tiques non rapportés. Ceci explique que les bons résul-
tats rapportés par MURPHY en 1977 avec 25% de
réponses n'ont pas été retrouvés sur les séries plus
récentes. Actuellement, ces études font état de 10 à 15
% de réponses avec une médiane de survie de 8 mois
[13, 20]
Un traitement original a été proposé par HRUSHESKI,
utilisant la Floxuridin [47]. Cet auteur a rapporté 19%
de réponse. La durée de rémission était de 11 mois et la
durée moyenne de survie de 14 mois. Tous les patients
étaient néphrectomisés et avaient pour 1/3 d'entre-eux
des facteurs de bon pronostic. Ces données ont été
confirmées par WILKINSON [115].
RICHARDS utilisant une perfusion sur 5 jours ne rappor-
te aucune réponse dans une étude de 29 patients traités
par Floxuridin [91].
Le cancer du rein est une des rares tumeurs chimio -
résistantes. Cette originalité réside certainement dans
l'existence d'une chimio-résistance spontanée des cel-
lules tumorales du cancer du rein. Cette résistance à la
chimiothérapie est due à l'expression d'un double phé-
notype :
• Résistance multidrogue liée à l'expression de la P
Glycoprotéine. Les agents anticancéreux concernés par
ce phénomène sont les Anthracyclines, les Vinkaloïdes,
le Taxol ainsi que les Epipodophylotoxines et la
Mitoxantrone. LING a isolé une glycoprotéine mem-
branaire, la Glycoprotéine P, qui est l'expression de la
chimio-résistance MDR. Cette Glycoprotéine P est
codée par le gène MDR1 localisé sur le chromosome 7.
Ce mécanisme fait appel a une pompe d'efflux permet-
tant l'explusion de certains agents anticancéreux, dimi-
nuant ainsi leur concentration intracellulaire [82]. Cette
Glycoprotéine peut être détectée par les anticorps spé-
cifiques tel GSB1. La Glycoprotéine P est présente
dans le tissu rénal sain et tumoral au niveau des cellules
du tube contourné proximal du rein. Cette chimiorésis-
tance spontanée du cancer du rein pourrait corres-
pondre à une fonction augmentée de cette protéine pré-
sente dans le tissu normal.
L'expression du gène MDR ou de la Glycoprotéine P
est retrouvée dans la presque totalité des tumeurs, avec
une expression du gène MDR entre 54 et 100 % selon
les études [34, 51, 52, 64]. Ce mécanisme complexe de
la résistance à la chimiothérapie, explique la résistance
notamment à la Vinblastine ou à l'Adriamycine. Sur le
plan thérapeutique, il est possible in-vitro de moduler la
chimio-résistance notamment par introduction d'inhibi-
teurs de canaux calciques tel le R-Verapamil [64]. Des
études cliniques sont actuellement en cours [67].
• Un deuxième mécanisme de chimio-résistance est
illustré par le rôle du système du Glutathion dans le
cancer du rein. Ce deuxième mécanisme a été mis en
évidence par MICKISCH [64]. Le système du
Glutathion induit une résistance à certains médica-
882
ments différents de la résistance MDR (agent alkylant
et platine). Des enzymes conjuguent des substances
toxiques avec le Glutathion (Glutathion S Transférase).
Des études expérimentales démontrent une concentra-
tion de Glutathion plus importante dans les tumeurs
résistantes au Cisplatyl que dans celles exprimant le
gène MDR résistant à la Vinblastine. Un inhibiteur spé-
cifique du système Glutathion est le Buthioninesul-
foximine (BSO) [54].
Au total, le cancer du rein est par essence chimio-
résistant. Cette chimio-résistance est bien étudiée sur le
plan biologique, et pourrait permettre dans un avenir
proche d'être modulée grâce à des molécules bloquant
spécifiquement un ou les deux éléments majeurs de
chimio-résistance connus actuellement [17, 80].
Les défaillances du système immunitaire sont connues
depuis longtemps comme facteur déterminant dans
l'apparition d'un cancer. Ceci est illustré par les régres-
sions spontanées de certaines tumeurs et l'efficacité de
la BCG thérapie dans les tumeurs de vessie.
En ce qui concerne le cancer du rein, l'observation de
diminution spontanée du volume métastatique ainsi
que l'évolution rapide des tumeurs du rein découvertes
dans les suites d'une grossesse confirme l'existence
d'une relation entre système immunitaire et apparition
du cancer [39].
Le système immunologique réalise une surveillance
permanente au sein de notre organisme qui prévient le
développement de cellules tumorales grâce à la partici-
pation de lymphocytes T cytotoxiques, de natural
killers et de macrophages. Ce mécanisme est efficace
car le cancer est reconnu comme un élément étranger à
notre organisme. Cette reconnaissance est due à l'ex-
pression de l'identité des cellules tumorales sous la
forme d'antigènes tumoraux et à l'expression d'anti-
gènes de classe I déterminants dans le mécanisme de
présentation de l'antigène. L'activation des lympho-
cytes T type cytotoxique (CD 8) nécessite la présence
de cellules de classe I et la production de lymphokines
par des lymphocytes T (CD 4).
Les défaillances du système de surveillance immunolo-
gique peuvent être multiples. Un des mécanismes
essentiels est constitué par la mauvaise reconnaissance
des cellules tumorales du fait de la faible expression ou
de l'absence d'expression de molécules de surface de
classe I. Ceci perturbe la reconnaissance de l'antigène
tumoral par les lymphocytes T.
Parmi ces différentes voies thérapeutiques, le traite-
ment adapté actuellement au cancer du rein utilise les
cytokines, les LAK ou les TIL [27, 42, 69, 117].
C. Immunothérapie