EXERCICES MPSI
A 7. POLYNÔMES
R. FEROL 13/14
POLYNÔMES
1. : Montrer que P
n
def
= (1 + X)1 + X
2
1 + X
4
···1 + X
2
n
=
2
n+1
1
k=0
X
k
(a) Par récurrence.
(b) En multipliant P
n
par X1.
2. Soit Aun polynôme de degré nde K[X]; on considère l’ensemble M
A
=A.K[X]des multiples de A(attention : ne pas
confondre avec vect(A)).Montrer que M
A
est un sous-espace vectoriel de K[X]et que K
n1
[X]est un supplémentaire
de M
A
dans K[X].
3. : Soit A, B, et Ptrois polynômes de K[X]avec deg P1.Montrer que :
A(P) = B(P)A(X) = B(X)
Indication : montrer que la famille (1, P, ..., P
n
)est libre.
4. : Soit PR[X]; que dire de Pdans les cas suivants ?
(a) P(0) = P(1) = P(2) = ... (à l’infini)
(b) la fonction polynôme associée à Pest périodique de période T.
(c) P(X+ 1) = P(X)
(d) P(X+ 1) = P(X)
5. : Pourquoi les fonctions suivantes ne sont-elles pas polynomiales ?
f
1
:
RR
x→ |x|;f
2
:
RR
x→ |x|;f
3
:
RR
x→ e
x
f
4
:
RR
x→ cos x;f
5
:
RR
x→ cos x1 + x
2
2
;f
6
:
CC
z→ ¯z
6. :
(a) Déterminer les racines de P
n
=
n
k=0
(1)
k
k1
q=0
(Xq)
k!
= 1X+X(X1)
2...+(1)
n
X(X1) ... (Xn+ 1)
n!
( par convention
1
q=0
(Xq) = 1) ; en déduire la factorisation de P
n
(X).
(b) Calculer P
n
(0) et P
n
(n+ 1) .
(c) Montrer que P
n
(n+ 1 X) = (1)
n
P
n
(X); que ceci signifie-t-il pour la courbe de la fonction associée à P
n
?
7. : Les polynômes d’interpolation de Lagrange :
(a) On donne x
1
, x
2
Kavec x
1
=x
2
et y
1
, y
2
K.On pose alors :
L(X) = Xx
2
x
1
x
2
y
1
+Xx
1
x
2
x
1
y
2
Vérifier que L(x
1
) = y
1
et L(x
2
) = y
2
.
(b) Généralisation :
Soient x
1
, x
2
, ..., x
n
Ktous distincts et y
1
, y
2
, ..., y
n
K.
Déterminer un polynôme Lde degré inférieur ou égal à n1tel que L(x
i
) = y
i
pour tout i[|1, n |]
Montrer l’unicité de L.
1
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(c) Corollaire :
Démontrer que si IKest fini, alors P(I, K) = K
I
autrement dit que toute application de Ivers Kest
polynomiale.
8. : Montrer que les racines de 1 + X+X
2
2+X
3
3! +···+X
n
n!sont simples.
9. : Soit ϕ:
K[X]K[X]
P→ P(X) + P(X+ 1)
(a) Montrer que ϕest bijective, en utilisant le fait qu’un certain système est de Cramer.
(b) Calculer ϕ
1
(2) ; ϕ
1
(2X) ; ϕ
1
2X
2
.
10. Interprétation du reste de la division euclidienne.
Soit Aun polynôme et aet bdeux éléments distincts de K;
(a) Montrer qu’il existe un unique polynôme Rde degré inférieur ou égal à 3 tel que R(a) = A(a),R
(a) = A
(a)
et R(b) = A(b),et que Rest le reste de la division euclidienne de Apar B= (Xa)
2
(Xb).
(b) * Généraliser la propriété précédente.
11. * : Algorithme de Horner :
Soient a
0
, a
1
, ..., a
n
K,P=
n
k=0
a
k
X
k
,et xK.On pose b
n
=a
n
puis par récurrence descendante sur k[|1; n|],
b
k1
=xb
k
+a
k1
.
(a) Montrer que b
n
X
n1
+b
n1
X
n2
+···+b
2
X+b
1
et b
0
sont respectivement le quotient et le reste de la division
de Ppar Xx.
(b) Que vaut par conséquent b
0
?
(c) Comparer le nombre d’opérations nécessaires pour calculer b
0
par cette méthode avec le nombre d’opérations
nécessaires pour calculer a
0
+a
1
x+... +a
n
x
n
.
REM 1 : on présente habituellement les calculs sous la forme :
a
n
a
n1
........................ a
0
b
n
=a
n
b
n1
=xb
n
+a
n1
........................ b
0
REM 2 : le calcul de P(x)par cette méthode correspond à l’écriture, appelée forme de Horner du polynôme :
P(x) = a
0
+x(a
1
+x(a
2
+............ +x(a
n1
+a
n
x)))
12. * : Autour des nombres algébriques :
On dit qu’un nombre complexe est algébrique s’il est racine d’un polynôme à coefficients entiers.
(a) Vérifier que tout rationnel, 2, i sont algébriques ; mais on démontre que πet ene le sont pas (on dit qu’ils sont
"transcendants").
(b) Montrer que si xest algébrique, alors
xest algébrique
x+rest algébrique pour tout rQ
rx est algébrique pour tout rQ
1
xest algébrique (si x= 0).
(c) Montrer que 2 + 3,2 +
3
3,2 cos π
9sont algébriques.
(d) Que resterait-il à démontrer pour pouvoir affirmer que l’ensemble Ades nombres algébriques est un sous-corps de
C?
13. * Suite du 12.
Les espaces vectoriels ici considérés sont à coefficients rationnels. Soit xun complexe.
2
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(a) Montrer que xest algébrique ssi F
x
=V ect x
k
kN
=
nN
V ect (1, x, ..., x
n
)est de dimension finie.
(b) Soient xet ydeux nombres algébriques ; montrer que F
x+y
=V ect x
i
y
j
i,jN
; en déduire que x+yest
algébrique.
(c) Montrer que xy est algébrique.
14. : Soit PQ[X].
(a) Montrer que si P2= 0,alors P2= 0 et donc Pest divisible par X
2
2dans Q[X].
(b) En déduire que si P1 + 2= 0 alors P12= 0.
15. * : À l’équation différentielle (E) : a
n
y
(n)
+a
n1
y
(n1)
+···+a
1
y
+a
0
y=f(x),on associe le polynôme P=
n
k=0
a
k
X
k
,
et pour l’expression a
n
y
(n)
+a
n1
y
(n1)
+···+a
1
y
+a
0
y, on note plus simplement P[y].
Ainsi (E)s’écrit aussi : P[y] = f(x)
(a) i. Calculer Pe
λx
,et en déduire une solution particulière de “ P[y] = e
λx
” lorsque P(λ)= 0.
ii. Montrer que Pxe
λx
= (P(λ)x+P
(λ)) e
λx
et en déduire une solution particulière de “P[y] = e
λx
” lorsque
λest racine simple de P.
iii. Généraliser au cas où λest racine d’ordre kde P.
16. * : Déterminer tous les automorphismes de l’anneau C[X],c’est-à dire les bijections φde C[X]dans lui-même vérifiant,
pour tous P, Q de C[X]
φ(P+Q) = φ(P) + φ(Q)et φ(P Q) = φ(P)φ(Q)
17. : Décomposer en produit de facteurs irréductibles dans R[X]et dans C[X](ordre indifférent).
X
3
1 ; X
3
+ 1 ; X
4
1 ; X
4
+ 1 ; X
4
+X
2
+ 1 ; X
4
+X
3
+X
2
+X+ 1 ;
X
12
1 ; X
6
+ 1 .
18. :
(a) Décomposer en produit de facteurs irréductibles dans R[X]le polynôme X
2n
2X
n
cos (2nθ) + 1.
rep :
n1
k=0
X
2
2 cos 2θ+ 2kπ
nX+ 1
(b) Substituer 1à l’indéterminée Xdans l’égalité obtenue et en déduire que sin nθ =±2
n1
sin θ
n1
k=1
sin θ+
n,
puis que
sin π
nsin 2π
n···sin (n1) π
n=n
2
n1
En déduire la valeur de sin 1
sin 2
... sin 89
sin 90
(cf. exercice 3. des fonctions circulaires).
19. :
(a) Calculer (1 j)1j
2
et (2 j)2j
2
(b) Soit P= 1 + X+X
2
+···+X
n1
avec nN
.Rappeler la factorisation de Pdans C[X]exprimée avec u=e
2
n
.
(c) Calculer (1 u)1u
2
···1u
n1
et (2 u)2u
2
···2u
n1
.Vérifier le calcul de la première ques-
tion.
(d) En remarquant que sin
n=e
i
n
2i1u
k
,retrouver la formule
sin π
nsin 2π
n···sin (n1) π
n=n
2
n1
20. : Soit P=X
4
+aX
3
+bX
2
+aX + 1 un polynôme à coefficients réels. Supposant que Ppossède une racine z
1
C
avec z
1
/Ret |z
1
| = 1,trouver les trois autres racines de Pdans Cautres que z
1
,en fonction de z
1
.
3
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21. : Soit f∈ P (C,C)de degré n.
(a) Montrer que si n1alors fest surjective.
(b) Montrer que si n2alors fn’est pas injective.
(c) Montrer que ces résultats sont faux pour f∈ P (R,R).
22. * : Localisation des racines complexes.
D’après le théorème de D’Alembert, on sait qu’un polynôme à coefficients complexe possède nracine complexes, mais
le théorème ne dit pas où elles se trouvent !
Soit P=
n
k=0
a
k
X
k
un polynôme unitaire de degré nà coefficients complexes (a
n
= 1), zl’une de ses racines, et
A=
n1
max
k=0
|a
k
|
(a) Montrer que |z|
n
A
n1
k=0
|z|
k
.
(b) En déduire que |z|A+ 1 (les images des racines se trouvent donc toutes dans le disque de centre Oet de rayon
A+ 1).
(c) Déterminer par exemple un majorant du module des racines de (2 + i)X
3
7iX
2
+(9i2) X3i; puis déterminer
exactement ces racines, et le maximum de leur module ; comparer avec le majorant obtenu précédemment.
23. : Les polynômes réels de signe constant.
Soit Pun polynôme à coefficients réels de degré n1vérifiant xRP(x)0.
(a) Montrer que si Pn’a pas de racine complexe non réelle, alors QR[X]/ P =Q
2
.
(b) Montrer que si Pn’a pas de racine réelle, alors A, B R[X]/ P =A
2
+B
2
.
(c) Que peut-on donc dire dans le cas général ?
24. : Les polynômes réels de signe constant, autre formulation.
(a) Montrer que le produit de deux sommes de deux carrés de polynômes est une somme de deux carrés de polynômes.
(b) Soit Pun polynôme à coefficients réels de degré n1vérifiant xRP(x)0.
i. Montrer que ses racines réelles sont d’ordre pair.
ii. Ecrire la décomposition de Pen produit de facteurs irréductibles dans Ret montrer en utilisant a) que
A, B R[X]/ P =A
2
+B
2
.
25. : Résoudre dans C
3
:
x+y+z= 3
1
x+1
y+1
z= 2
x
2
+y
2
+z
2
= 1
.
26. : Soit x, y, z tels que :
x+y+z= 3
x
2
+y
2
+z
2
= 5
x
3
+y
3
+z
3
= 7
.
Calculer x
4
+y
4
+z
4
et x
5
+y
5
+z
5
.
27. : Déterminer les racines du polynôme 18X
3
+ 81X
2
44X+ 5 sachant que l’une est le double de l’autre.
28. : Soit P
n
= (X+ 1)
n
(X1)
n
.
(a) Déterminer les racines complexes de P
n
; donner sa factorisation dans C[X].
Réponse : P
n
= 2n
n1
k=1
Xicot
n
(b) Calculer la somme des racines de P
n
,le produit de ses racines, la somme du carré de ses racines.
(c) En déduire que si n= 2p+ 1,
p
k=1
tan kπ
n=net
p
k=1
cot
2
kπ
n=(n1) (n2)
6.
4
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29. :
(a) Montrer que dans C[X], P =X
3
+pX +qpossède une racine multiple si et seulement si 4p
3
+ 27q
2
= 0.
Indication : écrire que Pet P
ont une racine commune.
(b) * Montrer que Q=X
5
+pX
2
+qpossède une racine multiple si et seulement si q3125q
3
+ 108p
5
= 0.
30. Soient a, b, c sont les racines de P=X
3
+pX +q; on demande de calculer ∆ = (ab)
2
(bc)
2
(ca)
2
.
Indication : calculer P
(a
1
)P
(a
2
)P
(a
3
).
Pour avoir la réponse : Eliminate[{ (a - b)^2 (b - c)^2 (c - a)^2 == 0, a + b + c == 0, a b + b c + c a == p, a b c
== -q}, {a, b, c}]
Comparer avec 29 a).
31. * : Soit P=X
3
+pX
2
+qX +rC[X]
(a) Prouver que Pa une racine égale à la somme des autres si et seulement si p
3
4pq + 8r= 0 ; quelles sont alors
ces racines ?
(b) Donner de même une condition nécessaire et suffisante pour que Pait ses racines en progression arithmétique.
(c) Donner de même une condition nécessaire et suffisante pour que Pait ses racines en progression géométrique.
32. * : Soit P=
n
k=1
a
k
X
k
un polynôme à coefficients complexes de degn; notons z
1
, ..., z
p
ses racines, z
i
étant d’ordre
α
i
.
(a) Montrer que
p
k=1
α
k
z
k
=a
n1
a
n
;
Désignons par M
i
le point-image de z
i
dans le plan ; le barycentre des (M
i
, α
i
)est un point que nous noterons
G
P
.
(b) Démontrer que si n2,G
P
=G
P
.
(c) En déduire que G
P
est le point-image de l’unique racine de P
(n1)
.
(d) Etudier l’exemple : P= (3 + i)X
4
6 (1 + 2i)X
3
+ 7 (1 + 3i)X
2
+ 8 (2 i)X2(3 + i).
33. : Etude du polynôme du 3ème degré réduit.
(a) Montrer que si ∆ = 4p
3
+ 27q
2
>0,le polynôme réel X
3
+pX +qpossède trois racines distinctes, dont l’une
est réelle et les deux autres complexes non réelles conjuguées, et que si <0,il possède trois racines réelles
distinctes.
(b) On se place dans le cas où >0; soit ala racine réelle et uet ules racines non réelles ; montrer que Re (u) = a
2
et |u|=p+a
2
.
34. * : solution de l’équation du troisième degré.
(a) Suppression du terme en X
2
.
Montrer que l’on peut toujours trouver un réel dtel que le polynôme à coefficients réels X
3
+aX
2
+bX +cs’écrive
Y
3
+pY +q, avec Y=Xd.
(b) Montrer que si p= 0 et ∆ = 4p
3
+ 27q
2
= 0,on peut trouver 4 complexes α, β, λ, µ, tels que X
3
+pX +q=
α(X+λ)
3
β(X+µ)
3
.
On trouvera λ+µ=3q
p, λµ =p
3, α =µ
µλ, β =λ
µλ.
(c) Résoudre avec cette méthode les équations 2x
3
+ 6x
2
9 = 0, x Ret x
3
= 15x+ 4, x R(on donne (2 + i)
3
=
2 + 11i).
35. Les sommes de Newton.
Soit x
1
, ..., x
n
des scalaires. On cherche des relations reliant les sommes de Newton s
p
=
n
k=1
x
p
k
aux fonctions symétriques
élémentaires σ
1
, ..., σ
n
des x
k
; on notera Ple polynôme (Xx
1
)... (Xx
n
).
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