COMPARAISON DE QUATRE PROTOCOLES DE CHIMIOTHERAPIE POUR DES CANCERS
DU POUMON NON A PETITES CELLULES (CBP NAPC) AVANCES
Approximativement, un tiers de tous les
décès dus au cancer sont en relation avec un
cancer du poumon, qui est responsable de plus
de décès par an que les cancers du sein, de la
prostate et du côlon associés. La médiane de
survie des patients porteurs de cancer
métastatique non traité est seulement de 4 à 5
mois, avec un taux de survie à un an de 10%1.
La chimiothérapie pour les cancers non à
petites cellules (CBP NAPC), est souvent
considéré comme inefficace ou trop toxique.
Cependant, des méta-analyses récentes ont
démontré que, si on la compare au meilleur
traitement de soutien possible, les résultats de la
chimiothérapie montrent un faible allongement
de la survie des patients porteurs de CBPNAPC
avancés2-4. De plus, les études randomisées
comparant la chimiothérapie versus le meilleur
traitement de soutien possible (BSC), ont
démontré que la chimiothérapie diminue les
symptômes et améliore la qualité de vie5.
Sur la dernière décennie, de nouveaux
agents sont apparus et ont été utilisés pour le
traitement des CBPNAPC métastatiques : les
taxanes, la gemcitabine et la vinorelbine.
L’association d’un ou plusieurs de ces agents
avec un dérivé du platine a entraîné une
augmentation des taux de réponse et une survie
prolongée à un an dans des études de phase II6-
10. Cependant, il y a eu peu de comparaisons
entre eux de ces nouveaux protocoles de
chimiothérapie, qui sont maintenant
fréquemment utilisés.
Le Groupe Coopératif de Cancérologie de la
Côte Est (ECOG) des Etats-Unis a réalisé un essai
clinique randomisé pour comparer l’efficacité de
trois protocoles fréquemment utilisés avec un
protocole de référence : cisplatine et paclitaxel11.
L’objectif principal de cette étude était de
comparer la survie globale des patients traités
par cisplatine et gemcitabine, cisplatine et
docetaxel, carboplatine et paclitaxel ou cisplatine
et paclitacel.
METHODES
Les patients avec des CBPNAPC qui étaient classés
comme stade IIIB (avec pleurésie maligne ou atteinte
péricardique), stade IV ou rechute ont été randomisés dans
un des quatre groupes de traitement (fig 1). Le premier
groupe recevait le traitement de référence : 135 mg/m2 de
surface corporelle de paclitaxel , administré sur 24 heures au
J1, suivi par 75 mg/m2 de cisplatine au J2. Le cycle était
répété toutes les trois semaines. Dans le second groupe, la
gemcitabine à la dose de 1 000 mg/m2, était administrée au
J1, J8, et J15 et le cisplatine à la dose de 100 mg/m2 était
administré au J1 d’un cycle de quatre semaines.
Les patients du troisième groupe recevait 60 mg/m2 de
docetaxel et 75 mg/m2 de cisplatine au J1 d’un cycle de trois
semaines. Ceux du quatrième groupe étaient traités avec 225
mg/m2 de paclitaxel, donné sur une période de trois heures
au J1, suivi le même jour par du carboplatine à la dose
calculée pour produire une aire sur la courbe de 6 mg/ml par
minute dans un cycle de trois semaines. Les patients étaient
stratifiés en fonction de leur état général (performance status
ECOG 0 ou 1 versus 2), leur perte de poids dans les six mois
précédents (moins de 5% versus ≥5%), le stade de la
maladie (IIIB versus IV ou rechute) et la présence ou
l’absence de métastases cérébrales.
Figure n°1
Variables de stratification
Performance status : 0 ou 1 versus 2
Perte de poids dans les six mois précédents : <5% versus ≥5%
Stade de la maladie : IIIB versus IV ou rechute
Présence ou absence de métastases cérébrales
Protocoles
Cisplatine plus paclitaxel
Paclitaxel 135 mg/m2 sur une période de 24 h au J1
Cisplatine 75 mg/m2 au J2
Cycle de trois semaines
Cisplatine plus gemcitabine
Gemcitabine 1 000 mg/m2 au J1, J8 et J15
Cisplatine 100 mg/m2 au J1
Cycle de quatre semaines
Cisplatine plus docetaxel
Docetaxel 75 mg/m2 au J1
Cisplatine 75 mg/m2 au J1
Cycle de trois semaines
Carboplatine plus paclitaxel
Paclitaxel 225 mg/m2 sur une période de trois heures au J1
Carboplatine AUC 6 mg/m2/min au J1
Cycle de trois semaines
Critère d’éligibilité :
Les patients qui avaient reçu une chimiothérapie
antérieure étaient inéligibles pour l’étude. Les critères
d’inclusion imposaient une confirmation histologique ou
cytologique du cancer, une lésion mesurable ou non
mesurable, un âge supérieur à 18 ans, une fonction
hématologique adéquate (un taux de globules blancs > 4 000
leucocytes/mm3 et un nombre de plaquette au moins > 100
000/mm3), une fonction hépatique normale (avec un taux de
bilirubine < 25,6 μmol/l), une fonction rénale normale
(créatinine < 132,6 μmol/l). Une irradiation antérieure sur
des sites symptomatiques était autorisée si le site indiqué
comme étant celui permettant de juger de la réponse au
traitement n’était pas celui qui avait été irradié. Cette
irradiation devait être terminée avant le début de la
chimiothérapie.
Les patients avec des métastases cérébrales
asymptomatiques étaient éligibles. Tous les patients devaient
avoir donné leur consentement éclairé.
Les critères d’évaluation de la réponse de l’ECOG ont été
employés. Brièvement, une réponse complète était définie par
l’absence de maladie sur tous les sites connus depuis au
moins quatre semaines. Une réponse partielle était définie
comme une réduction de 50% de la somme des deux
diamètres perpendiculaires de toutes les lésions mesurables,
persistant au moins quatre semaines. La progression de la
maladie était définie, soit par une augmentation de 25% du
diamètre des lésions choisie comme cible, soit par l’apparition