Revue mt cardio 2006 ; 2 (6) : 658-71 Cardiomyopathies ventriculaires droites arythmogènes Nosologie et implications thérapeutiques Guy Fontaine , Philippe Charron, Paul Fornès, Françoise Hidden-Lucet, Jérôme Lacotte, Robert Frank Service de rythmologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, 47-83 bd de l’Hôpital, 75013 Paris <[email protected]> Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Résumé. Les progrès récents de la biologie moléculaire, dont ont bénéficié l’anatomie pathologique et la clinique, ont permis d’isoler un groupe de maladies affectant le myocarde du ventricule droit dénommées cardiomyopathies du ventricule droit. La « dysplasie ventriculaire droite arythmogène », le syndrome de Brugada et les tachycardies infundibulaires représentent les formes les plus fréquemment observées en clinique. Cependant, il existe de nombreuses variantes plus rares, qui doivent être connues des cliniciens en raison des incidences thérapeutiques allant des médicaments antiarythmiques à l’approche chirurgicale en passant par les méthodes ablatives et le défibrillateur implantable. Mots clés : cardiomyopathie, dysplasie ventriculaire droite arythymogène Abstract. Arrhythmogenic right ventricular cardiomyopathies. Recent advances in molecular biology have led to the proposal of the descriptive term of “right ventricle cardiomopathies” to define a group of diseases affecting the right ventricle. “Arrhythmogenic right ventricular dysplasia”, Brugada syndrome and right ventricular outflow tract tachycardia are the most frequent forms of presentation. Several rare variants, recently identified, have also improved our understanding of these cardiomyopathies. This is important for the clinician, because of the therapeutic consequences. Treatments include antiarrhythmic drugs, surgery, ablative techniques and implantable defibrillators. Key words: cardiomyopathy, arrythmogenic right ventricular dysplasia Base historique Tirés à part : G. Fontaine 658 mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006 doi: 10.1684/mtc.2006.0041 Revue mtc La dysplasie ventriculaire droite arythmogène (DVDA) est la dénomination proposée en 1977, dans un chapitre de livre rapportant les résultats de la chirurgie antiarythmique pour le traitement de la tachycardie ventriculaire [1]. Le terme « ARVC » a été introduit en 1988 pour souligner la présence d’une maladie structurelle du myocarde dans cette entité [2]. Ce terme a été par la suite adopté dans la nouvelle classification des maladies du muscle cardiaque de l’Organisation Mondiale de la Santé et de la Fédération Mondiale du Cœur. Cependant, il apparaît comme un terme descriptif général qui est approprié pour incorporer d’autres maladies, connues sous un nom différent, ou de nouvelles maladies identifiées en raison des avancées de la génétique et de la biologie moléculaire comme l’avait indiqué, en 1996, Camerini (Trieste), peu avant la réalisation du premier congrès mondial sur cette maladie. Les tachycardies ventriculaires catécholaminergiques et les maladies du ventricule droit (VD) liées à une anomalie de la desmoplakine en sont des exemples évidents. Dans ce cadre, la DVDA, décrite par Marcus et notre équipe en 1982, reste la forme la plus fréquemment rencontrée en pratique [3]. Le terme de dysplasie est d’ailleurs approprié puisque la « dysplasie » qualifie un « trouble de développement » [4]. Un exemple saisissant est l’anomalie de Uhl, d’abord rapportée au Johns Hopkins Hospital de Baltimore (USA), avec, par endroits, une absence totale du myocarde du VD [5]. La pathologie d’un embryon arythmique (27 semaines) avec un anévrisme ventriculaire droit évident et un remplacement surtout adipeux Zone dysplasique Noter la profonde désorganisation des travées de cardiomyocytes Zone témoin Figure 1. Ce spécimen unique a été obtenu à la suite d’un avortement spontané à la 27e semaine. Le fœtus était arythmique in utero. La dilatation du ventricule droit était visible en échosonographie, permettant d’évoquer le diagnostic (Dr Maria Andréa Rustico, Trieste). Les travées d’adipocytes dissocient les cardiomyocytes. Il existe aussi un peu de fibrose interstitielle (adapté à partir de [6]). mais avec peu de fibrose, suggère fortement que la maladie puisse commencer dès le stade embryonnaire [6] (figure 1). Cependant, les arguments cliniques et histologiques montrent que dans certains cas la DVDA est associée à des signes inflammatoires importants et de la fibrose massive (dite de remplacement) attribuée à un phénomène myocarditique aigu puis, dans certains cas, chronique. Les documents cliniques et histologiques sont en faveur d’un phénomène acquis dû à l’environnement qui semble alors se superposer à la structure génétiquement déterminée de la DVD(A) [7-9]. La classification qui va suivre est basée sur notre expérience clinique de plus de 300 patients, sur ceux qui ont été fournis par l’International ARVD Family Network Liste des abréviations DVDA : dysplasie ventriculaire droite arythmogène TV : tachycardie ventriculaire VD : ventricule droit VG : ventricule gauche Group (ARVD-ARVC-Info.com), et sur notre collection de documents histologiques récoltés à travers le monde de près d’une centaine de cas provenant de chirurgie antiarythmique, autopsie, biopsie endocardique et greffe du cœur. Elle inclut également les données récentes obtenues par la génétique et la biologie moléculaire. En effet, depuis la découverte du premier gène expliquant la maladie de Naxos, qui est une forme rare mais spectaculaire de dysplasie du VD (figure 2), due à une anomalie survenant sur une protéine de jonction intercellulaire (figure 3), on a pensé que les autres protéines appartenant à la même structure biologique, les desmosomes (figure 4), déjà suspectées dans la DVDA (figure 5), pouvaient être considérées comme une explication des autres formes cliniques de cardiomyopathies du VD. C’est ainsi qu’un nombre croissant de molécules a été identifié. Ceci amène à considérer les cardiomyopathies du VD comme un ensemble cohérent basé sur une anomalie des protéines situées dans les desmosomes, constituant donc les « cardiomyopathies desmosomales » à l’intérieur des cardiomyopathies ventriculaires droites. mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006 659 Revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Anévrisme de la paroi libre du VD Cardiomyopathies ventriculaires droites arythmogènes Maladie de Naxos Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Cheveux laineux Kératodermie Gx20 Endocarde Figure 2. L’Île de Naxos est la plus grande des îles des Cyclades. Elle était un comptoir commercial important des marchands vénitiens entre le 12e et le 14e siècle. La dysplasie transmurale typique du ventricule droit est associée à des signes cutanés expliqués par des anomalies de la protéine cause de la maladie. Noter la présence de travées de fibres survivantes à l’intérieur du tissu adipeux (flèches). Classification des cardiomyopathies ventriculaires droites DVDA pure Revue Phénotype. Cette maladie représente la forme la plus fréquente des cardiomyopathies ventriculaires droites. La transmission est héréditaire sous une forme autosomique dominante avec des expressions variables et une pénétrance elle aussi variable dans les membres de la famille (20 à 50 %). Elle est généralement découverte pendant l’adolescence ou chez l’adulte jeune par des arythmies 660 ventriculaires provenant du VD [3]. La mort subite peut être la première manifestation de la maladie, en particulier pendant le sport d’endurance et de compétition. C’est le plus souvent une maladie à évolution progressive mais elle peut dans certains cas rester stable pendant plusieurs décennies. Histologie. Les couches épicardiques et fréquemment les couches médio-murales du myocarde du VD sont occupées par de la graisse et de la fibrose (figure 6). Quelques aspects histologiques suggèrent que le processus pathologique commence dans les couches médiomurales, se prolongeant la plupart du temps vers l’épi- mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006 Structure moléculaire des desmosomes Membrane cellulaire Espace intercellulaire Cytosol Cadhérines desmosomales Desmine PP2* Desmocolline 2 EC1 EC2 EC3 EC4 EA ICS IA DC2 PK* N DP I/II* C Desmogléine 2* EC1 EC2 EC3 EC4 EA IA ICS IPL/RUD/DTD Molécules des plaques : PK : plakoglobine DP I & II : desmoplakine I et II PP : plakophiline Maladie de Naxos : Mutation nonsens du fragment C terminal de PK Figure 3. La plakoglobine (PK) est la protéine causale de la maladie de Naxos. Elle appartient à la structure intracellulaire du système de jonction de cellule à cellule situé dans les desmosomes (voir figure 4). Sont aussi représentées sur ce schéma les autres protéines impliquées dans la DVDA pure, indiquées par un astérisque. carde, qui peut être totalement remplacé par de la graisse et de la fibrose, suggérant alors que la maladie progresse de l’épicarde vers l’endocarde. La fibrose encadre ou borde généralement les fibres survivantes. L’épaisseur totale du myocarde du VD est nécessaire pour dépeindre la disposition topographique typique des lésions. Par conséquent, l’histologie est encore à l’heure actuelle « l’étalon or » pour s’assurer du diagnostic ; encore faut-il que les documents soient examinés par un expert en ce domaine. Les formes frustes ou débutantes, en particulier celles observées dans la famille, restent un problème diagnostique fréquent et difficile. On observe souvent une implication du ventricule gauche (VG). Dans la plupart des cas l’apex du VG semble recouvert par de la graisse. Cependant, quelques zones focales de fibrose et du tissu adipeux peuvent être trouvés partout dans l’épaisseur du myocarde du VG [10]. Ceci peut expliquer la diminution de la fonction VG trouvée même dans les formes modérées de la maladie. Génotype. Les gènes identifiés codent pour la desmoplakine [11], plus récemment la plakophiline 2 [12] et la desmogléine 2 [13]. Ces gènes codent pour des protéines qui font partie de la structure des desmosomes, qui jouent un rôle important dans l’adhérence longitudinale de cellule à cellule (figure 4). Le facteur de croissance (TGFb3) est un autre gène lié au phénotype de la DVDA [14]. La plakophilline 2 apparaît actuellement comme le gène le plus fréquemment impliqué (11 à 43 % des séries, ainsi que des résultats personnels). Dysplasie biventriculaire Phénotype. En raison de la perte importante de tissu myocardique du VG, cette forme mène fréquemment à l’insuffisance cardiaque [15]. Histologie. Sous cette forme, on observe la même anomalie fibro-adipeuse du myocarde dans les deux ventricules. Cependant, la maladie semble progresser de l’épicarde vers l’endocarde, par opposition à la DVDA classique, où l’aspect fibro-adipeux semble, au moins mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006 661 Revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. DC1 Cardiomyopathies ventriculaires droites arythmogènes Protéines d’adhésion intercellulaires du myocarde Z Z α-Actinine Sarcomère Z Desmine Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Myosine Desmosome Filaments intermédiaires (Desmine 10nm) Microfilaments (Actine 5nm) Cx43 Fascia adherens Costamère p 120 cat Vinculine Caténine 1 Matrice extracellulaire Figure 4. Représentation du système d’adhésion intercellulaire (entouré en rouge) et ses relations avec le couple actine-myosine représentant les protéines impliquées dans la contraction du myocarde. On a aussi représenté les protéines Cx43 des jonctions communicantes (voir texte). Desmine Desmosome (Noir) Myosine Revue Figure 5. Anomalies des desmosomes observées en microscopie électronique dès 1969 dans la DVDA (d’après [47]). 662 mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006 Épicarde Épicarde Endocarde Figure 6. Histologie typique de deux cas de DVDA avec mort subite inopinée observées chez des jeunes, l’un durant le sport, l’autre au repos. Les couches médiomurales et sous-épicardiques (à gauche), les couches médiomurales (à droite) sont occupées par du tissu adipeux et du tissu fibreux (en orangé à gauche). La faible épaisseur des fibres survivantes est le support de la conduction lente, permettant la genèse des troubles du rythme. Document de droite dû à l’obligeance du Pr Robert Myerburg (Miami). dans certains cas, commencer dans les couches médiomurales [16]. DVD sans arythmie ou au résultat de l’activation des neutrophiles produisant des post potentiels. DVD avec défaillance cardiaque Forme quiescente Phénotype. Il n’y a aucune arythmie évidente par opposition à la forme précédente. Ceci pourrait être lié au fait que le substrat arythmogène est totalement silencieux ou que des arythmies mineures sont présentes, mais insuffisantes pour conduire à l’hospitalisation. Elles peuvent être asymptomatiques et parfois découvertes par hasard, par exemple au cours d’un examen de médecine légale (figure 6). Histologie. Sous cette forme, trouvée dans 3,7 % de la population générale (figure 7), on observe le modèle histologique typique de la DVDA dans la paroi du VD [17]. Cependant, le substrat arythmogène est dormant. Dans notre compréhension de la maladie, la survenue des arythmies est due au développement des paramètres électrophysiologiques critiques menant à la réentrée soutenue, Phénotype. Ceci peut être le résultat de deux mécanismes : le premier est dû à la progression du phénomène dysplasique sur le VD. Il peut en résulter une compression du VG par une masse de sang inerte pouvant conduire dans la phase terminale à la création de caillots dans les cavités droites, mais il peut aussi s’agir du remplacement de plus en plus de myocarde par de la graisse et de la fibrose, amenant donc à l’implication du VG par le même processus physiopathogénique ; le second est dû à une myocardite superposée (voir ci-dessous). En raison de l’absence ou de la pauvreté des arythmies, ces cas peuvent imiter la cardiomyopathie dilatée idiopathique et conduire à la transplantation cardiaque, dont l’examen histologique du cœur du receveur va redresser le diagnostic [18]. mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006 663 Revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Épicarde Cardiomyopathies ventriculaires droites arythmogènes 35 p = 0,04 p = 0,04 30 Dissociation adipeuse du ventricule droit 60,9 % Nb de cas 25 20 15 37,7 % Sans fibrose 35,4 % Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. 10 Formes quiescentes 3,7 % 5 0 Stade I Stade II Stade III Stade IV Stade V Figure 7. Étude de la graisse dans le myocarde du ventricule droit de sujets décédés de causes non cardiaques dans un hôpital général. Ce travail a mis en évidence la présence de formes quiescentes de dysplasie non arythmogène du ventricule droit et la présence de tissus adipeux sans fibrose dans ce même ventricule, conduisant à individualiser le syndrome de dissociation adipeuse du ventricule droit. Travail effectué par le Dr Fabrice Fontaliran (Paris). Forme aiguë DVDA + myocardite superposée Les observations cliniques très évocatrices, aussi bien que des données histologiques, peuvent montrer diverses formes de myocardite superposées à la DVDA, suggérant une susceptibilité particulière du myocarde dysplasique aux phénomènes infectieux, en particulier viraux (concept qui peut d’ailleurs être étendu à d’autres formes de cardiomyopathies). On a observé la présence des coxsackies aussi bien que des adénovirus dans le myocarde des patients atteints de DVDA [19, 20]. Dans la plupart des cas, la myocardite implique les deux ventricules. La sévérité de la participation ventriculaire gauche et la vitesse de progression de la myocardite sont les deux causes déterminantes du pronostic hémodynamique [21]. Elle revêt plusieurs aspects cliniques bien différents, ce qui brouille souvent les cartes dans le diagnostic de l’affection. Forme quiescente Forme chronique Phénotype. Signes cliniques modérés de déficience cardiaque, asthénie, dyspnée... Histologie. La myocardite guérie laisse des secteurs de fibrose « de remplacement ». Les lymphocytes ont disparu ou restent en petite quantité. Forme chronique active Phénotype. Asymptomatique. Histologie. La présence des lymphocytes est commune (0,1-5,5 %) dans la population générale [22]. Elle semble néanmoins plus fréquente chez les patients atteints de DVDA. Revue Forme hyperaiguë Phénotype. Fièvre, asthénie, dyspnée, hypotension artérielle, insuffisance cardiaque fulminante et décès en quelques jours [23]. Histologie. Infiltration diffuse de cellules rondes, polynucléaires, éosinophiles. 664 Phénotype. Fièvre, douleurs précordiales, troubles de conduction, signes d’atteinte péricardique à l’échocardiographie. Peut durer de quelques jours jusqu’à plusieurs semaines ; est associé au relargage des enzymes cardiaques (troponine). Peut précéder de quelques semaines à quelques mois l’apparition de troubles du rythme. Histologie. Importance de la biopsie endocavitaire montrant des cellules rondes (lymphocytes le plus souvent) ce qui peut aussi avoir des implications thérapeutiques (interféron bêta). Phénotype. Signes cliniques modérés de défaillance cardiaque, asthénie, dyspnée augmentant avec le temps, palpitations, syncope... Histologie. La myocardite progresse à bas bruit, remplaçant de plus en plus le myocarde par de la fibrose. Les lymphocytes sont présents. La myocardite étant plurifocale, il peut exister dans le même myocarde des zones de myocardite active associée à des plages de cicatrisation complète. Ces multiples formes cliniques dues à la myocardite expliquent le polymorphisme des présentations cliniques. Nous pensons que la myocardite superposée est la cause mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006 Maladie de Naxos C’est une maladie très rare, découverte dans l’île de Naxos (Grèce) à propos de 24 patients appartenant à 6 familles (figure 2). La transmission est autosomique récessive. Quelques autres cas isolés ont été découverts à travers le monde. Phénotype. Le phénotype est identique à la DVDA classique ; de plus, il existe des cheveux laineux et une kératodermie palmoplantaire [24]. Histologie. Association typique d’une DVDA. L’association à des signes de myocardite et des arythmies est fréquente. Génotype. La troncation de la plakoglobine est le facteur monogénique produisant la maladie [25] (figure 3). Tous les patients sont des homozygotes. Les hétérozygotes symptomatiques peuvent présenter des tachycardies ventriculaires infundibulaires. Dysplasie israélienne récessive due à la desmoplakine Phénotype. Cette forme récessive découverte dans la population non juive d’Israël associe les cheveux laineux, la kératodermie et la DVD, soit une présentation finalement semblable à celle de la maladie de Naxos. Génotype. La troncation de la desmoplakine est le facteur monogénique produisant la maladie [26]. Dysplasie vénitienne dominante due à la desmoplakine La transmission est autosomique dominante. Phénotype. Semblable à la DVDA. Histologie. Semblable à la DVDA. Génotype. La desmoplakine située en série entre la plakoglobine et les filaments intermédiaires de desmine supportant la structure actine-myosine est responsable de la maladie [27] (figure 3). Maladie de Uhl : anomalie très rare Phénotype. Deux formes : – Forme pédiatrique : nouveau-nés (diagnostic différentiel avec la maladie d’Ebstein) avec insuffisance cardiaque [5] ; – Forme de l’adulte : arythmies, insuffisance cardiaque ou les deux [28]. Cette forme a été longtemps et fréquemment confondue avec la DVDA [29]. Base VD VG Interventriculaire antérieure Figure 8. Aspect typique de maladie de Uhl de l’adulte. Noter la transparence de la paroi libre du ventricule droit du fait de l’absence totale de fibres myocardiques, probablement due à une apoptose massive et précoce du myocarde de ce ventricule. Document dû à l’obligeance du Pr Robert Slama (Paris). Histologie. L’examen pathologique est pathognomonique. Il existe par endroits sur la paroi libre du VD une absence totale de myocarde consistant seulement en épicarde et endocarde séparés par une couche mince d’adipocytes occupés par les vaisseaux coronaires, qui peuvent montrer la prolifération anormale de la média. Par conséquent la paroi est, à proprement parler, transparente (figure 8). DVDA imitant l’anomalie de Uhl Phénotype. Un cas (Trochu, Nantes, non publié) avec VD énorme. Paroi extrêmement mince suggérant l’anomalie de Uhl (toutes les techniques d’imagerie). Histologie. Cependant, après greffe cardiaque pour insuffisance cardiaque terminale, une couche mince de myocarde était présente. La paroi était translucide mais non transparente. Cette forme est donc différente de l’anomalie de Uhl typique. Dysplasie spongieuse biventriculaire Phénotype. Insuffisance cardiaque congestive lentement progressive. Un cas personnel d’origine portugaise [30]. Aucun autre cas dans la littérature. Histologie. Disparition totale du myocarde du VD avec épaississement de l’endocarde et de l’épicarde. VG dissocié par de la graisse interstitielle avec une fibrose mineure passant de cellule à cellule, suggérant une apoptose importante [29]. Génotype. Présence de cas familiaux suggérant la DVDA. mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006 665 Revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. majeure de déclenchement des arythmies et de mort subite. Il en résulte que dans la dysplasie commune, la présence de phénomènes inflammatoires est plus rare que l’on peut le penser. Les mutations de gène expliquant la susceptibilité virale est une question en suspens (communication personnelle de Christine Seidman, Harvard University. CARDIOSTIM 2004). Cardiomyopathies ventriculaires droites arythmogènes Fibres longitudinales Fibrose Fibres transversales d’entre eux chez une maladie structurelle du myocarde, certains avec des signes d’inflammation, et/ou de la fibrose avec un aspect histologique typique de DVDA [35]. Génotype. Quelques mutations dans SCN5A on été retrouvées chez 15 à 20 % des patients ayant l’aspect typique d’ECG de syndrome de Brugada de type I, qui apparaît maintenant comme un co-facteur et non comme la molécule dont l’altération est la cause de la maladie [36]. Note : Le même aspect ECG lié aux anomalies structurelles suggérant la DVDA a été décrit par Nava en 1988. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Tachychardies infundibulaires Adipocytes Figure 9. Patient ayant un ECG de syndrome de Brugada de type I décédé subitement à l’âge de 32 ans. On trouve, à la jonction entre les couches physiologiques du myocarde du ventricule droit, dont les fibres sont d’orientation différentes, la présence de tissu adipeux avec un peu de fibrose interstitielle. Document dû à l’obligeance du Pr Pedro Brugada (Aalst). Tachycardie ventriculaire catécholaminergique Phénotype. Épisodes de TV polymorphe juvénile déclenchés par effort ou contrainte psychologique. À haut risque de mort subite. Histologie. Deux présentations : – Avec maladie structure lle du myocarde : histologie semblable à la DVDA classique [31] ; – Sans anomalie de structure [32]. Génotype. Mutation du gène codant pour la protéine RyR2 qui est le récepteur à la ryanodine sur la membrane du réticulum sarcoplasmique jouant un rôle dans la régulation du calcium intracellulaire [33]. La surcharge calcique serait à l’origine des troubles du rythme. Il s’agit donc ici d’un phénomène bien différent de la DVDA, où les troubles du rythme sont principalement dûs à des phénomènes de conduction lente et de réentrée. Revue Syndrome de Brugada (quelques patients évocateurs) Phénotype. Mort subite nocturne, vertiges, « syncope vasovagale ». Ce syndrome montre dans certains cas un aspect proche de la DVDA (figure 9). Néanmoins, l’efficacité de l’isoprénaline dans le syndrome de Brugada est en contraste évident avec la DVDA, où elle est employée au contraire pour induire les arythmies ventriculaires. Par conséquent, il ne faut retenir ici que les patients avec ECG de syndrome de Brugada qui remplissent les nouveaux critères de DVDA [34]. Histologie. L’anatomopathologie de quelques cas de syndrome de Brugada, morts subitement, a montré 38 % 666 Le sous-groupe suivant comporte des arythmies très communes, qui peuvent être fortement symptomatiques. Avec le temps, on peut observer chez quelques patients une progression dans la sévérité des arythmies : extrasystoles isolées, couplées, triplées, épisodes courts de TV non soutenue, TV soutenue, TV incessante, fibrillation ventriculaire ou même fibrillation ventriculaire d’emblée. TV infundibulaires (RVOT VT des Anglo-Saxons) ; environ 50 % des patients Phénotype. Extrasystoles, courtes salves réitérées de tachycardie ventriculaire. Une maladie structurelle du myocarde a pu être identifiée par des spécialistes d’imagerie. Histologie. Un aspect typique de dysplasie localisée à l’infundibulum à été rapporté (y compris l’atteinte des léiomyocytes des vaisseaux) [30] (figure 10). TV septale haute On a observé des cas d’extrasystolie ventriculaire progressant vers la TV incessante. L’exploration intraseptale avec une aiguille spéciale insérée pendant la chirurgie à l’intérieur de la partie haute du septum interventriculaire a montré des potentiels fortement réduits et fragmentés (figure 10). TV avec extrasystoles ventriculaires de l’« infundibulum » gauche Ce sont les LVOT VT des auteurs anglo-saxons ; elles ont été récemment identifiées. Une maladie structurelle du myocarde n’a pas encore été rapportée. Une entité nouvelle : le syndrome de dissociation adipeuse du VD (DAVD) Phénotype. Le plus souvent asymptomatique, présence d’un hypersignal à la résonance magnétique nucléaire (conduisant à des « faux diagnostics positifs » pour la DVDA). Histologie. La présence du tissu adipeux dans le myocarde ventriculaire droit est connue depuis longtemps par mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006 Présence massive de tissus adipeux Bande de cardiomyocytes E1-3 Potentiels intraseptaux A Épicarde B II II III III 100 E1 E1 E2 E3 E3 Ref.V Ref.V Endocarde Figure 10. Tachycardie ventriculaire infundibulaire. Le patient de gauche, une fille de 16 ans, décède subitement à l’école. L’autopsie montre une forme localisée de DVDA. Document dû à l’obligeance du Pr Cosnay (Tours). Le patient de droite a fait des troubles du rythme allant crescendo des extrasystoles infundibulaires aux TV incessantes. L’exploration peropératoire du septum interventriculaire avec l’aiguille multiélectrode de Dürrer montre des potentiels fragmentés (B) par opposition à ceux enregistrés dans une zone témoin (A). Il a été revu récemment en rythme sinusal après une intervention « partiellement efficace » (bigéminisme asymptomatique pendant 6 ans). Patient adressé par le Dr Van Hemel de l’Université d’Utrecht. les anatomopathologistes. Cependant, son évaluation quantitative est récente (figure 7). En outre, la graisse dans le VD semble être spécifique à l’espèce humaine. Ceci est observé jusqu’à 60 % de la population générale [37]. On ne l’a pas observé dans le VD de 8 singes non Bonobo [17]. Par conséquent, la DAVD semble le résultat d’une mutation, qui s’est produite spécifiquement dans l’espèce humaine. Fondamentalement, il n’y a aucune fibrose dans la DAVD, qui est beaucoup moins dangereuse sur le plan rythmique que la DVDA [38]. Cependant notre expérience personnelle de plusieurs cas, récemment confirmée par une étude américaine de Boston, a montré de façon péremptoire que la présence de graisse dans le VD (sans fibrose) est une cause de mortalité inattendue dans les suites immédiates de la transplantation cardiaque [39] (figure 11). Il en va inévitablement de même de donneurs ayant une dysplasie sévère asymptomatique et passée inaperçue. Épicarde Épicarde Revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. E2 Endocarde Endocarde Figure 11. Décès quelques jours après une transplantation cardiaque avec insuffisance ventriculaire droite non liée à une hypertension artérielle pulmonaire. Le document anatomique vérifié par le Pr Thiene de Padoue confirme la présence de tissu adipeux transmural du VD sans fibrose, donc différent de la DVDA. mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006 667 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Cardiomyopathies ventriculaires droites arythmogènes Revue Syndromes limites Discussion Prolapsus de la valve mitrale : cette forme est plus fréquente dans les cas avec transformation adipeuse prédominante [40]. Maladie de Carvajal-Huerta : forme à transmission récessive, syndromique, affectant principalement le VG avec fibrose diffuse sans transformation adipeuse. Une mutation du gène codant pour la desmoplakine a été rapportée [41]. La cardiomyopathie ventriculaire gauche due à la desmoplakine est controversée [42]. Il s’agit plus probablement de DVDA avec myocardite familiale. Depuis la découverte de l’anomalie de la plakoglobine à l’origine de la maladie de Naxos, les autres molécules situées dans les zones de jonctions mécaniques intercellulaires (desmosomes) se sont révélées susceptibles de conduire à la même présentation clinique avec des variantes. Par exemple, la maladie de Naxos à transmission autosomale récessive dont tous les membres sont des homozygotes est plus sévère que les autres formes de dysplasie à transmission autosomale dominante. Cependant, un travail encore non publié présenté par l’équipe du Johns Hopkins à la réunion de l’AHA 2005 (Young investigator award) a montré une diversification du pronostic en fonction de la protéine d’adhésion intercellulaire en cause. C’est ainsi que les malades ayant une altération de la plakophiline 2 ont un pronostic plus sévère en termes de date de survenue des troubles du rythme graves et de sévérité de ces mêmes troubles du rythme par rapport aux autres patients atteints de DVDA mais non liée à la plakophiline 2. C’est la raison pour laquelle nous avons isolé et non rassemblé dans le même groupe les formes cliniques appartenant à la même protéine telle que la desmoplakine. Les cardiomyopathies du VD impliquent dans la plupart des cas des protéines appartenant au domaine des liaisons mécaniques situées à l’extrémité des cellules cardiaques qui sont placées en série avec les protéines de la contraction (actine, myosine). Il est intéressant de constater que les anomalies des desmosomes avaient été observées dans la DVDA bien avant l’identification des protéines d’adhésion intercellulaires. Il n’est pas difficile de penser que les anomalies de ces protéines puissent conduire à une élimination de certains cardiomyocytes par apoptose. En dehors des phénomènes mécaniques, la biologie moléculaire a aussi apporté une contribution importante à la compréhension des phénomènes électriques à la base des troubles du rythme. Un travail ancien de Guiraudon et al. [47] avait été le premier à rapporter les anomalies des desmosomes de la DVDA en microscopie électronique (figure 5). Ceci nous avait amenés à suspecter comme conséquence une anomalie des jonctions communicantes jouant un rôle fondamental dans la transmission électrique de l’activation de cellule à cellule. Il a été alors possible avec la collaboration de l’équipe de Saffitz de St Louis (Missouri) de montrer par immunohistochimie et microscopie confocale la sous-expression de la protéine Cx43 de façon sensible dans le VG et de façon sévère dans le VD de patients atteints de maladie de Naxos [48] (figure 13). En dehors du rôle de ces molécules dans la structure du myocarde, il est connu de longue date qu’elles appartiennent à la famille des Armadillo qui jouent un rôle important dans l’embryogenèse. Un travail très récent du Bay- Diagnostic différentiel – Tachycardie infundibulaire sans maladie structurelle du myocarde [43]. – Certaines TV catécholaminergiques [44]. – Syndrome de Brugada sans transformation adipeuse. – Myocardite pure : cette entité produit de la fibrose associée à des adipocytes en amas qui peuvent mimer la DVDA sans l’aspect topographique transmural. – Cardiomyopathie dilatée avec préservation de la fonction du VG mais TV d’origine droite. – Sarcoïdose cardiaque : peut mimer la DVDA, toutefois on a observé l’association des deux maladies avec une fréquence surprenante (figure 12). – Modèles animaux : on a observé des modèles de DVDA chez les chats communs [45] et les chiens Boxer [46]. Figure 12. Granulome pathognomonique de sarcoïdose cardiaque superposée à une DVDA typique (non présentée). Le mécanisme de l’association de ces deux maladies rares est à l’heure actuelle inexplicable. Document dû à l’obligeance de Mme Micheline Long, webmaster de l’International support group of family members of ARVD, voir texte. 668 mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006 Naxos ventricule gauche Naxos ventricule droit DAVD témoin Figure 13. Diminution de l’expression des protéines Cx43 dans le myocarde du VG mais surtout du VD d’une patiente de 16 ans atteinte de maladie de Naxos morte subitement. Un point important de ce document est le cas témoin sélectionné chez un patient ayant une dissociation adipeuse du VD (DAVD) typique. Il est frappant de remarquer l’absence de sous-expression de la protéine Cx43 dans ce cas, pouvant expliquer le faible risque de mort subite arythmique de ces patients. Document dû à l’obligeance du Pr Jeff Saffitz (Washington University, St Louis, Missouri). lor’s College de Houston vient de montrer le rôle des WNT dans l’adipogenèse de la DVDA, un facteur jusqu’ici inexpliqué [49]. Les protéines de la série des WNT jouent un rôle de switch dans l’embryogenèse des cardiomyocytes. Lorsque les WNT sont présentes, elles inhibent la transformation des cellules précurseurs en adipocytes et favorisent la fabrication des cardiomyocytes. Si les WNT sont absentes, le frein sur la fabrication des adipocytes est levé au détriment des cardiomyocytes et l’adipogenèse est expliquée [50]. Or, nous avons observé dans la maladie de Naxos une translocation des gammacaténines des desmosomes vers les membranes nucléaires. C’est à ce niveau qu’interviendraient alors les WNT qui, étant bloquées par la présence des gammacaténines, vont favoriser le déve- loppement des adipocytes, et vont donc réagir durant la vie embryonnaire sur la différentiation cellulaire cardiaque. Les progrès incontestables de la génétique, dont on pensait au départ qu’ils allaient donner une vision claire des maladies génétiques du jeune à risque de mort subite, ont en fait révélé une situation plus complexe que prévue. Nous avons vu que les tachycardies ventriculaires catécholaminergiques sont liées à des anomalies du récepteur à la ryanodine situé sur la membrane du réticulum sarcoplasmique qui jouent un rôle majeur dans le fonctionnement de la contraction par le jeu du calcium. On est donc bien loin des systèmes de jonction intercellulaires. De plus, les aspects histologiques observés par différentes mt cardio, vol. 2, n° 6, novembre-décembre 2006 669 Revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Sous-expression de la protéine Cx43 dans la maladie de Naxos Cardiomyopathies ventriculaires droites arythmogènes Étude du champ électrique cardiaque I V1 II V2 III Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. V3 R V4 L V5 F V6 Présence de potentiels tardifs ventriculaires visibles après amplification ECG x 10 Tracé ECG normal, en particulier ondes T positives en précordiales droites Figure 14. Valeur du traitement du signal pour l’identification de la DVDA chez un patient ayant fait une tachycardie ventriculaire à retard gauche à 240/mn après un match de football. Diagnostic confirmé par l’angiographie de contraste et l’angioscintigraphie. équipes ne sont pas concordants. Le même gène pourrait donc engendrer des phénotypes différents ! Inversement, la dysplasie syndromique de type Naxos peut être due à la plakoglobine mais aussi, comme on l’a vu, à la desmoplakine (forme Israélienne). Donc, un même phénotype qui peut sembler clair avec les moyens d’investigation actuels peut être la conséquence de deux gènes différents. Il faut encore du temps pour mieux comprendre les mécanismes physiopathogéniques des cardiomyopathies du VD. Dans le meilleur des cas, on aboutit à 50 % d’identification du gène en cause, ce qui veut dire que dans l’autre moitié, le gène, au moins dans les formes familiales, reste à découvrir. Il se peut aussi que plusieurs gènes interagissent pour aboutir au déclenchement de la maladie (rôle possible de gènes modificateurs). Néanmoins, les apports de la génétique pourraient ouvrir la voie à des approches thérapeutiques nouvelles, à partir des anomalies mineures du champ électrique du cœur mis en évidence par des procédés nouveaux de traitement du signal (figure 14). Revue Références 1. Fontaine G, Guiraudon G, Frank R, et al. Stimulation studies and epicardial mapping in ventricular tachycardia: study of mechanisms and selection for surgery. In : Kulbertus HE, ed. Reentrant arrhythmias. Lancaster, MTP Pub, 1977 : 334-50. 2. Thiene G, Nava A, Corrado D, Rossi L, Pennelli N. Right ventricular cardiomyopathy and sudden death in young people. N Engl J Med 1988 ; 318 : 129-33. 670 3. 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