6 Fonctions trigonométriques 6.1 Les fonctions sinus et cosinus Définition : Pour tout réel x on définit : — la fonction sinus, notée sin, par : x 7→ sin x ; — la fonction cosinus, notée cos, par : x 7→ cos x. Dérivabilité de la fonction sinus Pour étudier la dérivabilité de la fonction sinus il faut étudier le comportement du rapport lorsque h tend vers 0 : sin(x + h) − sin x h sin x cos h + cos x sin h − sin x sin h cos x − (1 − cos h) sin x sin(x + h) − sin x = = h h h or : cos(2α) = 1 − 2 sin2 α, donc : 1 − cos h = 1 − 1 − 2 sin2 h2 = 2 sin2 h2 et sin(2α) = 2 sin α cos α, donc : sin h = 2 sin h2 cos h2 , alors : 2 sin h2 cos h2 cos x − 2 sin2 h2 sin x 2 sin h2 cos x cos h2 − sin x sin h2 sin(x + h) − sin x = = h h h h h h or cos x cos 2 − sin x sin 2 = cos x + 2 , d’où : Å ã sin h h sin(x + h) − sin x = h 2 × cos x + h 2 2 ce qui montre que l’étude de la dérivabilité de la fonction sinus revient à étudier la limite du rapport sin x lorsque x tend vers 0. x Théorème : La fonction sinus est dérivable en 0 et sin′ (0) = 1. Preuve : Pour montrer que la fonction sinus est dérivable en 0, il faut montrer que le rapport une limite lorsque h tend vers 0 et calculer cette limite ; or : sin h sin(0 + h) − sin 0 = . h h sin(0 + h) − sin 0 admet h Soit M le point du cercle trigonométrique associé au réel x. T 1 1 M L’aire du triangle OM I est : A1 = OI × M H = sin x. 2 2 1 1 L’aire du secteur angulaire OM I est : A2 = OI × x = x. 2 2 1 1 sin x 1 . L’aire du triangle OT I est : A3 = OI × T I = tan x = 2 2 2 cos x 1 1 1 sin x Or par construction : A1 6 A2 6 A3 , doù : sin x 6 x 6 , 2 2 2 cos x x 1 O H I et par suite, comme sin x 6= 0 puisque x 6= 0 : 1 6 6 . sin x cos x x 1 = 1, on peut affirmer que : lim = 1 ou encore Alors d’après le « théorème des gendarmes », comme lim x→0 sin x x→0 cos x sin x lim = 1, ce qui prouve que sin est dérivable en 0 et sin′ (0) = 1. x→0 x Théorème : La fonction sinus est dérivable sur R et : sin′ (x) = cos x. Preuve : On a montré que : sin h sin(x + h) − sin x = h 2 × cos x + h 2 précédent : lim h→0 sin h 2 h 2 = 1, ce qui prouve que : sin′ (x) = lim h→0 h 2 ; or lim cos x + h→0 h 2 sin(x + h) − sin x = cos x. h 23 = cos x et, d’après le théorème Maths Ts 6. Fonctions trigonométriques prog 2011 Théorème : La fonction cosinus est dérivable sur R et : cos′ (x) = − sin x. πä , alors d’après le théorème sur la dérivée de la fonction composée g(x) = f (ax+b), Ä Ä2 π ä πä = cos x + ; on peut écrire que cos′ (x) = 1 × sin′ x + 2 2 Ä πä or cos x + = − sin x, ce qui prouve que : cos′ (x) = − sin x. 2 Ä Preuve : On sait que : cos x = sin x + 6.2 Propriétés des fonctions trigonométriques Définition : On dit qu’une fonction f est périodique de période p, ou p-périodique, si pour tout réel x : f (x + p) = f (x). Théorème : Les fonctions trigonométriques sinus et cosinus sont périodiques de période 2π (2πpériodiques). Preuve : Pour tout réel x ∈ R et tout entier relatif k ∈ Z : sin(x + 2kπ) = sin x et cos(x + 2kπ) = cos x. Interprétation géométrique : Dans un repère (O ; I,J) la courbe représentative des fonctions trigonomé−→ triques est invariante par toute translation de vecteur 2kπ OI, où k entier relatif (k ∈ Z). Conséquence : La périodicité de période 2π des fonctions trigonométriques permet de réduire leur intervalle d’étude à un intervalle de largeur 2π : par exemple [0 ; 2π] ou [−π ; π]. Définition : On dit qu’une fonction f définie sur R est : — impaire si pour tout réel x : f (−x) = −f (x) ; — paire si pour tout réel x : f (−x) = f (x). 1 Exemples : • Les fonctions de référence : x, x3 ou sont impaires. En effet : (−x) = −x, (−x)3 = −x3 x 1 1 =− ; et (−x) x • Les fonctions de référence : x2 et |x| sont paires. En effet : (−x)2 = x2 et | − x| = |x|. Interprétation géométrique : Dans un repère (O ; I,J) la courbe représentative d’une fonction impaire est symétrique par rapport à l’origine du repère : en effet, dès que le point M (x ; f (x)) appartient à cette courbe, alors le point M ′ (−x ; −f (x)) appartient également à la courbe représentative. De même la courbe représentative d’une fonction paire est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées : en effet, dès que le point M (x ; f (x)) appartient à cette courbe, alors le point M ′ (−x ; f (x)) appartient également à la courbe représentative. Conséquences : Les propriétés de parité d’une fonction définie sur R permettent de restreindre l’étude de cette fonction à l’intervalle des réels positifs : [0 ; +∞[. Pour les fonctions sinus et cosinus, 2π-périodiques et respectivement impaire et paire, il est donc possible de réduire l’intervalle d’étude à [0 ; π]. 6.3 Étude des fonctions trigonométriques Variations de la fonction sinus La dérivée de la fonction sin est cos, d’où le tableau de variations de la fonction sin sur [0 ; π] : x sin′ (x) = cos x sin x 0 + π/2 0 1 π − 0 0 Représentation graphique de la fonction sinus sur l’intervalle [−π ; π] : math4bac – 24 – v1.618 Maths Ts 6. Fonctions trigonométriques prog 2011 y 1 − 3π 2 −π 2 −π π 2 0 π 3π 2 x −1 La fonction sin étant impaire, sa représentation sur l’intervalle [−π ; 0] est symétrique de la représentation sur l’intervalle [0 ; π] par rapport à l’origine du repère. Variations de la fonction cosinus La dérivée de la fonction cos est − sin, d’où le tableau de variations de la fonction cos sur [0 ; π] : x cos′ (x) = − sin x 0 0 1 cos x π 0 − −1 Représentation graphique de la fonction cosinus sur l’intervalle [−π ; π] : y 1 − 3π 2 −π − π2 0 π 2 π 3π 2 x −1 La fonction cos étant paire, sa représentation sur l’intervalle [−π ; 0] est symétrique de la représentation sur l’intervalle [0 ; π] par rapport à l’axe des ordonnées. math4bac – 25 – v1.618