
Au service de tous.
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NOUVELLES HGJ
En exécutant des tâches normalement
réservées aux médecins, Valérie Giguère et
Shannon McNamara contribuent à élargir
le rôle du personnel infi rmier au sein de
l’équipe de soins de santé. Sur le plan pra-
tique, la redéfi nition de leurs
tâches signifi e également
que les soins seront admi-
nistrés plus rapidement aux
patients atteints de mala-
die cardiaque, lorsque les
chirurgiens cardiaques ne
seront pas disponibles.
« La cardiologie m’a tou-
jours intéressée, souligne Mme McNamara,
et maintenant je peux utiliser mes con-
naissances et les appliquer aux patients.
Sans être parfaitement autonome, je pos-
sède une expertise beaucoup plus grande
aujourd’hui. » Mme Giguère ajoute : « Nos
rôles sont si nouveaux que certains mé-
decins et infi rmières ont pris du temps à
s’adapter. Maintenant, tous sont beaucoup
plus à l’aise avec ce nouvel arrangement. »
Pour l’instant, Mme Giguère et Mme
McNamara appartiennent à un groupe
sélect de 22 personnes au Québec, qui dé-
tiennent une formation d’infi rmières prati-
ciennes spécialisées dans divers domaines.
Les deux infi rmières de l’HGJ exercent leurs
nouvelles fonctions depuis la fi n de 2006,
mais au printemps 2007, elles attendent
la reconnaissance offi cielle de leur statut
par le comité médical exécutif de l’Hôpital.
Une fois cette reconnaissance accordée, la
si gnature du médecin ne sera plus nécessaire
pour obtenir une ordonnance ou un test
prescrit par ces infi rmières. Elles continue-
ront toutefois de consulter régulièrement
les chirurgiens cardiaques de l’HGJ et de
collaborer avec eux.
En raison de leur formation tradition-
nelle, Mme McNamara et
Mme Giguère ont noté que
d’autres infi rmières vien-
nent souvent leur deman-
der conseil, tandis que les
patients et leur famille leur
posent souvent des ques-
tions de nature médicale.
« Le temps est une denrée
précieuse, explique Mme McNamara. Quand
les chirurgiens cardiaques sont dans la salle
d’opération, il est extrêmement important
que nous soyons toutes les deux disponibles
pour répondre aux questions des patients et
donner à leurs proches le soutien dont ils
ont besoin. »
Les deux infi rmières ont choisi cette
nouvelle voie après avoir acquis une ex-
périence en cardiologie et aux soins inten-
sifs. En 1997, Mme McNamara a occupé le
poste de chef d’équipe de l’Unité de soins
coronariens de l’HGJ, tandis qu’en 1999,
Mme Giguère travaillait à l’Unité des soins
intensifs néo-natals, puis à partir de 2000,
à l’Unité des soins intensifs. Mme McNamara
s’est intéressée au concept d’infi rmière
praticienne spécialisée en lisant un maga-
zine médical; Mme Giguère a entendu parler
de cette spécialité durant sa maîtrise en
sciences infi rmières, axée sur la prévention
cardiovasculaire.
Pendant deux ans, ces infi rmières ont
redoublé d’efforts pour terminer leur pro-
gramme de maîtrise en sciences infi rmières
à l’Université de Montréal, où elles ont
également obtenu un diplôme complémen-
taire en cardiologie. Puis, elles ont reçu huit
mois de formation clinique en compagnie
de résidents en cardiologie, à l’Institut de
cardiologie de Montréal. « Nous étions trai-
tées comme les résidents, car il n’y avait au-
cune infi rmière-praticienne spécialisée pour
nous former, se rappelle Mme McNamara.
Nous avons donc participé aux visites des
malades, élaboré des plans de traitement, lu
des radiographies et réalisé des évaluations
de suivi. Bref, nous avons exécuté toutes les
tâches réservées aux résidents. »
Grâce à cette formation, les infi rmières
seront habilitées à faire des interventions
médicales comme la ponction pleurale (pré-
lèvement de liquide pleural à l’aide d’une
aiguille) et la gazométrie sanguine (inser-
tion d’une aiguille dans l’artère radiale du
bras). « Naturellement, ajoute Mme Giguère,
nous consulterons un chirurgien cardiaque
avant et après ces interventions. »
L’expérience des deux infi rmières aura
pour conséquence d’inciter d’autres col-
lègues de l’HGJ à suivre leur exemple. « De
nombreuses infi rmières, dont trois en chirur-
gie cardiaque, ont manifesté de l’intérêt
pour notre spécialité, et elles nous ont posé
des questions sur notre formation, indique
Mme McNamara. Jamais je n’aurais cru que
nous serions perçues comme des modèles.
C’est gratifi ant de voir leur réaction. »
S’il vous arrive, d’ici quelques mois, de
passer par l’Unité de soins de chirurgie
cardiaque de l’HGJ, peut-être y verrez-
vous une ou deux infi rmières prescrire des
médicaments, requérir des tests diagnostiques
ou les évaluer. Cette pratique infi rmière peut
sembler inhabituelle mais, en fait, elle fait
partie du quotidien des premières infi rmières
praticiennes spécialisées de l’Hôpital qui,
outre leurs tâches habituelles, réaliseront
également certaines interventions médi-
cales en collaboration avec les chirurgiens
cardiaques.
Un groupe sélect de 22
personnes au Québec,
qui détiennent une
formation d’infi rmières
praticiennes spécialisées
dans divers domaines.
Yvon Carriere,
atteint d’une
maladie coronarienne,
est examiné par deux
infi rmières-praticiennes spécialisées : Shannon
McNamara (à gauche) et Valérie Giguère.
Des infi rmières spécialisées
aux soins coronariens