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L’investissement associé à une
démarche d’amélioration continue de
la qualité ne doit pas être sous-estimé
Les charges associées à une démarche
d’amélioration de la qualité sont multiples.
On peut identifier les coûts associés au
fonctionnement du groupe projet (rempla-
cement des personnes…) ; le coût d’ap-
prentissage des méthodes ; les coûts géné-
rés par les solutions développées. L’effort
des acteurs du projet ne doit pas non plus
être sous-estimé ; la participation des
équipes de nuit n’est pas facile. Il est très
difficile d’estimer les coûts d’une démarche
d’amélioration. Le retour à l’investissement
d’une démarche qualité s’inscrit dans le
long terme. La direction et l’encadrement
doivent montrer l’exemple en intégrant les
concepts de l’amélioration dans leur propre
fonctionnement, pour ensuite utiliser leurs
compétences acquises.
La qualité des aspects non médicaux
d’une prise en charge est importante
pour les patients
Les processus non médicaux sont définis
comme les activités associées aux soins
indispensables à leur réalisation mais indé-
pendantes de leur aspect technique (attente
en consultation, par exemple). Les équipes
engagées dans les projets de qualité ont sou-
vent été étonnées de découvrir des aspects
de leur travail qui ont un impact important
sur les patients et échappent souvent à leur
maîtrise. Leur amélioration devra faire
appel à des compétences spécifiques sou-
vent extérieures au secteur de la santé.
L’implication des médecins est
fondamentale pour la crédibilité
de la démarche d’amélioration
continue de la qualité
Réussir à impliquer le corps médical est
considéré comme un enjeu majeur dans la
démarche d’amélioration continue, et des
efforts de communication doivent être spé-
cifiquement entrepris en direction du corps
médical pour faire accepter cette méthode
simple sur le plan théorique.
La cohérence ainsi que la continuité
des messages centrés sur la qualité
sont gages de pérennité
Lorsque plusieurs projets sont en route au
sein d’un établissement, il faut que les
messages de qualité soient identiques. La
communication doit donc être homogène
sur l’ensemble de l’établissement. Les
projets ont parfois du mal à s’inscrire dans
la durée, compte tenu des contraintes de
l’environnement et des exigences à court
terme, bien que, le plus souvent, l’enga-
gement au démarrage soit sincère et réel.
Seul un engagement fort et continu
des responsables de projet permettra
d’impulser le changement
Le rôle de la direction est fondamental
pour légitimer le projet. Elle positionnera
le responsable comme un vecteur transi-
toire du changement. Les leaders, de par
leur engagement, doivent donner
confiance dans la nouvelle approche, et la
réalisation du premier projet permettra
d’en montrer l’efficacité et d’acquérir les
compétences nécessaires au développe-
ment de la démarche. Il est apparu que le
rôle d’un responsable de projet dépasse
largement le cadre du projet. Au travers de
son action, il a souvent un impact sur l’en-
cadrement aussi bien médical qu’admi-
nistratif ou soignant et sur la culture de
l’établissement. De ce fait, il peut générer
des oppositions plus liées à l’individu ou
à la fonction de chef de projet qu’à la
démarche elle-même.
La motivation réelle et sincère
des professionnels à s’améliorer
doit être soutenue et accompagnée
La conduite d’un projet d’amélioration
conduit inévitablement à un questionne-
ment des personnels par rapport aux objec-
tifs de l’institution et, d’une façon plus
globale, sur son management. Celui-ci est
parfois vécu par les directions comme une
intrusion dans la stratégie de l’établisse-
ment. Une mauvaise anticipation de ce
déroulement peut conduire à un décalage
entre les objectifs institutionnels et les
activités du groupe projet, qui est alors
marginalisé dans ses orientations et sa
recherche de solutions aux dysfonction-
nements. Il appartient donc à la direction
de l’établissement de définir clairement la
mission et les objectifs, afin que chaque
groupe de travail puisse s’inscrire dans un
cadre commun.
Il ressort de cette analyse que la mise en place
d’une démarche qualité est complexe. Il est
certain que des erreurs seront commises.
L’enjeu n’est pas de ne jamais commettre
d’erreur, mais de savoir les repérer, les ana-
lyser et les partager afin que chacun profite
de l’expérience de l’autre. Nous devons aller
vers une culture où le dysfonctionnement est
repéré par l’acteur lui-même dans une
optique d’analyse et d’information des autres,
afin d’éviter son renouvellement. L’amélio-
ration de la qualité ne passera que par un
changement culturel important, qui devra être
accompagné et suivi dans le temps. Si celui-
ci n’est pas réel, la démarche sera alors tran-
sitoire, la situation antérieure réapparaissant
dès que les incitatifs disparaîtront.
La lecture de ce rapport fait apparaître que
les obstacles à l’évaluation ne manquent
pas. Comme toujours, le rôle du chef d’or-
chestre est capital.
➥
Évaluation d’un programme de qua-
lité : les enseignements de soixante pro-
jets dans les établissements de santé fran-
çais. Avril 1999. Publié par l’ANAES –
159, rue Nationale – 75640 Paris Cedex
13 (http://www.anaes.fr).
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