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murmure de densité
EPFL - Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
Département d‘architecture
Enoncé théorique 2008/09
Directeur pédagogique Professeur Bruno Marchand
Professeur Astrid Staufer
Maître Jean-Claude Girard
Expert Eric Ott
Etudiant Michael Desaules
table des
matières
le contexte
densité
qu’est-ce que la densité ?
16
approches à travers l’aspect sociologique
16
approche quantitative
18
approche qualitative
22
densité réelle et ressentie
22
densité à travers les indices
26
densité et qualité de vie
32
mixité
34
densifier aujourd’hui ?
35
densification de la zone villas
les tendances
39
grandes opérations
40
le respect du parcellaire
46
et si le parcellaire n’existait pas ?
46
villas urbaines 48
additions de volume
52
extensions de volume 60
architecture du sol
historique
70
projets semi-enterrés et lumière, quelques exemples
74
les villas et l’architecture du sol
86
la question du sol
103
enjeux
densification de la zone villas et architecture du sol 106
site
la grande échelle
116
situation
116
topographie
116
éléments structurants
118
transports
120
densité
120
la petite échelle
122
site
122
parcellaire
122
bâti
122
végétation
126
voitures, rues
126
bilan des potentialités et des résistances
130
nuisances sonores
132
ambiance
132
intentions
la suite du travail
136
137
références
densification
140
architecture du sol
144
illustrations
146
remerciements
151
le contexte
10
le contexte aujourd’hui
Le mode de vie a beaucoup changé au cours des dernières
décennies. Une évolution du seuil de confort se manifeste
par plus de surface de logement. S’y ajoute les besoins supplémentaires dus aux familles qui éclatent de plus en plus tôt
avec le va-et-vient des enfants. Pour une même population,
plus de constructions deviennent nécessaire.
Dans ce contexte, le territoire apparaît comme un terrain de
jeu ouvert, préparé à recevoir les investissements de financiers en mal de retour rapide sur investissement. C’est la
porte ouverte au monopoly de la construction qui corrompt
le raisonnement des décideurs publics et privés. La culture du
chiffre domine tout…
Plus le temps de faire de l’architecture, de créer des espaces de vie, d’inventer des cheminements, de différencier des
relations avec l’environnement. L’architecte doit produire, se
réduire à la suprématie des raisonnements économiques. Il
en ressort des quartiers standardisés, dans lesquels les gens
sont entreposés au point de faire oublier qu’il est possible de
vivre autrement. Au point que le marché de la construction
détruit les relations fragiles qui lient les êtres humains entre
eux et à leur milieu.
Ce gaspillage du territoire est ressenti par certains comme
un excès à stopper, comme en témoigne l’initiative pour le
paysage « De l’espace pour l’homme et la nature » déposé à
Berne le 14 août 2008. Cette initiative vise à éviter le gaspillage
du sol et réclame un gel des zones à bâtir pendant 20 ans. Il
s’agit, par le biais du nouvel article constitutionnel proposé, de
lutter contre le bétonnage du pays. Son but n’est pas d’empêcher les constructions, mais d’éviter la création de nouvelles zones constructibles débordant sur la campagne. Pour les
initiateurs, « une politique de l’habitat raisonnable permet de
gagner en qualité de vie, ainsi que d’économiser des coûts
d’équipements et d’infrastructures. »
11
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le contexte aujourd’hui
Habiter coûte cher: ce phénomène s’explique en particulier
par le manque de terrain disponible, qui devient hors de prix
selon la situation au cœur des villes. Les personnes n’ayant
pas les moyens sont donc de plus en plus obligées de quitter
la ville pour s’installer en périphérie, voir au-delà. Beaucoup de
personnes sont donc forcées de se loger loin du centre, là où
le loyer correspond mieux à leur revenu. Mais ce n’est qu’une
solution partielle car le prix des transports augmente avec la
distance au lieu de travail, sans évoquer la perte de qualité de
vie due au temps passé en déplacements et à la qualité médiocre des périphéries.
Afin de limiter l’étalement sur le territoire, le développement
urbain futur doit donc se tourner vers l’intérieur. Il n’y a pas
d’autre voie que la densification.
Beaucoup de discours l’aborde comme « la solution ». Elle
permettrait de résoudre bon nombres des problèmes territoriaux, de diminuer l’étalement urbain en favorisant une utilisation mesurée du sol, de développer les transports publics, de
permettre l’accessibilité au logement urbain pour tous, d’intégrer les questions écologiques à grande échelle, enfin d’assumer la croissance démographique prévue ces prochaines
années.
Mais elle ne doit pas être réalisée n’importe comment. Il
convient de bien observer les divers aspects quantitatifs et
qualitatifs de chaque site. Ainsi, une densification réussie est le
fruit de nombreuses réflexions qui doivent se faire après une
réflexion approfondie.
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densité
qu’est-ce que la densité ?
Le terme est aujourd’hui largement utilisé de part l’actualité du sujet. Cependant, il n’existe
pas une définition claire et précise qui puisse satisfaire tout le monde, il s’agit plutôt d’une
idée générale qui reste assez floue.
C’est pourquoi il est important de définir et d’expliquer les différentes approches ainsi que
l’évolution depuis les années 50 à travers les différents acteurs.
Aujourd’hui le terme de densité est trop rapidement relié à la notion d’indice d’utilisation du
sol. Ce chiffre prend alors valeur de densité et tout le reste devient secondaire.
approches à travers l’aspect sociologique
A priori pas de rapport entre la densité et la sociologie mais si l’on regarde de plus près, la
sociologie est en quelque sorte née de la densité.
En effet, au cours du XIXe siècle, l’afflux des foules dans les grandes villes crée une telle
concentration qu’une anonymisation s’en suit. Les théoriciens vont alors se pencher sur
ce problème et se spécialiser. Il y aura deux approches.
Les premiers relèvent que la foule des grandes villes, c’est-à-dire la densification (même
si le mot n’est alors pas présent) est à l’origine de tous les problèmes, augmentation du
désordre, comportements à problème etc… Il faut donc lutter contre ces rassemblement
dans les villes.
Les seconds verront dans la densité humaine un nouveau type de liens qu’il s’agit d’observer car il est et sera le mode de vie de l’avenir.
Même si cette évocation est assez caricaturale, elle veut principalement montrer le lien
très fort entre densité et société.
Par ailleurs, lorsque nous parlons de densité, il est nécessaire de ne pas traiter uniquement
les chiffres calculés, la notion de qualité est également primordiale. C’est pourquoi l’approche quantitative doit toujours être liée à l’approche qualitative, chercher le juste équilibre
entre le quantitatif et le qualitatif, entre la notion économique de rendement et celle de la
qualité de vie.
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densité
La densité poussée à son maximum peut prendre différents visages :
Les façades de HLM, le logement de densité extrême
Une cour intérieure d’un bâtiment en Chine
L’afflux des foules dans les villes du XIXe siècle
Une foule immense réunit pour voir un seul homme
1
3
2
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approche quantitative
La notion de densité est donc relativement ambiguë. En effet, la densité peut se mesurer
de différente manière plus ou moins abstraite : il y a la densité brute, la densité nette, la
densité de population, la densité humaine, la mixité fonctionnelle et la mixité sociale.
A cela il convient d’ajouter les différents indices comme, l’indice de masse, l’indice d’utilisation du sol et l’indice d’occupation du sol.
Ces calculs permettent d’évaluer les besoins en équipements de secteurs mais également de chiffrer la valeur de terrains, même si à l’heure actuelle, le prix est plutôt défini par
la rareté du terrain et les valeurs appliquées à l’endroit en question. C’est donc principalement un indice économique.
Il est très utilisé car la pratique de l’aménagement du territoire en dépend directement.
En effet, il indique la densité maximale et donc les limites à ne pas dépasser. Il a ainsi une
valeur de seuil.
le coefficient ou indice d’utilisation du sol - CUS
Cela représente le rapport entre la surface brute de plancher et la surface d’un terrain
défini, le plus souvent la parcelle.
L‘indice d’utilisation du sol permet de bien se rendre compte de la masse du bâti en rapport avec la surface de la parcelle, il apparaît donc comme un assez bon moyen pour
estimer la mesure de densité du contenu.
En revanche, il se montre insuffisant pour estimer l’aspect et la qualité du bâti. Pour une
même densité, les formes urbaines possibles peuvent ainsi être très différentes.
Dans le calcul de la densité d’une parcelle, l’indice peut fortement varier en fonction de
l’échelle que nous utilisons. Il faut alors définir si la surface de terrain est calculée à partir de
la parcelle, de l’îlot, du quartier ou encore de l’agglomération. De même, pour une hauteur
de bâtiments identiques, plus le terrain non construit est faible, plus la densité est élevée.
Inversement, pour une parcelle identique, l’indice peut varier en fonction de la hauteur des
bâtiments. Les indices peuvent donc être relativement trompeurs.
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densité
5_Les différentes façons de mesurer la densité.
6_Représentation du calcul du coefficient d’utilisation du sol
(CUS). La surface brute de plancher utile est représentée en
gris alors que la surface de la parcelle est en traitillé.
7_Toutes ces formes urbaines possèdent le même
coefficient d’utilisation du sol CUS, pourtant, les formes
sont très différentes.
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le coefficient ou indice d’occupation du sol - COS
C’est le rapport entre la surface brute du bâtiment en contact avec le sol et la surface du
terrain, le plus souvent la parcelle.
Une parcelle avec une densité relativement faible peut être perçue comme dense suivant
les aménagements extérieurs qu’il y a. Ainsi la végétation présente peut influencer le sentiment de densité.
Lorsque ces deux indices sont réunis dans un même tableau, ils permettent de se rendre
compte de l’allure du tissu urbain et ainsi de voir sa morphologie.
En Suisse, chaque canton utilise son propre règlement pour gérer la densité. A Lausanne
par exemple, le plan général d’affectations (PGA), donne les hauteurs et les longueurs
maximales de construction pour telle ou telle zone ainsi que les distances aux limites de
propriété et entre bâtiments. Ainsi, pour l’agglomération lausannoise, le coefficient d’utilisation du sol n’est utilisé que pour la zone de faible densité, où il ne peut pas dépasser
les 0,5.
Les indices sont toutefois bien limités, ils ne permettent pas de prendre en considération
la mixité sociale d’un secteur, ni de refléter la qualité de vie présente. Pour ce faire, il est
nécessaire d’observer également les éléments qualitatifs.
8_Le schémas ci-contre réunit les deux indices et permet de
montrer quelle est la forme extérieure du tissu bâti
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densité
9_Représentation du calcul du coefficient d’occupation du sol
(COS). La surface brute utile au sol est représentée en gris
alors que la surface de la parcelle est en traitillé.
10_La végétation présente sur un site peut changer la
perception de la densité
11_Pour un même bâtiment, la notion de densité peut fortement
varier suivant les aménagements extérieurs
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approche qualitative
Pour beaucoup de personnes, le terme de densité est associé à quelque chose de négatif
comme la violence dans les banlieues, des bâtiments imposants, les conflits, la diminution
des espaces verts, une perte de qualité de vie, etc…
La plupart de ces idées proviennent des médias étrangers. Ces problèmes ne sont que
très peu présents en Suisse. De plus, la majorité des banlieues ont un indice d’utilisation
plus faible que les centres historiques. Elles révèlent toutefois une certaine réalité qui apparaît lorsque les aspects qualitatifs sont laissés de côté.
densité réelle et ressentie
La perception de la densité peut dépendre d’une multitude de facteurs. Il suffit d’observer
des exemples concrets pour s’en rendre compte. En effet, un quartier de tours est très
souvent perçu comme très dense alors que les indices sont souvent faibles. Au contraire,
la cité-jardin, est elle perçue de manière peu dense alors que la densité peut y être très
élevée. Il n’existe donc pas de relation immédiate entre la densité calculée et la densité
vécue.
Cependant, certains éléments peuvent expliquer les liens qu’il y a entre la densité réelle et
la densité ressentie.
Tout d’abords, la diversité sociale, il y a des secteurs de densité élevée bien vécus et
d’autres mal vécus. Il faut un certain mélange des classes pour qu’il y ai une cohésion sociale. Il est évident qu’une population aisée réuni dans un même secteur souffrira moins
qu’un quartier constitué uniquement de logements sociaux.
La notion de densité est également définie par la dimension culturelle. En effet, dans
une ville comme New-York, les gens sont habitués à vivre avec une densité très élevée.
Par contre, dans la plupart des villes suisses, les habitants sont plus habitués à une densité
plus faible.
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densité
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La mixité sociale
La notion de densité dépend également des habitudes des habitants, ici avec New-York et Neuchâtel.
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La proximité de services, le niveau d’équipement et la qualité architecturale
sont également des notions essentielles qui influent sur la densité ressentie. Une densité
élevée peut être « compensée » par un niveau d’équipement élevé comme la proximité
d’une école, la diversité des commerces ou encore par un bon réseau des transports
publics.
Les pouvoirs politiques sont encore un agent important qui permet de faire évoluer
la densité, ce sont eux qui définissent le plan général d’affectation d’une ville. Toutefois,
même si les politiques sont aujourd’hui presque tous d’accords sur la façon de densifier
qui permettrait d’éviter l’étalement urbain, ils ont longtemps promus le couple maison-voiture. Ce choix bloque les projets plus denses à ces endroits. Il est donc important de bien
réfléchir comment ces secteurs pourraient évoluer.
La typologie architecturale influence également la perception de la densité, plus les
espaces intérieurs sont spacieux plus la densité est acceptée. Certaines formes urbaines
comme les barres sont, comme cité plus haut, souvent associées à une notion négative
de banlieue.
Enfin, il y a le rapport aux espaces verts. Dans les années 50, les espaces verts
étaient proportionnels au bâti. Ils étaient considérés comme des éléments de salubrité.
On parlait de « poumons verts » ou de « ceinture verte ». Un indice était alors très souvent
utilisé, il s’agit de la surface d’espace vert par habitant qui montrait à quel point il était
important, il ne fallait pas négliger ce facteur. La ville de Lausanne offre à titre d’exemple,
25m2 d’espace vert par habitant ce qui est relativement élevé. Aujourd’hui les espaces
verts sont très importants pour les habitants, ils ont une valeur sentimentale et permettent
de se changer les idées pour les uns et de s’amuser pour les autres.
Ces différents facteurs permettent de rappeler que la densité est une notion variable, il
n’existe pas de « densité parfaite ». Aussi, pour bien densifier un quartier, ne serait-il pas
plus judicieux de fixer des principes de qualités à atteindre ? Ils seraient alors applicables à
tout projet de densification, et permettraient ainsi de garantir une certaine qualité de vie.
16_Les grands espaces intérieurs peuvent « compenser » une densité élevée
17_Densité : une banlieue parisienne
18_Espace vert au centre de Lausanne
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densité
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densité à travers les l’indices
Dans les années 50, deux types de modèle de densification se distinguaient: les hauts
gabarits qui obéissaient à la production de masse et les bas gabarits qui étaient plus le fruit
de la pensée architecturale. Les CIAM (congrès internationaux d’architecture moderne)
notamment Peter et Alison Smithson ont démontré l’importance du sol. D’après eux, audelà du 6ème étage, l’habitant perd sa relation avec le sol.
En suisse, les recherches dans les années 50 de Hans Marti (architecte et urbaniste) vont
fortement influencer la manière de bâtir. Il va analyser différentes typologies comme les
tours, les immeubles de moyens gabarits et les petits bâtiments. Il va alors soulever les défauts respectifs de chacun et démontrer que la seule manière de densifier le territoire sans
le dénaturer consiste à mélanger les modèles entre eux, afin de supprimer la monotonie
des quartiers réalisés auparavant.
C’est à ce moment que vont apparaître les coefficients d’utilisation du sol. En effet, le
mélange des formes oblige à revoir les lois qui jusqu’ici démarquaient les limites par des
gabarits. Ce passage a permis une augmentation de la liberté formelle, des quartiers composés de différents volumes sont alors apparus. Le bémol de l’apparition des coefficients
venait alors des espaces extérieurs qui perdirent en attention et donc en qualité.
Les indices sont devenus des références qui possèdent l’avantage d’offrir la possibilité au
politique de négocier tel ou tel projet et ainsi de se concentrer sur les aspects qualitatifs
de ceux-ci.
En 1969, une valeur nationale de densité apparaît pour les nouveaux logements situés en
périphérie. Le CUS doit se situer entre 0,4 et 0,7 1 pour que la densité soit jugée bonne.
L’indice n’est donc plus une limite à atteindre, il se situe au contraire dans une fourchette.
1 : « L’indice d’utilisation », bulletin de l’ASPAN (Association Suisse Pour l’Aménagement National) n°17, 1974
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densité
19_Schéma montrant la perte de contact avec le sol, à partir du 6ème étage.
1953, A & P Smithson
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L’application de la variation des volumes construits sera appliquée pendant 30 ans. C’est
dans les années 80 que va apparaître le modèle « bas gabarit – haute densité ». Il est
considéré, par les spécialistes, comme le plus avantageux au niveau des vues, des ombres portées, des rapports entre habitants et de l’intégration dans le territoire. De plus, ils
sont décrits comme mieux conçus d’un point de vue écologique et économique. Le terme
bas gabarit signifie des bâtiments de trois ou quatre étages, et l’indice obtenu tourne aux
alentours de 0,8 2. Ces nouveaux quartiers denses se rapprochent de maisons individuelles, l’espace extérieur est comme un prolongement de l’espace intérieur.
L’indice n’est alors plus compris dans une fourchette, il est le résultat d’une forme urbaine.
Dans les années 90, le terme de « développement durable » fait sont apparition. On recherche alors à faire plus attentions à plusieurs points comme : la desserte des transports
publics, les distances séparant le logement du travail ou encore les qualités de l’environnement extérieur.
La densité est appliquée selon les besoins, l’indice n’est alors plus vraiment cité, il est plutôt déterminé par les facteurs cités plus haut.
Les acteurs de la densification s’intéressent vers le début des années 90 aux régions
suburbaines constituées principalement de zones villas et observent les différents éléments qui constituent ces secteurs. Il y a tout d’abord, les villas, puis les rues et enfin les
espaces extérieurs. C’est sur ces derniers qu’ils se concentrent. En effet, ce sont ces
espaces qui permettent, après avoir analysé le site, d’énoncer des principes de densification.
L’indice est alors à ce moment-là volontairement oublié, on ne parle plus que de principes.
2 : « Demain, l’habitat groupé », bulletin de l’ASPAN n°39, 1986
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densité
20_Quartier de villas en périphérie de Londres avec les différents secteurs : les villas, les rues et les espaces extérieurs.
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Il y a donc toute une évolution de l’utilisation de l’indice. L’évolution dans le temps montre
que l’indice était en premier lieu une référence à atteindre, puis il évolue et entre dans une
logique de projet urbain. L’intérêt est ensuite porté à la qualité des espaces extérieurs,
l’indice commence alors à disparaître des discours. Enfin, c’est l’énonciation de principes
qui définit l’indice.
Ainsi, Pascal Amphoux fait le point sur l’évolution des utilisations des indices dans sont étude : « La densité urbaine » ou il énonce : « En tant qu’instrument de mesure ou d’évaluation, le calcul des indices paraît de moins en moins pertinent à mesure que l’on augmente
l’échelle du territoire de référence : s’il reste sans doute précieux à l’échelle des plans
généraux d’affectation dans la mesure où il constitue un objet de négociation normé et
mesurable, il ne permet à des échelles plus fines ni d’intégrer des objectifs de morphologie urbaine ou de typologie architecturale, ni de préjuger de la perception des ambiances
urbaines attendues et paraît à ce titre insuffisant. Parallèlement, en tant qu’outil de planification, l’évolution récente des modèles urbains de la densité révèle un affaiblissement du
recours à l’indice : s’il était déterminant dans les modèles de composition mixte qui ont
été théorisés dans les années 70 dans des contextes d’expansion urbaine forte, il ne l’est
plus du tout dans des contextes plus récents de reconquête de territoires existant (centre
ville ou territoire suburbain). Si l’indice est un bon instrument de limitation quantitative de la
densité, c’est un mauvais instrument de simulation qualitative.
Aux modèles de densité il convient donc de substituer des principes de densification. A
l’échelle abstraite de la planification urbaine celle, concrète, de la projection architecturale.
A la programmation de quantités, la projection de qualités sensibles sur un territoire dont
l’occupation du sol sera résultante de cette recherche de qualités et non d’une idée a
priori d’un taux d’utilisation idéal. »3
3 : « La densité urbaine : du programme au projet urbain », page 101, AMPHOUX Pascal, avec GROSJEAN Gilles et SALOMON Joëlle
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densité
21_La ville de Shanghai présente des indices très différents d’une rue à l’autre, le quantitatif passe loin devant le qualitatif.
L’occupation du sol ne devrait pas suivre des modèles de quantités, mais plutôt des principes de qualités qui amèneraient à une
densification différente selon chaque cas.
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densité et qualité de vie
Le but premier du processus de densification doit être l’amélioration de la qualité de vie.
Pour ce faire, la population doit être associée aux idées et aux réflexions dès le début.
Que la densité soit élevée ou non ce qui prime est la sensation de bien-être que ressentent les gens dans un lieu donné. En effet, lors du choix d’un logement, la qualité de vie est
un critère essentiel.
L’exemple qui peut peut-être illustrer ceci est celui d’un nouveau quartier de villas comme il en pousse partout aujourd’hui. Tous les nouveaux propriétaires ont dès leur arrivée
planté des haies pour délimiter leur domaine. Au début ces haies étant toutes petites, les
propriétaires s’entendent très bien et communiquent les uns avec les autres, les enfants
jouent ensemble etc… Il y a donc une véritable cohésion sociale. Un sentiment d’appartenance à une collectivité.
Puis au fur et à mesure que les haies grandissent, les relations entre voisins diminuent jusqu’au jour ou on ne peut plus voir par-dessus. Les habitants se mettent alors à se plaindre
les uns des autres… Les propriétaires se referment sur eux-mêmes, ils naviguent entre
leur travail et leur logement, ils habitent dans leur bulle sans se préoccuper des autres habitants du quartier, les liens sociaux ne se font plus ou presque plus.
Cet exemple, bien que très caricatural, montre que nous avons besoin d’espace de qualité, de partage pour vivre ensemble. Ainsi, les prolongements extérieurs des habitations
pourraient être pensés de telle sorte qu’ils permettent de favoriser les espaces de rencontre.
Ne faudrait-il pas plutôt se concentrer sur les principes à suivre pour concevoir un quartier
agréable à vivre ?
Comme par exemple, favoriser la mixité sociale, assurer une desserte efficace des transports publics, encourager la présence de commerces et d’écoles à proximité, exiger une
certaine qualité architecturale et paysagère, prêter attention aux conditions environnementales comme les nuisances sonores ou l’ensoleillement, etc…
32
densité
22_Zone villas, chaque maison à sa propriété entourée par des haies.
33
Toutefois, il ne faut pas oublier qu’il y a aussi une grande quantité de règlements et autres
contraintes qui peuvent freiner voire même empêcher une densification de qualité. Il y a
par exemple, les contraintes légales avec des valeurs à ne pas dépasser ou des affectations à changer. Les contraintes peuvent également être sociales, avec les différentes
oppositions des voisins ou associations. Mais un élément déterminant doit absolument
être assimilé pour ne pas devenir une contrainte, il s’agit du facteur temps.
En effet, la dimension temporelle est un facteur essentiel qui doit être intégré dans le processus de densification afin de garantir une continuité dans la transformation d’un secteur.
Le quartier en question se densifiera le plus souvent par à-coups, une intervention ici,
l’autre là, etc.
Une analyse préalable permettrait de maintenir la qualité de vie du secteur. Elle permettrait
également de s’entretenir avec les différents acteurs, de créer un dialogue entre propriétaires et représentants.
Tous ces principes doivent être intégrés au processus de densification afin de sauvegarder l’identité du lieu.
mixité
Aujourd’hui on lie beaucoup les termes de densité et de mixité. Pourtant, il n’existe pas de
moyens de savoir si la densité a une influence sur les comportements sociaux. Chaque
personne perçoit la densité à sa manière, il est alors difficile de savoir comment la densité
réelle permet d’augmenter ou diminuer la densité vécue. Le terme de mixité englobe plusieurs paramètres, il ne s’agit pas seulement de mixité fonctionnelle comme un quartier
avec des commerces et des logements. Il s’agit surtout de mixité sociale, c’est-à-dire de
différentes générations vivant dans un même quartier.
Dans la critique de l’utilisation des indices, la mixité est un des sujets principaux, en effet,
les indicateurs sont inefficaces, ils ne permettent pas d’englober le paramètre de mixité
dans leurs calculs. Il ne s’agit pas de déterminer un coefficient de mixité minimal mais de
souligner l’importance de ce facteur.
Peut-être devrait-il être pris en compte au cas par cas, comme un moyen de réflexion,
mais comment créer l’interaction ?
34
densité
densifier aujourd’hui ?
La ville est aujourd’hui composée d’une multitude de typologies différentes. Pour réussir à les densifier, il faudrait inverser
la logique entre règlement et projet. Trop souvent, la réglementation définit le projet.
Il faudrait retourner cette situation et fixer la réglementation
en fonction du projet pour réussir à s’adapter au mode de vie
contemporain dans chaque typologie et créer le processus
de densification qui lui convient.
Pour ce faire il est important de ne plus vouloir stopper les différentes possibilités de l’habitat individuel et éviter de vouloir
uniquement densifier à l’aide de grandes interventions. Les investisseurs espèrent toujours atteindre le profit maximal, c’est
pourquoi ils ne s’intéressent pas aux petites opérations. Au
lieu de densifier par la substitution d’immeubles de logements
collectifs au tissu de villas, ne serait-il pas aussi intéressant de
favoriser une densification par petites étapes, à différents endroits ?
L’habitat individuel reste la forme d’habitat préféré de la plupart de la population, avoir sa propre maison est un rêve pour
beaucoup aujourd’hui. Ne faudrait-il pas accepter ce fait et
chercher des solutions allant dans ce sens ?
Il faudrait alors accroître les possibilités de créer des habitats
individuels et densifier les structures de villas. Beaucoup de
villes possèdent des secteurs de villas non loin du centre ville,
la plupart du temps, avec de grands terrains et donc un indice
d’utilisation du sol très faible propice à la densification.
35
densification
de la zone
villas
Les tendances
Les quartiers de villas représentent un grand potentiel de
densification. Ils pourraient être une des solutions à la pénurie de logements actuelle. Presque toutes les villes possèdent
de multiples secteurs de villas, souvent en périphérie, parfois
même au centre ville. Les taux d’utilisation du sol y sont alors
très bas, souvent inférieur à 0,2. Le potentiel est donc bel est
bien présent.
Au lieu de continuer à s’étaler sur le territoire, ne faudrait-il pas
chercher à densifier à l’intérieur de la zone villas ?
Si tel est le cas, quelle stratégie appliquer à ces secteurs ?
Plusieurs tendances se distinguent les unes des autres...
39
grandes opérations
Les grandes opérations représentent la solution idéale pour bons nombres car elles permettraient de diminuer grandement le manque en logements. Elles permettent également d’avoir un indice bien plus élevé que la zone villas.
Seulement, lorsque nous parlons de grandes opérations dans des quartiers de villas, de
nombreuses contraintes apparaissent et doivent être surmontées. Le plus difficile est sans
doute d’acquérir le terrain pour permettre au projet de voir le jour. Il est en effet très difficile
de réunir les propriétaires et de les convaincre de vendre leur bien. Ce processus s’avère
alors très long et fastidieux, cela a pour conséquences de décourager les promoteurs qui
recherchent plutôt à avoir un bon rendement à court terme.
Les principaux projets d’habitats dense de grande envergure sont alors possibles presque uniquement sur des terrains encore vides.
concours pour un nouveau quartier d’habitation
pool architekten
laufenbourg, suisse-allemagne, 2008
Laufenbourg est une petite ville divisée par le Rhin. Côté nord se trouve l’Allemagne et
côté sud, la Suisse. Ce lieu, très arborisé avec de magnifiques rives se voit quelque peu
perturbé par la grande circulation de voitures.
Le projet retenu et qui devrait se développer est celui du bureau « Pool architekten » qui
propose un quartier de maisons hybrides s’imbriquant les unes dans les autres. Il présente
différentes façon d’habiter, avec des modules pour une famille qui peuvent être sur un ou
deux étages, quelques fois en L ou de plan carré, ils s’emboîtent à la façon d’un tetris. Ce
procédé permet une construction par étapes comme souhaité par le jury.
Les voitures sont laissées à l’extérieur du quartier, au bord de la rue qui le longe. Des ateliers ainsi que de l’industrie sont prévus à cet endroit et permettent de faire la transition entre la rue et le quartier. Le projet crée une densité plus élevée avec les modules familiaux
sans pour autant appauvrir les qualités d’un habitat individuel standard. Un décalage entre
les logements permet de préserver la vue sur le Rhin ainsi que le soleil couchant.
40
densification de la zone villas
Le projet de bureau « Pool architekten » de Zurich
23_Maquette du projet
24_Projet avec les différents modules qui s’emboîtent les uns dans les
autres pour former un quartier de villas urbaines.
25_Les logements peuvent être sur un ou plusieurs niveaux.
La géométrie du plan varie, logement en L, en rectangle ou encore carré.
23
24
25
41
Les attiques possèdent des jardins en hauteur, toutefois, le jury remarque que des petits
problèmes de vis-à-vis pourraient apparaître. De plus le contact entre les différents modules n’est pas encore complètement résolu.
Malgré ces critiques, le jury estime que ce projet interprète avec un nouvel oeil la maison
pour une famille, il est donc très prometteur. De même la manière de garder les voitures
en surface et à l’extérieur est également bien pensée, elle offre ainsi au quartier, de multiples petites rues piétonnes.
L’arrête en haut de la pente des rives du Rhin est laissée libre et aménagé par des espaces communs pour préserver le belvédère du site.
Pour pouvoir commercialiser un projet de ce type, il faudrait alors régler les problèmes de
propriété de l’ensemble car certains modules se chevauchent.
26
26_Plan de situation, le projet se trouve juste en dessus du talus
formant les rives du Rhin
27_Les différents modules s’emboîtent les uns dans les autres pour
former des façades continues. Les logements sont alors tous accolés.
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densification de la zone villas
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28_Les voitures sont laissées à l’entrée du quartier, seuls les vélos et les piétons peuvent y entrer.
29_Coupe sur une villas urbaine, les différents logements sont alors bien visibles
30_Façades extérieures, des problèmes de vis-à-vis pourraient survenir entre les logements
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quartier saint-jean-des-jardins
atelier dauber
chalon-sur-saône, france, 2007
Réalisé principalement pour les familles avec enfants, ces habitations intermédiaires se
situent entre le collectif et l’habitat individuel isolé. Le quartier se trouve à la limite de la
périphérie, il est construit sur d’anciens jardins familiaux. Les qualités recherchées avant la
construction de ce projet étaient de penser au développement durable ainsi que d’offrir
une qualité de vie élevée.
Un système de chauffage au bois commun qui utilise des plaquettes de bois et d’écorces,
un récupérateur d’eau de pluie pour les jardins, et bien d’autres mesures sont autant de
moyens pour économiser les ressources.
Les maisons sont implantées sur deux murs parallèles, des voies transversales permettent d’assurer la tranquillité des espaces pour les enfants et les piétons. La minéralisation
du sol est réduite au minimum, ainsi la végétation domine.
Une grande attention a été portée à la mobilité douce, une piste cyclable traverse le quartier, des stationnements vélos sécurisés ont également été construits.
Pourtant, ces habitations ont eu de la peine à trouver acquéreur, les raisons principales
en sont le coût final dû à la taille des logements trop grands, d’une certaine image de
logement social et enfin la méconnaissance du développement durable de la part des
vendeurs. De plus, des oppositions du voisinage révèlent le manque de concertation avec
les riverains.
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densification de la zone villas
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31_Le plan de situation, les habitations sont réparties sur deux rangées parallèles.
32_La minéralisation du sol a été réduite au minimum, ainsi la rue entre les deux rangées d’habitations à l’intérieur du quartier est en gravier.
33_La rue côté extérieure est réservée aux voitures avec des garages construits comme des petites boites en bois.
34_De grands espaces réservés aux jardins ont été maintenus au nord du site, ils sont arrosés grâce à la récupération de l’eau de pluie.
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le respect du parcellaire
L’autre solution permet de densifier les secteurs de villas avec de petites opérations. L’idée
consiste à densifier tout en préservant le parcellaire existant. Feddersen & Klostermann
(urbanistes), dans leur étude sur la stratégie de densification de la zone villas, expliquent
comment des quartiers genevois devraient suivre des principes d’urbanisations différenciés selon leurs caractéristiques. Ils suggèrent un indice d’utilisation du sol qui serait variable selon les secteurs, entre 0,15 et 0,7.
La prise en compte du parcellaire permet de maintenir la plupart des villas existantes et
offre alors de nombreux avantages. Tout d’abord, la densification peut être effectuée par
étapes, au gré des occasions car elle ne nécessite pas de changer beaucoup les servitudes. De même, ces interventions sont indépendantes des promoteurs, car ce sont les
propriétaires qui sont à l’origine de l’initiative. L’indice est alors mixte au sein d’un même
quartier, ce qui favorise la diversification. Cette méthode est également beaucoup plus
rapide dans sa mise en œuvre que des densifications plus lourdes.
Lorsqu’un quartier se densifie de cette manière et avec qualité, un effet boule de neige
peut se produire et influencer les autres propriétaires.
Enfin, permettre à ce type de tissu de se développer selon ses propres caractéristiques
en maintenant le parcellaire permet de préserver la qualité de vie du quartier.
et si le parcellaire n’existait plus ?
La conquête de nouvelles terres a toujours fasciné les hommes, plus les royaumes étaient
grands, plus ils étaient puissants. Il fallait toujours avoir le meilleur emplacement pour pouvoir montrer son rang. Cet état d’esprit n’a pas vraiment évolué aujourd’hui. Les parcelles
les mieux situées sont évidement également les plus chères et de ce fait accessibles uniquement aux plus riches.
Est-il normal de s’approprier des espaces ? Le sol ne devrait-il pas être à tout le monde
comme l’air ? Comment se comporterait le marché de l’immobilier si le parcellaire n’existait plus ?
Les gens seraient alors uniquement propriétaire de leur logement, le sol ne pourrait plus
être acheté. Ainsi peut-être les inégalités pourraient diminuer ?
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densification de la zone villas
Plans avec et sans le parcellaire.
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villas urbaines
Il s’agit ici d’augmenter la densité en construisant des villas locatives, des petits bâtiments
collectifs pour plusieurs familles, soit en quelque sorte plusieurs villas réunies dans un seul
volume.
villas urbaines
projet pour herrliberg
marianne burkhalter & christian sumi
Le bureau Burkhalter & Sumi réalisent des habitations hybrides entre la maison individuelle
et la maison pour plusieurs familles.
Le projet de haut standing à Herrliberg est situé dans une zone boisée en dehors de Zurich, avec vue sur le lac. Les bâtiments sont placés parallèlement et perpendiculairement
à la pente pour offrir le plus de vue possible, ces deux orientations sont ensuite développées séparément pour offrir différentes configurations intérieurs et extérieurs.
Les appartements sont en duplex, un étage pour les espaces communs avec de grands
balcons et l’autre étage pour les espaces privés qui donnent sur des balcons moins profonds.
Chaque logement possède alors des qualités différentes, comme des habitations individuelles dans un quartier de villas.
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densification de la zone villas
35_Le plan de situation permet
de bien distinguer les deux
dispositions, parallèle ou perpendiculaire à la pente.
36_38_Les deux dispositions
différentes en plans et en
coupes.
37_Maquette d’une villa hybride
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villas urbaines
projet pour witikon
marianne burkhalter & christian sumi
Comme à Herrliberg, le projet situé à Zurich-Witikon est composé de différentes villas urbaines alignées de différentes façons dans la pente.
Les bâtiments comportent trois logements, deux dans la masse même du bâti et le troisième en attique, leurs plans relativement libres permettent un aménagement intérieur
différent pour chaque famille.
Contrairement à Herrliberg, les appartements sont développés avec un coeur de distribution intérieur, les balcons sont ici remplacés par des loggias sortant du volume de la villa
urbaine.
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densification de la zone villas
39_Comme à Herrliberg, le plan de situation permet de distinguer les différentes
dispositions.
40_42_Les deux dispositions différentes en plans et en coupes.
41_Maquette d’une villa urbaine
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addition de volume
Cette forme de densification est sans doute la plus utilisée. Les parcelles densifiées sont
alors soit subdivisées pour permettre la création de nouveaux logements indépendants
les uns des autres, soit inchangées car les nouvelles constructions appartiennent à un
groupe de propriétaires.
addition d’un volume en ville
ipas architectes / pelati architecte
neuchâtel, suisse, en cours
Dans les hauts de Neuchâtel, profitant d’une magnifique vue, ce projet prend place à côté
d’une maison de maître dans une parcelle où la végétation est très présente.
Cette « villa urbaine » s’articule dans deux directions pour profiter au mieux du site, son
volume se décompose en différentes couches posées les unes sur les autres. Il s’intègre
ainsi avec la nature qui se reflète sur son enveloppe.
A l’intérieur, de grands appartements modulables occupent tout l’étage, ils s’ouvrent sur
une grande terrasse, véritable séjour extérieur qui s’ouvre à son tour sur le lac et les Alpes.
Ce projet montre comment il est possible de densifier une parcelle dans un milieu urbain.
La maison existante n’a plus besoin d’une parcelle aussi grande pour garder son autonomie.
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densification de la zone villas
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Cette densification prend place à côté d’une maison de maître dans les hauts de la ville.
Le bâtiment s’articule dans deux directions, à l’intérieur, de grands espaces peuvent être modulés selon les besoins.
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addition de quatre volumes
kurt hofmann architecte
montézillon, suisse, 2008
Situé dans les hauteurs du canton de Neuchâtel, le site offre une vue imprenable sur le lac
et sur les Alpes.
Une ancienne ferme est rénovée en locaux communs, cabinets, ateliers et bureaux. Elle
est entourée de quatre nouveaux bâtiments réunissant 21 logements de deux à cinq pièces, tous différents et conçus en profitant de la pente.
L’ensemble a été réalisé comme petit éco-quartier avec le label « minergie-eco ». Ainsi les
matériaux nobles sont utilisés comme le bois de la région, des crépis à la chaux, des peintures ainsi que des vernis écologiques. L’eau de pluie est également récupérée pour les
WC et l’arrosage. Des panneaux solaires complètent les aspects écologiques appliqués
à ces constructions.
Les habitants ne peuvent devenir locataires qu’après être devenus actionnaires de la société propriétaire du terrain et des immeubles.
Cet exemple illustre comment une parcelle avec un terrain de grande taille peut être densifiée sans pour autant diviser la parcelle. Tous les locataires deviennent indirectement
copropriétaires de la parcelle.
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densification de la zone villas
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Les habitations utilisent la pente pour offrir des qualités propres à chaque logement et permettre de profiter du magnifique panorama.
Les quatre volumes se disposent autour d’une ancienne ferme
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addition de volume à côté d’un bâtiment existant
patrick hernandez architecte
bassin d’arcachon, france
A quelques mètres d’une maison traditionnelle, cette densification est complètement indépendante. D’une composition légère en bois-métal, elle vient se poser en hauteur à
l’aide de pilotis, à l’arrière de la parcelle dans un terrain en pente. Ainsi une plate-forme
se dégage au dessus de la maison existante, offrant de belles perspectives sur la mer.
Sur cette plate-forme, un studio d’habitation et un bureau forme un plan en L. Il est alors
complété par une terrasse, l’accès se fait par escalier hélicoïdal depuis la piscine juste en
dessous.
La parcelle se voit ainsi densifiée par l’addition d’un volume. Il n’y a pas ici de division parcellaire, les propriétaires sont les mêmes pour les deux constructions.
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densification de la zone villas
La nouvelle construction se situe à quelques mètres de la maison
existante, pourtant, elle est complètement autonome.
Les différentes coupes et élévations montrent comment elle vient se
poser sur un terrain difficile.
Les photos soulignent les détails de construction, le bois et le métal se
mélangent et permettent d’être très léger.
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addition-extension de volume par surélévation
buchner & bründler architekten
lupsingen, suisse, 2000
Dans un quartier de villas près de Bâle, cette extension réinterprète la toiture d’une villa
pour lui offrir un étage de plus, complètement indépendant du niveau sur lequel elle se
pose, les entrées des deux logements se retrouvent alors côte à côte.
A l’intérieur, chaque pièce possède son balcon, la toiture descend aux quatre angles de la
maison pour avoir les mêmes niveaux qu’avant les travaux. La nouvelle construction utilise
des matériaux légers, ainsi, les façades sont en bois et la toiture en aluminium.
Cette transformation ne demande aucune division de la parcelle, la densification s’opère
par la hauteur, bien que les deux logements soient accolés, il ne s’agit pas d’une extension au sens propre du terme, il n’y a effectivement aucune continuité spatiale entre les
logements.
55_La toiture retombe aux quatre coins.
(espace poché sur le plan)
56_La villa typique du quartier avant les
travaux.
57_Une surélévation permet la construction d’un nouvel appartement avec entrée
indépendante.
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densification de la zone villas
58_La construction utilise des matériaux
légers comme le bois et l’aluminium.
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extensions de volumes
Avec le mouvement moderne, l’extension va intéresser de nombreux protagonistes. Ainsi,
Le Corbusier réalise la surélévation de Beistegui aux Champs-Elysées en 1930. Un ingénieur italien, O. Ortelli publie en 1952, 217 exemples de maisons qu’il appelle « amplifiable ».
Ces constructions sont prévues pour s’étendre, soit horizontalement avec l’ajout de volumes soit verticalement avec de nouveaux étages. Il n’y a alors jamais de distinctions entre
les éléments rajoutés et le volume original puisque ces maisons sont conçues comme un
tout dès le départ. Mais ce mode de réalisation ne marchera pas, car trop méconnu du
grand publique.
Les préoccupations de l’extension se posent alors à partir de bâtiments traditionnels.
extension de volumes accolés
in situ montréal architectes
montrouge, france, 1998-99
Situé près de la banlieue parisienne, dans un quartier ou anciens pavillons et bâtiments
plus récents se côtoient, cette extension constituée de deux volumes est rattachée à un
pavillon en meulière. Elle prévoit la création d’un nouveau séjour dans le volume bas, d’un
atelier ainsi que d’une chambre dans le second volume plus étroit mais sur deux niveaux
et enfin la requalification du rez-de-chaussée du pavillon.
L’ensemble fonctionne alors comme une seule unité, toutefois, le caractère de l’extension
est clairement affirmé avec des distinctions nettes, comme la meulière et le bois vernis des
matériaux ou encore la toiture à deux pans du pavillon et la toiture plate des extensions.
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densification de la zone villas
L’extension vient se greffer sur le pignon d’un bâtiment
en meulière.
Deux volumes se distinguent et offrent une nouvelle
entrée à l’ensemble.
Différents éléments comme les matériaux ou la toiture,
soulignent les oppositions entre l’extension et son
volume d’origine.
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extension par surélévation
artec architekten
raasdorf, autriche, 1997-98
C’est près de Vienne, dans un petit hameau de bâtiments agricoles, que se trouve cette
extension tout en opposition avec son milieu. Ce caractère volontairement marqué veut
souligner le contraste de sa propriétaire, une agricultrice qui poursuit à côté des recherches littéraires. C’est justement pour ces recherches que la surélévation a été réalisée.
Elle accueille un grand bureau de travail qui s’ouvre sur une terrasse. En dessous, l’ancienne étable se transforme et reçoit principalement un débarras et une salle de bain éclairée
zénithalement.
L’ensemble de l’extension reçoit une peau d’aluminium lisse qui déborde sur un côté pour
descendre et venir chercher le niveau du sol. Le choix du matériau se démarque à nouveau de l’ensemble habillé par des briques anciennes. Ainsi, toute une série d’oppositions
créent un tout qui, bizarrement, parait uni.
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densification de la zone villas
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Cette extension lie les espaces de l’ancienne étable au
nouveau bureau.
De construction légère, l’aluminium utilisé reflète le ciel et
change alors souvent de teinte.
En opposition complète avec son milieu, cette surélévation lisse contraste avec les briques anciennes et
rugueuses de l’étable.
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Ces exemples de densification sont tous très différents les uns des autres. Les grandes
opérations nécessitent presque toujours des terrains vides et sont donc difficilement réalisables dans un quartier de villas.
Les villas urbaines comme celle de Burkhalter et Sumi apportent plusieurs éléments de
réponse. En effet, il serait envisageable de construire de tels bâtiments en réunissant un
petit nombre de parcelles ou alors en remplaçant une villas de plus petite taille.
Pour les grandes parcelles, la densification par l’addition de nouveaux volumes est tout
à fait réalisable. Toutefois, ce genre de parcelle est aujourd’hui de plus en plus rares en
milieu urbain.
Enfin, pour la plupart des extensions ainsi que l’addition de volumes construits proches
d’anciennes constructions, les architectes ont choisi de souligner sans ambiguïté leurs
interventions sur le bâti existant. La continuité spatiale et fonctionnelle obtenue est alors
démentie par la rupture affirmée des volumes, des couleurs ou des matériaux avec l’existant.
Dans les quartiers de villas, un objectif majeur doit permettre de densifier tout en offrant
une qualité de vie élevée. Il est alors essentiel de préserver les points forts des secteurs à
transformer.
Lors d’une densification, les propriétés existantes voient leur surface diminuer par l’arrivée
de nouvelles constructions. L’impact sur les maisons existantes peut être minimisé en
utilisant une autre tendance: l’architecture du sol, c’est-à-dire en projetant de nouvelles
habitations partiellement enterrées dans le sol…
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densification de la zone villas
Grandes opérations
Villas urbaines
Additions de volumes
Additions-extensions
Extensions
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architecture
du sol
historique
L’espace souterrain a depuis tout temps été utilisé par l’homme, depuis la préhistoire tout
d’abord comme abri. Puis comme refuge contre les envahisseurs, les constructions enterrées disparaissaient dans l’horizon, ce qui leur permettait de ne pas être aperçues et
part conséquent attaquées.
A Rome déjà, une seconde ville se crée avec les catacombes. Au XVe siècle, la vie sous
terre se développe, ainsi dans la ville d’Arras, les bâtiments situés autour des places et des
rues principales comptent trois à quatre niveaux de sous-sols. Deux premiers niveaux de
caves voûtées au-dessus de un à deux niveaux de galeries directement taillées dans la
roche. Le niveau juste en dessous de la place est alors très souvent habité, il possède son
propre chauffage ainsi qu’une ventilation donnant directement à l’extérieur grâce à une
grille. En 1823, il y a encore 36 familles recensées qui habitent ces niveaux sous le sol à
Arras. Toutefois, cette ville n’est pas une exception, beaucoup d’autres cités possèdent
la même structure, principalement celle ou la roche calcaire est présente. En effet, cette
pierre était souvent employée pour bâtir les nouvelles constructions, faisant apparaître en
même temps de nouveaux espaces.
Habiter sous terre permet de se protéger des changements climatiques puisque l’inertie
thermique du sous-sol protège du froid en hiver et rafraîchit l’air en été. Il y a donc une
température relativement constante tout au long de l’année car la terre comme la roche
sont de très bons isolants. Ces propriétés thermiques ont poussé l’homme à creuser le sol
pour pouvoir y loger comme à Matmata en Tunisie ou à Sassi en Italie.
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architecture du sol
Le village de Sassi di Matera se
trouve près de Bari en Italie.
Il a été construit dans la montagne
rocheuse.
Les habitants profitaient de l’inertie
thermique de la pierre pour se loger.
A Matmata en Tunisie, les logements
ont été creusés dans le sol pour se
protéger du climat local.
Toutes les pièces donnent sur une cour
centrale qui leur amène air et lumière.
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Dans les villes, les sous-sols ont longtemps été habités par les classes sociales les plus
défavorisées, celles qui n’avaient pas les moyens de se loger ailleurs.
C’est à Londres, pendant le règne des « Beatles », qu’un renversement va se produire.
La jeunesse anglaise de la classe moyenne-supérieure va alors se fasciner pour les basements flats, ces logements sombres et étroits, situés au demi-sous-sol des maisons
aisées. Ils possèdent le grand avantage d’être bon marché et de se situer au centre ville.
Toute une génération d’étudiants va alors prendre possession de ces lieux situés juste
quelques marches en dessous de l’Establishment.
Puis ce sera au tour des artistes, cinéastes, photographes, musiciens, écrivains ou designers d’occuper ces espaces. Ils montreront qu’il est possible de penser et surtout de
vivre autrement.
Ce qui se passe sous terre témoigne d’une mutation sociologique qui s’opère alors, la jeunesse bourgeoise prend la place réservée jusque-là aux domestiques. La classe ouvrière
est ainsi chassée hors de la ville, vers les banlieues.
Actuellement, il n’y a plus d’étudiants. Ce sont des petits restaurants ou autres galeries
d’art qui sont venus occuper ces lieux. Ils se distinguent par un type de lumière tout particulier, qui affiche l’originalité de l’endroit.
Il y a une revalorisation des espaces creusés dans le sol qui jusque là étaient plutôt perçus
comme des lieux malsains n’offrant que peu de sécurité. Encore aujourd’hui, beaucoup
de monde ne se sent pas bien lorsqu’il n’y à aucun apport de lumière naturelle. Les nouvelles constructions comme les gares de métro tentent autant que possible d’amener la
lumière du jour qui apaise et sécurise les gens.
La lumière naturelle permet à l’espace souterrain de se révéler, elle souligne ses qualités,
son caractère. Elle est, principalement sous la terre, la source première de l’architecture.
establishment
A droite : les basements flats de Londres sont à demi enterrés
sous le niveau de la route.
basement flat
Les accès à ces espaces se font par de petits escaliers
discrets.
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architecture du sol
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projets semi-enterrés et lumière, quelques exemples
centre d’informations touristiques
alvaro siza
madrid, espagne
Très discret, ce projet se trouve effectivement complètement enterré, en plein centre de
Madrid, à la place Colòn. Alvaro Siza utilise un passage sous voies déjà existant pour y
installer le nouveau centre d’informations touristiques. Le but premier du lieu est toutefois
conservé puisque les seuls locaux fermés sont un auditoire ainsi que des locaux techniques du centre. L’apport de lumière est très bien pensé, un éclairage artificiel finement
réglé par l’architecte portugais, délimite les différentes fonctions par un jeu de niveaux
dans le plafond. Ce système est complété par la lumière naturelle qui est amenée par les
quatre accès, deux escaliers, une rampe, ainsi qu’un surprenant ascenseur de verre qui
fait office de puits de lumière.
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Le projet de Siza est complètement enterré. Un centre d’informations pour les touristes
cohabite avec le passage sous voies préservé.
La lumière naturelle arrive grâce aux accès comme cette cage d’ascenseur entièrement
vitrée.
Le reste de la lumière est apporté par des dispositifs d’éclairages artificiels indirects
disposés dans les faux-plafonds.
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centre d’art contemporain
paulo david
calhetha, madère
Ce nouveau bâtiment, se trouve sur la côte est de l’île de Madère, juste au bord d’une
falaise. Il vient agrandir le centre d’art contemporain qui existait déjà dans une maison du
XVIe siècle. Il fait face à la mer d’un côté et se retrouve enterré de l’autre, prolongeant ainsi
le sol existant avec sa toiture terrasse. Elle représente la cinquième façade du bâtiment et
la première que le visiteur aperçoit depuis la route. Se projet est donc surtout visible par
la mer ou alors par le ciel… La falaise rocheuse à été percée sur le sommet pour recevoir
l’édifice, elle représente ainsi son socle.
Pour entrer à l’intérieur, il faut, depuis la toiture, descendre une rampe qui mène à un patio
de forme carré qui se trouve au centre du projet. A partir de là, le visiteur peut accéder à
toutes les parties du musée, réparties sur trois niveaux.
La lumière entre dans le bâtiment par des failles aux formes étudiées, ainsi elle peut être directe ou indirecte, entrer de manière zénithale ou frontale, par des sheds ou des verrières.
Tous ces procédés permettent à la lumière d’entrer jusqu’au plus profond du bâtiment.
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Ce projet fait face à la mer, les coupes permettent de se rendre compte à quel point le
bâtiment est encastré dans le sol.
Les fentes ainsi que la grande cour centrale dans la toiture permettent d’amener la lumière
naturelle profondément et dans tous les espaces.
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bibliothèque publique
enric miralles, benedetta tagliabue
palafolls, espagne, 1997-2001
Construite à Palafolls, ville se trouvant au nord de Barcelone, cette bibliothèque joue avec
le terrain. En effet, les architectes choisissent d’enfoncer le bâtiment dans le sol de sorte
qu’il se retrouve semi-enterré dans son entier. De grands murs en béton épousent les
courbes de niveaux et créent une forme alors très particulière. Une suite de salles à l’intérieur des murs et des jardins à l’extérieur forment alors l’ensemble du projet. La toiture
métallique forme des vagues et possède sa propre structure, indépendante des murs en
béton.
La lumière entre dans le bâtiment par trois procédés différents. Il y a tout d’abord les vues
vers les jardins extérieurs qui sont possible grâce à des fenêtres situées au ras du sol. Il y
a ensuite les ouvertures créées par les décalages de toitures qui offrent la lumière d’ambiance. Il y a enfin, des canons de lumière qui amène la lumière au centre de la bibliothèque grâce à des réflecteurs en acier.
Ce projet pourrait, à première vue, ressembler à un bâtiment relativement fermé mais il est
en réalité très lumineux et ouvert à la fois sur les jardins mais également sur le ciel.
La bibliothèque se trouve dans un
grand jardin qui fait partie intégrante
du projet.
Les murs courbes jouent avec le
niveau du terrain.
La lumière arrive dans le bâtiment de
différentes manières. Les vagues de
la toitures apportent de la lumière au
centre alors que des fenêtres au ras
du sol créent des ouvertures sur les
jardins.
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city of culture of galicia
peter eisenman
santiago de compostela, espagne, 1999 - en construction
Ce projet, gagné après un concours organisé par le parlement de Galice en février 1999,
est actuellement en construction. Il inclut différents programmes comme des auditoires,
une librairie, un centre pour les médias, un opéra et un musée d’histoire.
Pour arriver à cette forme, Eisenmann utilise le plan urbain de la vieille ville de Santiago, qu’il
superpose à la forme la coquille St-Jacques, symbole de St Jacques-de-Compostelle.
La structure naît de cette rencontre. Le résultat de cette transformation est un bâtiment
qui est partiellement enterré dans le paysage et qui surgit partiellement par endroit. La
différenciation entre le bâtiment et le sol est alors invisible.
Ce projet très spectaculaire, crée une nouvelles topographie du sol, il fait le paysage.
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architecture du sol
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Ce projet montre à quel point le paysage peut changer
avec l’architecture du sol.
Les coupes illustrent un monde souterrain inimaginable
depuis l’extérieur.
Le développement de cette forme est issu de la rencontre entre les lignes directrices de l’ancienne ville visible
ci-contre et la forme d’une coquille St-Jacques.
(page suivante)
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Ces exemples permettent de se rendre compte des nombreuses qualités qu’il peut y
avoir dans l’architecture du sol à travers quatre rapports au sol et autant d’implantations
différentes.
Chaque projet à un rapport différent avec le sol, les implantations qui en découlent varient
donc également. Tout d’abord, le projet de Siza se trouve complètement enterré. Puis,
le Centre d’Art Contemporain de Madère se trouve dans une pente avec un côté sous
le sol et l’autre faisant face à la mer. Le projet de Miralles et Benedetta, situé sur un sol
relativement plat, est semi-enterré. Enfin, le projet d’Eisenmann crée un nouveau sol, une
nouvelle topographie.
Pour tous ces projets, une réflexion toute particulière a été menée pour la lumière. Comment l’amener le plus loin possible, quelle sorte de lumière et à quel endroit ?
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architecture du sol
Schémas :
sous terre
dans une pente
semi-enterré
créé le sol
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les villas et l’architecture du sol
solar hemicycle
franck lloyd wright
middleton, wisconsin, 1944
Avec les maisons de la « prairie » et plus tard avec les maisons « usoniennes », Wright
s’inspire de la culture japonaise et noie son architecture dans le paysage en le faisant entrer jusque dans les espaces. Les maisons sont alors en proximité avec les éléments et
s’adaptent au terrain afin d’en exploiter au mieux les avantages. Wright prend en compte
les multiples contraintes du climat. Pour lui, « le paysage est la forme d’architecture la plus
simple. C’est l’homme en possession de sa terre. C’est le seul souvenir qu’il laisse de sa
possession de la terre. Tant qu’il était fidèle à la terre, son architecture était créatrice. » 4
Ainsi, la Solar Hemicycle, pour Herbert Jacobs, est ancrée dans une colline. Son plan en
forme de demi-cercle s’ouvre au soleil du sud par de grandes baies vitrées alors qu’au
nord, un mur de pierre recouvert par un remblais de terre protège la maison du vent et
des intempéries. Depuis l’entrée, le visiteur ne voit pas la maison, il peut juste distinguer
quelques éléments de pierres mais sans se rendre compte du volume qui l’attend.
Pour Wright, « Aucune maison ne doit jamais être sur une colline, ni sur rien. Elle doit être
de la colline, appartenir à la colline. » 5
4 : Wright, « The Future of Architecture », op cit., p. 41
5 : Wright, « Habiter le paysage », op cit., p.160
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Les deux faces de la maison, une face largement vitrée opposée à un
côté de terre.
La coupe et le plan montre la différence de niveau créée par le
remblais de terre côté nord.
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koshino house
tadao ando
ashiya city, japon, 1979-81 / addition, 1983
Pour beaucoup de projets, Tadao Ando prend soin de préserver et de mettre en valeur la
végétation du site, les arbres prennent alors une grande importance. Il utilise également
avec une grande habilité la topographie du terrain. En effet, au Japon, la densité est telle
que chaque mètre carré compte. Dans plusieurs habitations, il place une cour semi-enterrée qui distribue tout le reste de la maison et devient ainsi l’espace de référence. En refermant l’habitat sur un espace ouvert, Ando lui donne la qualité d’une pièce supplémentaire,
tournée vers le ciel. Ce principe de la cour anglaise est appliqué dans les maisons Koshino
(1981), Izutsu (1982), Iwasa (1984), Hata (1984) et Kidosaki (1988).
Entre Kobe et Osaka, la Koshino House est l’une des premières tentatives d’Ando d’intégrer l’architecture avec son environnement naturel. Elle se trouve alors autant enfouie
dans le sol que posée sur lui. Dans sa première phase, la maison était constituée de deux
volumes rectangulaires en béton, l’un contenant le salon en double hauteur qui émerge
du sol alors que l’autre boite plus basse accueille une série de six chambres identiques.
Une extension qui contient la chambre principale a été réalisée trois ans plus tard, de
forme courbe, elle se positionne de l’autre côté du salon.
Lorsque le visiteur arrive, il voit la maison par le haut et peut ainsi se rendre compte de son
plan.
A l’intérieur, malgré la massivité des murs en béton, la lumière pénètre dans tous les espaces, de grandes ouvertures offrent des vues sur la nature environnante sans pour autant
gêner l’intimité des occupants grâce à la topographie du terrain.
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architecture du sol
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Les constructions de Tadao Ando exploitent très souvent toutes les qualités de la topographie du terrain et préservent la nature des différents
sites.
La Koshino House illustre des volumes de différentes tailles encastrés dans le sol. La lumière et la nature entrent alors dans chaque pièce
grâce à des procédés d’ouvertures variés.
La boite du centre en double hauteur contient le salon. Toute la maison est construite en béton.
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villa gringet
devanthéry et lamunière
cugy, suisse, 1995-96
Cette maison se trouve dans le jardin d’une villa existante des années 60, en forme de
L, la nouvelle construction vient se poser contre le pignon de la villa, une extension très
discrète qui s’enfonce dans le sol comme si elle voulait se faire oublier. Son intérieur se
compose d’un grand espace où se mêle cuisine, coin à manger, chambre, salle de bain
et séjour. La lumière est abondante, elle entre dans la maison par de larges baies vitrées
placées devant les deux terrasses-patios qui l’entourent, une au sud plus étroite et l’autre
à l’ouest qui offre une pièce extérieure accolée au séjour composée de couleur vive comme le bleu et le rouge.
La couleur noire de l’extérieur veut se faire discrète comme la maison pour faire place aux
couleurs du jardin.
Cette extension dans le sol est également un très bon exemple de densification, elle réunit
donc les deux thèmes : densifier grâce à l’architecture du sol.
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architecture du sol
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Cette extension très discrète vient se greffer sur le pignon de
la maison existante avec un plan en L.
Les coupes et les photos montrent comment la nouvelle
construction s’enfonce dans le sol.
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villa beck
devanthéry et lamunière
rolle, suisse, 2003-04
Située dans une zone résidentielle, cette maison se marie avec son environnement composé de jardins et de verdure. Implantée dans un terrain en pente, elle est enfouie dans
le sol et ne laisse paraître qu’une seule façade complètement vitrée qui se prolonge sur
l’extérieur comme si celui-ci faisait partie de la maison. La vue depuis l’intérieur est cadrée
par un talus d’herbe sur un côté et un mur vert sur l’autre. Au sommet de la parcelle, un
jardin existant se prolonge sur la toiture.
Cette maison ne perturbe pas les habitations qui l’entourent, au contraire, elle se lie avec
le sol pour disparaître par endroit.
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architecture du sol
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Cette maison souligne les éléments fondateurs qui l’entourent à savoir la verdure de la végétation ainsi que les jardins.
Elle s’enfonce dans cette verdure et dégage des vues toutes particulières ainsi qu’un jardin en toiture.
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villa one
dominique perrault
côtes d’armor, france, 1992-95
Cette maison de vacances est un monument à la disparition. Comme plusieurs maisons
traitées, elle ne possède qu’une façade, tel un rideau de verre. Les trois autres murs sont
eux cachés sous terre. Pour enterrer cette maison, la topographie du terrain a été partiellement remodelée. La terre excavée pour la maison a été déposée au sud du site pour
former un écran végétal. L’entrée se fait par le haut, ainsi lorsque le visiteur arrive il ne voit
pas la maison, c’est seulement lorsqu’il descend sur le côté qu’il se rend compte qu’il
marchait en fait sur le toit.
La maison tente ici à nouveau de s’intégrer au site en disparaissant.
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architecture du sol
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Lorsque le visiteur arrive, il ne voit pas la maison car il se trouve sur son toit.
De l’autre côté, une unique façade de verre.
La végétation entoure toute la maison, la terre excavée à permit de réaliser une nouvelle topographie en face de la maison.
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house in wales
future systems
grande-bretagne, 1994
Cette maison se trouve à une vingtaine de mètres d’une falaise qui offre une vue à couper
le souffle sur la baie de St-Bride. Pour cadrer spatialement cette vue, la maison est complètement enterrée. Seule une porte d’entrée en verre à l’arrière et une large baie vitrée
panoramique sont visibles depuis l’extérieur.
Toutefois, la maison n’a pas été enterrée dans le sol mais plutôt posée sur le terrain comme un objet. La terre a ensuite été poussée contre les façades et posée sur le toit pour
que la maison disparaisse dans le paysage. La cheminée qui sort du toit est la seule indication qu’il y a une habitation sous ce sol.
Cette maison se trouve dans un site exceptionnel avec une vue
à couper la souffle.
Presque invisible, elle disparaît dans le sol.
Une façade de verre s’ouvre sur le paysage.
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architecture du sol
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sonic polder
bernd kniess architekten
colonia, allermagne, 2001
Le projet se trouve en périphérie de Cologne, entre l’autoroute et les voies de chemins
de fer des ICE express allemands. Le bruit élevé empêche alors tout développement sur
ce site. Des barrières antibruits conventionnelles n’offrent pas de solution car le niveau de
bruit serait encore trop élevé.
Contre ces problèmes, Kniess imagine une « barrière antibruits paysagère » construite
avec la terre du site qui est enlevée et reposée ensuite de manière régulière. Les bâtiments sont alors intégrés dans ces digues de terre et ainsi isolés du bruit.
L’espace entre les digues forme des rues en cul-de-sac, des appartements-ponts passent au dessus et créent un paysage entre ombre et lumière. Ces rues ont alors à la fois
un caractère publique et privé.
Ce quartier utilise le sol pour se protéger
du bruit qui l’entoure. Des barrières
antibruits sont construites avec la terre
du site.
Des rues en cul-de-sac se disposent
perpendiculairement à la rue centrale du
quartier.
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100 architecture du sol
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A travers ces exemples, l’architecture du sol montre qu’il est possible de profiter autrement des qualités de la lumière et des ouvertures. Ces constructions tentent souvent de
se confondre avec le paysage et quelques fois disparaissent même complètement.
L’utilisation de patios permet de profiter d’une nouvelle pièce ouverte vers le ciel au milieu
de la maison dans le sol.
Depuis quelques temps déjà, les préoccupations environnementales sont au centre des
débats, ainsi termes et labels qui permettent d’économiser l’énergie se multiplient.
L’architecture du sol est en lien étroit avec l’environnement et le soucis de l’écologie, c’est
pourquoi les constructions semi-enterrés se développent de plus en plus.
Ces constructions permettent également de varier les niveaux et de travailler en négatif
par soustraction de matière.
Il serait alors possible d’imaginer utiliser les espaces encore non exploités comme les murs
de soutènements qui profitent souvent de situations et d’orientation privilégiés.
102 architecture du sol
la question du sol
Avant tout projet, l’architecte observe les éléments constitutifs du lieu comme, le relief, l’ensoleillement, les constructions
avoisinantes, les règlements, les hauteurs, les alignements,
les indices d’occupations, etc…
En sous-sol, il est apparemment plus libre, il n’y a plus de vent,
les façades ne sont pas visibles et les règlements sont également plus flous. Cependant, lors d’une construction sous
terre, plus que pour toute autre construction, c’est le terrain
qui commande.
Quels que soient les objectifs voulus, se protéger, gagner
de l’espace, ou profiter de la topographie du terrain, penser
une architecture dans la terre soulève la question du statut
du sol.
Quel est le niveau de référence ? Comment utiliser la terre
excavée ?
Les quantités de terre excavée peuvent vite être très importantes, c’est pourquoi il faut réfléchir dès le début à quoi elles
pourraient être destinées.
103
enjeux
densification de la zone villas et architecture du sol
A première vue, ces deux notions sont connotées négativement par la société. Toutefois,
les observations précédentes ont démontré toutes les qualités qu’il est possible d’obtenir
lorsqu’une réflexion est amenée dès le départ. Il est alors possible de densifier des quartiers de villas en employant l’architecture du sol.
Comme déjà énoncé, le principe consiste à densifier à l’intérieur des zones villas tout en
maintenant le parcellaire existant. La densification commence avec un propriétaire qui accepte de voir sa parcelle transformée par la construction d’un nouvel habitat. Grâce à
l’architecture du sol, l’impact visuel du nouveau logement peut être diminué. En effet, un
sol en pente permet, comme les exemples cités plus haut, d’enterrer partiellement voire
même totalement le bâtiment. La toiture de la nouvelle maison pourrait alors être utilisable
par les habitants de la villa se trouvant en amont.
L’idée ne consiste pas à être borné et à n’utiliser que cette méthode, mais plutôt à observer les qualités et les spécificités de chaque parcelle pour pouvoir juger de la meilleure
approche possible.
Il est alors essentiel d’examiner ces zones non comme un tout qui subirait une intervention
uniforme, mais comme une composition de secteurs tous différents les uns des autres qui
évoluent et créent une grande diversité urbanistique. Chaque parcelle doit se développer
individuellement en suivant toutefois des règles déterminées afin d’arriver à une densification raisonnable.
Il serait donc tout a fait imaginable de voir une zone villas se densifier par l’architecture du
sol à l’endroit où la topographie le permet, par la construction de villas urbaines sur des
parcelles réunis, par l’extension de certaines maisons et enfin par la construction de projet
dense sur les parcelles non construites.
Ainsi, la plupart des secteurs de villas pourraient être densifiés sans être dénaturés pour
autant. Une opération de se type répondrait également au nombre toujours grandissant
de personnes qui cherchent à vivre de manière individuelle.
106 enjeux
Principes de densification :
une nouvelle habitation dans le sol
une villa urbaine remplace deux petites villas
un projet dense sur une parcelle vide
107
Ce principe permettrait de créer de nombreux logements
dans les zones de villas et accepterait alors une densification
sans pour autant ajouter de nombreux objets volumineux
supplémentaires. Ce serait une alternative à l’étalement des
constructions sur le territoire.
Pour que ce principe puisse se concrétiser, il faut également
mettre en place un processus d’information qui permet d’expliquer à chaque habitant qu’il est possible de densifier un
quartier tout en maintenant sa qualité de vie.
Il faut enfin montrer aux propriétaires les avantages qu’ils peuvent en retirer. Des réunions d’information doivent ainsi être
organisées tout au long des démarches afin d’éviter le plus
possible les oppositions de personnes qui ne comprendraient
pas les enjeux.
109
site
la grande échelle
situation
Le site se trouve sur une colline à l’ouest du centre-ville de Lausanne dans la région de
Montelly. Il est délimité, d’une part à l’Est par les chemins de fer qui passent dans une tranchée creusée pour eux et qui sépare la colline de la ville, d’autre part au Nord et à l’Ouest
par de grandes routes très fréquentées, avec l’avenue de Tivoli et l’avenue de Montoie,
enfin au Sud par le chemin du Bon Abri qui marque la limite entre les villas et les bâtiments
de plus grande taille.
topographie
La colline de Montelly offre une vue imprenable sur le lac et les Alpes lui faisant face. Elle
est comme une île au milieu de la ville de Lausanne. Plus loin se présente le jardin botanique, il occupe une autre colline qui dialogue avec celle de Montelly, elle se situe juste à
côté du parc de Milan.
Coupe sud-nord à travers la colline, avec la descente jusqu’au lac à gauche et le passage creusé pour les trains à droite
Coupe est-ouest à travers la colline, la topographie offre des vues depuis presque partout
116
site
Le site offre des vues sur toute la ville grâce à sa topographie.
117
éléments structurants du site
scolaire (rouge)
Le quartier est entouré par les écoles et les crèches, il y a juste sous le chemin du Bon
Abri, l’école primaire de Floréal, avec une crèche, un jardin d’enfants et l’enseignement primaire. Au chemin de Montelly, il y a le centre de vie enfantine avec sa crèche et son jardin
d’enfants. Pour l’enseignement secondaire, il faut traverser le pont au-dessus du chemin
de fer pour arriver au grand établissement du Belvédère. Enfin pour l’enseignement supérieur, le lycée puis les écoles supérieures se trouvent en périphérie de Lausanne.
commerce (orange)
Il n’y a pas de commerces sur le terrain traité, par contre, ils entourent le site. Ainsi, un office de poste et un magasin alimentaire se situent aux abords du carrefour au nord. Puis,
un peu plus loin, le quartier du Flon et toutes les rues commerçantes situées à quelques
pas présentent une grande diversité de commerces.
Pour l’alimentaire, les principaux magasins longent l’avenue de Cour au sud du site, un
office de poste est également disponible sur cette rue.
activités culturelles (vert)
Les théâtres ne sont pas loin avec «l’Arsenic» et le théâtre de Vidy au bord du lac. Les cinémas sont également tout près avec les galeries Pathé de la gare et du Flon ainsi que la
cinémathèque suisse. Il y a encore les différents musées avec le musée romain, le musée
de l’Elysée et le musée Olympique. Enfin, les jardins botaniques sont à quelques pas juste
à côté du parc de Milan.
loisirs (violet)
Pour effectuer des activités physiques, se baigner ou tout simplement se détendre, les
nombreux espaces verts, les terrains de sports du bord du lac ainsi que la piscine de Bellerive ne sont qu’à quelques minutes à pieds, tout comme le parc de Milan. Les divers bars
et boites de nuits sont situés à proximité avec le quartier du Flon et ses environs.
118
site
Les différents éléments structurants du site.
119
transports
Le site est très bien desservi par les transports publics. En effet, il y a juste aux abords,
deux lignes de bus, la première passe par l’avenue de Tivoli juste au nord, elle relie la Place
St-François à la Vallée de la Jeunesse. La deuxième emprunte l’avenue Marc Dufour, depuis St-François également, elle circule jusqu’au rond-point de la Maladière près du lac.
A 5 minutes de marche, il y a le métro lausannois et l’arrêt de Montelly, avec la ligne M1 qui
relie la gare de Renens à celle du Flon.
De nombreux petits chemins et routes permettent aux vélos de circuler un peu partout.
Les grandes voiries sont également équipées de pistes cyclables.
Pour les personnes préférant marcher, tous les équipements cités plus haut se trouvent à
moins de deux kilomètres du site.
densité
Le plan d’affectation général PGA indique que le site choisi appartient à la zone d’habitations de faible densité, destinée principalement à l’habitation. La proportion de surface
destinée à l’habitation dans un bâtiment doit être de 80% au moins.
La réglementation prévoit également de limiter l’indice d’utilisation du sol à 0,5. De plus,
le nombre de niveaux est limité à deux étages complets et un partiel en attique. Les bâtiments de plus grande taille ne peuvent avoir que trois logements. Il y a également des
distances entre les villas à respecter.
Deux parcelles sont affectées à la zone d’habitations de moyenne densité. Les principales
différences avec la zone de faible densité sont qu’elles ne possèdent plus d’indice limite à
respecter et que la hauteur des constructions peut aller jusqu’à 13 mètres.
Pour une future densification, peut-être sera-t-il nécessaire de passer de la zone de faible
à la zone de moyenne densité ?
120 site
Le plan d’affectation du site et de ses environs avec : la zone de faible densité en jaune, la zone de moyenne densité en orange, la zone de
forte densité en rouge, la zone urbaine en violet, la zone d’utilité publique en bleu et la zone des rives du lac en turquoise.
Les transports publics avec la ligne du métro en rouge et les bus en bleu
121
la petite échelle
site
Pouvoir habiter à deux pas du centre-ville et bénéficier d’une qualité de vie élevée, voilà la
chance que cette région de Lausanne offre. Les qualités de cette colline sont effectivement multiples. Il est donc nécessaire de les maintenir autant que possible.
Le périmètre suit les courbes de niveaux de la colline, ainsi la taille du terrain considéré se
trouve dans un rayon de 200 mètres depuis le centre. Cette zone est constituée de nombreuses parcelles et de différents types d’habitations.
parcellaire
Cette donnée est essentielle pour le projet. Les parcelles ne doivent pas forcément être
réunies, aussi dès qu’un propriétaire accepte le processus, les démarches peuvent être
entreprises. La densification peut alors se faire relativement rapidement.
Certaines parcelles pourraient être regroupées, afin d’offrir la possibilité de construire des
villas urbaines.
bâti
Les bâtiments présents sur le site sont au nombre de 63, 53 sont habités par une seule
famille et 10 sont composés de plusieurs logements. La plupart des habitations sont des
villas, il n’y a que quatre villas individuelles qui sont louées, quatre autres sont partagées
entre locataires et propriétaires, toutes les autres sont habitées par leur propriétaire. Enfin,
six bâtiments sont uniquement destinés à la location.
Toutes ces constructions se répartissent en deux types; tout d’abord, les villas dans un
tissu relativement réglé et dense, elles se situent dans le virage de l’avenue Marc Dufour
ainsi qu’au sud du site, le long du chemin des Fougères. Puis, les villas avec une grande
parcelle, elles se trouvent entourées de verdure et sont plus isolées que les autres. Enfin il
y a une parcelle encore vide qui se trouve dans la pente de la colline.
122 site
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Le site représenté avec le parcellaire, le bâti et les courbes de niveaux
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En haut des villas dans de grands
espaces.
A gauche, deux villas habitées par
leur propriétaire et des locataires.
En bas, des bâtiments uniquement
destiné à la location.
124 site
128
Une vue aérienne du site qui illustre la topographie du terrain et
les différences de tailles qu’il y a entre les parcelles.
Les changements de densité sont également visibles avec les
villas qui profitent de grands espaces et les villas plus serrées
au-dessus du virage qui suivent la courbe ainsi que la rangée de
8 maisons au sud du terrain traité.
A gauche, les villas serrées dans le virage de l’avenue Marc
Dufour.
125
végétation
La colline est comme un écrin de verdure qui se surélève et offre une vue sur le reste de
la ville.
Un des caractères primordiaux et constitutif du site est l’abondance de la végétation qui
se retrouve à peu près partout. Elle apporte une valeur paysagère et participe à la richesse de la qualité de vie du quartier en général. En effet, des villas entourées de jardins
et d’espaces verts en ville possèdent une valeur bien différente qu’un appartement dans
un immeuble.
Il y a également un parc au sommet de la colline avec une superbe vue sur le lac et ses
environs où des chemins permettent aux habitants et visiteurs de se promener et de profiter du lieu.
voitures, rues
Les seules voitures qui circulent dans le quartier sont celles des habitants, la circulation y
est donc très faible. Toutefois, dans un secteur d’habitations individuelles, la voiture tient
une place importante qu’il est nécessaire de prendre en compte.
Les routes sont étroites, deux voitures peuvent difficilement se croiser, elles sont bordées
de murs pour contenir la pente et préserver les vues.
La majorité des garages est enfoncée dans le sol, seules les portes sont visibles et participent à la continuité des murs.
126 site
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La végétation est très présente sur le site.
127
Les photos montrent à quelle point la végétation est présente sur le site, les maisons
sont très souvent dissimulées derrière ce rideau végétal.
Un garage qui s’intègre dans un mur existant.
128 site
Les rues sont très étroites et bordées de murs, ceux-ci protègent les habitations des regards ainsi que des bruits que la faible circulation
peut occasionner à l’intérieur du site.
Les garages s’enfoncent dans le sol et créent des espaces d’évitements pour les voitures.
Sur la photo en bas à droite, la végétation avec un petit parc coupé par un chemin pédestre juste au dessus de vignes.
129
bilan des potentialités et des résistances
La densification d’un quartier nécessite une bonne connaissance du lieu en question. Relever les potentialités et les contraintes permet de rendre compte s’il sera aisé ou pas de
construire.
Pour ceci, il faut observer quelles sont les parcelles encore non construites sur le site. S’il
y en a une, elle pourrait être utilisée pour réaliser un projet d’une densité relativement élevée. Il faut également savoir si les habitants sont propriétaires ou locataires car le premier
serait sûrement intéressé à densifier une parcelle qu’il possède et qu’il loue pour en tirer
encore plus de profit mais comme il a été dit plus haut, les locataires sont très peu nombreux dans le périmètre étudié.
La date d’acquisition du bien foncier permet de savoir quelles sont les motivations du propriétaire, s’il vient d’acheter alors il ne souhaitera sûrement pas un changement.
De même, la date de construction révèle si tels ou tels bâtiments sont susceptibles d’être
rénovés ou au contraire, s’il sont protégés par le patrimoine.
Dans le périmètre étudié, autant les dates d’acquisitions que les dates de constructions
n’ont pas pu être obtenues, en effet, de telles données sont protégées.
Enfin, le mauvais entretien d’une maison et de sa propriété permet éventuellement de
mesurer l’attachement du propriétaire au lieu.
Au final, il est intéressant de constater que la majorité des points soulignés comme des
potentialités peuvent donc devenir des contraintes lorsqu’un paramètre change.
Le site possède de telles qualités qu’il est évident que les propriétaires ne souhaitent ni
partir, ni vendre, par contre ils pourraient accepter de voir leur terrain densifié s’ils estiment
ne pas être trop dérangés.
Cela a déjà été le cas avec une grande parcelle qui s’est vue densifiée par la venue d’une
nouvelle maison qui suggère déjà l’architecture du sol. L’ancienne bâtisse ne se trouve
alors aucunement gênée par cette nouvelle construction, elle préserve ses qualités, sa
vue et son autonomie. Cet exemple démontre qu’il est tout à fait possible de densifier le
quartier sans en altérer la qualité de vie.
130 site
La parcelle qui contient cette ancienne et grande maison a été diminuée
par la construction d’une nouvelle villa.
Les qualités de la maison existante ont été préservées, elle garde sa
magnifique vue ainsi que les espaces verts qui l’entourent.
L’ancien mur a également été reprit et corrigé, une ligne nette marque la
nouvelle intervention
131
nuisances sonores
Le quartier est très calme, en effet, le site est protégé des nuisances de l’avenue de Tivoli
par les blocs locatifs qui font office de murs antibruits. Le fait d’être sur une colline participe
également à diminuer les nuisances. En effet, le son se heurte aux différents obstacles
comme les murs qui se succèdent et qui entourent tout le site. Le bruit des deux avenues
à l’est et à l’ouest est ainsi très peu dérangeant, seules les habitations situées juste au
dessus des murs peuvent être concernées.
Enfin, le chemin de fer ne représente pas une nuisance car le fait qu’il est enterré empêche le son de monter.
ambiance
C’est seulement après s’être promené sur le site qu’il est possible d’en ressentir l’ambiance. Aucune analyse de carte ne peut la retranscrire.
L’atmosphère y est calme et reposante, les murs de pierre, la vue et la verdure abondante
offrent un charme tout particulier à cet endroit. Le promeneur a alors l’impression d’être à
la campagne alors qu’il se trouve en pleine ville.
Il est clair que le fait de se trouver dans un quartier de villas de faible densité favorise ce
sentiment. Toutefois, même après une densification, il devrait être possible de préserver
une telle ambiance.
132 site
Une vue dégagée au sommet de la colline, juste des
vignes et quelques arbres.
Un calme qui peut surprendre en ville.
Un espace de jeux pour les
enfants.
En bas à droite, les trains
passent dans une tranchée
juste à côté du site et le
protège des nuisances
sonores. De même, les
bâtiments locatifs tout à
droite retiennent les bruits
de l’avenue de Tivoli.
133
Toutes ces photos relèvent cette abondance de verdure ainsi que toutes ces vues
incroyables sur la ville, le lac et les montagnes.
Il parait difficile de croire que ce quartier se trouve en plein centre de Lausanne.
134 site
135
intentions
Afin de clore cet énoncé théorique et avant d’amorcer la partie pratique du Master, il
convient de tirer les conclusions du travail déjà effectué, ceci afin de les appliquer aux
réflexions projectuelles.
Comme il a été dit précédemment, la densification de zone villas est pertinente, premièrement pour éviter l’étalement urbain et éviter la diminution des zones agricoles, deuxièmement pour répondre à la pénurie de logements qui touche durement tout l’arc lémanique.
Le site offre de nombreuses qualités, tant du point de vue de son emplacement, des
dégagements qu’il propose grâce à sa topographie, de la végétation semi-présente et
de toutes les servitudes dont il dispose et qu’il est nécessaire de préserver voire de souligner.
Concernant le programme du futur projet, le site est très bien entouré avec la présence,
dans les alentours, d’un grand nombre de services, de commerces et d’équipements
nécessaires à la vie du site. Cela permet de se concentrer sur la réalisation de logements
qui pourront être de types divers.
Comme expliqué auparavant, le site bénéficie de l’implantation de divers institutions scolaires depuis la crèche jusqu’à l’écoles secondaires dans les environs directs puis les écoles supérieurs telles que l’UNIL, l’EPFL, l’Ecole Hôtelière, et diverses HES, ne se trouvent
pas très loin puisqu’en périphérie de la ville.
Toutes ces institutions favorise la présence de familles dans cette partie de la ville, mais
le manque de logements est tels à Lausanne comme dans tout l’arc lémanique que des
logements de tous types sont également nécessaires surtout en plein centre ville.
136 intentions
la suite du travail
Il se dirigera donc sans doute vers une proposition de mixité
des habitations, ce qui induit également une mixité au sein de
la population.
Comme énoncé plus haut, le travail de densification de la
zone villas pourra prendre plusieurs visages comme des villas
urbaines, qui pourraient recevoir des logements de plus petites tailles, pour des personnes vivant seules ou pour des étudiants. Mais également des extensions de bâtiments existants
pour des familles se sentant à l’étroit ou qui souhaiteraient
louer une partie de leur villa. La parcelle encore vide pourrait
recevoir un projet d’une densité plus élevée avec des logements de différentes tailles. Enfin la densification de la majorité
des parcelles par l’architecture du sol permettrait de travailler
sur la diversité des typologies pour des habitats individuels.
Outre le développement de logements, le site pourrait également accueillir d’autres programmes comme de petits ateliers ou bureaux.
Un autre point important, le site ne dispose actuellement
d’aucun lieu de rencontre pour les habitants si ce n’est la petite place de jeux au milieu du site. Il faudrait donc également
prévoir des espaces ou les habitants du quartier pourraient se
réunir pour ainsi créer un sentiment d’appartenance propre
au lieu.
137
références
densification
livres
PANERAI Philippe, CASTEX Jean, DEPAULE Jean-Claude
Formes urbaines : de l’îlot à la barre
Edition Parenthèses, Marseille, 2004
SAGLIE Inger-Lise
Density and town planning
Edition NIBR, Oslo, 1998
WIDDER Lynette, SPIER Steven, ASSE Eugene et MERTINS Detlef
Marianne Burkhalter + Christian Sumi
Edition Birkhäuser, Basel, 1999
FEDERSEN & KLOSTERMANN
Concepts spatiaux et stratégie d’évolution pour la zone 3, en particulier pour le Mervelet
et la Fôret
Urbanisme – Architecture - Paysage, Zürich, 1996
AMPHOUX Pascal, avec GROSJEAN Gilles et SALOMON Joëlle
La densité urbaine : du programme au projet urbain
Edition, Lausanne, 2001
RUZICKA-ROSSIER Monique
Densité et Mixité, le cas de l’agglomération Lausannoise
office fédéral du développement durable, 2002
FOUCHIER Vincent
Les densités urbaines et le développement durable, le cas de lîle de France et des villes
nouvelles
Editions du SGVN, Paris, 1997
140 références
revues
« l’Architecture d’Aujourd’hui »
Edition de janvier-février 1975
Article : « des vicissitudes de l’idéologie »
FRAMPTON Kenneth
« Faces »
Edition : N°40 hiver 96-97
Article : « Densité »
LAMUNIERE Inès et STEINMANN Martin
« Faces »
Edition : N°48 automne 2000
Article : « Imperceptibles conceptions et interventions »
TANARI Pascal
« AMC »
Edition : N°108, juin-juillet 2000
Article : « Détails, Extensions de maisons »
AVRIL Bernard
« Habitation »
Société de communication de l’habitat social, n°5/2001
Article : « Où peut-on construire encore des logements ? »
MARCHAND Bruno
« Werk, bauen + wohnen »
Verlag Werk AG, n°10/2002
Article : « Densité des expériences sensibles »
STEINMANN Martin
« Hochparterre »
Edition décembre 2008
Article : « Das verdoppelte Einfamilienhaus »
HORNUNG René
141
« CERTU »
Colloque ADEF du 15.10.2005
Article : « Le marché favorise t-il la densification ? Peut-il produire de l’habitat alternatif à la
maison individuelle ? »
CASTEL Jean-Charles
« Feuille d’avis officielle No 56 »
Canton de Genève, édition du 16.05.2001
Article : « Densification de la zone villas »
Direction de l’aménagement
« Feuille d’avis officielle No 23 » 252e
Canton de Genève, édition du 27.02.2004
Article : « Faire face au besoin en logements »
Direction de l’aménagement
« Latitude »
Edition du 14.03.2006
Article : « Vous reprendrez bien deux étages de plus ? »
Julie Zaugg
Brochure
« Densité et qualité : les deux défis d’un urbanisme responsable »
QUINCEROT Richard & WEIL Marcos
VILLE DE LAUSANNE
Plan Général d’Affectation
Service d’urbanisme, 2006
142 références
sites internet
http://urbanites.rsr.ch/blog/category/theme/
Site de débats architecturale et urbain
http://vertsregion.org/article.php?article_id=132
Logement : densifier ? Un urbanisme interview 17.01.06
http://pagesperso-orange.fr/archicaro/vauban%20accueil.htm
Le quartier Vauban, Fribourg en Brisgau, Allemagne
diplômes, mémoires, rapports
Donze Eric
Densification d’une zone villa. Le quartier de Surville à Genève (Petit-Lancy, GE).
EPFL, 2006. 015
ANDENMATTEN Damien
Densification d’un quartier de villa en zone de développement, le site des Allières à Genève
EPFL, 2003. 002
Elise Ley, Christoph Loetscher, Fabienne Seppey
Densifions! Le cas du M2 à Lausanne
Master of advanced studies 2005-2006
« Sauvegarde »
Dossier : « Densifier le tissu urbanisé »
Nr.4/03, Patrimoine Suisse, Zürich, 2003
entretiens
Entretient du 17.10.08 avec monsieur Marcos Weil du bureau Urbaplan à Genève
143
architecture du sol
livres
WEIDINGER Hans
Atriumhäuser Hofhäuser
Edition DVA, Leipzig, 2007
RUBY Ilka & Andreas
Groundscapes
Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006
TREBBI Jean-Charles, BERTHOLON Patrick
Habiter le paysage
Edition Alternatives, Paris, 2007
UTUDJIAN Edouard
Architecture et urbanisme souterrains
Edition Laffont, Paris, 1966
MC CARTER Robert
Franck Lloyd Wright
Edition Phaidon, Paris, 2002
JODIDIO Philip
Ando, complete work
Edition Taschen, Cologne, 2007
ANDO Tadao
Tadao Ando, Houses & Housing
Edition TOTO Shuppan, Tokyo, 2007
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revues
« AMC »
Edition : N°176, février 2008
Article : « Détails, Le semi – enterré »
CAILLE Jean-Francois
« Werk »
Edition : N°10, 1975
Article : « L’architecture souterraine »
STIERLIN Henri
sites internet
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Underground Architecture
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Habitat à patio et densification
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Ouvrages souterrains
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Site du bureau d’architecture
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HLM, Chine, auteur inconnu
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Ruzicka-Rossier Monique, Densité et mixité à l’échelle des agglomération suisses : le cas de l’agglomération lausannoise, 2002,
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Elise Ley, Christophe Loetscher, Fabienne Seppey, Densifions! Le cas du M2 à Lausanne, page 11, op cit. ASPAN
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http://www.madinin-art.net/images/cosmopolites.jpg
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http://www.tdm-plongee.com/gallery2/g2data/albums/usa/BestOf/new%20york%20nuit.jpg
unepersonnesuisse.wikispaces.com
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L’Aubier
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http://www.devanthery-lamuniere.ch/DLA/sample_proj_detail_dla.php?No_rec_projet=1010&directory=projets/1010
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http://www.devanthery-lamuniere.ch/DLA/sample_proj_detail_dla.php?No_rec_projet=1010&directory=projets/1010
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http://maps.live.com/
Crédits photographiques et plans : Michael Desaules
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remerciements
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé pour
cet énoncé théorique, notamment Bruno Marchand, Eric Ott
et toute l’équipe d’ipas pour leurs avis éclairés tout au long
du travail, Marcos Weil pour ses conseils dans l’approche du
sujet, ainsi que tous les coups de mains des proches.
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