2 Anne Parreau
propri´
et´
e g´
eom´
etrique (introduite par J.P Serre [Serre]) est ´
equivalente aux notions
alg´
ebriques classiques de r´
eductivit´
e ou semisimplicit´
e.
L’espace X(
Γ
,G)s’identifie alors naturellement au sous-espace Rcr(
Γ
,G)/Gde
R(
Γ
,G)/Gform´
e par les classes de repr´
esentations cr. Cet espace est consid´
er´
e de
mani`
ere classique dans la litt´
erature. Il est l´
eg`
erement “plus gros” que le quotient
alg´
ebro-g´
eom´
etrique usuel (voir section 5.1).
On s’int´
eresse aussi plus sp´
ecialement au sous-espace Xfd(
Γ
,G)de X(
Γ
,G)
form´
e des classes de repr´
esentations fid`
eles et discr`
etes.
Quelques exemples. Si
Γ
est le groupe fondamental d’une surface
Σ
connexe orien-
t´
ee ferm´
ee, de genre g≥2, et G=PSL2(R), alors Xest le plan hyperbolique H2, et
l’espace de Teichm¨
uller Tdes structures hyperboliques (marqu´
ees) sur
Σ
s’iden-
tifie naturellement `
a l’une des composantes connexes de X(
Γ
,G), incluse dans
Xfd(
Γ
,G).
Si
Γ
=
π
1(
Σ
)et G=PSLn(R), alors d’apr`
es [Hit] et [Lab] la composante de Hit-
chin de l’espace des modules de G-fibr´
es plats sur
Σ
est une composante connexe de
X(
Γ
,G), incluse dans Xfd(
Γ
,G), et c’est une cellule de dimension (2g−2)dimG.
Pour n=3 Goldman et Cho¨
ı ont montr´
e dans [ChGo] qu’elle s’identifie `
a l’espace
des structures projectives r´
eelles convexes (marqu´
ees) sur la surface
Σ
.
Par contre, si
Γ
est un r´
eseau irr´
eductible d’un groupe de Lie Hsemisimple r´
eel,
connexe, sans facteurs compacts, de centre fini, avec rang(H)≥2, le th´
eor`
eme de
super-rigidit´
e de Margulis [Mar] entraˆ
ıne que l’espace X(
Γ
,SLn(C)) est fini pour
tout n(voir aussi [Bass]).
Les r´
eseaux des groupes de Lie r´
eels semisimples (connexes, sans facteurs com-
pacts, de centre fini) Hde rang 1 non localement isomorphes `
a PSL2(R)(comme
SO0(n,1)pour n≥3) n’ont pas de d´
eformations non triviales en des r´
eseaux dans
Hpar les r´
esultats de rigidit´
e de Mostow [Mos]. Par contre ils ont dans certains cas
de riches espaces de d´
eformations fid`
eles et discr`
etes dans d’autres groupes G, cor-
respondant par exemple aux structures conformes (G=SO0(n+1,1)) et projectives
r´
eelles (G=PGLn+1(R)) marqu´
ees sur une vari´
et´
eMde groupe fondamental
Γ
(voir
par exemple [JoMi]).
Objectif. W. Thurston a construit une compactification de l’espace de Teichm¨
uller
(voir par exemple [FLP]). Plus g´
en´
eralement, Morgan et Shalen (voir [MoSh], [Mor],
[Chi]) puis Bestvina [Bes] et Paulin [Pau1], ont g´
en´
eralis´
e la compactification de
Thurston pour Xfd(
Γ
,G)avec G=SO0(n,1). Les points du bord proviennent d’ac-
tions de
Γ
sur des arbres r´
eels,`
a “petits” (i.e. virtuellement cycliques) stabilisateurs
d’arˆ
etes. L’un des outils fondamentaux est le spectre marqu´
e des longueurs.
Le but de ce travail est de g´
en´
eraliser cette compactification pour Gde rang
sup´
erieur ou ´
egal `
a 2. La possibilit´
e d’une telle compactification a ´
et´
e envisag´
ee aupa-
ravant par de nombreuses personnes (Gromov, Paulin [Pau2], Kleiner-Leeb, ...). En
rang sup´
erieur ou ´
egal `
a 2, il convient de remplacer les arbres r´
eels par une cat´
egorie
plus g´
en´
erale d’espaces m´
etriques, les immeubles affines, ou encore euclidiens. Ex-
pliquons maintenant plus en d´
etail le r´
esultat pr´
esent´
e dans cet article.
Pour compactifier X(
Γ
,G), on introduit (en section 4) un raffinement de la no-
tion de longueur de translation, le vecteur de translation. On se fixe une chambre de