Apports actuels en acides gras oméga-3... trop peu, ou vraiment trop peu? Krishna Vyncke et Isabelle Sioen Département de Médecine Sociale, Université de Gand FWO Vlaanderen, Bruxelles. Plusieurs instances ont élaboré des directives sur les apports journaliers recommandés (AJR). Or, celles-ci divergent souvent. L'apport d'acides gras oméga-3 est inférieur aux recommandations chez une partie importante de la population, mais l'ampleur du problème dépend des valeurs considérées. Effets sur la santé Un apport adéquat en DHA au cours de la période pré- et postnatale est important pour le développement du cerveau et du système nerveux central. De même, au cours des premières années de vie, un apport adéquat de l'acide gras essentiel ALA ainsi que des acides gras oméga-3 à longue chaîne est décisif pour le développement et le bon fonctionnement du cerveau, de la vue et de l'appareil génital. A l'âge adulte, les acides gras oméga-3 restent importants, surtout en raison de leur rôle préventif contre les maladies cardiovasculaires et autres affections chroniques. Recommandations Contrairement à ce que l'on pense souvent, les apports alimentaires recommandés ne constituent pas un niveau minimum d'apports souhaitables, mais une valeur dépassant les besoins individuels pour la majorité de la population. Il se peut donc parfaitement qu'un individu ait un apport adéquat, malgré une consommation inférieure à la quantité recommandée. Parallèlement aux commentaires ci-dessus au sujet de la valeur seuil à respecter, d'autres différences s'observent souvent entre les recommandations de diverses instances. Elles découlent en grande partie de la prise en compte de critères différents en matière d'apports adéquats. Alors que jadis les recommandations étaient souvent focalisées sur la prévention de carences, de nos jours, avec le progrès des connaissances, elles tiennent également compte de la prévention d'affections chroniques (maladies cardiovasculaires, obésité, diabète, cancer...), qui ne se manifestent qu'à long terme. Ainsi, la recommandation de la Food and Agriculture Organization des Nations Unies pour l'apport en ALA (> 0,5 pour cent des apports totaux en énergie (E%) [2] repose sur la prévention des symptômes de carence. A l'opposé des recommandations des autres organismes, qui considèrent également les effets à long terme. Découvrez sous peu l'article complet dans NutriFacts. Pas encore abonné ? Contactez [email protected]. 1 Tableau 1. Aperçu des recommandations de différentes instances pour les apports journaliers en acides gras oméga-3. Apport journalier recommandé (AJR) FAO (2008) CSS (2009) AGPI AG n-3 ALA 6 – 11 E% 0,5 – 2 E% > 0,5 E% 5,3 – 10 E% 1,3 – 2 E% > 1 E% EPA + DHA 250 – 2000 mg > 0,3 E% IOM (2005) 0,6 – 1,2 E% 0,5 E% ♀ 0,7 E% ♂ AFSSA (2010) ISSFAL (2004) 1 E% 0,7 E% 500 mg 500 mg FAO : Food and Agriculture Organization des Nations Unies [2] CSS : Conseil Supérieur de la Santé, Belgique [5] IOM : Institute of Medicine, Etats-Unis [13] AFSSA : Agence Française de la Sécurité Sanitaire des Aliments, France [14] ISSFAL : International Society for the Study of the Fatty Acids and Lipids [15] AGPI : acides gras poly-instaurés AG n-3 : acides gras oméga-3 ou n-3 ALA : acide alphalinolénique EPA + DHA : acide eicosapentaénoïque et acide docosahexaénoïque 2