©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2016-2017 1 Résumé de cours sur l’analyse réelle 1 Les limites 1. Neufs définitions de limite à connaître. 2. Quelques propriétés : • unicité de la limite, notion de limite à gauche et à droite • si f admet une limite finie en a, alors f bornée au voisinage de a • (⋆) si f admet en a une limite l > 0, alors f > 0 au voisinage de a. 3. Opérations algébriques sur les limites et théorèmes de comparaison comme pour les suites 4. Caractérisation séquentielle de la limite de fonctions : application cos n’admet pas de limite en +∞. 5. Théorème de la limite monotone 2 Continuité 2.1 Généralités 1. Définition : f√ continue en a si limx→a f (x) = f (a). Exemple : l’application x 7→ ⌊x2 ⌋ est continue en 0 mais pas en 2. 2. Opérations sur les fonctions continues : stable par combinaison linéaire, produit, quotient, composée. 3. Quelques propriétés : • Caractérisation séquentielle de la continuité : f est continue en a si et seulement si pour tout suite (un )n de points de I qui converge vers a, la suite (f (un ))n converge vers f (a). Cela s’utilise souvent de la façon suivante : si un tend vers a et que f est continue en a, alors f (un ) tend vers f (a). Application : (⋆) soit f : I → I continue. Si la suite u définie par un+1 = f (un ) et u0 ∈ I converge vers l ∈ I, alors l est un point fixe de f . • Si f (a) > 0 et f continue en a, alors f > 0 au voisinage de a. 2.2 Grands théorèmes 1. Le théorème des valeurs intermédiaires : Soit f une fonction réelle continue sur un intervalle I. Pour tous réels a et b de I, f prend toutes les valeurs comprises entre f (a) et f (b). Autre formulation : l’image d’un intervalle par une fonction continue est un intervalle. Il est souvent utilisé de la façon suivante : si f continue change de signe, alors elle s’annule. Application : un polynôme réel de degré impair admet toujours au moins une racine réelle. 2. (⋆) Le théorème des bornes atteintes : une fonction continue sur un segment [a, b] est bornée et atteint ses bornes. Corollaire : l’image d’un segment par une fonction continue est un segment. Application : (⋆) soit f : R+ → R continue qui admet une limite finie en +∞. Alors f est bornée. 3. Bijections continues : Théorème de la bijection : si f : I → J est strictement monotone et continue, alors f est une bijection de I sur l’intervalle f (I) et la fonction réciproque est aussi strictement monotone et continue. Réciproquement si f est une injection continue, alors f est nécessairement strictement monotone. 2 ©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2016-2017 3 Dérivabilité 3.1 Généralités 1. Définition : f dérivable en a si limx→a directeur de la tangente en a. f (x)−f (a) x−a = l est finie. On note f ′ (a) cette limite, qui est le coefficient Si f est dérivable, alors f est continue mais réciproque fausse (CEX : racine carrée ou valeur absolue en 0). 2. Opérations sur les fonctions dérivables : • stable par combinaison linéaire, produit, quotient, composée • si f bijective, dérivable en a et f ′ (a) 6= 0, alors f −1 dérivable en b = f (a) et f ′−1 (b) = 1 f ′ (f −1 (b)) . 3. Dérivées successives : • Notion de fonction de classe C k • formule de Leibniz pour dériver n fois le produit f g 3.2 Grands théorèmes 1. Théorème des points critiques (⋆) : si f dérivable admet un extremum local en a un point intérieur, alors f ′ (a) = 0. Réciproque fausse, CEX : f (x) = x3 2. Le théorème de Rolle (⋆) «machine à fabriquer des zéros de f ′ » : soit f continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. Si f (a) = f (b), alors f ′ s’annule entre a et b. Application : si P = (X − a)(X − b)2 (X − c)3 , alors P ′ est scindé, puis allure de P . 3. Les accroissements finis : • théorème (⋆) : si f est continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[, alors il existe c ∈]a, b[ tel que f (b) − f (a) = f ′ (c)(b − a). Interprétation graphique. • inégalité : Soit f une fonction dérivable sur I telle que f ′ est bornée sur I par M . Alors pour tout a et b dans I, on a |f (b) − f (a)| 6 M |b − a| C’est un outil à fabriquer des fonctions K − LIP . Lorsque que K ∈ [0, 1[, cela permet d’étudier des suites du type un+1 = f (un ). Application : lien entre variation et signe de la dérivée. Une nouveauté : si f ′ > 0 et que f ′ ne s’annule pas sur tout un intervalle ouvert (moralement f ′ s’annule peu), alors f strictement croisssante. 4. Le théorème de la limite de la dérivée : ⊲ Soit f une fonction réelle continue sur [a, b] et dérivable sur [a, b[. • (⋆) Si lim f ′ (x) = l ∈ R, alors f est dérivable en b et f ′ (b) = l (on a même f est de classe C 1 en b). x→b ′ • Si lim f (x) = ±∞, alors f n’est pas dérivable en b, mais la courbe de f admet une tangente verticale x→b au point d’abscisse b. Exemple : étudier la dérivabilité de la fonction x 7→ arcsin(1 − x2 ). Le corollaire suivant est très pratique pour prouver la classe C 1 : soit a ∈ R et f une fonction de classe C 1 sur I \ {a}. Si limx→a f (x) = l ∈ R et limx→a f ′ (x) = m ∈ R, alors f se prolonge en une fonction de classe C 1 sur I en posant f (0) = l et on a f ′ (a) = m. Exemple : f (x) = sin x x . On généralise à la classe C k par récurrence : ⊲ Le théorème de prolongement de classe C k : soit a ∈ R, k ∈ N et f une fonction de classe C k sur I \ {a}. Si pour tout i ∈ J0, kK, f (i) admet une limite finie li en a, alors f se prolonge en une fonction de classe C k sur I et on a pour tout i ∈ J0, kK, f (i) (a) = li . se Application : existence de «fonctions plates», la fonction f définie sur ]0, +∞[ par f (x) = exp −1 x prolonge en une fonction de classe C k sur [0, +∞[ et ses dérivées successives en 0 sont nulles.