Nice, dont le rapport d'accréditation a été un des premiers à être édités, dont j'ai dirigé
l'accréditation, et qui a été très sévèrement jugé, alors que c'est un établissement qui, grâce à son
ancien directeur général, et à son directeur général actuel, qui sont tous les deux de fervents
adeptes de la qualité, a beaucoup travaillé la question
- certes, c'est un hôpital qui n'est pas exemplaire, mais aucun hôpital n'est exemplaire. il y a donc
une attitude de recul de la part de certains établissements. Il faut être vigilant, car cela pose un
problème.
On pourrait encore consulter les statistiques publiées à l'issue des enquêtes menées auprès des
hôpitaux accrédités, sur le point de savoir comment s'est passée l'accréditation. Et dans ces
enquêtes, on vous explique que l'accréditation ne s'est pas toujours très bien passée.
On en arrive ainsi à la question de savoir comment améliorer l'accréditation. Je pense que la
réforme pâtit de trois carences. La première est que, quoi qu'on en dise, elle est transformable.
Le deuxième thème, c'est que l'ensemble du processus n'est pas toujours maîtrisé. Enfin, il y a
une certaine iniquité dans l'évaluation, et cette iniquité pose véritablement problème.
La question du contrôle
L'ANAES affirme aujourd'hui: « nous ne sommes pas un organe de contrôle» Mais ce ne serait
pas gênant si elle l'était, de toute manière. En effet que fait-elle réellement? Elle ne fait que du
contrôle. Elle tient un mini-référentiel, au regard duquel elle va vérifier - donc contrôler -la
conformité des principes de l'hôpital. C'est bien du contrôle. Bien plus - et c'est important: la
réforme prochaine de l'ANAES va reculer sur ce point - que fait l'ANAES lorsqu'elle fait en
sorte, au préalable que les conditions de sécurité soient respectées? Bien sûr, il est essentiel que
les conditions de sécurité soient respectées. Mais y a d'autres organes de contrôle qui peuvent
tout à fait le dire. Est-ce vraiment à l'ANAES de venir faire du contrôle de conformité en matière
de sécurité? Sans doute pas. L'objectif de l'ANAES est de s'assurer que l'établissement est bien
engagé dans un processus d'amélioration continue de te qualité, et pas vraiment de faire ce type
de contrôle. Et cela, c'est un réel problème. Donc l'ANAES ne peut pas être un organe de
contrôle, et nous souhaitons qu'elle ne le soit pas.
Un processus pas toujours maîtrisé
Il est vrai que lorsqu'on s'engage dans un processus nouveau, on est face à l'inconnu et on n'est
pas à l'abri des couacs. Mais les couacs en l'occurrence se sont quelque peu multipliés. On peut
prendre l'exemple de la procédure. Ainsi, au tout début de l'expérience, au CHU de Nice - qui a
été un des premiers hôpitaux à s'engager dans la démarche - nous n'avions pas les documents qui
nous avaient été promis. Nous avons donc tout ressaisi chez nous, en attendant que le masque
vienne enfin de l'ANAES et quand il est venu, bien sûr, nous avons dû le retraiter. Cet incident,
qui ne s'est certes pas prolongé, a surtout touché les premiers établissements engagés dans
l'accréditation.
Les difficultés de l'auto évaluation
Un autre exemple est fourni par la procédure en matière d'auto évaluation. L'auto évaluation doit
permettre à l'établissement de regrouper ses forces, afin que celles-ci fassent un diagnostic qui
soit le plus fidèle et précis possible, de la réalité sur le terrain. Un chef de projet, qui relève de
l'ANAES, suit la démarche. Au CHU de Nice, avec 6000 salariés et 6 sites, cela a été un
véritable casse-tête que de constituer des groupes d'auto évaluation qui soient multi-
décisionnaires, multi-sites, et qui ne soient pas trop nombreux. Parce que si on travaille avec des
groupes trop nombreux, il est évident qu'on ne peut pas tenir. Nous avons demandé au chef de
projet de valider le découpage auquel nous étions parvenus. Mais le chef de projet a refusé de se
prononcer sur la validation. Je lui ai demandé la raison de son refus de valider, et s'il avait
l'intention d'attendre la visite pour nous dire qu'on s'était trompé, J'ai insisté pour qu'on aborde le