C U R R I C U LU M Forum Med Suisse No 46 13 novembre 2002 1091 Traitement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et de leurs complications (1 partie) ère P. Michetti, C. M. Oneta, F. Seibold Le traitement des patients souffrant maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) est encore et toujours un grand défi pour l’interniste et le gastroentérologue, en raison de l’importante variabilité de l’évolution de ces maladies. Au cours de ces dernières années, de nouveaux traitements ont été introduits et les indications aux traitements actuels ont changé. Lors du congrès annuel de la Société suisse de Gastroentérologie et Hépatologie (SSGH) à Interlaken, il a été tenté de donner une sorte d’aperçu – de «state of the art» – de l’état actuel des connaissances sur le traitement des MICI, sur la base de quatre situations pratiques. En référence à la présentation qui a été faite, l’article ci-dessous traite du traitement différentiel de la poussée aiguë, de l’entretien de la rémission, et de la symptomatologie sténosante de la maladie de Crohn. Un article subséquent discutera du traitement de la colite ulcéreuse, des fistules de la maladie de Crohn et des manifestations extra-intestinales des MICI. Traitement de la poussée du Crohn et d’entretien de la rémission Cas 1 Correspondance: PD Dr. med. Frank Seibold Gastroenterologische Abteilung Inselspital CH-3010 Bern Une étudiante de 26 ans se présente avec une anamnèse de diarrhées depuis 2 mois, de crampes abdominales récidivantes, d’une perte de poids de 5 kg et d’une température de 38,1 °C. Cette patiente fume environ 20 cigarettes par semaine. Elle ne prend pas d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. Sa sœur de 30 ans souffre d’une maladie de Crohn iléo-caecale. A l’examen physique, il n’y a qu’une discrète douleur à la pression du quadrant inférieur droit de l’abdomen. Le laboratoire montre un MCV à 78, un hématocrite à 33% et une VS augmentée à 45 mm/h. La colonoscopie révèle des érosions aphteuses au niveau de l’iléon et des hémorroïdes internes. L’histologie donne comme résultat une iléite granulomateuse, la muqueuse colique étant normale. Le transit sélectif du grêle montre une atteinte des 20 derniers cm de l’iléon, compatible avec une maladie de Crohn non sténosante. Quelles sont les options thérapeutiques chez cette patiente? Nous avons le choix entre mésalazine, antibiotiques, budésonide et prednisone. Cette patiente est convaincue par le médecin qu’elle doit cesser de fumer. Un traitement est mis en route par mésalazine 4 g. Son état général s’améliore peu après, mais sa diarrhée s’aggrave. La mésalazine est interrompue et un traitement de ciprofloxacine est instauré à raison de 2 500 mg par jour. Une semaine plus tard, la patiente se sent nettement mieux. Elle n’a plus de douleur et la consistance de ses selles se normalise. Après 3 mois de traitement, elle est totalement asymptomatique, et le traitement de ciprofloxacine est poursuivi à raison de 1 500 mg par jour. Comment poursuivre le traitement à ce stade? Aucun autre traitement, poursuite du traitement par mésalazine, ciprofloxacine (dose?), traitement d’entretien par 6-mercaptopurine ou azathioprine? Cette patiente poursuit un traitement d’entretien par ciprofloxacine 500 mg par jour. Après 6 mois, elle présente une nouvelle poussée avec douleurs, diarrhée et températures subfébriles. La toxine de Clostridium difficile est négative, raison pour laquelle la ciprofloxacine est augmentée à 2 500 mg par jour, mais les symptômes ne s’atténuent pas. Quel traitement proposez-vous à ce stade? Antibiotique supplémentaire, ou différent? Stéroïdes? Infliximab? Azathioprine? 6-mercaptopurine? Méthotrexate? Cette patiente reçoit alors 40 mg de prednisone et 50 mg d’azathioprine chaque jour. C U R R I C U LU M Elle s’améliore nettement en l’espace de 48 heures. Après une semaine, la prednisone peut être abaissée de 5 mg chaque semaine et l’azathioprine augmentée à 100 mg par jour (2 mg/kg de poids corporel). Cette amélioration ne dure que 3 semaines. La patiente présente soudain de violentes douleurs épigastriques, avec des vomissements à répétition. Le laboratoire montre une augmentation de l’amylase à 800 u/l, à la suite de quoi l’azathioprine est interrompue. Et la patiente récupère à nouveau cliniquement en l’espace de 48 heures. Mais après diminution des stéroïdes à 10 mg par jour, elle présente à nouveau des crampes et des diarrhées. Quelles sont alors les options thérapeutiques Augmentation de la dose de prednisone? Infliximab? Méthotrexate? La prednisone est augmentée à 20 mg/jour, ce qui améliore très nettement la symptomatologie de la patiente. Elle reçoit une perfusion de 250 mg d’infliximab, ensuite de quoi la prednisone peut être progressivement diminuée. Un traitement de méthotrexate est abandonné car cette patiente veut un enfant. Trois mois après la perfusion d’infliximab, elle présente une nouvelle poussée, bien contrôlée par une seconde perfusion d’infliximab. L’évolution est ensuite sans complications sous traitement probiotique. Traitement de la maladie de Crohn en phase aiguë Nous savons maintenant que l’évolution de la maladie est influencée par des facteurs environnementaux, dont notamment la fumée [1]. L’arrêt de la consommation de nicotine diminue de moitié le risque de poussée et permet de réduire significativement la prednisone ou l’immunosuppresseur. Le traitement de prednisone est toujours le standard du traitement de la poussée du Crohn. Plusieurs études multicentriques ont pu démontrer l’effet bénéfique de la prednisone dans le Crohn en phase aiguë, mais environ 50% de ces maladies intestinales inflammatoires deviennent réfractaires aux stéroïdes au cours de la première année de traitement, ou les patients deviennent cortico-dépendants [2]. Le budésonide est une alternative possible pour le traitement de la maladie de Crohn active, et s’utilise essentiellement dans l’atteinte iléocaecale. Bien que les études n’aient fait ressortir aucune différence significative entre prednisone et budésonide, certains experts sont d’avis, en fonction de leur expérience clinique, Forum Med Suisse No 46 13 novembre 2002 1092 que le budésonide est moins efficace que la prednisone, surtout dans les évolutions graves de cette maladie [3]. Les antibiotiques ont une place dans le traitement de la maladie de Crohn active, c’est certain. Plusieurs études ont montré qu’une monothérapie par ciprofloxacine est équivalente à un traitement de prednisone [4]. Par contre, une monothérapie par métronidazole est moins efficace, mais peut parfaitement être utilisée en association à la ciprofloxacine [5]. Une méta-analyse a montré que l’azathioprine ou la 6-mercaptopurine agissent chez une grande partie des patients souffrant d’un Crohn et ayant une cortico-résistance ou corticodépendance, même s’il faut généralement attendre 2 ou 3 mois pour que ces substances déploient leur effet [6]. L’anticorps anti-TNF-alpha, l’infliximab, est maintenant une bonne alternative chez les patients réfractaires aux stéroïdes ou aux immunosuppresseurs. L’expérience clinique courante concorde fort heureusement avec les résultats des études en vue de son admission [7]. Nous pouvons résumer en disant que pour un traitement adéquat d’une maladie de Crohn en phase aiguë, il faut tenir compte de son activité du moment et de son évolution. Traitement d’entretien chez les patients souffrant d’une maladie de Crohn Le pilier du traitement d’entretien, et ceci surtout pour une maladie de Crohn cortico-réfractaire ou cortico-dépendante, est l’azathioprine ou la 6-mercaptopurine [8]. La dose usuelle d’azathioprine est de 2–2,5 mg/kg de poids corporel, et celle de 6-mercaptopurine de 1,5 mg/kg de poids corporel. En cas d’intolérance à l’azathioprine, le méthotrexate peut être utilisé comme alternative. L’injection souscutanée ou intramusculaire de 15 mg de méthotrexate est efficace pour maintenir la rémission. Le méthotrexate peut également s’administrer à raison de 7,5–25 mg par semaine par voie orale (mais pas chez les patients ayant soit une atteinte iléale, soit subi une résection iléale) [9]. Dans les rares situations où un traitement d’entretien par azathioprine, 6-mercaptopurine ou méthotrexate n’est pas possible, il est possible de donner l’infliximab. Mais il faut savoir que l’expérience à long terme est encore très insuffisante. Et des études montrent qu’une grande partie des patients ayant reçu régulièrement de l’infliximab n’y répond plus après une année [10]. Quelques petites études ont attribué un certain rôle dans le traitement d’entretien de la maladie de Crohn à des probiotiques, souches non C U R R I C U LU M pathogènes d’E. coli (Nissle, 1917) ou Saccharomyces boulardi [11]. La mésalazine n’a pratiquement aucune place dans le traitement d’entretien d’une rémission induite par les médicaments [12]. Et son intérêt thérapeutique dans la maladie de Crohn postopératoire semble limité [13]. Mais certains experts attribuent à la mésalazine un certain bénéfice chez un sous-groupe de patients, sur la base de leurs expériences cliniques. Les patients traités par placebo ou budésonide ne se différencient plus de manière significative après un an en matière de réponse au traitement, c’est pour cette raison que le budésonide n’a aucune place dans le traitement à long terme de la maladie de Crohn [14]. Les stéroïdes systémiques n’ont aucune place ici non plus. Traitement de la symptomatologie sténosante de la maladie de Crohn Cas 2 Un homme de 42 ans se présente au service des urgences avec des douleurs abdominales, des crampes, des nausées et vomissements à répétition. Cette symptomatologie s’est installée depuis environ 12 heures. Ce patient a une maladie de Crohn connue depuis plusieurs années. 4 ans auparavant, il a subi une résection de 25 cm de l’iléon en raison d’une sténose. A part une diarrhée chologène traitée par cholestyramine, ce patient va assez bien depuis lors. Il reçoit régulièrement de la vitamine B12. A l’admission, il présente un abdomen ballonné avec des bruits intestinaux intenses, une douleur à la pression et une défense modérées dans la fosse iliaque droite. Il est afébrile. L’abdomen à vide montre des anses grêles dilatées avec niveaux hydroaériques, et la TC montre un iléon distal épaissi. Il n’y a pas d’abcès. Quelles sont les options thérapeutiques en cas de symptomatologie sténosante? Opération; jeûne et expectative; stéroïdes, infliximab; dilatation endoscopique? Une sonde gastrique est tout d’abord mise en place, pour administrer à ce patient beaucoup de liquides. Il reçoit également des liquides par voie intraveineuse, et une corticothérapie est mise en route par cette même voie. Il ne répond pas à ce traitement après 2 jours, pas plus cliniquement que radiologiquement, et il est donc opéré. Pour réséquer son importante sténose au niveau de son iléon néoterminal, il faut lui enlever de nouveau 30 cm d’iléon. Forum Med Suisse No 46 13 novembre 2002 1093 Comment prévenir les récidives postopératoires de la maladie de Crohn? Aucun traitement, les récidives ne pouvant être prévenues; 5-ASA; stéroïdes; métronidazole, azathioprine; méthotrexate? Après discussion approfondie avec le patient, et à sa demande, une prophylaxie de récidive est mise en route par azathioprine (2,5 mg/kg de poids corporel), qu’il tolère bien. Le patient est asymptomatique depuis plus de 2 ans. Sténoses de la maladie de Crohn Les sténoses se forment généralement sur des lésions inflammatoires aiguës d’une part, et de l’autre sur des lésions fibrosées. Ces dernières ne réagissent pas aux médicaments. L’inflammation aiguë, par contre, qui s’accompagne d’un œdème de la paroi, répond classiquement bien aux corticostéroïdes. Les sténoses principalement inflammatoires peuvent souvent très bien se diagnostiquer aux ultrasons (épaississement des parois dans les secteurs atteints). Il y a en principe plusieurs possibilités de traiter une symptomatologie sténosante. A part le jeûne et la mise au repos du tractus gastrointestinal, p.ex. par sonde gastrique (voir exemple), les options thérapeutiques sont médicamenteuses, endoscopiques et chirurgicales. Dilatation au ballonnet des sténoses du Crohn Les dilatations au ballonnet sont indiquées pour les sténoses principalement fibrosées, alors que les sténoses principalement inflammatoires ne profitent pas d’une telle intervention à long terme. Comme les sténoses du Crohn sont souvent en partie fibrosées et en partie inflammatoires, il faut donner un traitement anti-inflammatoire efficace en complément à la dilatation au ballonnet. La littérature ne comporte pas de grandes études sur la dilatation au ballonnet par voie endoscopique. La proportion d’amélioration clinique manifeste oscille entre 62% et 78%. D’après la littérature et notre expérience personnelle, les résultats obtenus sont pour la plupart limités dans le temps. Le succès de ce traitement peut toutefois être maintenu par dilatations successives. L’incidence des complications atteint 11% [15–17]. La dilatation n’est pas possible chez une partie des patients, pour des raisons techniques ou si la sténose est trop étendue. C U R R I C U LU M Forum Med Suisse No 46 13 novembre 2002 1094 Traitement médicamenteux des sténoses inflammatoires Prophylaxie des récidives postopératoires? Les stéroïdes restent toujours le traitement de choix. Ils entraînent la plupart du temps une décongestion rapide de la muqueuse enflammée et améliorent très nettement la symptomatologie clinique. Certains groupes de travail leur associent des antibiotiques. Mais aucune étude clinique n’a été effectuée sur cette manière de faire. En cas de symptomatologie sténosante récidivante, il faut envisager soit une intervention chirurgicale, soit un traitement immunosuppresseur à long terme par azathioprine (à une dose de 2,5 mg/kg de poids corporel) ou 6-mercaptopurine (à une dose de 1–5 mg/kg de poids corporel) (voir ci-dessus). Ces médicaments permettent de diminuer durablement l’activité de la maladie chez une majorité des patients, ce qui permet même d’éviter une opération à certains. Mais avant de commencer un tel traitement, il faut naturellement discuter le potentiel des effets indésirables avec le patient. Les plus importants sont leucopénie, hépatite, pancréatite, alopécie et nausée. Les contrôles réguliers des examens de laboratoire et un traitement progressif permettent de reconnaître rapidement les effets indésirables sérieux, et de les prévenir à temps. En cas d’intolérance à l’azathioprine, il est possible de donner du méthotrexate (15 mg/semaine en sous-cutané) en alternative. En plus de sa tératogénicité, ce dernier se caractérise par un profil d’effets indésirables semblable à celui de l’azathioprine, avec, pour un faible pourcentage de patients, une pneumonie pouvant laisser des séquelles pulmonaires irréversibles, sous forme de fibrose pulmonaire. Il est bien connu que 40% des patients Crohn présenteront une nouvelle poussée symptomatique au cours des 2 premières années postopératoires [18]. Nous savons également que la probabilité d’une intervention chirurgicale augmente fortement avec la durée du Crohn. Après 5 ans, par exemple, elle est d’environ 30%, et de 55% déjà après 10 ans [19]. Pour cette raison, plusieurs études se sont intéressées à la question de savoir comment prévenir les récidives postopératoires. Une méta-analyse montre que la mésalazine (5-ASA) a un effet bénéfique sur la prévention des poussées postopératoires chez un tel collectif de patients Crohn [12]. Mais ceci n’a pas été confirmé dans une nouvelle étude, dans laquelle les patients ont été traités par 4 g de 5-ASA en postopératoire immédiat [13]. 23% des patients traités par 5-ASA contre 32% de ceux traités par placebo ont présenté une poussée, cette différence étant statistiquement non significative. L’analyse des sous-groupes montre cependant un bénéfice significatif de ce traitement chez les patients ayant une atteinte isolée du grêle. Le bénéfice clinique d’un traitement de 5-ASA comme entretien des rémissions à la phase postopératoire doit donc être considéré comme relativement limité. La corticothérapie est sans aucun doute un traitement très efficace et largement utilisé dans l’induction d’une rémission de poussée aiguë. Plusieurs études confirment cependant nettement que le traitement chronique par stéroïdes systémiques ou budésonide n’est pas significativement meilleur que le placebo [14]. Nous devons admettre que la 6-mercaptopurine ou l’azathioprine ont un effet favorable sur l’entretien d’une rémission, même chez un patient Crohn opéré. Mais nous n’avons pour l’heure aucune bonne donnée prospective. Des études sont en cours qui devraient préciser les choses. Aucune étude prospective n’a de même été entreprise sur l’indication du méthotrexate en postopératoire. Les antibiotiques et le métronidazole ont également été utilisés dans de petites études en prophylaxie postopératoire des récidives. A une dose de 20 mg/kg de poids corporel/jour, 7% seulement des patients traités par métronidazole ont présenté une poussée après une année, contre 25% de ceux traités par placebo. Après 2 ans de suivi, ces proportions ont été de 29% contre 43%, également en faveur du métronidazole. Mais le nombre de ces patients est trop petit pour qu’il s’en dégage une signification statistique [19]. Opération des sténoses Les sténoses ne répondant pas au traitement pharmacologique, inabordables par l’endoscopie pour une dilatation au ballonnet ou occasionnant au patient des douleurs chroniques, doivent être opérées par résection du segment grêle atteint ou par stricturoplastie. Les conglomérats tumoraux notamment, ou les sténoses avec fistules, ne doivent pas d’emblée être traités par dilatation au ballonnet par voie endoscopique ni par traitement médicamenteux seul, et le patient doit passer par une opération. Après résection, la qualité de vie de la plupart des patients s’améliore très nettement, vu que leurs douleurs ont disparu. Mais l’inconvénient est la diarrhée chologène, surtout après résection iléale, qui peut toutefois être traitée par cholestyramine. C U R R I C U LU M Forum Med Suisse No 46 13 novembre 2002 1095 Quintessence Le traitement de la poussée de la maladie de Crohn reste fondamentalement le même (stéroïdes, antibiotiques). L’infliximab est un complément nouveau au traitement d’une poussée grave et réfractaire au traitement classique. L’azathioprine, la 6-mercaptopurine ou le méthotrexate doivent être utilisés pour l’entretien d’une rémission de la maladie de Crohn. Il faut cesser la consommation de nicotine. Dans la prise en charge postopératoire de la maladie de Crohn, il est recommandé d’effectuer une colonoscopie de contrôle après 6 mois, si l’évolution est favorable. Un traitement médicamenteux par azathioprine ou 6-mercaptopurine n’est indiqué que si l’activité de la maladie est élevée. Mais il faut envisager d’administrer ces immunosuppresseurs sans tarder après chirurgie à répétition ou en cas d’évolution agressive. Références 1 Forbes A. Smoking and inflammatory bowel disease. Eur J Gastroenterol Hepatol 1996;8:761–3. 2 Munkholm P, Langholz E, Davidsen M, Binder V. Frequency of glucocorticoid resistance and dependency in Crohn’s disease. 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