En mars 1937, après 4 années de New Deal coûteux autant que partiellement inefficace et
totalement illégal (seul le Congrès et non le Président des USA peut injecter de l’argent public
dans l’économie privée), l’on subit à Wall Street une nouvelle panique boursière, suivie d’une
nouvelle cascade de faillites : en deux ans, 40 milliards de $ de valeurs boursières s’évaporent
et l’indice Dow Jones baisse de 60%. Le chômage, qui stagnait aux alentours de 7,6 millions
d’individus au début de l’année 1937, grimpe à 10,5 millions à la fin de l’année et 13 millions à
la fin de 1938, soit le retour à la case départ de l’ère Roosevelt.
Comme pour narguer le potentat US, le revenu national allemand de l’année 1937 (où le
chômage est nul, au point que l’on engage des travailleurs Italiens dans le Reich) est égal à
150% de celui de l’année 1932. Les résultats du commerce extérieur allemand pour les années
1937-38 sont exceptionnellement brillants, grâce à ce clearing qu’aux USA l’on confond
volontairement avec l’autarcie. En 1937-38, si l’économie allemande et la japonaise (cette
dernière grâce à la mise en valeur du Mandchoukouo et du Jehol) vont bien, et même de mieux
en mieux au fil des semestres, les USA plongent de nouveau dans la crise économique.
L’expérience Roosevelt, celle du New Deal, est un désastre économique et financier. FDR est
suffisamment intelligent et lucide pour ne pas s’enraciner dans l’erreur. Il comprend que le
capitalisme pur et dur, que lui-même et ses collaborateurs ont tant vilipendé depuis la
campagne électorale de 1932, est bien mieux adapté à la plus grande puissance économique
de la planète qu’un dirigisme étatique malhabile. En cette année 1937, FDR commence à rêver
comme un mégalomane… et il le peut, étant à la tête d’un immense pays, gavé de richesses
naturelles, admirablement équipé, disposant d’une foule d’ingénieurs inventifs et très qualifiés,
ainsi que de businessmen entreprenants, hyperactifs et totalement dénués du moindre scrupule
d’ordre humaniste.
Les fondements de la nouvelle « doctrine Roosevelt » se précisent en 1937-38. La guerre ne
peut que ranimer le Big Business. L’expansion économique hors des USA (ce que d’aucuns
appelleront bientôt l’impérialisme US) doit être soutenue par une énorme armée, aux constants
progrès techniques permis par une recherche de pointe. Cette force militaire doit être toujours
prête à intervenir puissamment en n’importe quelle région du globe où les intérêts US sont ou
semblent menacés. De ce fait, FDR met en place, dès 1938-39, un énorme complexe militaro-
industriel, injectant massivement des fonds publics dans l’industrie de guerre, n’hésitant pas à
faire tourner la planche à billets verts (d’autant que les USA renferment, depuis 1936, la plus
grande partie des stocks d’or de la planète) ni à augmenter de façon vertigineuse la Dette de
l’État fédéral, par la pratique systématique d’un énorme déficit budgétaire.
L’ambition de FDR est de donner aux USA le leadership économique et politique de la planète.
Pour cela, il lui faut rabaisser l’Europe occidentale, principale concurrente économique, lui voler
ses colonies pour en tirer les matières premières nécessaires à l’économie US (et en priver les
concurrents européens), enfin établir de bonnes relations avec le seul concurrent politique qui
devrait subsister après la guerre qu’il s’efforce de déclencher : l’URSS. Le Japon doit être
réduit de la même façon que le Reich et en tous cas exclu de l’accès au commerce chinois.
FDR a décidé souverainement la fin des empires coloniaux classiques, desquels on tirait des
matières premières et des travailleurs à bon marché et où l’on écoulait en masse des produits
2 / 4