© 2012 Biomnis – PRÉCIS DE BIOPATHOLOGIE ANALYSES MÉDICALES SPÉCIALISÉES 2/4
CHROMOSOME PHILADELPHIE
CONSERVATION ET TRANSPORT
Le prélèvement doit être transmis le plus rapidement
possible au laboratoire réalisant l’analyse du
caryotype.
Pour la biologie moléculaire : les tubes EDTA doivent
être transmis dans les 3 h suivant le prélèvement au
laboratoire ; les tubes PAX gene doivent être congelés
dans les 4 h suivant le prélèvement et transmis
congelés.
LE CARYOTYPE MEDULLAIRE
En cytogénétique conventionnelle, il est possible
d’identifier le chromosome Ph par mise en évidence
d’une t(9;22)(q34;q11) sur le caryotype. Le caryotype
médullaire reste la technique de référence dans la
prise en charge des patients atteints de LMC. Sa
réalisation est indispensable au diagnostic et au cours
du suivi. Il permet, de plus, de mettre en évidence des
anomalies chromosomiques additionnelles au
diagnostic ou survenant durant l’évolution de la
maladie (trisomie 8, isochromosome i(17q),
trisomie 19, duplication du chromosome Philadelphie
ou t(3;21)(26;q22)).
Il est cependant important de noter que, chez moins
de 10 % des patients atteints de LMC, le chromosome
Ph1 n’est pas visible au caryotype (notion de « Phi
masqué » par insertion entre les chromosomes 9 et 22
ou présence d’un réarrangement complexe). Il
convient alors d’utiliser une autre technique.
L’HYBRIDATION IN SITU EN FLUORESCENCE OU
FISH
Il s’agit d’une technique de cytogénétique moléculaire
permettant de mettre en évidence le gène de fusion
BCR-ABL. Elle consiste à hybrider des sondes
nucléiques marquées par un fluorochrome sur des
préparations interphasiques ou métaphasiques.
Les sondes fluorescentes utilisées sont fabriquées de
façon à mettre en évidence tous les réarrangements
possibles de BCR-ABL : M, m et μ.
Cette technique permet également de mettre en
évidence la présence d’une délétion au niveau de la
bande 9q34 du dérivé 9 transloqué t(9;22) rapportée
chez environ 15 % des patients atteints de LMC.
En cas d’échec de culture du caryotype, la technique
FISH permet de mettre en évidence facilement le gène
de fusion BCR-ABL.
LA BIOLOGIE MOLECULAIRE : TECHNIQUES PCR
L’étude par biologie moléculaire des transcrits BCR-
ABL est actuellement indispensable à la prise en
charge des LMC. Elle se réalise après amplification par
une technique PCR. En raison des nombreux points de
cassure sur les gènes BCR et ABL, on n’amplifie pas
directement l’ADN, mais les ARNm correspondants par
des techniques de RT-PCR. Techniquement, on extrait
l’ARN des leucocytes, puis, par reverse transcriptase
(RT), on synthétise l’ADN complémentaire (ADNc) qui
est à son tour amplifié au moyen d’une PCR.
En fonction des indications plusieurs techniques sont
disponibles :
La RT-PCR Multiplex : méthode qualitative
Cette technique permet de rechercher l’ensemble des
transcrits BCR-ABL.
Plusieurs couples d’amorce sont utilisés
simultanément pour permettre de détecter les
différents réarrangements possibles : e1a2, b2a2,
b3a2, e19a2,…
Il s’agit d’une technique qualitative permettant de
mettre en évidence un type de transcrit BCR-ABL pour
un patient donné. Elle est utile pour confirmer le
diagnostic de LMC chez un patient Ph- au caryotype,
et pour l’évaluation de la maladie résiduelle (la
quantification du transcrit sous traitement nécessite
qu’il ait été auparavant identifié).
La RQ-PCR : méthode quantitative
Il s’agit d’une RT-PCR en temps réel, c'est-à-dire d’une
RT-PCR quantitative. Elle permet de mesurer le taux de
transcrits BCR-ABL et d’évaluer sa cinétique
d’évolution au cours du temps. Pour cette raison, il
s’agit de la technique de référence pour la prise en
charge et le suivi de la maladie résiduelle des patients
atteints de LMC.
La quantification du transcrit BCR-ABL peut se faire sur
la moelle osseuse ou le sang. Elle se mesure par
rapport à l’expression d’un gène de référence
(généralement, le gène ABL).
METHODES DE DOSAGE