traitements precoces preventifs et interceptifs des classe ii par

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TRAITEMENTS PRECOCES PREVENTIFS ET INTERCEPTIFS DES CLASSE II
PAR EDUCATION FONCTIONNELLE ET CONSEQUENCES DE CES
TRAITEMENTS.
INTRODUCTION
L’examen clinique fonctionnel est indispensable dans l’établissement du diagnostic étiologique en
orthopédie dento-maxillo-faciale après la recherche des pathologies générales associées.
La musculature joue un rôle essentiel sur la morphogénèse du squelette facial et sur le
développement des arcades dentaires. Les dysfonctions oro-faciales provoquent un déséquilibre de
la croissance cranio-faciale chez le jeune enfant accompagnées de mauvaises postures des lèvres et
de la langue.
DEFINITIONS
1 Traitement précoce
Le traitement précoce selon l’école Bio progressive de Ricketts permet de profiter des possibilités
d’éliminer ou de modifier les déviations de la croissance squelettique, de la maturation de la matrice
fonctionnelle et du couloir dentaire avant l’éruption de toute la denture permanente.
Le traitement précoce utilise des moyens thérapeutiques simples sans contraintes sur le
parodonte ni sur les dents. C.GUGINO dit : « Plus le traitement est précoce plus la face
s’adapte à votre concept, plus le traitement est tardif plus votre concept doit s’adapter à la
face ». Le traitement précoce traite les causes et non les symptômes donc pour réussir un
traitement précoce en orthopédie dento-faciale il faut être armé de connaissances
fondamentales sur la croissance cranio-faciale, les fonctions oro-faciales et les différentes
dysmorphoses.(patti)
2 Les dysfonctions
Les dysfonctions oro-faciales sont des déviations ou des hyper sollicitations des fonctions orofaciales en étroite relation avec les anomalies de postures.
Les dysfonctions oro-faciales sont principalement les anomalies de ventilation, déglutition,
phonation, mastication. Le bruxisme et d’autres habitudes déformantes rentrent dans les
parafonctions.
La mécanique orthodontique ne peut aboutir à un résultat satisfaisant et stable sans appréhender
l’équilibre linguo-labio-jugal et postural.
RAPPELS
1 Embryologie
Au cours de la cinquième et sixième semaines embryonnaires la migration des cellules de la crête
neurale va permettre le développement des bourgeons faciaux et de l’arc branchial qui finissent par
rentrer en contact les uns avec les autres, certains sur la ligne médiane, d’autres latéralement
(Château tom1).
Les bourgeons faciaux fusionnés délimitent la cavité buccale primitive ou stomodéum, qui va subir de
profondes transformations anatomiques pour aboutir à son cloisonnement en fosse nasale et cavité
buccale.
Le bourgeon frontal, initialement déterminé par l’éminence du prosencéphale, est le siège sur la face
inférieure et ventrale du développement des bourgeons nasaux internes et externes (BNI et BNE).
Les bourgeons maxillaires se développent sous les ébauches optiques et fusionnent au contact du
bourgeon nasal interne et externe ; cette fusion donne naissance au palais primaire. A la septième
semaine les deux maxillaires supérieurs continuent à se développer en arrière et forment le palais
secondaire.
Les bourgeons mandibulaires font partie de l’appareil branchial, recouverts en grande partie par
l’ectoderme contribuant à former le plancher buccal ; un peu en arrière les bourgeons linguaux
débutent leur développement.
Document : G COULY
1.bourgeon naso-frontal, 2.placode olfactive, 3.bourgeon nasal externe, 4.bourgeon nasal interne,
5.bourgeon maxillaire, 6.1er arc, 7.2ème arc, 8.le fond du stomodéum.
Développement du palais primaire
2 croissances des maxillaires
Dans le développement cranio-facial, la croissance rapide du tissus nerveux et l’expansion de
l’ébauche cérébrale dans la région crânienne provoquent l’incurvation vers l’avant de l’ébauche
céphalique précoce. D’après les règles embryologiques de Blechschmidt il existe deux condensations,
une mésenchymateuse et l’autre cartilagineuse au centre des arcs branchiaux donnant naissance à
deux types de croissance. »Orthodontie française vol. 78 p.133-248 »
Certains os du crâne et de la face ont une croissance d’origine cartilagineuse dite enchondrale sous la
dépendance des facteurs héréditaires et une autre d’origine membraneuse sous l’influence des
facteurs environnants.
La croissance cranio-faciale dépend de certains facteurs d’ordres généraux, génétiques, nutritionnels,
hormonaux, maladies chroniques ; facteurs socio-économiques ou des facteurs d’ordres locaux tels
que la structure cartilagineuse, osseuse, musculaire et les fonctions. « Patti »
a) Croissance des maxillaires supérieurs
La croissance des deux os maxillaires droit et gauche dépend du déplacement des os membraneux
qui les constituent ; les os maxillaires sont implantés à la partie toute antérieure de la base du crâne
de part et d’autre de l’épine nasale du frontal par extrémités supérieures de leurs branches
montantes. Ces deux os sont portés en avant, au fur et à mesure que la base du crâne s’accroît. Vers
le bas et en arrière ils sont calés contre les apophyses ptérygoïdes ce qui les rend sensibles aux
actions des muscles ptérygoïdiens internes. Les maxillaires subissent également la poussée d’arrière
en avant de la capsule nasale et de nombreuses actions mécaniques des tissus mous avoisinant et
ceci durant toute la durée de la croissance. « château tome1 page 41 »
L’action morphogénétique de l’œil refoule vers le plancher de l’orbite qui provoque l’allongement de
l’apophyse montante du maxillaire supérieur. La langue son action expansive va jouer un rôle dans la
croissance transversale de la voûte palatine mais également dans le sens sagittal.
Les joues par leur action influencent la croissance des maxillaires surtout dans le sens transversal et
vertical mais par les zygomatiques, canins et les releveurs des ailes du nez ainsi que la lèvre
supérieure contribuent au développement de la paroi antérieure des maxillaires et des sinus. Dans
cette croissance des maxillaires supérieurs il faut insister sur la particularité de la croissance du
prémaxillaire qui permet son développement harmonieux à lui seul et la mise en place des incisives
et aménage la place pour la future canine.
Document : J.DELAIRE( A.PATTI)
Les facteurs de croissance sagittale du maxillaire : 1.pression vers l’avant du contenu crânien,
2.expansion du contenu orbitaire, 3.poussées en avant de la capsule nasale-cartilage septal,
4.tractions du ligament septo-prémaxillaire et des muscles naso-labiaux, 5.pression linguale contre le
palais, 6.forces occlusales provenant de la mandibule.
b) Croissance mandibulaire
La croissance mandibulaire se développe autour du cartilage de Meckel qui lui sert de tuteur, la
mandibule s’allonge antéro postérieurement tout en s’élargissant transversalement lors du
redressement de l’embryon, l’angle goniaque et le ramus de la mandibule se forment.
Les déplacements mandibulaires sont sous l’influence des tractions des muscles masticateurs et de
l’ensemble du massif lingual ce qui conditionne en grande partie la croissance de ces différentes
unités squelettiques (condyle, coroné, angle, corps, l’arcade alvéolaire).
*La croissance des maxillaires supérieurs se termine avant la croissance staturale.
*La croissance mandibulaire continue après la fin de la croissance staturale (Björk) cette croissance
est appelée croissance résiduelle à estimer impérativement dans le pronostic, bénéfique pour les
classe II négative pour les traitements de classe III.( Château tome 1)
Document J.DELAIRE(A.PATTI)
Le corps mandibulaire se déplace en avant et vers le bas et met sous tension le ligament sphénomandibulaire, provoque l’accroissement en haut et en arrière de sa partie postérieure.
c) Croissance des procès alvéolaires
Les procès alvéolaires jouent un rôle de rattrapage entre les croissances des maxillaires et
mandibulaire. L’os alvéolaire est d’origine membraneuse se modèle selon les lois histologiques
d’apposition et résorption en fonction des tractions et des pressions qu’il subit.
D’après J.J.AKNIN ; le complexe alvéolo-dentaire s’accompagne des différents schémas de croissance.
Il arrive à compenser un décalage sagittal des bases osseuses, dans le cas de classe II squelettique on
rencontre souvent une vestibulo version des incisives mandibulaires.
La croissance alvéolaire va dépendre de plusieurs facteurs ; génétiques, endocriniens, alimentaires et
des facteurs locaux tel que l’éruption dentaire, relation avec l’os basal.
Pour J.DELAIRE ; le schéma facial va s’établir tout au long de la croissance et le complexe dentoalvéolaire va s’installer dans un haubanage musculo-aponévrotique en fonction de ce schéma facial.
Une intersection entre ces deux entités va s’effectuer en permanence.
Document de J.DELAIRE (A.PATTI)
Dans les cas de classe II les facteurs dento-alvéolaire sont souvent associés à une atteinte
squelettiques sous-jacente.
A. Une pro-alvéolie globale supérieure : l’avancé en bloc de l’arcade supérieure par rapport à sa
base palatine.
B. Une rétro-alvéolie globale inférieure : le recul en bloc de l’arcade inférieure sur sa base
mandibulaire
3. Les fonctions or-faciales
Un état d’équilibre stable entre les dents et les forces musculaires est celui obtenu avec la dépense
énergétique minimum et le bon déroulement des fonctions oro-faciales nécessite cet équilibre.
La ventilation :
Chez l’enfant la ventilation permet l’apport d’oxygène mais également la pneumatisation de la face
.La ventilation physiologique doit être naso-nasale, l’enfant inspire et expire par le nez, l’air expiré se
charge d’humidité pour hydrater les muqueuses.
La ventilation nasale réchauffe l’air inspiré et refroidit sélectivement le cerveau qui est très
vulnérable à l’hyperthermie. La position linguale est en rapport avec cette fonction, elle doit adopter
sa posture physiologique de repos, sa pointe contre les papilles palatines.
Une ventilation exclusivement ou partiellement orale doit être considérée comme pathologique, elle
est compensatrice d’une obstruction nasale existante ou ayant existé DENIAUD
La médiocrité des conditions respiratoires entraîne des troubles de l’hématose et un hypodéveloppement statural, des phénomènes infectieux (amygdalites, des otites), trouble de sommeil
(ronflement, réveils fréquents, céphalées matinales, fatigue diurne chronique ainsi que le
retentissement psychologique (isolement entrainant l’immaturité affective .EMC
La mastication :
La mastication permet de débuter la digestion chimique et de constituer un bol alimentaire lubrifié
susceptible d’être dégluti. Le cycle de mastication correspond à des mouvements rythmiques
d’ouverture-fermeture combinés à des mouvements de propulsion-rétropulsion et de diduction de la
mandibule à la fin du cycle la mandibule revient à sa position de départ en occlusion. Chateau
Pour favoriser une croissance harmonieuse et symétrique des maxillaires, la mastication doit être
unilatérale, alternée avec des déplacements latéraux suffisants. (Boileau)
La déglutition :
La déglutition est l’acte par lequel le contenu buccal est propulsé de la bouche dans l’estomac. La
déglutition fait donc normalement suite à la mastication. Mais elle intervient aussi lors de la
déglutition de la salive. Elle survient jusqu’à 1200 fois par jour chez l’adulte jeune et elle dure environ
une seconde.(Château)
La déglutition normale s’effectue arcades en occlusion, la mandibule étant stabilisée par le contact
dentaire lié à la contraction des muscles élévateurs, sans participation des orbiculaires des lèvres, la
pointe de la langue appuyée sur la papille rétro-incisive. Boileau
La phonation :
L’exploration de la phonation vient compléter le diagnostic de la posture linguale, elle est basée sur
la prononciation des phonèmes courts impliquant la langue. La prononciation correcte des dentales
et les palatales (D,T,L,N) s’effectue avec la pointe de la langue sur la papille rétro-incisive sans
contact dentaire ni interposition antérieure. Boileau
Les sifflantes et les chuintantes (chien, chat) parfois sont observées avec l’interposition latérale de la
langue, le comportement des lèvres doit être observé au cours de certaines prononciations (maman).
II LES DYSFONCTIONS ORO-FACIALES
1-Les anomalies de ventilation :
L’observation de la ventilation doit débuter par un interrogatoire approfondie sur les antécédents
(rhinopharyngites, allergies, troubles de sommeil). Les troubles de sommeil sont liés souvent à une
perturbation de la thermorégulation cérébrale qui conduit le patient à une ventilation buccale.
Boileau
L’enfant qui présente une ventilation buccale a un aspect caractéristique avec un visage allongé,
pâle, paupières lourdes, un regard triste et les yeux cernés. La posture céphalique en extension
projeter en avant pour faciliter le passage de l’air, les lèvres sont souvent gercées et en inocclusion.
Au niveau endobuccal présence d’une gingivite chronique au niveau du bloc incisivo-canin , langue
basse, palais profond et étroit, les amygdales palatines peuvent être hypertrophiées.
Certains tests cliniques peuvent nous aider à faire le diagnostic différentiel :
-
Perméabilité des narines test miroir de Glatzel : un miroir refroidi placé sous chaque narine
se charge de traces de buées dans le cas d’une respiration nasale normale.
-
Test de Rosenthal : capacité de 15 ventilations purement nasales bouche fermée.
-
Test de Gudin : met en évidence l’hypotonie des muscles dilatateurs, bouche fermée le
praticien pince les narines pendant deux secondes et relâche si les narines restent pincées il
y a hypotonie.
En cas d’un réel trouble l’enfant est adressé vers un ORL pour un bilan complet .boileau
2-Les anomalies de mastications :
La mastication est mesurée par les angles fonctionnels masticateurs de planas (AFMP),
mesure l’inclinaison par rapport au plan d’occlusion du trajet du point inter-incisif
mandibulaire lors de mouvement de latéralité à droite et à gauche maintenant le maximum
de contacts dentaires.
Si l’angle AFMP présente une valeur différente signe d’une mastication prédominante du
côté de l’angle le plus faible, cliniquement se traduit par l’usure dentaire, cette usure doit
être analysée en fonction de l’âge du patient.
Une mastication unilatérale dominante donne une déviation du point inter-incisif et du
menton vers le côté mastiquant ainsi que l’hyper développement de l’hémi maxillaire.
Boileau
3-Les anomalies de déglutition :
L’anomalie de la déglutition appelée déglutition infantile ou primaire caractérise la fonction linguale
chez tous les nourrissons, ce réflexe né au quatrième mois de la vie intra utérine (réflexe inné). A la
naissance la langue remplit complètement la cavité buccale au contact avec le maxillaire, sa taille est
relativement importante avec un positionnement antérieur la pointe est située entre les crêtes
gingivales et participe au joint périphérique labial antérieur au moment de l’allaitement.
Le passage de la déglutition infantile à la déglutition adulte fonctionnelle s’installe progressivement
après l’éruption des dents temporaires, diminution du volume lingual, maturation neuromusculaire
et le changement du type d’alimentation du liquide vers le solide cette période s’étend jusqu’au
seizième mois et atteint sa maturité entre deux et quatre ans. Patti
Chez l’enfant qui présente une déglutition infantile (dysfonctionnelle), très souvent pour déglutir il
serre les lèvres vers l’avant, à l’aide de l’orbiculaire oblique comme pour téter. Si on écarte les lèvres
aussitôt après, on constate que la langue est entre les arcades. ( Fournier)
Plusieurs facteurs qui peuvent auto-entretenir une déglutition infantile : l’utilisation prolongée du
biberon ou de la sucette, la succion du pouce ou d’autres doigts, la ventilation orale, un retard dans
le développement du système nerveux centrale. (Antonio Patti)
Les modifications de la posture céphalique induisent des modifications de la posture mandibulaire et
linguale et réciproquement, il est donc fondamental de surveiller la posture céphalique et la mobilité
de l’os hyoïde, car c’est à ce niveau que s’équilibrent les tensions des chaines musculaires
antérieures et postérieures c’est-à-dire équilibre de la lordose cervicale et du système occlusal.
(Patti)
4-Les anomalies de la phonation :
La fonction phonatoire participe à l’élaboration du langage oral qui est un véhicule de la pensée, elle
résulte de superposition de la conduite phonatoire produisant la voix et de la conduite articulatoire
produisant les voyelles et les consonnes.
Formation des voyelles : il n’y a aucun appui de la langue sur les dents, l’air expiré s’écoule librement
sans interférence avec les organes buccaux. Il existe une différence de positionnement du dos de la
langue par rapport au voile du palais et la paroi postérieure pharyngée, plus antérieur pour les
aiguës et plus postérieur pour les graves.
Formations des consonnes : elles se forment sous la dépendance des effecteurs buccaux due à
l’activité musculaire de la langue, lèvres, voile et les muscles sus et sous hyoïdiens. Les consonnes le
plus contrôlées sont les S, Z et les chuintantes CH.J, les palatales et dentales D.T.N.L. Leur mauvaise
prononciation est souvent due à une mauvaise position de la langue au moment de l’articulation.
5-Les parafonctions :
La succion digitale :
La succion du pouce se fait souvent avec la pulpe vers le haut, index sur le nez ou lèvre supérieure ;
elle peut être latérale ou médiane. La durée de la succion, l’intensité, la fréquence varient d’un
enfant à l’autre, elle est effectué à des moments précis ; endormissement, pendant le sommeil, avant
les repas, ennuis, attente, fatigue et anxiété, s’accompagne souvent d’autres habitudes selon DUGAS
l’enfant balance son corps, tourne une mèche de cheveux, caresse son nez, se tire le lobule de
l’oreille ou tient dans sa main un mouchoir.
L’onychophagie :
C’est l’action de se ronger les ongles par l’intermédiaire des incisives, il s’agit d’un tic plus fréquent
chez un enfant vif, hyperactif, vivant dans un état de tension. Cette parafonction n’a aucune
répercussion sur la croissance mais peut provoquer des résorptions radiculaires par contraintes
répétées.
Bruxisme :
Le bruxisme est une friction intense et prolongée entre les dents antagonistes provoquant leurs
usures. Le bruxisme peut se produire pendant le sommeil ou à l’état de veille, chez l’enfant l’usure
dentaire limite le développement alvéolaire dans le sens vertical.
III Les conséquences des dysfonctions sur la croissance des maxillaires
Rickets décrivait en 1968, le syndrome d’obstruction respiratoire présentant une déglutition
infantile, une prédisposition à l’infraclusion, une endoclusie unilatérale ou bilatérale et une mauvaise
posture crânienne. Patti
-
La ventilation orale provoque une endognathie maxillaire qui favorise une position basse de
la langue s’accompagne de déglutition infantile et une mastication perturbée ainsi
apparaissent les anomalies de classe II qui à leur tours modifient le profil facial et la posture
cervico-céphalique.
Les anomalies liées à la ventilation orale peuvent êtres squelettiques au niveau des maxillaires et
mandibulaires, alvéolo-dentaires, dans le sens sagittal et transversal associées ou non à des
anomalies du sens vertical.
-
la déglutition infantile a pour conséquence ; l’infraclusion antérieure et latérale, vestibuloversion des incisives supérieures, endo alvéolie supérieure et trouble de l’articulé souvent
associé à une déviation du chemin de fermeture ainsi la non coïncidence des milieux inter
incisifs. La succion-aspiration désordonnée des lèvres et des joues lors de la déglutition par la
langue, peut entraîner non seulement des contractions des orbiculaires ou des buccinateurs
mais aussi des muscles du menton qui conduit à l’ingression des secteurs latéraux et une
linguo-position des incisives mandibulaires. EMC
Le mécanisme de la déglutition est lié à la position correcte du corps mandibulaire et au
point d’équilibre de l’os hyoïde situé anatomiquement au niveau de la troisième et
quatrième vertèbre cervicale. Il existe plusieurs types de déglutition dysfonctionnelle la plus
iatrogène est celle qui intéresse une déviation latérale ou une interposition unilatérale de la
langue. Patti
-
La mastication constitue des exercices musculaires qui agissent sur les périostes, sutures et
desmodontes dentaires et sollicitent ainsi des réponses de remodelage adaptatif et chez
l’enfant de véritable croissance à la fois quantitatives et qualitatives. Michel Limme
Schéma selon : (A.PATTI)
Position correcte de la langue
transversal du maxillaire
Bon développement
Position basse de la langue
maxillaire
Document du Docteur ROLLET
Hypodéveloppement du
Position de la langue basse et en avant.
les incisives
Position basse et en avant en crochet sur
Mandibulaires.
-
Les parafonctions par leurs actions sur la sphère orale peuvent avoir des conséquences sur le
modelage des procès alvéolaires, la parafonction la plus déformante c’est la succion digitale
du pouce ou de deux doigts. Les conséquences dépendent de l’intensité et de la durée de la
pression ; elles se répercutent dans les trois sens de l’espace.
o
Transversal : l’interposition du doigt entre les deux arcades avec une position basse
de la langue provoque une déformation du plais symétrique ou asymétrique, la
mandibule subit une ouverture plus importante associée à une occlusion inversé uni
ou bilatérale produisant une déviation fonctionnelle mandibulaire.
o
Vertical : la succion du doigt crée souvent une infraclusie antérieure due à une
croissance alvéolo-dentaire ralentie.
o
Sagittal : une succion tardive fait apparaitre un surplomb (proalvéolie). La pression
du doigt sur le prémaxillaire et du poids de la main sur la mandibule par effet levier
portant la mandibule vers le bas et en arrière créer un décalage antéro-postérieur
entre les deux arcades de type classe II. Par la présence du surplomb la lèvre
inférieure vient s’interposer entre les incisives supérieures et inférieures qui
accentue la version vestibulaire des incisives supérieures et linguo version des
incisives inférieures.
Une pression forte et prolongée peut provoquer l’inclinaison du plan bispinal qui à
son tour oblige la mandibule à une rotation postérieure aggravant la classe II.
Document A.PATTI
Les effets de la succion du pouce sur les maxillaires et la position linguale.
Les sollicitations fonctionnelles qui aboutissent à des adaptations morphologiques sont possibles
parce que les structures faciales (périoste, sutures, et desmodontes dentaires) font partie d’un mode
d’ossification particulier appelé l’ossification membraneuse qui est par essence adaptatif et non
prédéterminé génétiquement, contrairement aux processus d’ossification enchondrale, que l’on
retrouve pratiquement partout ailleurs dans l’ensemble du squelette. Il est fondamentale de tenir
compte de l’importance des comportements praxiques et posturaux dans la genèse de la plus part
des dysmorphoses dento-faciales que nous avons à traiter.
DEUXIEME PARTIE
I Traitement précoce par éducation fonctionnelle
Rappel historique :
De nos jours l’influence de l’altération des fonctions (respiration buccale, déglutition atypique,
mastication dégradée…) et des parafonctions (succions digitales…) est acceptée comme la cause
principale, bien avant les causes génétiques des dysharmonies inter-arcades, particulièrement celles
des classe II.Gipch info
Dès le début du XXème siècle, l’Europe a été leader dans certaines « thérapeutiques fonctionnelles »
de Robin à Herbst, d’Andresen à Frankel des appareillages rigides et sur mesure ont été conçus dans
le but de réorienter la croissance maxillaire et d’influencer l’activité musculaire. Pendant la même
période aux Etats-Unis Edouard Angle, qui a déjà évoqué les causes respiratoires et linguales de
certaines malocclusion, conçut un appareil fonctionnelle servant à propulser la mandibule dans les
anomalies de classe II.(image) Rollet.site
Ces auteurs ont contribué à démontrer que le facteur fonctionnel avait un effet majeur sur la
croissance et les perturbations du complexe maxill-dento-facial mais leurs appareils ne corriger pas
les causes, c’est-à-dire les dysfonctions et les parafonctions. Pour cela, il fallut attendre les années 30
et le développement des thérapeutiques d’éducation comportement-fonctionelle et de la
myotérapie.
En agissant sur le système nerveux central et sur les muscles, on a su ainsi corriger les fonctions.
Parallèlement à ces avancées des thérapeutiques fonctionnelles, les traitements d’Edouard angle,
évoluèrent vers des concepts uniquement mécaniques avec des appareillages fixes complexes, pour
pouvoir aligner les dents. Rollet site Devant les nombreuses récidives et les contentions permanentes
qu’engendraient les techniques fixes qui traitent les symptômes sans traiter les causes est une perte
de chance pour l’enfant.
L’éducation fonctionnelle par les gouttières souples va permettre de traiter les dysfonctions pendant
la période précieuse de la croissance de l’enfant ainsi le praticien lui donne sa chance d’éviter
l’aggravation de ses anomalies qui sont souvent irréversibles.
1- Principes et objectifs de l’éducation fonctionnelle par gouttières souples:
Les éducateurs fonctionnels souples sont d’origine Australienne, Finlandaise et française, ils
sont à la disposition des praticiens depuis une quinzaine d’années. Ces gouttières sont
adaptables leur matériau est en silicone ou polyuréthane.
Les éducateurs fonctionnels souples agissent en prévention et interception qui permettent
de corriger les dysfonctions et de neutraliser les parafonctions de la sphère oro-faciale pour
donner la possibilité à la croissance de s’exprimer sans contraintes. Elle améliore la
ventilation, la déglutition, la mastication et la posture, procurant un bien-être à l’enfant ainsi
qu’un alignement dentaire garant d’une meilleure image de soi. En modifiant la fonction par
le comportement, on modifie également la forme, c’est une approche globale.
Les règles de bases de Daniel ROLLET:
1. Plus on corrige tôt, plus l’enfant pourra s’adapter facilement à notre éducation.
2. Plus l’enfant sera âgé, plus notre éducation devra s’adapter au type facial et fonctionnel du
patient, la limite inférieure sera la maturité de l’enfant pour comprendre et assimiler les
exercices.
3. L’éducation fonctionnelle doit être comprise du patient qui doit être acteur de son
éducation.
4. Les exercices devront être associés pour aider l’enfant à engrammer un nouveau schéma
neuro musculaire. Ils devront être simples et faciles à mettre en place.
5. Le praticien et l’équipe soignante devront changer leurs réflexes orthodontiques classiques.
6. La communication est fondamentale : cas similaires, vidéos, morphings, imageries sont les
plus utilisés.
7. L’aspect psychologique est primordial.
8. Les appareils utilisés sont passifs, ils ne délivrent pas de forces sur les dents mais aident à
repositionner les lèvres, la langue et favorise la ventilation nasale. Ils travaillent dans les
trois sens de l’espace.
Les objectifs :
1. Rééducation de fonction respiratoire ;
2. Education de la fonction linguale ;
3. Rééducation de la posture labiale des respirateurs buccaux ;
4. Réduire la pression musculaire comme celle du muscle mentonnier ;
5. Arrêt de la succion digitale
2- Description du dispositif (appareillage) Par le docteur Daniel ROLLET :
Les gouttières souples appelées éducateurs fonctionnels (EF), ils sont porté deux heures par jour
et toutes les nuits il n y a pas d’activation nécessaire.
Des exercices ventilatoires accompagnent le port de l’appareil, il faudra apprendre à l’enfant :

à se moucher correctement.

à effectuer, debout contre le mur, des inspirations et expiration avec l’appareil en
bouche.

à exécuter une respiration unilatérale alternée.
Exemple : si le patient est un respirateur buccal, il va faire ces exercices jusqu’à ce qu’il arrive à
garder l’appareil toute la nuit, les lèvres doivent être jointes et la pointe de la langue contre les
papilles rétro-incisives.
Les éducateurs fonctionnels : différents types d’appareils sont choisis selon l’âge et l’objectif du
traitement.

De 4-7 ans :
EF kid : Ce dispositif a été mis au point par C.Farell en Australie, il répond aux caractéristiques
suivant :
-
C’est un dispositif préformé, souple et flexible, une seule taille
-
Il est construit en bout à bout.
-
Il présente une excellente forme d’arcade avec une épaisseur postérieure permettant de
décompresser les condyles en les descendants avant la propulsion.
-
Il possède une languette pour guider la position de la langue
-
Il possède de légères aspérités pour mettre à distance la lèvre inférieure.

De 7-8ans
EF classe II slim : - il est utilisé en particulier juste avant le traitement multi bagues surtout
dans les cas de classe II deep bite.
Il répond aux caractéristiques suivant : - une surépaisseur inter molaires pour déverrouillage
de la mandibule.
- une indentation légère des incisives centrales et
latérales supérieures et inférieures.
- un guide langue pour un repositionnement correct au
niveau des papilles rétro-incisives.
- un lip bumper pour l’étirement du sillon labiomentonier tout en conservant à distance la musculature
des lèvres, cette
gouttière est de taille réduite adaptée à cet âge.
Les indications : - agit sur la croissance faciale et dentaire tout en corrigeant les mauvaises
habitudes (déglutition primaire, respiration orale, posture, succion du pouce…).
- permet le déverrouillage des ATM.
- le pré-alignement dentaire.
- le repositionnement de la langue vers le palais permet la croissance du
maxillaire supérieur dans le sens transversal.
- les ailettes mandibulaires qui placent la musculature de la lèvre inférieure à
distance et aident à corriger la forme d’arcade.
- après la perte des canines de lait, l’appareil va maintenir l’espace des
canines définitives et seront guidées idéalement sur l’arcade.

DE 9-11ans
EF classe II standard : il a le même rôle que le EF classe II slim et les mêmes
caractéristiques, seule différence c’est le lip bumper est légèrement augmenté et ajusté
à la tranche d’âge.

De 12 ans et plus
EF classe II grand (large) : mêmes caractéristiques et mêmes indication adapté aux
traitements pré-orthodontiques en denture mixte et/ou permanente.
EF Braces : est un dispositif idéal à porter en combinaison avec le traitement multibague, la découpe postérieure palatine permet un port en association avec un quadhélix, un arc trans-palatin…
Les caractéristiques : - une surépaisseur inter-molaire pou déverrouillage mandibulaire
idéal.
- un guide-langue pour un repositionnement correct.
- il peut être porté avec le traitement multi-bagues.
- une double gouttière pour diminuer les interférences labiales et
linguales.
- il est construit en bout à bout.
Les indications : - avant ou pendant le traitement multi-bague.
- idéal dans les phases de démarrage de nivellement dentaire.
- il peut être porté en denture mixte ou en denture permanente, chez l’enfant
comme chez l’adolescent.
- il libère l’action des ATM et la croissance mandibulaire et fait action de
propulseur.
- il met la musculature à distance et facilite les mouvements dentaires.
- la découpe palatine permet son port en présence de quad-hélix, arc transpalatin ou autres associations.
- il servira de protection durant le traitement fixe.
EF Braces vue antérieur et postérieur
3 Les avantages et les inconvénients des éducateurs fonctionnels :
a) Les avantages :
parafonctions.
- sont des outils très aboutis pour traiter les dysfonctions et les
- ils accompagnent la croissance des maxillaires dans le but de permettre
aux dents un alignement harmonieux.
- ils prennent part très importante dans la prévention des traumatismes
dentaires et des problèmes parodontaux.
- ils contribuent au schéma facial de l’enfant.
- les patients qui portent ces gouttière d’une façon rigoureuse donne
30% n’ont pas besoin de traitement fixe les 70% restants nécessitent uniquement la
correction des axes dentaires sur une période plus courte.
- une approche globale et médicale qui participe au bien-être du patient.
- ils permettent une meilleure stabilité du traitement.
- ils évitent les résorptions radiculaires.
- ils évitent de standardiser les traitements, exemple dans le cas de la
position de l’incisive inférieure à la corriger de façon identique, pour les brachyfaciaux ou
dolichofaciaux serait voué à l’échec en raison de la différence de l’action musculaire.
b) Les inconvénients : - Une mauvaise communication est voué à l’échec, le traitement doit
être compris par l’enfant qui est l’acteur de son éducation.
- la maturité de l’enfant est primordiale
- la durée du port non respecté.
- les exercices qui accompagnent le port de l’appareil non effectués.
II Les caractéristiques de l’étude :
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