physiocrates: Quesnay
Notion de produit net :
 Toute production est effectuée au moyen
d’avances annuelles (K circulant) et primitives (K
fixe).
 La somme des avances annuelles et des intérêts
sur les avances primitives constitue les reprises
(coûts).
 Le produit net = différence entre la reproduction
annuelle (production) et les reprises
DULBEA
22
te
e
Les physiocrates: Quesnay

Trois classes sociales: (1) la classe productive
(paysans); (2) la classe des propriétaires
(l’aristocratie, l’appareil d’État et le clergé) et (3)
la classe stérile (industrie, commerce et finance).
=> Seule l’agriculture engendre un produit net.
La première classe travaille la terre et verse à la
seconde une rente, contrepartie monétaire du
produit net. La troisième transforme les produits.
DULBEA
23
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e
Les physiocrates: Quesnay
=> Les économistes classiques et Marx
reprendront cette idée de la division de la
société en classes définies par leur place
dans le processus de production (tout en
rejetant l’idée de la productivité exclusive
du travail agricole).
DULBEA
24
8
te
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Les physiocrates: Quesnay
=> Idée abandonnée dans l’économie
néoclassique moderne, qui place l’individu
au centre de l’analyse.
DULBEA
25
te
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Les physiocrates: Quesnay
Propositions de politique économique:
 Le bon gouvernement est celui qui respecte les
talents et confie le pouvoir aux plus capables
 Abolition de toutes restrictions à la circulation des
biens, y compris fiscale
 La fiscalité optimale est une fiscalité sur la
propriété foncière (fiscalité incitative)
 L’outil monétaire ne favorise pas la croissance et
mène à l’inflation (perte de valeur de l’argent)
DULBEA
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e
Les physiocrates: Turgot
Anne Robert Jacques Turgot (1727-1781), né à
Paris, contrôleur général des Finances de Louis
XVI
Politique monétaire:
 La monnaie sert avant tout à l’expression des prix
 Valeurs et monnaie: La «valeur estimative» (prix
du marché), déterminée par l’offre et la demande,
gravite autour d’une «valeur fondamentale» qui a
LT doit couvrir les coûts de production.
DULBEA
27
9
te
e
Les physiocrates: Turgot
 Le
commerce et l’industrie produisent de la
richesse comme l’agriculture (><Quesnay)
 Les avances = capital (bestiaux, outils,
bâtiments, etc.)
 Le produit net = profit
DULBEA
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e
Les physiocrates: Turgot
 Les
avances sont générées par l’épargne
sur le profit et transformées en
investissements par le mécanisme de taux
d’intérêt.
 Le taux d’intérêt est un prix établit par la
confrontation entre l’offre et la demande sur
le marché entre prêteurs et emprunteurs
DULBEA
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Les physiocrates: Turgot
Plusieurs manières d’employer des capitaux,
générant des rendements reliés au risque:
 Acheter des terres: rendement = rente : le
moins risqué et le plus faible
 Prêt d’argent: rendement = intérêt > rente
 Investissement direct dans l’agriculture,
l’industrie et le commerce: rendement
croissant
DULBEA
30
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Adam Smith
Adam Smith (1723-1790): né à Kirkcaldy (Écosse)
 Considéré comme un des pères fondateurs de la
pensée économique
 Recherche sur la nature et les causes de la
richesse des nations (fonctionnement des
économies capitalistes)
 Succès: affirmation tranchée du rôle bénéfique du
marché et de la concurrence et identification au
principe de libéralisme économique
DULBEA
31
te
e
Adam Smith
Main invisible: chacun en exprimant sa volonté
individuelle concoure à l’harmonie sociale:
L’échange sur un marché régulé par la
concurrence conduit à l’équilibre économique
(stabilité sociale)
 Division du travail: ex.: Fabrique d’épingles : La
richesse vient de la spécialisation qui accroît la
productivité du travail
 Le libre-échange: spécialisation au niveau
international dans les domaines où on est les
moins chers (avantages absolus)

DULBEA
32
te
e
Adam Smith
 Distinction
valeur d’usage et valeur
d’échange: prix reflète la quantité de travail
incorporée (cfr. Aristote)
 Trois classes sociales: capitalistes, salariés
et rentiers: Intérêts contradictoires et rapport
de force
 Profit du capital et rente de la terre
apparaissent comme un prélèvement sur le
produit du travail
DULBEA
33
11
te
e
Les physiocrates
Limites de la pensée physiocrate:
 Modèle basé sur l’agriculture en ignorant les
rendements décroissants (épuisement de la fertilité
des terres)
 N’ont pas prévu l’évolution des techniques de
production (révolution industrielle), sauf division
du travail de Smith
 Choix fiscaux biaisés par leur parti pris agricole:
impôt foncier
DULBEA
34
te
e
Les économistes classiques
DULBEA
35
te
e
Les classiques : Say
Jean-Baptiste Say (1767-1832): né à Lyon
(France)
 Admirateur de l’œuvre de A. Smith
 Rejette certaines des thèses centrales de
Smith:
 Remplace dans la théorie de la valeur, le
travail par l’utilité (ne distingue plus la
valeur d’usage de la valeur d’échange)
DULBEA
36
12
te
e
Les classiques : Say
 Les
classes sociales disparaissent:
l’économie est constituée d’un ensemble
d’individus qui offrent et demandent des
produits (cfr. modèle d’économie général de
Walras)
DULBEA
37
te
e
Les classiques : Say
Il s’oppose à l’idée que les crises économiques
sont dues à la rareté de l’argent et que les dépenses
sont essentielles à la prospérité;
 La loi des débouchés: La monnaie n’est pas
désirée pour elle-même. L’argent obtenu de la
vente de produits (revenus redistribués) ne sert
qu’à acheter d’autres biens: C’est la production
qui ouvre des débouchés aux produits (crée la
demande).

DULBEA
38
te
e
Les classiques : Say
=> La prospérité de la nation ne viendra pas
de la stimulation de la consommation mais
de celle de la production.
DULBEA
39
13
te
e
Les classiques : Ricardo
David Ricardo (1772-1823): né à Londres
 Début de carrière d’économiste: s’oppose à
la suspension de la convertibilité en or
des billets émis par la Banque d’Angleterre
(émission excessive de billets de banque
diminuant ainsi « à volonté la valeur des
avoirs des hommes d’argent »)
DULBEA
40
te
e
Les classiques : Ricardo
Conception de la monnaie: un pur instrument
d’échange: est un des architectes de la théorie
quantitative de la monnaie (uV=pY: les
mouvements monétaires n’ont d’autres
conséquences qu’une déformation des prix)
 Il émet l’hypothèse de rendements décroissants
dans l’agriculture. L’importation de blé moins
cher aura un effet bénéfique sur les profits du
capital et sur la croissance économique.

DULBEA
41
te
e
Les classiques : Ricardo
 Il
développe une théorie selon laquelle le
temps de travail est le fondement de la
valeur des marchandises.
 Souhaite l’abolition des lois qui bloquent
l’importation d’un blé moins cher qui
permettrait de diminuer les salaires
DULBEA
42
14
te
e
Les classiques : Ricardo
Opposition des intérêts entre les trois grandes
classes sociales (capitalistes, salariés et
propriétaires fonciers)
 Capitalistes et salariés (cfr. Marx) : le niveau des
salaires est déterminé par le temps de travail
nécessaire à produire les denrées de première
nécessité >< le niveau de profit des capitalistes
découle du prix de ces produits

DULBEA
43
te
e
Les classiques : Ricardo
Capitalistes et propriétaires fonciers: les
rendements décroissants dans l’agriculture ont
pour effet d’augmenter les salaires (augmentation
du prix du blé) et d’augmenter la rente que ceux
qui cultivent la terre versent aux propriétaires (
rareté des parcelles cultivables).
=> Entraîne une baisse du taux de profit et ralentit la
croissance

DULBEA
44
te
e
Les classiques : Ricardo
Solutions: améliorer la productivité agricole et/ou
libre importation du blé étranger
 Théorie des avantages comparés: chaque pays a
intérêt à concentrer sa production dans des
marchandises pour lesquelles il dispose d’un
avantage relatif. Et ce même si dans toutes les
branches de production il est en situation de
désavantage (ou d’avantage) absolu par rapport à
ses concurrents.

DULBEA
45
15
te
e
Les classiques : Ricardo
Équilibre de la balance commerciale:
 En cas de déficit, paiement du surcroît
d’importation par une sortie d’or.
 La masse monétaire diminue et les prix
aussi (équation quantitative de la monnaie)
 Les prix ayant diminué, les exportations
augmentent
 => Retour de l’équilibre extérieur
DULBEA
46
te
e
Les classiques : Malthus
Thomas Malthus (1766-1834): né dans le Surrey
(Angleterre)
 Tire sa renommée de ses théories sur la
population
- La population a une tendance naturelle a croître
sans cesse selon une progression géométrique
(double chaque 25 ans)
- les moyens de subsistance, soumis à des
rendements décroissants, augmentent selon une
croissance arithmétique
=> Déséquilibre porteur de misère et de catastrophe
DULBEA
47
te
e
Les classiques : Malthus

Solutions pour rétablir périodiquement l’équilibre
- Obstacles destructifs (augmentent la mortalité):
grandes épidémies, guerres, famines, misère, etc.
- Obstacles préventifs (diminuent la natalité):
restreindre volontairement les naissances, retarder
le mariage, pratiquer la chasteté, etc.
DULBEA
48
16
te
e
Les classiques : Malthus
 Il
s’oppose aux lois sur les pauvres: en les
aidant, encouragent les pauvres à se
multiplier. Elles ont de plus pour effet de
diminuer l’incitation au travail et
d’augmenter le prix des aliments.
DULBEA
49
te
e
Les classiques : Malthus
S’oppose à la loi des débouchés (Say) selon
laquelle l’offre crée sa demande de sorte qu’il ne
peut y avoir de crise de surproduction.
 Il estime que la production exige au préalable une
« demande effective » (cfr. Keynes). Le pouvoir
d’achat ne suffit pas à engendrer une demande.
L’épargne n’est pas le moteur de la croissance
(frein). Il importe d’encourager les gens à
consommer.

DULBEA
50
te
e
Les classiques
Héritage de l’école classique
 Loi de Say (débouchés)
 Rôle des rendements décroissants
 Caractère bénéfique du libre-échange
 Scientificité de l’économie (mathématiques)
DULBEA
51
17
te
e
Le socialisme ou la critique de
l’école classique
XIXe Siècle
DULBEA
52
te
e
La pensée socialiste
Critique de l’économie politique classique:
 D’abord, une critique scientifique:
opposition au libre-échange: plus grande
importance de l’État et des politiques
protectionnistes (>< mercantilistes)
 Puis, plus radicale: rompre avec
l’économie de marché et la société en place
DULBEA
53
te
e
La pensée socialiste
A l’origine le mot socialisme vise à s’oppose au
terme et à la notion d’individualisme
Idées principales sur le plan économique:
Disparition du système basé sur l’économie de
marché (capitaliste): raisons morales et
historiques
 Abolition de la propriété privée: propriété gérée
par l’État, coopératives autorégulées, associations
de consommateurs, …

DULBEA
54
18
te
e
La pensée socialiste

Disparition du mode de relations fondé sur la
concurrence (destructrice et >< principe de
fraternité): nationalisation, encadrement des
décisions des entreprises, protectionnisme
(concurrence internationale)
=>Déterminants de la décision des entreprises
cessent d’être la pression extérieure pour un mode
plus rationnel d’analyse de l’environnement de la
production
DULBEA
55
te
e
La pensée socialiste: Marx
Karl Marx, né à Trèves (Rhénanie), philosophe
Analyse et critique le mode de production
capitaliste
 Société divisée en trois classes: rentiers,
capitalistes et salariés (cfr. Ricardo)
 Introduit la dynamique de la lutte des classes:
mode d’organisation économique et moteur de
l’histoire du fait de leur affrontement
=> Aboutissement: Communisme (fin de la lutte
des classes)
DULBEA
56
te
e
La pensée socialiste: Marx
Condamnation du capitalisme: baisse tendancielle
du taux de profit
 Théorie de la valeur travail (cfr. Ricardo): la
valeur (prix) des marchandises découle de la
quantité de travail nécessaire pour leur production
 Pour Marx le travail est la source exclusive de la
création de richesse

DULBEA
57
19
te
e
La pensée socialiste: Marx
Source des revenus des classes possédantes
(profit, intérêt, rente): plus-value
 La plus-value ou surtravail (= profit): différence
entre la valeur produite par les salariés et la valeur
correspondante de leur salaire.
 Le taux de plus-value: rapport entre la plus-value
et le salaire: répartition du revenu national entre
salariés et capitalistes: reflète l’exploitation des
travailleurs.

DULBEA
58
te
e
La pensée socialiste: Marx
Le capitaliste cherche à accaparer un surtravail
maximum, ne restituant au salarié que le minimum
vital (les moyens strictement nécessaires à la
reproduction de la force de travail)
Mécanisme de l’exploitation capitaliste
Ce mécanisme conduit à la perte du capitaliste à
LT

DULBEA
59
te
e
La pensée socialiste: Marx
Le capitaliste achète des machines avec ses profits
(dynamique concurrentielle):
=> Réduit l’emploi salarié et la quantité de travail
=> Réduit la possibilité de dégager du surtravail
(source du profit)
=> Pour maintenir son profit: réduit les salaires
=> Provoque une révolte violente: mène à
l’avènement de la société sans classe: le
communisme
DULBEA
60
20
te
e
La pensée socialiste: Marx
La baisse du surprofit est inhérent au capitalisme
(condamnation)
 Le surtravail non payé aux salariés (plus-value) ne
peut pas augmenter à LT autant que s’accroît la
dépense en capital liée à la mécanisation
croissante de la production.
 L’augmentation du chômage qui découle du
ralentissement de l’économie permet de rétablir
provisoirement et de relancer l’économie.

DULBEA
61
te
e
Le marginalisme, les
néoclassiques
Les années 1870
DULBEA
62
te
e
Les néoclassiques
Début du XIXe siècle, critiques de la société:
remise en cause des théories relatives aux relations
sociales et économiques qui fondent cette société.
 La révolte gronde, une partie de la contestation
de l’économie politique classique prend un
détour radical et propose de tout détruire pour
mieux reconstruire. Mais en s’inscrivant dans la
ligne des prédécesseurs => Les « néoclassiques »

DULBEA
63
21
te
e
Les néoclassiques
La grande interrogation des populations:
1) Pourquoi, alors que le progrès est là, que
l’humanité semble capable de rompre avec
la pénurie et le manque, y a-t-il encore
tant de gens misérables?
2) Comment le mécanisme de marché et la
concurrence peuvent répondre aux attentes
des populations?
DULBEA
64
te
e
Les néoclassiques
 Face
au socialisme scientifique, les
économistes vont réinventer le marché en
se questionnant sur ce qu’en demande le
consommateur
=> Révolution marginaliste
DULBEA
65
te
e
Les néoclassiques
La réforme de l’économie par les
marginalistes se marque :
 Dans le mode d’expression des idées et des
thèses: systématisation de la modélisation
mathématique, usage des statistiques et
d’équations
 Dans l’usage de la notion fondamentale
d’utilité
DULBEA
66
22
te
e
Les néoclassiques: Jevons
William Stanley Jevons (1835-1882), né à Liverpool
(Irlande)
 Les économistes doivent formuler des relations
mathématiques entre les grandeurs
économiques et les vérifier à l’aide de calculs
statistiques
 Analyse de la formation des prix: le prix d’un
objet ne représente pas le travail nécessaire à sa
fabrication mais le plaisir qu’il procure à son
acheteur, càd l’utilité (cfr. Say)
DULBEA
67
te
e
Les néoclassiques: Jevons
Cette utilité est quantifiable
 Loi de l’utilité marginale décroissante
(consommation)
=> L’utilité de la dernière unité supplémentaire,
utilité marginale, décroît avec l’augmentation de la
quantité totale consommée
=> Sur un marché la hiérarchie des prix reflète la
satisfaction des consommateurs dans l’acquisition
d’une unité supplémentaire
DULBEA
68
te
e
Les néoclassiques: Jevons
Autre loi :
 La loi des rendements décroissants
(production)
DULBEA
69
23
te
e
Les néoclassiques: Walras
Léon Walras (1843-1910) né à Évreux
(France)
 Créateur de la théorie de l’équilibre
général: chaque individu atteint son
équilibre de consommation (max utilité)
 Il introduit à son modèle le producteur
DULBEA
70
te
e
Les néoclassiques: Walras
Trois hypothèses sur le producteur:
1) Situation de concurrence (ne contrôle pas
le prix auquel il vend)
2) Maximise son profit (= différence entre le
chiffre d’affaire et les coûts)
3) Subit des rendements décroissants (théorie
classique)
DULBEA
71
te
e
Les néoclassiques: Walras
L’économie globale peut être considérée comme un
ensemble de marchés imbriqués:
 Le marchés des produits
 La production et le marché des services
producteurs
 Le marché des capitaux
 La monnaie
 Le crédit
DULBEA
72
24
te
e
Les néoclassiques: Walras
=> Équilibre général: tous les marchés sont
reliés, la quantité offerte ou demandée d’un
bien ou d’un service producteur dépend de
son prix mais aussi de celui de tous les
autres biens et services producteurs.
DULBEA
73
te
e
Les néoclassiques: Walras
=> L’économie est représentée par un
système d’équations: les inconnues à
déterminer sont les prix et les quantités des
biens et services étant donné les coefficients
de fabrication par lesquels les services sont
transformés en biens.
DULBEA
74
te
e
Les néoclassiques: Walras
=> Les équations décrivent la technologie du
système ainsi que les préférences des
agents.
 Walras
considère que la libre concurrence
sur le marché des biens et services constitue
« la résolution pratique des équations »
DULBEA
75
25
te
e
Les néoclassiques: Walras
 L’équilibre
ne signifie pas un état de
justice sociale: la justice ne relève pas de
l’économie pure mais de l’économie sociale
 L’équilibre en économie pure est celui de
l’efficacité et de la viabilité d’une
économie de marché
DULBEA
76
te
e
Les néoclassiques: Marshall
Alfred Marshall (1842-1924), né Bermondsey
(Angleterre)
 Fournit la présentation canonique de l’équilibre
entre l’offre et la demande de marché (croix
Marshall)
 Définit une fonction d’offre (quantités produites
dépendent du prix) et de demande (quantités
achetées dépendent du prix) => Courbes
DULBEA
77
te
e
Les néoclassiques: Marshall
Représentation graphiquement de l’équilibre:
point d’intersection des courbes d’offre et de
demande
 Privilégie, à l’opposé du système d’équations
(Walras), un équilibre partiel, représenté par un
graphique: chaque marché est considéré
séparément en posant l’hypothèse «toutes choses
égales par ailleurs»

DULBEA
78
26
te
e
Les néoclassiques: Marshall
 Introduit
la notion d’économie d’échelle
(cfr. division du travail de Smith), de
rendements croissants et non proportionnels
DULBEA
79
te
e
La révolution keynésienne
1930 – Seconde guerre mondiale
DULBEA
80
te
e
John Maynard Keynes
John Maynard Keynes (1883-1946), né à
Cambridge (Angleterre)
 Grand penseur de l’interventionnisme
 Prône une remise en question du libéralisme
économique traditionnel attaché au laisser
faire: Le nouveau libéralisme est l’union
de l’efficacité économique, de la liberté
politique et de la justice sociale.
DULBEA
81
27
te
e
John Maynard Keynes
 Distingue
deux niveaux pour l’analyse
économique : celui de l’entreprise et du
consommateur (microéconomie) et celui de
la politique économique et de la régulation
par l’État (macroéconomie)
DULBEA
82
te
e
John Maynard Keynes
S’oppose à la théorie classique, selon laquelle:
 Le laisser faire engendre spontanément le
plein-emploi
 Théorie quantitative de la monnaie
(neutralité de la monnaie)
 Loi des débouchés
DULBEA
83
te
e
John Maynard Keynes
Pour Keynes:
 La demande est le moteur de la production, de
l’emploi et du revenu
 Pas de garantie qu’en économie de marché, la
demande effective soit suffisante pour garantir le
plein-emploi
 Deux composantes de la demande: demande de
consommation et demande d’investissement
DULBEA
84
28
te
e
John Maynard Keynes
Demande de consommation: déterminée par
la propension marginale à consommer
 Demande d’investissement: dépend de
l’efficacité marginale du capital et de la
préférence à la liquidité

DULBEA
85
te
e
John Maynard Keynes
 Problème
du capitalisme: propension
marginale à consommer et efficacité
marginale du capital trop faibles, préférence
à la liquidité trop grande.
=> Solution: les pouvoirs publics doivent agir
sur ces variables et créer eux-mêmes une
demande supplémentaire (sans diminuer les
dépenses privées).
DULBEA
86
te
e
Friedrich Hayek
Friedeich Hayek (1899-1992), né à Vienne
(Autriche)
 Grand théoricien du libéralisme.
 A découvert l’importance de la division de
la connaissance: la société se caractérise
par l’existence d’une multitude de
connaissances réparties entre des millions
d’individus
DULBEA
87
29
te
e
Friedrich Hayek
=> Solution de la division de la
connaissance dans l’économie: le marché:
est le seul moyen pour faire circuler
l’information dans l’économie
DULBEA
88
te
e
Friedrich Hayek
Explication de la crise de ’29:
 Keynes: un manque d’investissement.
 Hayek: un surinvestissement (contraire)
provoqué par une politique monétaire
laxiste et un taux d’intérêt trop bas.
DULBEA
89
te
e
Friedrich Hayek
=> Un mauvais signal est envoyé aux
entrepreneurs qui produisent trop de
moyens de production par rapport aux
moyens de consommation.
=> La crise et la dépression qui ont suivi
sont alors le seul moyen de rétablir
l’équilibre. => Il ne faut surtout pas stimuler
la reprise
DULBEA
90
30
te
e
John Richard Hicks
John Richard Hicks (1904-1989) né à Warwick (RU)
 Il a forgé nombres d’outils analytiques toujours
utilisés dans l’analyse économique
 Élasticité de substitution: choix des entreprises
d’utilisation du capital vs travail
 Détermination, sur un marché en concurrence, des
salaires par l’offre et la demande de travail
DULBEA
91
te
e
John Richard Hicks
 Introduction
des courbes d’indifférence et
dérivation d’une courbe de demande à pente
négative
 Effet de revenu et un effet de substitution
dus à un changement de prix
DULBEA
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te
e
John Richard Hicks
Formalisation algébrique du modèle IS-LM:
synthèse des modèles développés par Keynes et
Walras: détermine de manière simultanée le taux
d’intérêt et le revenu.
 IS (pente négative): représente les points
d’équilibre sur le marché des biens et services
 LM (pente positive): équilibre sur le marché
monétaire
=> Le modèle IS-LM montre comment les deux
marchés sont reliés
DULBEA
93
31
te
e
Le monétarisme: Milton Friedman
Milton Friedman (1912-2006), né à Brooklyn
(États-unis)
 Libéralisme radical
 Persuadé de l’efficacité du mécanisme de
marché, il place au premier rang la liberté
économique et s’oppose au keynésianisme
et à toute forme d’intervention
gouvernementale
DULBEA
94
te
e
Le monétarisme : Milton Friedman
S’oppose à Keynes en ce qui concerne la fonction de
consommation:
 Keynes: Dépenses de consommation reliées au
revenu courant par une propension marginale à
consommer qui diminue à mesure que le revenu
augmente
 Friedman: Consommation fonction d’un revenu
permanent (ce que les agents anticipent de
recevoir dans une plus longue période de temps).
DULBEA
95
te
e
Le monétarisme : Milton Friedman
=> Remet en question les propositions
keynésiennes de politique de redistribution des
revenus en vue de stimuler la consommation.
=> Revenu supplémentaire (politique) considéré
comme un gain provisoire et inattendu qui ne
sera pas forcément dépensé (et non comme une
addition à leur revenu permanent)
DULBEA
96
32
te
e
Le monétarisme : Milton Friedman
Il s’oppose à Keynes sur la théorie
quantitative de la monnaie
 Keynes: remise en question
 Friedman : l’inflation a une origine
purement monétaire: résulte des politiques
erronées des banques centrales qui gèrent à
leur guise la masse monétaire.
DULBEA
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te
e
Le monétarisme : Milton Friedman
 La
seule manière de lutter efficacement
contre l’inflation et les cycles économiques
est de contrôler l’augmentation de la
masse monétaire.
 Fixer indépendamment un taux
d’augmentation monétaire annuel égal à
l’augmentation moyenne de la production
nationale, entre 3% et 5%.
DULBEA
98
te
e
Le monétarisme : Milton Friedman
Distinction taux de chômage naturel/conjoncturel
 Taux de chômage naturel (d’équilibre):
déterminé par des mécanismes institutionnels
(structure du marché du travail, force syndicale,
sécurité sociale, réglementation)
 Taux de chômage conjoncturel: contre lequel les
politiques keynésiennes peuvent avoir une certaine
efficacité à CT
DULBEA
99
33
te
e
Le monétarisme : Milton Friedman
=> Toute tentative pour baisser le taux de
chômage au-dessous de son taux naturel déclenche
une inflation qui augmente constamment si on
veut maintenir l’emploi à ce niveau artificiel.
=> l’arbitrage entre chômage et inflation (Courbe
de Phillips) disparaît
DULBEA
10
0
te
e
Le monétarisme : Milton Friedman
=> Il existe un taux de chômage naturel que
la politique monétaire est impuissante à
réduire
=> Pour le diminuer, il faut agir sur des
facteurs structurels (formation, conditions
d’emploi, flexibilité, règlementation, etc.)
DULBEA
10
1
te
e
Amartya Sen
Amartya Sen ( 1933- ), né Santiniketan
(Bengale)
 S’intéresse à la question des choix sociaux,
terrain de rencontre entre la politique, la
sociologie et l’économie
 Sceptique quant aux hypothèses
néoclassiques qui définissent les choix
sociaux
DULBEA
10
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34
te
e
Amartya Sen
Poursuite du bien-être: ne se réduite pas à la
maximisation de l’utilité, qui n’est pas le
seul moteur du comportement humain
(liberté, justice, droits individuels).
DULBEA
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te
e
Amartya Sen
Distinction entre croissance et
développement:
 Croissance renvoie à l’augmentation
quantitative de la production matérielle,
mesurée par le produit national brut (PNB).
 Développement renvoie à un processus
plus riche, complexe et multidimensionnel,
dont l’économie n’est qu’une composante.
DULBEA
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4
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Amartya Sen
=> Introduit la notion de capability (capacité):
 Se réfère au développement de toutes les
potentialités humaines, « faire en sorte que se
multiplie les options qui s’ouvrent à un individu
sur le chemin de la vie ».
 Le bien-être ne dépend pas uniquement de ce
qu’un individu possède mais de ce qu’il peut
faire, de l’horizon qui s’ouvre à lui et de sa liberté
de choisir la voie qu’il veut suivre
DULBEA
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e
Amartya Sen
Développement de méthodes complexes pour
mesurer la pauvreté:
 Le revenu n’est pas le seul élément à
prendre en compte
 Il ne suffit pas, pour en évaluer l’extension,
de dénombrer les personnes se trouvant
sous le seuil quantitatif de la pauvreté
DULBEA
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Amartya Sen
=> S’interroger sur la distribution et
l’intensité de la pauvreté
=>Tenir compte de l’accès au soins de
santé et à l’éducation, taux de mortalité
infantile, taux d’alphabétisation, de la
qualité la vie (cfr. indice synthétique de
développement humain, Pnud)
DULBEA
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Amartya Sen
La vraie nature de la famine:
 Généralement: associée à la pénurie de
nourriture, causée par des catastrophes
naturelles (mauvaises récoltes, inondations).
 Pour Sen: facteurs sociaux-économiques
sont en jeu: inégalité d’accès à la
nourriture, elle-même provoquée par
l’inégalité dans la répartition des revenus.
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Amartya Sen
 Les
structures politiques jouent également
un rôle: les pays démocratiques, mêmes
pauvres, ne sont pas touchés par les famines
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