1 Devoir Maison L3 Algèbre I. HONORE, 25 septembre 2016 Problème Notations et définitions : Voici les notations et les définitions des objets dont nous avons besoin pour ce problème. 1. Le long de ce problème, nous prendrons (K, +, .) un corps avec 0K l’élément neutre pour la loi "+" et 1K l’élément neutre pour la loi "." . 2. On dit qu’un sous-corps est premier s’il ne contient aucun sous-corps distinct de lui-même. Un élément d’un anneau est dit premier si l’idéal engendré est premier. 3. On appelle caractéristique d’un corps le plus petit entier strictement positif n tel que n.1K = 0K . S’il n’existe pas de tel n fini, nous dirons que la caractéristique est nulle, i.e. n = 0. 4. On dit que x ∈ K est une racine n-ième de l’unité pour n ∈ N si l’on a xn = 1. On dit également que x est une racine de l’unité s’il existe n ∈ N tel que x soit une racine n-ième de l’unité. 5. Nous noterons U (K) l’ensemble des racines de l’unité de K et pour n ∈ N, Un (K) l’ensemble des racines n-ième de l’unité de K. 6. On dit que x ∈ K est une racine n-ième primitive de l’unité pour n ∈ N si l’on a xm = 1 ⇒ n|m. 7. On rappelle que l’indicatrice d’Euler est la fonction : ϕ : N∗ n → N∗ 7→ Card({m ∈ N∗ |m ≤ n et m premier avec n }) 8. Nous noterons Z le centre de K, pour tout x ∈ K, Zx sera le sous-ensemble des éléments de K qui commutent avec x, nous prendrons de plus q ∈ N telle que q = Card(Z). Nous supposerons connue la propriété : " Soit L un sous-corps de K ( corps fini ), alors il existe s ∈ N tel que Card(K) = Card(L)s ". 9. Pour K un corps fini, dans la dernière partie, nous noterons n ∈ N tel que : Card(K) = q n Le but du devoir est de montrer le théorème de Wedderburn "Tout corps fini est commutatif". Partie 1 : Étude de la caractéristique d’un corps. a. Montrer que les éléments premiers de Z sont les nombres premier. b. On considère l’application ϕ : n 7→ n.1K . Montrer que ϕ est un morphisme d’anneaux entre (Z, +, ×) et (K, +, .). c. Que dire de Z/Ker(ϕ) et Im(ϕ) ? d. Montrer que la caractéristique d’un corps est soit nulle, soit un nombre premier. e. Montrer qu’un nombre p ∈ N est premier si et seulement s’il divise kp pour tout k ∈ [[1; p − 1]] . f. On suppose que K est un corps qui a pour caractéristique p > 0. Montrer que l’application x ←→ xp est un isomorphisme de K. Indication : Remarquer que (x + y)p = xp + y p avec x, y ∈ K. Partie 2 : Étude des racines de l’Unité . Dans cette partie, nous supposerons K commutatif. Nour prendrons p > 0 la caractéristique de K. a. Montrer que U (K) forme un sous groupe multiplicatif de K\{0}. b. Montrer que les racines de l’unité sont des éléments d’ordre fini du groupe multiplicatif K\{0}. c. Si x est une racine de l’unité dans K alors sont ordre n’est pas divisible par p. d. Pour tout entier m > 0 il n’existe pas dans K de racine pm -ième de l’unité autre que 1. 2 e. Soit n ∈ N, montrer que le groupe Un (K) est un groupe cyclique d’ordre n. Partie 3 : Polynômes cyclotomiques . a. Soient n et m deux entiers et soit d leur PGCD. Le PGCD de X n − 1 et X m − 1 dans K[X] est égal à X d − 1. Qr Montrer que pour tout n ∈ N, si la décomposition en produits de facteurs premiers s’écrit i=1 pki i avec pi des nombres premiers distincts, r, et les (ki ) des entiers naturels alors : ϕ(n) = n r Y (1 − i=1 1 ) pi b. En déduire pour un même n ∈ N : n= X ϕ(d) d|n c. Nous appelons polynôme cyclotomique pour n ∈ N∗ : ϕ(n) Y Φn (X) = (X − ζi ) i=1 avec (ζi )1≤i≤ϕ(n) les racine n-ième primitive de l’unité. Montrer que pour tout n ∈ N : Y Xn − 1 = Φd (X). d|n;d∈]0;n[ d. Montrer que pour m, n ∈ N telle que pour m|n et m < n on ait dans Z[X] : Φn (X)| Xn − 1 . Xm − 1 Partie 4 : Théorème de Wedderburn . Le but du devoir est de montrer le théorème de Wedderburn " Tout corps fini est commutatif". Pour se faire nous supposerons par l’absurde que K 6= Z. a. Montrer que Zx est un sous corps de Z. Nous noterons l’opération de conjugaison "∗", la loi qui à un sous-corps L de K et x ∈ K donne : L∗ ∗ x = {yxy −1 |y ∈ L} b. Nous appelons stabilisateur de x ∈ K l’ensemble des éléments de K qui laissent inchangé x par conjugaison : stab(x) = {y ∈ K|yxy −1 = x} Montrer que pour tout y ∈ K ∗ , il existe un entier d(y) tel que : Card(stab(y)) = q d(y) En déduire que que d(y)|n. 3 ∗ c. Montrer x) = 1 si et seulement si x ∈ Z ∗ . En déduire que pour z0 = 0, . . . , zq ∈ Z on a S que card(K ∗ Z = 0≤i≤q−1 K ∗ zi . Nous supposerons la formule des classes : si K ∗ s’écrit comme réunion de K ∗ ∗ yi avec les yi ∈ K ∗ et i ∈ [1; p] pour p ∈ N∗ alors : X Card(K) = 1≤i≤p Card(K ∗ ) Card(stab(yi ) Nous supposerons que nous pouvons écrire K ∗ \Z comme réunions de K ∗ ∗ yi avec les yi ∈ K ∗ \Z et i ∈ [1; r] pour r ∈ N∗ . d. En déduire l’égalité : qn − 1 = q − 1 + X 1≤i≤r qn − 1 q d(yi ) − 1 Posons le polynôme : F (X) = X n − 1 + X 1≤i≤r Xn − 1 X d(yi ) − 1 e. Montrer que F ∈ Z[X]. f. Montrer qu’il existe Q ∈ Z[X] telle que F = QΦn . g. En déduire que : |Φ(q)| ≤ q − 1 h. En déduire qu’il existe une racine u ∈ C telle que |q − u| ≤ q − 1. i. Montrer que |q − u| > q − 1. Indication : Faire un dessin... j. En déduire que tout corps fini est commutatif ( Théorème de Wedderburn ).