Enquêtes
À l’occasion de la Journée nationale Crohn & Colite ulcéreuse du 22 octobre, les associations de
patients « Crohn en Colitis ulcerosa Vereniging » et « Association Crohn-RCUH » ont commandé deux
enquêtes avec la collaboration du laboratoire biopharmaceutique AbbVie : l’une parmi les patients,
l’autre auprès du grand public. Au total, 230 patients et 1.100 autres personnes ont été interrogées
dans les chefs-lieux de chaque province belge et à Bruxelles.
Résultats chez les patients
La majorité des répondants (65%) sont des femmes, et 69% de tous les participants se situent dans la
tranche d’âge de la population active (de 25 à 55 ans). Les symptômes le plus souvent cités sont la
fatigue (85% des patients), une diarrhée persistante ou récurrente (77%) et des crampes d'estomac ou
douleurs abdominales (74%). Une personne sur 5 subit un épisode quotidien, et 1 sur 3 ne souffre de
son affection que tous les quelques mois.
Sur le plan professionnel, 38% se déclarent inactifs, et dans 87% des cas, les symptômes influencent
modérément à fortement l'exercice de la profession. Au cours de l’année écoulée, 1 personne sur 5
s’est absentée du travail pendant plus de 25 jours à cause de son affection, et 50% précisent qu’il est
gênant à très gênant d’introduire une demande de congé maladie. Une personne sur 3 s’est déjà vue
adresser des reproches ou des réflexions désobligeantes en relation avec la pathologie au travail. La
moitié des répondants jugent leur carrière, leurs possibilités d’avancement ou leur salaire influencés
négativement par la maladie, et 59% s’estiment entravés dans leur développement professionnel. 39%
ont même changé de fonction ou d’emploi. On l’aura compris : au travail plus qu’ailleurs, le patient
rencontre de nombreux obstacles à un fonctionnement normal.
Socialement aussi, l’IBD affecte fortement la vie quotidienne : 68% se déclarent gênés à très gênés
dans leurs loisirs tels que les voyages et les sports, et 54% en disent autant des activités sociales avec
les amis. 63% hésitent par ailleurs à entamer une nouvelle relation intime, et 1 personne sur 5 a déjà
vu sa relation se terminer à cause de son état. Dans les deux situations, on constate une différence
importante entre les femmes et les hommes : 69% contre 53% et 28% contre 15%. Manifestement, les
femmes souffrent plus sur le plan relationnel. Cela explique sans doute pourquoi 62% de l’ensemble
des répondants recherchent à établir un contact avec des personnes rencontrant des difficultés
similaires (par exemple via les associations de patients) et 73% d’entre eux jugent que cela améliore
effectivement leur qualité de vie.
Tant sur le plan social que sur le plan professionnel, le patient n’est donc guère encouragé à parler de
son affection. Pourtant, 92% des patients affirment que leur entourage direct est au courant de leur
situation. 58% parlent spontanément de leur affection à d’autres personnes et 78% d’entre eux
ajoutent que leurs proches font preuve de compréhension. À cet égard, l’âge constitue un facteur de
différence : les personnes de plus de 65 ans parlent davantage de leur condition (74%) en comparaison
avec les patients de moins de 25 ans (45%). Les premiers rapportent aussi moins d’intérêt de la part
des autres (57%) que les jeunes (89%). En général, les patients se confient surtout à leur famille (91%)
et leurs amis (87%), mais ce chiffre chute à 50% lorsqu’il s’agit d’en parler aux collègues de travail, un
paradoxe quand on sait que c’est le cadre professionnel qui suscite les situations les plus difficiles. Sur
ce point, les femmes s'en sortent sensiblement mieux que les hommes (60% contre 33%).