τrepr´esente la contrainte tangentielle que subit le fluide, τcla contrainte seuil en dessous de laquelle l’´ecoulement
n’a pas lieu et ˙γle taux de cisaillement ; ket nn’ont pas de signification physique pour l’instant. Les trois
param`etres pr´esents dans ce mod`ele (τc,ket n) d´ependent du mat´eriau. Cependant, nest g´en´eralement compris
entre 0.3 et 0.6. Remarquons qu’en prenant τc= 0 P a et n= 1 on se ram`ene `a un fluide de type newtonien et
avec τc= 0 P a et n <= 1 `a un fluide rh´eo-fluidifiant.
Nous avons choisi d’utiliser ce mod`ele car il repr´esente tr`es bien les donn´ees exp´erimentales : les param`etres,
τc,ket n, peuvent ˆetre cal´es de telle sorte qu’il soit tr`es pr´ecis sur plusieurs d´ecades de taux de cisaillement
(typiquement 5 d´ecades) [2, 3]. Il est donc capable de bien repr´esenter le comportement d’un fluide `a seuil
s’´ecoulant `a des vitesses allant de faibles (typiquement `a un taux de cisaillement de l’ordre de 10−2s−1) `a fortes
(`a un taux de cisaillement de l’ordre de 102s−1), ce qui constitue la plage de vitesse habituellement ´etudi´ee en
pratique. D’autres mod`eles rh´eologiques sont utilis´es comme par exemple le mod`ele de Bingham (´equation 1.1
avec n= 1). N´eanmoins, ils ont une plage de validit´e plus ´etroite que celui de Herschel-Bulkley.
Remarques importantes : le mod`ele de Herschel-Bulkley est un mod`ele que l’on cale sur des mesures
exp´erimentales et il n’est alors valable que dans une certaine plage. De plus, `a part la contrainte seuil qui
peut ˆetre reli´ee `a une contrainte critique n´ecessaire pour casser la structure du mat´eriau et permettre ainsi
l’´ecoulement, les deux autres param`etres du mod`ele ainsi que sa forme n’ont pas encore de justification phy-
sique. Donc, le mod`ele de Herschel-Bulkley permet d’avoir une expression raisonnable du comportement des
fluides `a seuil, dans une plage limit´ee de taux de cisaillement qui correspond `a la plage observ´ee dans les
applications r´eelles.
Nous ´etudions ces fluides en ´ecoulement permanent dans des milieux poreux satur´es. Les effets de d´ependance
dans le temps, de cisaillement local, etc ne sont pas abord´es dans ce rapport.
1.3 Ecoulement dans un milieu poreux
Comprendre l’´ecoulement d’un fluide dans un milieu poreux est un sujet ancien. Trois facteurs rendent
l’´etude de l’injection en milieu poreux d´elicate tant au niveau exp´erimental que num´erique : le milieux poreux,
le comportement du fluide et les param`etres de l’injection (plage de pression, ...). Pour les fluides `a seuil, la
non-lin´earit´e de leur comportement complique ´enorm´ement la tˆache. L’essentiel des travaux a port´e sur les
fluides newtoniens (eau, huile, ...). La modelisation d’´ecoulement en milieu poreux utilise g´en´eralement des
´equations semi-empiriques comme la loi exp´erimentale de Darcy [4] qui relie de mani`ere lin´eaire le d´ebit d’un
fluide newtonien `a travers un milieu poreux et le gradient de pression entre les deux extr´emit´es de ce milieu.
Outre l’injection dans un milieu poreux, des cas simplifi´es tels que l’´ecoulement dans des capillaires (voir [5] pour
une revue critique sur cette approche) ou autour d’un obstacle [6] ont aussi ´et´e beaucoup ´etudi´es. Ces approches
consid`erent le milieu comme un continuum : la vitesse est moyenn´ee dans l’espace et les sp´ecificit´es g´eom´etriques
sont prises en compte par des termes comme la perm´eabilit´e. Ces lois ont ensuite ´et´e ´etendues aux fluides `a seuil
via l’introduction de param`etres empiriques qui les rendent moins g´en´erales. Les ´etudes exp´erimentales r´ealis´ees
sur les fluides `a seuil couvrent des gammes ´etroites de vitesse, de fluides ´etudi´es et de milieux poreux. Les
approches semi-th´eoriques ont donc peu de valeurs de r´ef´erence pour tester leur validit´e. Ces derni`eres ann´ees,
Balhoff [5], Chen [7] et Morais [8], entre autres, ont mis en avant la faiblesse de telles approches pour les fluides
`a seuil. En effet, selon eux, ces approches simplifi´ees, efficaces pour les fluides newtoniens, ne prennent pas en
compte plusieurs sp´ecificit´es des fluides `a seuil comme un seuil de percolation et l’influence de la g´eom´etrie
du poreux, en particulier les zones o`u le fluide est immobile comme on peut le voir dans l’article de de Souza
Mendes [9] (figure 1.2).
Dans un capillaire, la vitesse est toujours tangente `a la surface interne et la contrainte dans le fluide est
maximale `a cet endroit. Quand la contrainte `a la paroi atteint la contrainte seuil, elle l’atteint sur toute la
paroi du capillaire et le fluide s’´ecoule alors comme un solide rigide sauf au niveau de la paroi o`u il coule
(voir figure 2.3). Au contraire, dans un convergent/divergent, la vitesse n’est pas toujours tangente `a la paroi
donc la contrainte n’y est pas uniform´ement r´epartie. Cela implique que la totalit´e du fluide contenu dans le
convergent/divergent (ou pore mod`ele) ne s’´ecoule pas forc´ement : il peut y avoir des zones mortes comme on
peut le voir sur la figure 1.2. Cette constatation souligne l’importance, au niveau microscopique, de la g´eom´etrie
du milieu poreux sur l’´ecoulement. Il implique aussi, au niveau macroscopique, une variation de la conductivit´e
du milieu en fonction du gradient de pression appliqu´e. Si le gradient de pression est en dessous d’une valeur
limite, il n’y a pas d’´ecoulement. En effet, mˆeme si un certain volume de fluide d´epasse la contrainte seuil, s’il
n’y a pas un continuum de fluide d’un bout `a l’autre du milieu qui est soumis `a une contrainte sup´erieure `a
la contrainte seuil, alors il n’y a pas d’´ecoulement : c’est un effet de seuil de percolation [10]. Puis, lorsque
le gradient de pression atteint une valeur critique, l’´ecoulement est initi´e via un chemin pr´ef´erentiel. Apr`es
cette phase, quand le gradient de pression augmente encore, de plus en en plus de chemins d’´ecoulement sont
disponibles et la conductivit´e augmente. Cette variation de la conductivit´e explique en partie le cˆot´e non-lin´eaire
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