Preuve. Soient (a1, a2, a3) un 3-cycle de Sn,a4et a5deux ´el´ements de {1,2,...,n}distincts
de a1, a2et a3. Comme
[(a1, a3, a4),(a2, a3, a5)] = (a1, a3, a4)−1·(a2, a3, a5)−1·(a1, a3, a4)·(a2, a3, a5)
= (a1, a2, a3),
chacun des 3-cycles appartient `a D(Sn). Par ailleurs, l’ensemble des 3-cycles engendre Ande sorte
que An⊂Ds(Sn) pour tout entier s≥0. En particulier, Snn’est pas r´esoluble.
D´efinition 3.6 Une extension K⊂Lest radicale s’il existe une tour de corps K0, K1,...,Kr,
appel´ee tour radicale, telle que
1. K=K0⊂K1⊂ · · · ⊂ Kr=L;
2. Pour tout 1 ≤i≤r, il existe ai∈Kiet ni≥1 tels que Ki=Ki−1[ai] et ani
i∈Ki−1.
Un polynˆome Pde K[X] est dit r´esoluble par radicaux s’il existe une extension radicale L⊂K
contenant le corps de d´ecomposition de Psur K. [2], Ch. 12
Th´eor`eme 3.7 (Galois) Si un polynˆome Pest r´esoluble par radicaux alors son groupe de Galois
est r´esoluble. [2], Ch. 12
Preuve. Voir la le¸con 104.
Th´eor`eme 3.8 Le polynˆome P(X) = X5−10X+ 5 consid´er´e comme polynˆome `a coefficients
dans Qn’est pas r´esoluble par radicaux. [2], Sect. 12.3
Preuve. D’apr`es le th´eor`eme 3.7 et le lemme 3.5, il suffit de montrer que le groupe de Galois
du polynˆome Pest isomorphe `a S5. Notons Gle groupe de Galois de Pet Nson corps de
d´ecomposition. D’apr`es la proposition 3.3, nous savons d´ej`a que Gest isomorphe `a un sous-groupe
de S5. Par ailleurs, une ´etude de fonction montre que Padmet trois racines r´eelles distinctes
x1, x2, x3et deux racines complexes conjugu´ees zet ¯z. Tout d’abord, la conjugaison sur Cinduit
un ´el´ement σ1dans G´echangeant zet ¯zet fixant les trois autres racines : σ1s’identifie `a une
transposition de S5. De plus, le polynˆome P´etant irr´eductible d’apr`es le crit`ere d’Eisenstein,
chacune de ses racines est alg´ebrique sur Qde degr´e 5. En particulier,
[N:Q] = [N:Q(x1)] ·[Q(x1) : Q]
est un multiple de 5. Il en est de mˆeme, en vertu du th´eor`eme de correspondance de Galois, de
l’ordre de Gpuisque l’extension Q⊂Nest normale. On obtient donc, par application du th´eor`eme
de Cauchy, l’existence d’un ´el´ement σ2∈Gd’ordre 5 qui s’identifie `a un 5-cycle de S5. Or, une
transposition et un 5-cycle suffisent `a engendrer S5. Donc Gest isomorphe `a S5.
R´ef´erences
[1] Josette Calais. El´ements de th´eorie des groupes. Puf, 1998.
[2] Jean-Pierre Escofier. Th´eorie de Galois, cours et exercices corrig´es. Dunod, 1997.
[3] Herv´e Francinou, Serge Gianella. Exercices de math´ematiques pour l’agr´egation, alg`ebre 1.
Masson, 1995.
[4] Xavier Gourdon. Les maths en tˆete. Alg`ebre. Ellipses, 1994.
[5] Eric Lehman. Math´ematiques pour l’´etudiant de premi`ere ann´ee. Alg`ebre et g´eom´etrie.
Belin, 1984.
[6] Daniel Perrin. Cours d’alg`ebre. Ellipses, 1996.