Lycée Louis-Le-Grand, Paris Pour le 01/02/2016
MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch
DM no11 : Arithmétique
Correction du problème 1 –Le dernier théorème de Fermat pour les exposants n= 4 et n= 3
Question préliminaire
Soit nune entier positif, et aet bpositifs tels que ab =nr. Pour tout p∈P,vp(nr) = rvp(n), et est divisible par r.
Par ailleurs, vp(a) + vp(b) = vp(nr), et vp(a)et vp(b)ne peuvent pas être non nuls simultanément. Ainsi, l’un est nul
et l’autre est égal à vp(nr).
Si rest impair, on obtient la même propriété sur Z: le signe éventuel de npeut être transféré à aou ben multipliant
par (−1)r, donc à kou ℓpar multiplication par −1.
En revanche, la situation n’est plus aussi simple si rest pair. En effet, nrétant positif, étant donnée une décomposition
ab =nr,aet bont même signe. Quitte à changer le signe des deux, on trouvera alors des décompositions avec a < 0
et b < 0. Dans ce cas, rétant pair, il sera impossible de trouver ket ℓtels que kr=aet ℓr=b.
Partie I – Le théorème de Fermat pour l’exposant n= 4
1. Un lemme arithmétique
On pose q=n
d, avec n, d ∈Z∗,n∧d= 1 et d > 0. On a alors an
d∈Z, et bn
d∈Z, donc ddivise an et bn. Comme
det nsont premiers entre eux, le lemme de Gauss nous permet alors d’affirmer que ddivise aet b. Comme a
et bsont premiers entre eux, d= 1. Ainsi, q=n, donc qest entier.
2. Triplets pythagoriciens.
(a) •Supposons (a, b, c)primitif. On a alors a∧b= 1, donc aussi a∧b∧c= 1. Ainsi, a, b, c sont premiers
entre eux dans leur ensemble.
•Supposons a, b, c premiers entre eux dans leur ensemble. Soit pun diviseur premier commun de aet b.
Comme a2+b2=c2,pdivise aussi c2, donc, d’après le lemme d’Euclide, pdivise c. Les entiers a,bet c
étant supposés premiers entre eux dans leur ensemble, ceci n’est pas possible. Ainsi, aet bn’admettent
pas de diviseur premier commun, donc a∧b= 1. Le raisonnement est le même pour montrer que
a∧c= 1 (la seule différence est le signe entre les carrés : c2−a2=b2, mais ce signe n’intervient pas
dans le raisonnement), et que b∧c= 1.
•Si a,bet csont premiers entre eux deux à deux, par définition, aet bsont premiers entre eux.
On a donc l’équivalence entre les 3 propriétés.
(b) On suppose que (a, b, c)est un triplet pythagoricien primitif.
•aet bsont tous les deux pairs, car le triplet est primitif.
•Si aet bsont tous les deux impairs, alors a2+b2est pair, donc cest pair. Ainsi, c2est divisible par 4.
Or on a a2≡1 [4] (écrire a= 2k+ 1 et développer le carré !), et b2≡1 [4], donc a2+b2=c2≡2 [4].
D’où une contradiction.
•Ainsi, aet bsont de parité opposée , disons aimpair bpair (ce qui n’est pas restrictif par symétrie), et
par conséquent c2est impair, donc cest impair.
(c) Soit pet qdeux entiers premiers entre eux, de parité différente, tels que p > q.
•Pour commencer, vérifions la relation de Pythagore :
(2pq)2+ (p2−q2)2= 4p2q2+p4+q4−2p2q2= (p2+q2)2.
•Pour montrer que le triplet est primitif, il faut montrer que deux quelconques des 3 entiers sont premiers
entre eux. Or, si rest un entier premier divisant p2+q2et p2−q2, il divise leur somme et leur différence,
donc 2p2et 2q2. Comme pet qsont de parité différente, p2+q2est impair, donc r6= 2. D’après le lemme
d’Euclide, rdivise donc pet q, ce qui n’est pas possible. Ainsi, p2+q2et p2−q2sont premiers entre
eux, donc le triplet est primitif.
Ainsi, pet qétant premiers entre eux, (2pq, p2−q2, p2+q2)est un triplet pythagoricien primitif.
(d) On veut montrer que réciproquement, tout triplet pythagoricien primitif (a, b, c)tel que aest pair est de
cette forme.
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