Information du patient Des recommandations de l’ANAES L’obligation d’information n’est pas spécifique aux médecins. Tous les professionnels doivent renseigner sur les avantages et les risques d’une action engagée. Depuis “l’arrêt Hédreul”, le médecin doit apporter la preuve de cette obligation. D epuis le 25 février 1997, un arrêt rendu par la Cour de cassation, dit “arrêt Hédreul”, a sensibilisé les soignants sur l’obligation d’information, pourtant ancienne, par sa large médiatisation. Jusqu’à cet arrêt en effet, c’était au patient de faire la preuve qu’il n’avait pas été informé. Que dit cet arrêt ? “Celui qui est légalement ou contractuellement tenu d’une obligation particulière d’information doit rapporter la preuve de l’exécution de cette obligation”. Posée de cette façon, la question de l’information du patient est majoritairement considérée par les médecins comme une préoccupation défensive. Ces derniers se soucient surtout des moyens à retenir pour leur permettre d’apporter des preuves devant un tribunal. Il est fâcheux de considérer qu’une pratique quotidienne, dans quelque domaine que ce soit d’ailleurs, soit guidée par ce souci. Le Conseil scientifique a donc demandé à l’ANAES que des recommandations de bonne pratique soient élaborées en précisant notamment le contenu et la forme de l’information à donner aux patients. A la suite d’une étude, et d’un rapport réalisé par le Pr Dominique Thouvenin de l’université de Paris-VII-Diderot, l’ANAES, en mettant en place ces recommandations, rappelle que l’activité doit surtout être pensée dans le but d’obtenir une meilleure qualité du service dispensé. L’ANAES recommande en premier lieu d’adopter une attitude positive : “L’information doit être considérée comme un élément d’une pratique médicale normale. Il ne s’agit pas d’une information technique mais sociale, permettant au patient de prendre une décision en toute connaissance de cause, en fonction de résultats attendus et des risques et effets indésirables susceptibles de se produire”. L’objectif des recommandations est d’abord d’aider le médecin à donner une information de qualité sur l’état de santé du patient et des soins à prodiguer. Le contenu de l’information porte sur les éléments généraux de la maladie, son évolution habituelle et les possibilités thérapeutiques. Claire et lisible, l’information doit être compréhensible. La priorité est donnée à l’information orale qui a l’avantage d’être adaptée à chaque patient et d’établir un lien de confiance. A l’heure où plusieurs soignants interviennent, les informations doivent être cohérentes. Les documents écrits doivent répondre à un besoin de qualité avec un contenu hiérarchisé, validé, synthétique et clair. Toutes les informations doivent faire l’objet d’évaluation. L’information aux patients correspond à une attente de ceux-ci, largement exprimée lors des États généraux de la santé. Ce point s’inscrit dans une évolution de la société et correspond à un besoin de discussion de personnes de plus en plus confrontées à des choix difficiles. A-L. Pissondes D’après les recommandations de l’ANAES, L’information du patient pour la pratique clinique. Brèves… Téléthon 99 468 470 044 francs : c’est le montant des dons recueillis durant le dernier téléthon. Soit 7 millions de plus qu’en 1998. Encouragée par ce succès, l’AFM compte beaucoup sur le décryptage du génome humain et le recensement des gènes humains. Déjà, une équipe soutenue par l’AFM fait la démonstration de la réussite d’un essai de thérapie génique. Des mesures gouvernementales récentes en faveur de l’intégration des personnes handicapées font suite aux revendications de l’AFM. Rendez-vous est donné les 8 et 9 décembre pour le prochain téléthon. Une cellule sociale en Picardie Le centre hospitalier d’Hirson, située au nord-est de la Picardie, région très touchée par la crise et les maladies liées à la précarité, et la fondation Dexia-Crédit local de France ont inauguré une “cellule sociale” au sein de l’hôpital pour mieux prendre en charge les plus démunis. Une équipe réalise pour chaque patient entrant à l’hôpital une fiche d’habitudes de vie qui permet de faire le point sur la situation administrative, sociale et psychologique de chaque patient et surtout de détecter les problèmes liés à la précarité et de proposer une aide. Un programme d’actions de soins et de prévention peut être ensuite élaboré avec l’équipe médicale en liaison avec les différentes structures d’aide extérieures à l’hôpital. 11