iv - la prevention nutritionnelle

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IV - LA PREVENTION NUTRITIONNELLE
Les maladies des artères du cœur (les artères coronaires) représentent une cause
importante de mortalité à travers le monde.
Des relations très claires entre la survenue de maladies des artères du cœur et une
alimentation trop riche en graisse et cholestérol ont été établis.
Cette relation s’explique essentiellement par une élévation du taux de mauvais
cholestérol dans le sang (le LDL-cholestérol) due à une alimentation trop riche en
graisses saturées.
Nous comprenons ainsi que le taux de cholestérol dans le sang soit au cœur de
l’axe de prévention des maladies cardiovasculaires
Cette prévention vise trois objectifs
:
1 - Prévenir l'athérosclérose en diminuant le cholestérol LDL
0. - Diminuer les lipides alimentaires ou acides gras "saturés.
1. - Diminuer les acides gras dits "trans".
Les acides gras insaturés peuvent avoir une configuration cis ou trans
La configuration cis est la plus fréquente dans la nature. La molécule d'acide gras
insaturé cis est repliée à chaque double liaison : les atomes de carbone qui précèdent et
suivent immédiatement la double liaison sont situés à 0,301 nm l'un de l'autre. A
l'opposé, la position trans correspond à une structure de chaîne dépliée, qui s'étend en
longueur, comme celle des acides gras saturés : les atomes de carbone qui précèdent et
suivent immédiatement la double liaison sont situés à 0,377 nm l'un de l'autre.
A. G. saturés
A. G. monoinsaturés
Aliments
A. G. poly-insaturés
linoléique
linoléniqu
e
Beurre
68
30
1,5
0,7
Suif de mouton
52
34
5
3
Saindoux
44
46
8,5
0,6
Graisse d'oie
26
55
9
2
________________
____
________________
____
________
__
________
__
Huile de coprah
91
7
2
< 0,1
Huile de palmiste
77
20
2
< 0,1
Huile de palme
21-51
39-59
10-19
0,3-0,9
Huile d'arachide
20-22
41-60
20
< 0,1
17
20
57
6
15
68
17
0,5
15
22
56
7
14
27
58
0,8
11
16
70
0,3
11
22
67
0,1
8
61
22
9
5
22
65
8
_______________
____
Huile de germe de
blé
Huile d'olive
Huile de soja
Huile de germe de
maïs
Huile de pépin de
raisin
Huile de tournesol
Huile de nouveau
colza
Huile de noix
A. G. poly-insaturés
Margarine standard
39-56
28-53
8-16
Margarine végétale
43-50
29-42
15-21
Margarine
tartinable
26-35
28-41
21-27
15-19
42-45
35-42
Margarine au
tournesol
Figure II.Teneur des corps gras en acides gras saturés et insaturés (en%)
2.- Favoriser les acides gras Mono-insaturés.
Favoriser les acides gras Mono-insaturés car ils diminuent le cholestérol total et le
mauvais cholestérol LDL. L'huile d'olive riche en acide gras oléique mono-insaturé, est
très présente dans le régime méditerranéen. Les études épidémiologiques ont démontré
que ce type d'alimentation s'accompagne d'une diminution de la pathologie cardiovasculaire.
L'acide oléique C18 : 1
9
L'acide oléique possède 18C, une double liaison en oméga 9 (
9)
ce qui s'écrit C18 :1
9.
3.- Favoriser les acides gras polyinsaturés :
Définition
Les acides gras polyinsaturés (AGPI) sont des constituants naturels des graisses animales
et végétales. Ils sont constitués d’une chaîne de carbone dont l’une des extrémités
comprend un groupement méthyle et l’autre une fonction acide. Ces acides gras sont dits
polyinsaturés car ils contiennent plusieurs doubles liaisons.
Les
acides
gras
polyinsaturés
se
distinguent
en
deux
groupes
:
ceux de la série N-6 déjà vus ci-dessus (huile de tournesol) et ceux de la série N-3 (colza,
huile de noix), riches en acide alphalinoléique qui diminuent l'agrégabilité des
plaquettes et donc la thrombose (formation de caillots) lors de l'infarctus
Deux acides gras polyinsaturés sont dits essentiels car l’organisme tant chez l’animal
que chez l’humain, ne sait pas les synthétiser. Ils doivent donc être apportés par
l’alimentation. Ce sont les acides linoléïque (AGPI oméga-6) et alpha-linolénique (AGPI oméga-3).
2
Dans l’organisme, ces acides gras peuvent être stockés, utilisés comme source d’énergie, ou
être les précurseurs d’autres acides gras polyinsaturés à chaîne plus longue.
Dans ce dernier cas, l’allongement de la chaîne et l’introduction de nouvelles
insaturations se font par le biais d’enzymes, les élongases et les désaturases, communes
aux deux familles d’acides gras polyinsaturés. Ces réactions sont lentes et limitées et
l’activité de ces enzymes n’est pas toujours suffisante pour fournir la quantité d’acides
gras polyinsaturés à longue chaîne nécessaire à l’organisme.
Les réactions enzymatiques conduisant à la formation des acides gras à longue chaîne ne
permettent pas d’assurer les quantités nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme.
Ces acides gras doivent donc être également apportés par l’alimentation pour éviter les
risques de déficience.
Il est donc souhaitable que l’alimentation fournisse en quantité adaptée, non seulement les
acides gras essentiels mais aussi leurs dérivés à longue chaîne.
2. Sources
Les acides gras polyinsaturés oméga-6 :
présents dans les végétaux. Les huiles de soja, de maïs, de noix, de tournesol et d’olive
sont riches en acide linoléïque.
l’acide gamma-linolénique (GLA) :
les graines de bourrache, d’onacre et de cassis.
Les oméga-6 à longue chaîne tel que l’acide arachidonique :
sont surtout présents dans les produits animaux.
Les oméga-3 :
Soit ;
d’origine végétale (huile de colza, de soja et de noix),
Soit ;
d’origine animale (poissons et huile de poisson…).
Les oméga-3 à longue chaîne :
présents dans les poissons, et particulièrement dans les poissons gras (maquereau,
hareng, saumon). On trouve très peu d’oméga-3 dans la viande
Oméga-3 et prévention cardiovasculaire
Ces propriétés expliquent pourquoi les sujets qui mangent beaucoup d’oméga-3 sont
relativement protégés des maladies des artères du cœur et du risque de mort subite.
Les acides gras de type oméga-3 ont montré leur effet bénéfique sur les maladies
inflammatoires, or la genèse de l’athérosclérose est étroitement dépendante de
l’inflammation dans le sang.
L’omega-3 sont des constituants essentiels des membranes des cellules et ils influencent
la fluidité des membranes. L’effet protecteur sur le système cardiovasculaire lié à la
consommation de poisson est en rapport avec une inhibition de l’agrégation des
plaquettes (ce qui favorise la fluidité du sang), une baisse de la viscosité sanguine, une
diminution de l’inflammation, de la pression artérielle
Quels sont les effets des Oméga-3 sur le cœur et les vaisseaux?
EFFETS DES OMEGA-3
Evitent la survenue d’arythmies
MECANISMES
Influence des canaux ioniques
membranaires
Augmentation de la variabilité de la
fréquence cardiaque
Protection du muscle cardiaque
Luttent contre la formation de
l’athérome
Augmentation du bon cholestérol
Diminution des triglycérides
Effet anti-inflammatoire
Diminue le développement
musculaire des artères
Luttent contre la formation d’un caillot Diminution de l’agrégation des
de sang
plaquettes
Diminution de la viscosité du sang
Protègent les artères
Améliore leur élasticité
Diminuent la pression artérielle
Protège les organes
Les études épidémiologiques relatives à la consommation d’aliments contenant une
concentration élevée d’oméga-3, comme le poisson, ont clairement démontré que ces
aliments étaient responsables d’une baisse de la survenue de maladies des artères du
cœur.
Ainsi, il a pu être mis en évidence qu’une personne qui consomme en moyenne entre 30
et 35 grammes de poisson par jour à moitié moins de risque de développer une maladie
cardiovasculaire comparativement à une personne qui mange rarement du poisson.
Le régime riche en poisson est également très intéressant chez les personnes ayant déjà
présenté un accident coronarien puisque les études montrent clairement une réduction
de 20% des évènements cardiovasculaires et de l’ordre de 30% pour la mortalité
cardiovasculaire au profit des personnes qui ont une alimentation riche en oméga-3.
3 - Favoriser les anti-oxydants
Qu'est-ce
que
les
antioxydants?
Le mot « antioxydant » est un terme qui s'applique à toutes les substances comme les
vitamines C, E et la bêtacarotène (vitamine A). On les appelle « antioxydants » car elles
aident à prévenir l'oxydation des LDL (lipoprotéines à faible densité ou « mauvais
cholestérol ») par un type de molécule d'oxygène connue sous le nom de radicaux libres.
L'oxydation des LDL par les radicaux libres contribue au processus d’athérosclérose.
Les données épidémiologiques sont aujourd'hui fortement en faveur d'un rôle bénéfique
des vitamines E, C, du béta-carotène.
Ainsi, l'étude Monika montre une corrélation très nette entre la mortalité coronarienne,
et la faiblesse des concentrations plasmatiques en Vitamines E, A et C.
Leur rôle passe par un effet anti-oxydant, en évitant au LDL d'être oxydé et de
s'accumuler dans les parois vasculaires pour aboutir à l'athérosclérose.
Action de la vitamine E
l'étude française EVA a montré une relation significative inverse entre l'épaisseur de la
paroi des artères carotides et la concentration de vitamine E dans les globules rouges.
Action du Béta-carotène
Les études portant sur les apports alimentaires ou les concentrations plasmatiques de
béta-carotène concluent à une réduction significative de la pathologie coronarienne chez
les personnes ayant les apports ou les concentrations les plus favorables.(Pour certains
auteurs (Levy 1996), Hininger en 1997,).
Action de la Vitamine C
Pour Rifici en 1993 et Fuller en 1996, une supplémentation du régime alimentaire en
vitamine C, chez des individus en bonne santé, augmente la résistance de leur LDL, lors
d'une situation d'oxydation
Action de l'acide folique ou vitamine B 9
Elle intervient sur le métabolisme de l'homocystéine dont le taux élevé est aujourd'hui
considéré comme un nouveau facteur de risque.
L'homocystéine est associée :
- à l'athérosclérose par l'oxydation des LDL,
- aux accidents vasculaires ischémiques du fait de l'augmentation de l'agrégabilité
plaquettaire,
- au déclin des fonctions cognitives et aux troubles de la mémoire chez les personnes
âgées.
Action des flavonoïdes
phyto-oestrogènes
resvératrol paraît intéressant. Il est produit par la vigne, en réponse à une agression par
Botrytis cinerea, champignon responsable de la pourriture
flavonoïdes, il diminue l'oxydation des lipides et réduit l'agrégabilité des plaquettes
sanguines.
Les aliments les plus riches en flavonoïdes sont : l'oignon, la pomme, le vin et le thé.
Quant aux phytoestrogènes, ils sont présents dans le soja, le thé, les légumineuses (pois
chiches, lentilles, haricots), la bière.
3 - A côté de la nature des graisses ingérées interviennent d'autres facteurs
comme
le tabac
Dont le mode d’action sur la fabrication de la plaque d’athérome peut être direct mais est
aussi en relation avec le taux de mauvais cholestérol (le LDL) qui augmente chez les
sujets fumeurs.
Tabagisme actif et tabagisme passif
Tabac et maladies cardiovasculaires
Le tabagisme est un facteur de risque d’athérosclérose. Le tabac favorise en effet le
développement de l’athérome. La fumée de tabac a un effet toxique sur les vaisseaux (en
particulier les artères coronaires qui irriguent le coeur) et favorise le développement des
plaques d’athérome qui vont obturer progressivement les artères.
C’est ainsi que le tabac est impliqué dans environ 20% des accidents vasculaires
cérébraux, 50 % des maladies coronaires et 90 % des artériopathies des membres
inférieurs.
ACTIVITE PHYSIQUE ET MALADIES CARDIOVASCULAIRES
L’activité physique peut être définie comme « tout mouvement corporel produit par la
contraction des muscles squelettiques, entraînant une augmentation de la dépense
énergétique par rapport à la dépense énergétique de repos ».
La pratique de l’activité physique a un effet sur la structure des vaisseaux artériels en
limitant le phénomène d’athérosclérose : en effet, une étude montre clairement que la
progression de l’athérosclérose au niveau des artères carotides (les artères localisées au
niveau du cou) est nettement ralentie chez les sujets pratiquants du sport régulièrement.
La pratique de l’exercice physique est extrêmement intéressante pour l’organisme car
elle entraîne une diminution du taux de cholestérol dans le sang, améliore la sensibilité à
l’insuline et donc diminue le taux de sucre dans le sang, diminue l’inflammation et
abaisse la pression artérielle.
Influence de l’activité physique sur les facteurs de risque cardiovasculaire
-
Le cholestérol
Modifie la répartition du cholestérol en favorisant l’émergence du « bon cholestérol » (le
HDL-cholestérol). Augmentation de 20 à 30% chez les sujets sportifs par rapports aux
sédentaires. De plus, le taux de triglycérides baisse également.
- L’hypertension artérielle
Sur l’hypertension artérielle, l’effet de l’activité physique est indiscutablement positif,
entraînant une baisse significative des chiffres de pression artérielle (de l’ordre de 10
mmHg pour la pression artérielle systolique et de 5 mmHg pour la pression artérielle
diastolique).
- Le taux de sucre dans le sang et le diabète
Plus l’activité physique est pratiquée et moins la probabilité de voir apparaître un diabète
est importante.
L’augmentation de la consommation de sucre par les muscles induit par l’effort physique
d’une part mais surtout par une augmentation de la sensibilité de l’ensemble des organes
à l’insuline (dont l’effet consiste à entraîner une baisse du taux de sucre dans le sang).
- La coagulation
Sport influencerait la fabrication de différents facteurs de coagulation au niveau de
l’organisme et réduit ainsi l’agrégation plaquettaire et la probabilité de voir apparaître un
caillot de sang dans les veines et les artères.
Influence de l’activité physique sur la répartition en graisses
La pratique du sport induit une baisse de la masse grasse et entraîne donc une
distribution favorable des graisses sur l’ensemble de l’organisme.
Couplée à une prise en charge diététique, la pratique du sport induit une perte de poids
supérieure à celle qui est obtenue par le régime seul (perte de 3 kg supplémentaire en 4
à 6 mois pour une dépense énergétique de 1 000 calories par semaine due à la pratique
du sport).
Influence de l’activité physique sur la perte de poids
De très nombreuses études ont clairement montré que la pratique d’une activité physique
engendre une baisse de poids importante, du fait de l’augmentation de la dépense en
calories mais aussi de l’hygiène de vie qui entoure la pratique de l’activité sportive.
Obésité :
Quelle est la relation entre obésité et athérosclérose ?
Chez l’adulte, l’obésité est fréquemment associée à l’existence d’une athérosclérose
précoce. Ainsi, des études médicales réalisées sur les artères prélevées sur des adultes
jeunes (15-34 ans) décédés de manière accidentelle montrent que les sujets obèses
présentent des plaques d’athérome diffuses et complexes au niveau des artères du cœur
et de l’aorte. La sévérité des lésions artérielles induites par l’athérome est également en
rapport avec l’épaisseur de la couche de graisse au niveau de l’abdomen.
Les effets de l’adiposité sur le développement de lésions d’athérosclérose sont mêmes
visibles chez les sujets de moins de 25 ans !
L’obésité est-elle seule impliquée dans l’athérosclérose ou est-ce un effet lié à
la présence de facteurs de risque induit par l’obésité?
Les études médicales menées dans ce domaine montrent que la relation entre l’adiposité
et les lésions artérielles dues à l’athérosclérose demeure très significative même après
avoir considéré les autres facteurs de risque cardiovasculaires (hypertension artérielle,
diabète, augmentation du cholestérol...). Ce résultat est surtout retrouvé chez l’homme et
un peu moins chez la femme.
De plus, les résultats de ces études tendent à prouver que l’obésité de l’adolescent ou de
l’adulte jeune accélère la progression de lésions d’athérosclérose durant de nombreuses
années. Ceci peut induire des maladies cardiovasculaires à l’age adulte.
le diabète
- Quelles sont les complications du diabète ?
- L’atteinte des artères de gros calibres est prédominante en raison de l'âge des patients.
Les maladies des artères du cœur sont 2 à 3 fois supérieures chez les sujets diabétiques
par rapport aux sujets non-diabétiques, l'artériopathie des membres inférieurs est 40 fois
plus fréquente que dans la population générale. Par contre, l'atteinte des artères à
destinée cérébrale n'est pas plus fréquente.
- La rétinopathie (atteinte de l’artère de la rétine) doit être dépistée dès le diagnostic de
la maladie. La néphropathie (atteinte des artères des reins) est beaucoup moins
évolutive que celle du diabète insulino-dépendant mais souvent présente dès le
diagnostic.
l'hypertension artérielle
Phénomène mécanique, en venant abîmer la partie la plus interne de l’artère et y créer
ainsi une petite brèche.
L’âge et le sexe
les personnes les plus à risque de développer des lésions d’athérosclérose sévères sont
les hommes de plus de 55 ans. Très globalement, plus l’âge est important et plus les
lésions artérielles sont importantes.
Régimes recommandes pour la prevention d’atherosclerose.
Le régime à faible consommation d’hydrate de carbone
Ce régime, initialement développé par William Banting en 1860 a été repris de manière
plus populaire par le Docteur Atkins.
Basé sur la restriction en hydrates de carbone (sucres) durant 15 jours suivie d’une
réintroduction progressive à la dose de 35 grammes par jour. L’apport calorique de ce
régime provenait pour 68% des graisses, 27% des protéines et 5% des sucres.
D’autres :


54% de graisses, 26% de protéines, 16% d’hydrates de carbone
30% de graisses, 40% de protéines, 30% d’hydrates de carbone
La base de ce régime consiste à limiter l’apport de sucre dans l’organisme, ce qui l’oblige
à utiliser les graisses.
La comparaison entre régimes pauvres en hydrates de carbone et régimes pauvres en
graisse a été effectuée au travers 4 études qui ont montrés que la réduction du poids
était supérieur dans le groupe de personnes bénéficiant du régime pauvre en hydrate de
carbone à 6 mois (-5 kg en moyenne) mais cette différence n’était plus observée à 1 an
(perte de 3 kilos en moyenne dans les deux groupes).
Les régimes basés sur les index glycémiques
La charge glycémique correspond à l’effet glycémique total d’un aliment. Les aliments à
index glycémique élevés augmentent la sensation de faim, le taux d’acides gras dans le
sang et augmente aussi le risque de survenue d’obésité, de diabète et de maladies
cardiovasculaires.
Ainsi, une étude réalisée auprès de 75 521 infirmières américaines a pu mettre en
évidence une diminution du taux d’apparition d’infarctus du myocarde chez des
personnes ayant une consommation d’aliments avec un index glycémique bas .
Les résultats des études comparant l’efficacité d’un régime favorisant les aliments ayant
un index glycémique bas sont mitigés, comme mentionnés dans le tableau ci-dessous :
Nombre de
personnes
Durée de
l’étude
Perte de
poids
Index
glycémique
bas
Perte de
poids
Index
glycémique
élevé
Différence
entre les
régimes
30
12 semaines
9,4 kg
7,4 kg
Non
16
12 semaines
7,4 kg
4,5 kg
Oui
Les régimes riches en aliments ayant un index glycémique élevé favorisent de manière
indiscutable la formation d’un diabète. Ces résultats ont pu être retrouvés au travers de
deux études ayant inclus plus de 100 000 personnes.
Le régime pauvre en graisses
Les régimes pauvres en graisses apportent moins de 15% de calories provenant des
graisses, 15% provenant des protéines et 70% provenant des hydrates de carbone .
N’existe pas de réelle preuve quant à l’efficacité sur la perte de poids de ce régime à long
terme, son efficacité sur la prévention des maladies cardiovasculaires apparaît assez
évidente.
une étude réalisée avec ce type de régime, associé à la pratique du sport, a pu mettre en
évidence une réduction de 10% du taux de cholestérol dans le sang, la baisse des
triglycérides étant de 24%, associés à une baisse de poids de 5%, ce qui est nettement
significatif.
Le régime méditerranéen
Le régime méditerranéen est caractérisé par :







une abondance d’alimentation à base de plantes : fruits,
végétaux, céréales complètes, pomme de terre, légumes
secs
Une consommation de produits locaux frais de saison,
notamment les fruits
Une cuisson et un assaisonnement à l’huile d’olive
Une consommation de fromage ou yaourts en quantité
raisonnable
Une consommation plusieurs fois par semaine de poisson,
d’œufs, de poulet et de desserts fruités
Une consommation 3 ou 4 fois par mois seulement de
viande rouge
Une consommation importante d’eau et modérée de vin rouge.
- Effet sur le poids, le cholestérol et les oméga-3
Le régime méditerranéen a démontré son efficacité en terme de réduction du poids, cette
réduction étant associée à une influence très bénéfique de ce régime sur les maladies
cardiovasculaires. Cet effet est partiellement attribuable à l’apport important d’oméga-3
issue de l’alimentation méditerranéenne. L’effet de ces oméga-3 est surtout conséquent
en ce qui concerne la prévention des troubles du rythmes cardiaques gravesmais est
aussi en rapport avec une augmentation de la fluidité du sang et la baisse de la
fréquence cardiaque.
Chez les personnes ayant déjà présentés un infarctus du myocarde, le régime
méditerranéen a largement fait ses preuves sur la baisse de la mortalité totale et
cardiovasculaire. Nous vous encourageons à visualiser le tableau ci-dessous pour vous en
persuader :
Etude
DART
Lyon Diet Heart
GISSI-Prevenzione
Nombre de
personnes
Durée de l’étude
Résultats
2033
2 ans
- 29% mortalité totale
- 27% mortalité par
infarctus
605
4 ans
- 68% des décès
cardiaques et
infarctus du
myocarde
11 324
3,5 ans
- 20% mortalité totale
- 30% décès
cardiovasculaire
De plus, le régime méditerranéen a également fait ses preuves en termes de baisse de
poids et du taux de cholestérol dans le sang (en particulier de mauvais cholestérol).
3. Conclusion
En matière de prévention, le caractère multifactoriel des maladies cardiovasculaires
nécessite de considérer l’ensemble des facteurs de risques impliqués dans ces
pathologies. Aujourd’hui, un certain nombre de traitements médicamenteux est
disponible et permet de limiter l’évolution ou la survenue de maladies cardiovasculaires
en agissant sur ces facteurs de risques (tension artérielle, cholestérol, triglycérides…).
Mais l’âge des populations augmentant, l’efficacité à long terme de ces traitements est
mal connue et le risque d’effets secondaires important. Un grand nombre de facteurs
de risque impliqués dans les maladies cardiovasculaires a une origine
alimentaire. Une alimentation équilibrée et adaptée pourrait permettre de retarder les
premiers symptômes et donc l’âge de première prise des médicaments. Dans ce
domaine, les oméga-3 à longue chaîne ont fait l’objet de nombreuses études cliniques et
expérimentales. L’avancée des technologies, et en particulier la biologie moléculaire, a
permis d’apporter des explications biochimiques et métaboliques, à des observations
cliniques et épidémiologiques. Les plus marquantes sont celles concernant le rôle des
oméga-3 à longue chaîne dans la régulation des triglycérides postprandiaux. D’autres
mécanismes concernant l’action de ces acides gras sur la tension artérielle, les troubles
du rythme cardiaque sont également étayés de façon exhaustive dans la littérature. Des
apports alimentaires rétablissant l’équilibre oméga-3 / oméga-6 chez des
personnes en bonne santé et une supplémentation à dose nutritionnelle en
oméga-3 à longue chaîne, associée à des traitements adaptés, chez les sujets à
risque, représentent un espoir légitime de prévention des maladies
cardiovasculaires.
Les oméga-3 à longue chaîne ont une influence bénéfique sur les facteurs de
risque cardiovasculaire comme le taux de triglycérides, les arythmies,
l’hypertension artérielle…
- Diminution du mauvais cholestérol
- Diminuer les lipides alimentaires ou acides gras "saturés" comme
ceux provenant des graisses animales.
- Diminuer les acides gras de type "trans" retrouvés par exemple
en pâtisserie (margarine) ou dans certaines viandes (ruminants).
- Favoriser les acides gras Mono-insaturés tels que l'huile d'olive
riche en acide gras oléique mono-insaturé.
- Favoriser les acides gras polyinsaturés de la série oméga-6 (huile
de tournesol) mais surtout de la série oméga-3, car ils diminuent le
mauvais cholestérol LDL.
- Augmentation du « bon » cholestérol
Certaines études ont pu montrer qu’une alimentation riche en hydrates de carbone (de
sucre) était responsable d’une élévation du taux de bon cholestérol. De plus, la
consommation de fibres est également responsable d’une augmentation du taux de bon
cholestérol.
- Diminution du taux de sucre dans le sang
Comme il a été mis en évidence une relation très étroite entre la concentration de sucre
dans le sang et le développement de plaque d’athérome, il est capital de réduire cette
consommation au maximum en veillant à avoir un régime pauvre en aliments à index
glycémique élevé (voir chapitre correspondant).
- Amélioration de la fluidité du sang
Les aliments riches en oméga-3 constituent un groupe intéressant car ils sont
responsables de la diminution de l’agrégabilité des plaquettes dans le sang (voir chapitre
correspondant) et donc limite la formation d’un caillot de sang. Les huiles de colza, de
noix et de poissons sont particulièrement indiquées.
- Limiter l’oxydation : favoriser la prise d’anti-oxydants
Les aliments à favoriser dans ce contexte doivent être riches en vitamines : les fruits (2 à
3 par jour), les légumes (3 à 4 portions par jour) mais aussi les phyto-oestrogènes (soja,
thé vert, pois chiches, lentilles, haricots, graines, carottes, fenouil, oignons, ail) et des
polyphénols (thé vert et vin).
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