Université Paul Sabatier, 2014–2015, cours L2 spécial, Algèbre linéaire 2
Repères cartésiens et affines.— Si on fixe un point origine O, par définition d’un espace affine, il
existe une application ΦO:A→−→
Equi à un point Mde Aassocie le vecteur −−→
OM. La propriété (A2)
énonce que cette application ΦOest bijective pour tout point O. Cette correspondance permet donc,
par choix d’une origine, de munir (de façon non canonique) l’espace affine Ad’une structure d’espace
vectoriel isomorphe à −→
E, dite structure vectorielle d’origine O, et que l’on note −→
EO. Cette opération est
la vectorialisation de l’espace affine A. L’étude des problèmes de géométrie affine se ramène souvent à
une étude en géométrie vectorielle, par choix convenable d’une origine de l’espace affine.
Un repère cartésien d’un espace affine Aest la donnée d’une origine O∈Aet d’une base B=
(e1,...,en)de son espace directeur −→
Ede sorte que pour tout M, il existe x1,...xntels que
−−→
OM =
n
X
j=1
xjej.
Les scalaires (x1, . . . , xn)s’appellent les coordonnées cartésiennes du point Mdans le repère (O,e1,...,en).
Un repère affine est la donnée de (n+ 1) points (A0,...,An)tels que (A0,−−−→
A0A1,...,−−−→
A0An)est un
repère cartésien.
Si les points Aet Bde Aont pour coordonnées Xet Yrespectivement dans le repère (O,B), alors
−→
AB a pour coordonnées Y−Xdans B.
Le repère affine (O,B)permet d’établir un isomorphisme (affine) entre Aet l’espace affine canonique
An(K). En effet, l’application T : A→An(K)qui à un point M∈Aassocie ses coordonnées cartésiennes
Xdans le repère (O,B)remplit cette fonction.
Supposons que (O0,B0)est un autre repère cartésien de A. Soient O0= (o1, . . . , on)les coordonnées
cartésiennes de O0et Pla matrice de passage de Bvers B0. Notons X,X0∈Knles coordonnées cartésiennes
d’un point Mdans les deux repères. En écrivant −−→
OM = −−→
OO0+−−→
O0M, on trouve
X = PX0+ O0.
Plus généralement, on dit que des points A0, . . . , , Ansont affinement indépendants si les vecteurs
−−−→
A0A1,...,−−−→
A0Anforment une famille libre de −→
E. Notons que la relation de Chasles montre que la manière
de former les vecteurs ne comptent pas.
2 Sous-espaces affines
Soit Aun espace affine de direction −→
E. Une partie non vide Fde Aest un sous-espace affine s’il existe
un sous-espace −→
Fde −→
Eet un point A∈Ftel que F = A + −→
F. Autrement dit, pour tout M∈F, on a
−→
F = {−−→
AM,M∈F}. La dimension de Fest par définition la dimension de son espace directeur −→
F.
Cas particuliers.— Deux points distincts Aet Bde l’espace affine Adéfinissent un sous-espace affine
de dimension 1, la droite affine passant par Ade direction la droite vectorielle engendrée par le vecteur
−→
AB. Cette droite affine est l’unique droite passant par Aet B. Trois points non alignés A,Bet Cde
l’espace affine Adéfinissent un sous-espace affine de dimension 2, le plan affine passant par Ade direction
le plan vectoriel engendré par les deux vecteurs non colinéaires −→
AB et −→
AC. Un hyperplan affine de Aest
un sous-espace affine de Adont la direction est un hyperplan de −→
E.
2.1 Parallélisme
Il existe deux notions de parallélisme entre sous-espaces affines, l’une n’est valide qu’entre deux sous-
espaces de même dimension (deux droites, deux plans, etc.), l’autre est plus générale.
Soient Fet Gdeux sous-espaces affines. On dit que Fet Gsont parallèles, ou parfois fortement
parallèles, quand ils ont la même direction. On dit aussi que Fest faiblement parallèle à G, quand la
direction de Fest un sous-espace vectoriel de celle de G.