ECS3 Carnot Chapitre 31 — Convergences et approximations 2013/2014
Démonstration : Exercice.
Exercice. On dispose d’une urne contenant 8boules blanches et 2boules noires. On tire
avec remise 400 boules de cette urne. On note Xla variable aléatoire donnant le nombre de
boules blanches obtenues. Calculer E(X)puis donner un minorant de P(300 < X < 340)
L’inégalité de Bienaymé-Tchebychev permet de construire des intervalles de confiance,
c’est-à-dire de préciser un encadrement d’une certaine valeur avec une probabilité connue
à l’avance :
Exemple. On dispose d’un dé équilibré. Quel est le nombre de lancers nécessaires pour
pouvoir affirmer, avec un risque d’erreur inférieur à 5% que la fréquence d’apparition du
numéro 1 au cours de ces nlancers sera dans l’intervalle ]−1
6−1
100,1
6+1
100[?
On introduit Xila variable égale à 1 si le numéro obtenu au iième tirage est 1, 0 sinon.
Le dé est équilibré : les Xiconstituent une suite de variables de Bernoulli de paramètre
pet mutuellement indépendantes. On a E(Xi) = 1
6et V(Xi) = 5
36. La fréquence de 1
apparus au cours de nlancers est donné par X=1
nPn
i=1 Xidonc E(X) = 1
6par linéarité
et V(X) = 1
n2V(Pn
1Xi) = 1
n2Pn
1V(Xi) = 5
36npar indépendance. D’après l’inégalité de
Bienaymé-Tchebychev, on a P(
X−1
6
<1
100 )>1−5×104
36n. On cherche donc ntel que
1−5×104
36n>0,95, donc tel que 5×104
36n65×10−2. On obtient n>27778.
Remarque. Ces inégalités se généralisent, mais ne sont pas au programme de première
année dans le cadre des variables aléatoires réelles admettant une densité. Mais comme la
variance d’une variable à densité n’est pas définie en première année...
Remarque. L’inégalité de Bienaymé-Tchebychev n’est pas très précise. Par exemple si on
considère une variable aléatoire Xde loi de Poisson de paramètre 1, on a P(|X−1|> ε)6
1
ε2. Mais Xest à valeurs entières, et on trouve que quelque soit ε∈]0,1], la probabilité de
[X > 1 + ε]∪[X < 1−ε]est au plus égale à... 1. Ce qui n’est pas vraiment intéressant.
Remarque. On a de plus souvent l’impression qu’une variable aléatoire prend en moyenne
des valeurs « proches » de son espérance quand elle existe. On va justifier cette idée sous cer-
taines hypothèses dans les prochaines sections, mais il ne faut pas confondre « en moyenne »,
et « a une forte probabilité ». Rien ne dit que le(s) mode(s) d’une variable aléatoire discrète
soient égaux à l’espérance si elle existe (un mode est un x∈X(Ω) tel que P(X=x)soit
le maximum de tous les (P(X=xi))i∈I.
Par exemple pour la loi binomiale, l’espérance est np, mais le mode (qui est unique
dans ce cas) est [(n+ 1)p]. Si n= 5 et p=9
10 on a np =9
2et [(n+ 1)p] = [27
5] = 5 ce qui
n’est pas la même chose.
2 Convergence en probabilité
2.1 Généralités
Dans cette section, nous allons montrer la loi faible des grands nombres, qui est un
énoncé de convergence de variable aléatoire. Il y a beaucoup de notions de convergence en
J. Gärtner. 3