Cours d’algèbre Licence appliquée ISET Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Haj Dahmane DHAFER [email protected] 21 mars 2014 Table des matières I Généralités sur les matrices 1 I Définitions et notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 II Opérations sur les matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 II.1 Somme de deux matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 II.2 Multiplication d’une matrice par un scalaire . . . . . . . . . . . . . . 8 II.3 Produit de deux matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 III Transposée d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 IV Série d’exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 II Matrices Carrées I 31 Déterminant d’une matrice carrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 I.1 Déterminant d’une matrice carrée d’ordre n 6 2 . . . . . . . . . . . . 31 I.2 Déterminant d’une matrice d’ordre n > 2 . . . . . . . . . . . . . . . 32 I.3 Les propriétés des déterminants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 II Matrices carrées inversibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 III Méthode de Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 IV Série d’exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 III Systèmes d’équations linéaires 54 I Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 II Méthodes de résolutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 III II.1 Méthode d’élimination substitution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 II.2 Méthode de Pivot II.3 Méthode de la matrice inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 II.4 Méthode de Cramer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Série d’exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 IV Nombres complexes (rappels) 63 I Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 II Règles de calculs dans C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 III Interprétation géométrique d’un nombre complexe I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn . . . . . . . . . . . . . . 64 Dhafer Haj Dahmane [email protected] TABLE DES MATIÈRES ii IV Nombres complexes conjugués . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 V Module d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 VI Forme trigonométrique d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 VII Racines nièmme d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 VIII Equations dans C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 IX Série d’exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 V Polynômes 74 I Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 II Division euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 III PPCM, PGCD de deux polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 IV Polynômes irréductibles : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 V Racines d’un polynôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 VI Algorithmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 VI.1 Algorithme de Horner . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 VI.2 Exponentiation rapide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91 VII Série d’éxercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 VI Fractions rationnelles I 94 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 I.1 Définitions et règles de calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 I.2 Degré d’une fraction rationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 II Racines et pôles d’une fraction rationelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 III Décomposition en éléments simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 IV III.1 Partie entière d’une fraction rationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . 97 III.2 Partie polaire d’une fraction rationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . 98 III.3 Décomposition en éléments simples dans C(x) . . . . . . . . . . . . . 102 III.4 Méthodes pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 III.5 Décomposition en éléments simples dans R(x) . . . . . . . . . . . . . 105 Série d’exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107 VII − Introduction a l’algèbre linéaire 110 I Espaces vectoriels et applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 II Espaces vectoriels de dimension fini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 III Matrice d’une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 IV Série d’exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 Bibliographie 119 Index 121 I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Jerba «On n’enseigne pas ce que l’on sait, on enseigne ce que l’on est » Jean Jaurès I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] Chapitre I Généralités sur les matrices Sommaire I Définitions et notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 II Opérations sur les matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 II.1 Somme de deux matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 II.2 Multiplication d’une matrice par un scalaire . . . . . . . . . . . . 8 II.3 Produit de deux matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 III Transposée d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 IV Série d’exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Dans tout ce chapitre, n et p sont des entiers naturels non nuls et K désigne l’ensemble R des réels ou l’ensemble C des nombres complexes. I Définitions et notations Définition 1 Une matrice de dimension (n, p) est un tableau rectangulaire de nombres comportant n lignes et p colonnes. Ces nombres sont appelés coefficients de la matrice. Lorsque n = p, on dit que la matrice et une matrice carrée d’ordre n. Remarque Une matrice sera représentée par une lettre majuscule, la même lettre en miniscule sera utilisée pour désigner les coefficients de cette matrice. Exemple 1 Si A est une matrice de n lignes et p colonnes alors pour tout 1 ≤ i, j ≤ n on désigne par aij (la même lettre en miniscule) l’élément de la iième ligne et j ième colonne de A. Notations : 1. L’ensemble des matrices de dimension (n, p) à coefficient dans K est noté M(n,p) (K). I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] I Définitions et notations 2 2. L’ensemble des matrices carrées d’ordre n est noté Mn (K). Exemple 2 √ 5 2 1 1. Soit M = −3 π 2 113 X M est une matrice de 3 lignes et 2 colonnes à coefficients réels donc M est un élément de M(3,2) (R) X M est une matrice de 3 lignes et 2 colonnes alors on dit que M est une matrice de dimension (3, 2). √ 2. 1 ligne et 1ière colonne de M alors m21 = − . 3 ligne et 2ième colonne de M d’où m32 = 113. X m12 est l’élément de la 1ère ligne et 2ième colonne de M donc m12 = X m21 est l’élément de la 2ième X m32 est l’élément de la 3ième X M est une matrice de 3 lignes et de 2 colonnes donc M23 n’existe pas. ! 1 5 0 −1 + 2i 100 et N = 2. Soient A = 5 2 0 0 2 − 6i −3 0 0 X A est une matrice carrée d’ordre 2 à coefficients complexes alors A ∈ M2 (C). X a11 = −1 + 2i, a12 = 100, a21 = 0 et a22 = 2 − 6i. X N est une matrice carrée d’ordre 3. 3. Soit B = 1 −2 0 5 . B est une matrice d’une seule ligne et 4 colonnes. On dit que B est une matrice ligne ou "vecteur ligne". B est de dimension (1, 4) et ses coefficients sont réels donc B ∈ M(1,4) (R). ! −1 4. Soit C = . 2 + 5i C est une matrice de 2 lignes et 1 colonne =⇒ C ∈ M(2,1) (C). On dit que C est une matrice colonne ou "vecteur colonne". C est une matrice de dimension (2, 1). Remarques • Toute matrice A de n lignes et p colonnes s’écrit · · · · · · · · · a1p a21 a22 · · · · · · · · · a2p . .. .. .. .. .. .. . . . . . A= . . . . . .. .. a .. .. .. ij . .. .. .. .. .. .. . . . . . an1 an2 · · · · · · · · · anp I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn a11 a12 Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 3 • Pour i, j indices "génériques", on appelle aij le terme général de A et on note A = (aij ) 16i6n 16j6n • Le premier indice désigne, toujours, le numéro de la ligne et le second celui de la colonne. • S’il y a un risque de confondre les numéros, on les sépare par un "," et on écrit ai,j au lieu de aij . On écrit, par exemple a3,12 et non pas a312 . Définition 2 Deux matrices A et B sont égales si (i) elles ont la même dimension (n, p) (ii) aij = bij pour tout 1 ≤ i ≤ n et pour tout 1 ≤ j ≤ p. On note dans ce cas A = B. Exemple 3 1. Soient A = 1 0 24 √ 5 π − 65 ! a b et B = c ! d e f a = 1 b = 0 c = 24 A=B⇔ √ 5 d = e = π f = − 65 1 2 ! 1 2 et B = 0 3 . 0 3 0 0 A et B n’ont pas la même dimension donc A 6= B. 2. Soient M = II II.1 Opérations sur les matrices Somme de deux matrices Définition 3 Soient A et B deux matrices de même dimension (n, p). On appelle matrice somme de A et B, et on note A + B, la matrice C de M(n,p) (K) qui vérifie ci,j = aij + bij ; I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn ∀1 ≤ i ≤ n et ∀1 ≤ j ≤ p. Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 4 A = (aij )16i6n 16j6p B = (bij )16i6n 16j6p =⇒ A + B = (aij + bij )16i6n 16j6p Exemple 4 1 1. Soient A = 3 ! et B = 2 −5 A+B = 0 2. M = 4 √ 1 −1 5 15 0 2 3+7 2+2 −5 + 1 et N = 3 ! 5 1 1 2 −3 0 = 10 ! 4 −4 ! 5 ! √ 5 − 1 125 3 1 0 ! 0 3 −1 125 0 7 M +N = 1 1 1 + (−1) ! −12 ! −1 7 12 −7 ! et F = . 2 −1 3 −2 0 E et F n’ont pas la même dimension donc E + F n’est pas définie (i.e la matrice 3. E = somme E + F n’existe pas). Attention : L’addition de deux matrices n’est possible qu’à condition que les deux matrices appartiennent toutes deux au même ensemble. Sinon, la somme n’existe pas ! Définition 4 On appelle matrice nulle de M(n,p) (K) l’élément de M(n,p) (K) dont tous les coefficients sont nuls. Remarque La matrice nulle sera représentée par 0 et on doit distinguer, à partir des expressions, entre la matrice nulle et le nombre zéro. Exemple 5 1. La matrice nulle de M2 (K) est 0 = I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn 0 0 0 0 ! . Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 5 0 0 0 2. La matrice nulle de M(2,3) (K) est 0 = ! 0 0 0 p colonnes z }| 0 ··· . . . .. 3. La matrice nulle de M(n,p) (K) est 0 = . 0 .. . 0 ··· 0 { n lignes Définition 5 Soit A ∈ M(n,p) (K). On appelle matrice opposée de A la matrice −A = (−aij )16i6n 16j6p Exemple 6 Soit A = a b c d ! . −A = −a −b ! −c −d Propriétés Soient A, B et C trois matrices de M(n,p) (K). 1. A + B ∈ M(n,p) (K). 2. A + (B + C) = (A + B) + C. =⇒ l’addition dans l’ensemble M(n,p) (K) est associative. 3. A + B = B + A. =⇒ l’addition dans l’ensemble M(n,p) (K) est commutative. 4. A + (−A) = −A + A = 0. (ici 0 = matrice nulle). 5. A + 0 = 0 + A = A. =⇒ La matrice nulle est un élément neutre de l’addition dans M(n,p) (K). On démontre que 0 est l’unique élément neutre de l’addition dans Mn (K) Preuve A, B et C sont trois matrices de M(n,p) (K) donc elles peuvent être représenter de la façon suivante : a11 a21 A= . .. a12 . . . a1p a22 .. . . . . a2p .. .. . . b21 b22 . . . b2p c21 c22 . . . c2p , B = . et C = . . . . . . . .. .. .. .. .. .. .. .. bn1 bn2 . . . bnp cn1 cn2 . . . cnp an1 an2 . . . anp b11 b12 . . . b1p c11 c12 . . . c1p 1. Par définition même. 2. Soit M = A + (B + C) et N = (A + B) + C. D’après 1. on a M, N ∈ M(n,p) (K) donc I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 6 M et N ont la même dimension. De plus b11 b12 . . . b1p a21 a22 . . . a2p b21 A + (B + C) = . + . . . . . . . . . . . . . . bn1 an1 an2 . . . anp c11 c12 . . . c1p c21 c22 . . . c2p + . . . . . . . . . . . . cn1 cn2 . . . cnp a11 + b11 + c11 a12 + b12 + c12 a21 + b21 + c21 a22 + b22 + c22 = .. .. . . an1 + bn1 + cn1 an2 + bn2 + cn2 a11 a12 . . . a1p b11 a21 a22 . . . a2p b21 = . + . . . . . . . . . . . . . . an1 an2 . . . anp bn1 c11 c12 . . . c1p c21 c22 . . . c2p + . . . . . . . . . . . . cn1 cn2 . . . cnp b22 .. . bn2 . . . b2p .. .. . . . . . bnp ... a1p + b1p + c1p . . . a2n + b2n + c2p .. .. . . a11 a12 . . . a1p . . . anp + bnp + cnp b12 . . . b1p b22 . . . b2p .. . . .. . . . bn2 . . . bnp = (A + B) + C autrement on peut écrire : ∀ 1 ≤ i ≤ n et ∀ 1 ≤ j ≤ p on a : mij = aij + (bij + cij ) = (aij + bij ) + cij car l’addition dans K est associative = nij Par conséquent, M = N. 3. Soit E = A + B et F = B + A. Il est claire que E et F ont la même dimension. ∀ 1 ≤ i ≤ n et ∀ 1 ≤ j ≤ p eij = aij + bij = bij + aij car l’addition dans K est commutative = fij I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 7 d’où E = F autrement on peut écrire : a12 . . . a1p b11 b12 . . . b1p a21 a22 A+B = . .. .. . an1 an2 a11 + b11 a21 + b21 = .. . an1 + bn1 b11 b12 b21 b22 = . .. .. . bn1 bn2 . . . a2p .. .. . . + b21 .. . b22 .. . . . . b2p .. .. . . . . . bnp a11 . . . anp bn1 bn2 a12 + b12 . . . a1p + b1p a22 + b22 .. . . . . a2n + b2n .. .. . . an2 + bn2 . . . . . . b1p . . . b2p + .. .. . . . . . bnp anp + bnp a11 a12 . . . a1p a21 .. . a22 .. . . . . a2p .. .. . . an1 an2 . . . anp = B + A. 4. Soit P = A + (−A). ∀ 1 ≤ i ≤ n et ∀ 1 ≤ j ≤ p on a : pij = aij + (−aij ) = 0 donc P est la matrice nulle. De même on démontre que −A + A = 0. autrement on peut écrire : −a11 −a12 . . . −a1p a21 a22 . . . a2p A + (−A) = . + . . . .. .. .. .. an1 an2 . . . anp a11 − a11 a12 − a12 . . . a21 − a21 a22 − a22 . . . = .. .. .. . . . −a21 .. . −a22 .. . . . . −a2p .. .. . . = I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn a11 a12 . . . a1p an1 − an1 an2 − an2 0 0 ... 0 0 0 ... 0 . .. .. . . .. . . . . 0 0 ... 0 −an1 −an2 . . . −anp a1p − a1p a2p − a2p .. . . . . anp − anp Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 8 5. Soit Q = A + 0. ∀ 1 ≤ i ≤ n et ∀ 1 ≤ j ≤ p qij = aij + 0 = aij donc Q = A et de même on démontre que 0 + A = A. ou autrement : a12 . . . a1p a21 a22 A+0 = . .. .. . an1 an2 a11 a12 a21 a22 = . .. .. . an1 an2 . . . a2p .. .. . . + a11 . . . anp . . . a1p . . . a2p .. .. . . . . . anp 0 0 ... 0 0 0 ... 0 .. .. . . .. . . . . 0 0 ... 0 = A Remarque On définit la soustraction dans l’ensemble M(n,p) (K) par : A − B = A + (−B) II.2 Multiplication d’une matrice par un scalaire Définition 6 Soient A ∈ M(n,p) (K) et λ ∈ K. On appelle matrice produit de A par λ la matrice B de M(n,p) (K) qui vérifie bij = λaij ∀1 6 i 6 n et 1 6 j 6 p On note cette matrice par λ × A ou simplement λA λ∈K A = (aij )16i6n 16j6p =⇒ λA = (λaij )16i6n 16j6p Exemple 7 I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices −2 1 Soit A = −1 9 4 . 3 2 −5 × 1 −5 × (−2) −5A = −5 × (−1) −5 × 2 1 3 ×1 1 1 A= 3 × (−1) 3 1 ×2 3 10 −20 −5 × 3 −10 −15 1 2 1 × (−2) 3 −3 3 1 4 1 = − ×4 3 3 3 2 1 ×3 1 3 3 −5 × 4 = −5 5 Remarque Le scalaire s’écrit toujours à gauche de la matrice. Ainsi on écrit 5A mais surtout pas A5 ! De même on écrit 31 A mais jamais A 3 Propriétés Soient deux matrices A et B de M(n,p) (K) et deux ombres λ et µ (réels ou complexes). 1. λ(A + B) = λA + λB. 2. (λ + µ)A = λA + µA. 3. λ(µA) = (λµ)A. 4. 1.A = A. 5. 0 .A = 0 de K 0 matrice nulle Preuve Soient a11 a12 . . . a1p a21 a22 . . . a2p A= . .. .. .. .. . . . an1 an2 . . . anp I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn b11 b12 . . . b1p b21 b22 . . . b2p et B = . . . . .. .. .. .. bn1 bn2 . . . bnp Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 10 1. a12 . . . a1p b11 b12 . . . b1p a21 a22 λ(A + B) = λ . .. .. . an1 an2 a11 + b11 a21 + b21 = λ .. . an1 + bn1 λa11 + λb11 λa21 + λb21 = .. . λan1 + λbn1 . . . a2p .. .. . . + b21 .. . b22 .. . . . . b2p .. .. . . . . . bnp a11 . . . anp bn1 bn2 a12 + b12 . . . a1p + b1p a22 + b22 .. . . . . a2n + b2n .. .. . . an2 + bn2 . . . anp + bnp λa12 + λb12 . . . λa1p + λb1p λa22 + λb22 .. . . . . λa2n + λb2n .. .. . . λan2 + λbn2 . . . λanp + λbnp = λA + λB. On peut aussi démontrer cette propriété de la façon suivante : λ(A + B) = λ(aij + bij ) = (λaij + λbij ) = λA + λB 2. . . . a1p a21 a22 . . . a2p (λ + µ)A = (λ + µ) . .. .. .. .. . . . an1 an2 . . . anp λa11 + µa11 λa12 + µa12 λa21 + µa21 λa22 + µa22 = .. .. . . λan1 + µan1 λan2 + µan2 a11 a12 . . . λa1p + µa1p . . . λa2n + µa2n .. .. . . . . . λanp + µanp = λA + µA I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 11 3. µa11 µa12 µa21 µa22 λ(µA) = λ . .. .. . µan1 µan2 λµa11 λa12 λµa21 λµa22 = .. .. . . λµan1 λµan2 . . . µa1p . . . µa2p .. .. . . . . . µanp . . . λµa1p . . . λµa2n .. .. . . . . . λµanp = (λµ)A 4. a11 a21 1.A = 1 × . .. an1 a11 a12 a21 a22 = . .. .. . an1 an2 a12 . . . a1p a22 .. . . . . a2p .. .. . . an2 . . . anp . . . a1p . . . a2p .. .. . . . . . anp = A. 5. a12 . . . a1p a21 a22 0.A = 0 × . .. .. . an1 an2 0 0 ... 0 0 0 ... 0 = . . . .. .. . . ... . . . a2p .. .. . . a11 0 0 ... 0 . . . anp = 0 I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices Exercice 1 Soient A = 1 −1 2 3 0 √ 2 12 ! et B = 0 −2 1 5 65 3 ! . 1. Calculer 3A − 2B. 2. Trouver la matrice C tel que 2A + C = B Solution : 1. 3A − 2B = = 3 −3 6 ! 0 √ 9 − 3 2 −2 √ −4 3 3 2 − 130 3 1 ! 0 −4 2 10 ! 6 130 2. 2A + C = B ⇔ C = B − 2A = = I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn 0 −2 1 5 65 −2 1 3 0 ! − 1 2 −2 4 6 0 √ ! 2 2 ! √ −3 65 − 2 2 Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices II.3 13 Produit de deux matrices Définition 7 Soient A ∈ M(n,m) (K) et B ∈ M(m,p) (K). On appelle produit AB la matrice C de M(n,p) (K) qui vérifie m X cij = aik bkj (1.1) k=1 Le produit AB se note aussi A × B Remarques 1. Dans le calcule de cij interviennent les coefficients de la ième ligne de A et les coefficients de la j ème colonne de B ce que l’on peut visualiser b11 · · · . . . bk1 · · · . .. bm1 · · · de la façon suivante : b1j · · · b1m .. . bkj · · · bkm .. .. . . bmj · · · bmp ↓ a11 · · · a1k · · · a1m . .. . . . ai1 · · · aik · · · aim . .. .. . an1 · · · ank · · · anm → c11 · · · . .. . .. cn1 · · · c1p .. . .. . · · · cnm ··· cij cij = ai1 ×b1j +ai2 ×b2j +ai3 ×b3j + · · · +aim ×bmj 2. La matrice produit AB n’est définie que si le nombre de colonnes de A soit égale au nombre de lignes de B. Exemple 8 1. A = 2 3 −1 4 ! et B = 5 6 ! −7 9 (a) Soit C = AB. D’après l’équation (1.1) de la définition (7) on a : I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 14 X Pour i = j = 1 c11 = 2 X a1k bk1 k=1 = a11 b11 + a12 b12 = 2 × 5 + 3 × (−7) (1.2) = −11 On remarque, a partir de l’équation (1.2), que pour calculer c11 il suffit de considérer la première ligne de A (première matrice) et la première colonne de B (deuxième matrice) 2 3 et 5 -7 et de calculer 2 × 5 + 3 × (−7) X Pour i = 1 et j = 2 c12 = 2 X a1k bk2 k=1 = a11 b12 + a12 b22 = 2×6+3×9 (1.3) = 39 Donc, à partir de l’équation (1.3) on remarque que pour calculer c12 il suffit de considérer la première ligne de A (première matrice) et la deuxième colonne de B (deuxième matrice). 2 3 et 6 9 et de calculer 2 × 6 + 3 × 9 X Pour calculer c21 on considère la deuxième linge de A et la première colonne de B. -1 4 et 5 -7 c21 = −1 × 5 + 4 × (−7) = −33 X Pour calculer c22 on considère la deuxième linge de A et la deuxième colonne I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 15 de B. 4 et -1 Par conséquent AB = 6 9 c22 = −1 × 6 + 4 × 9 = 30 ! −11 39 −33 30 (b) Calculons BA ! BA = 5 6 -7 9 2 3 -1 4 5 × 2 + 6 × (−1) = ! 5×3+6×4 ! −7 × 2 + 9 × (−1) −7 × 3 + 9 × 4 ! 4 39 = −23 15 Il est bien claire que dans ce cas on a AB 6= BA. ! 6 7 1 2 −3 2. A = et B = 4 5 0 3 1 −3 0 (a) A ∈ M(2,3) (K) et B ∈ M(3,2) (K) donc la matrice produit AB existe (car le nombre de colonne de A = nombre de ligne de B). De plus AB ∈ M(2,2) (K) = M2 (K). 1 AB = = = 0 2 3 -3 1 6 7 4 5 -3 0 1 × 6 + 2 × 4 + (−3) × (−3) 1 × 7 + 2 × 5 + (−3) × 0 0 × 6 + 3 × 4 + 1 × (−3) ! 23 17 9 ! 0×7+3×5+1×0 15 (b) B ∈ M(3,2) (K) et A ∈ M(2,3) (K) donc la matrice produit BA existe (car B est une matrice de deux colonnes et A est une matrice de deux lignes). De plus BA ∈ M(3,3) (K) = M3 (K). I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 16 6 7 ! 1 2 −3 BA = 4 5 0 3 1 −3 0 6 7 1 2 -3 = 4 5 0 3 1 -3 0 6 + 0 12 + 21 −18 + 7 = 4 + 0 8 + 15 −12 + 5 −3 + 0 −6 + 0 9+0 6 33 −11 = 4 23 −7 −3 −6 3. A = 1 0 2 0 ! 0 3 1 4 et B = ! 9 1 −1 −2 0 ! (a) A est une matrice de quatre colonnes et B est une matrice de deux lignes donc AB n’est pas définie. (b) B ∈ M(2,2) (K) et A ∈ M(2,4) (K) donc la matrice produit BA existe (car B est une matrice de deux colonnes et A est une matrice de deux lignes). De plus BA ∈ M(2,4) (K). BA = = 1 −1 −2 0 ! 1 0 2 0 ! 0 3 1 4 ! 1 −3 1 −4 . −2 0 −4 0 =⇒ si BA existe, AB n’existe pas forcément. ! ! 1 −1 4 7 et B = 4. A = −2 2 4 7 AB = 0 0 ! 0 0 = 0. Pourtant, A 6= 0 et B 6= 0 on a : AB = 0! donc si A et B sont deux matrices qui vérifient AB = 0 ; (A = 0 où B = 0). I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 17 Attention : Si A et B sont des matrices alors : 1. On ne peut calculer AB que quand le nombre de colonnes de A est égal au nombre de lignes de B. 2. Si AB est définie, BA n’est pas toujours définie. 3. Si AB et BA sont définies, elled n’ont pas en général la même dimension. 4. La matrice AB, si elle existe, possède le nombre de lignes de la première matrice (ici A) et le nombre de colonnes de la deuxième (ici B). 5. Dans Mn (K), ensemble des matrices carrées d’ordre n, on peut toujours multiplier deux matrices A, B quelconques. AB et BA seront encore des matrices carrées d’ordre n mais en général AB 6= BA 6. AB = 0 n’implique pas A = 0 ou B = 0. Définition 8 Soit A ∈ Mn (K). 1. On dit que A est une matrice triangulaire inférieure si aij = 0 pour tout j > i. 2. On dit que A est une matrice triangulaire supérieure si aij = 0 pour tout j < i. 3. On dit que A est une matrice diagonale si aij = 0 pour tout i 6= j. Définition 9 Pour A = (aij )16i,j6n ∈ Mn (K), on appelle termes diagonaux de A les termes a11 , a22 , · · · , ann c’est à dire aii avec 1 6 i 6 n Exemple 9 0 0 1. A = −5 2 0 est une matrice triangulaire inférieure. 1 0 4 −11 1, 2 et −11 sont les éléments diagonaux de A. 5 0 0 −1 2. B = 0 0 0 0 −1 11 0 0 1 22 est une matrice triangulaire supérieure. 1 4 −7 5, −1, 0 et −7 sont les éléments de la diagonale de B. I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 3. D = −1 0 0 5 ! 18 1 0 0 et C = 0 0 0 sont deux matrices diagonales. 0 0 −4 −1, 5 sont les éléments de la diagonale de D. Les éléments 1, 0 et −4 forment la diagonale de C. Remarques On peut aussi donner les définitions suivantes : 1. On dit qu’une matrice carrée est diagonale si ses termes non diagonaux sont nuls. ··· 0 .. . .. . 0 0 ··· 0 ∗ ∗ 0 .. . 0 .. . . . . 2. On dit qu’une matrice carrée est triangulaire supérieure si ses termes strictement au-dessous de la diagonale principale sont nuls. ∗ ··· ··· ∗ .. . 0 .. . .. . . . . .. . . . . 0 ··· 0 ∗ 3. On dit qu’une matrice carrée est triangulaire inférieure si ses termes strictement au-dessus la diagonale principale sont nuls. ··· 0 . . .. . . .. . 0 ∗ ··· ··· ∗ ∗ 0 .. . . . . .. . où * représente n’importe quel scalaire (évidement « * » peut être nul). ( On pose, pour tous 1 6 i, j 6 n, δij = 1 si i = j 0 si i 6= j Définition 10 La matrice In = (δij ) 16i6n est appelée matrice unité ou matrice identité d’ordre n. 16j6n Exemple 10 I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 19 1 0 1. La matrice unité de d’ordre 2 est I2 = ! 0 1 1 0 0 2. La matrice identité d’ordre 3 est I3 = 0 1 0 0 0 1 3. D’une façon plus générale : La matrice unité (ou identité) d’ordre n s’écrit ... 0 0 1 . . . ... In = . . .. . . . . . 0 0 ... 0 1 Exercice 2 3 Soit A = −2 −1 4 0 5 1 0 ! . Vérifier que A × I3 = I2 × A = A Remarque S’il n’y a pas de risque de confusion, la matrice In sera notée simplement par I. Propriétés 1. Pour toutes matrices A de M(n,m) (K), B de M(m,k) (K) et C de M(k,p) (K) on a : A(BC) = (AB)C. 2. (a) Pour toute matrice A ∈ M(n,p) (K) on a : AIp = A. (b) Pour toute matrice A ∈ M(n,p) (K) on a : In A = A (c) En particulier si n = p on a : AI = IA = A. =⇒ I est l’élément neutre de la multiplication des matrices dans Mn (K). 3. Pour toutes matrices A de M(n,m) (K), B et C de M(m,p) (K) on a : A(B + C) = AB + AC. 4. Pour toutes matrices A de M(m,p) (K), B et C de M(n,m) (K) on a : (B + C)A = BA + CA. I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 20 5. Pour toutes matrices A de M(n,m) (K) et B de M(m,p) (K) et pour tous nombres (réels ou complexes) α, β on a : (αA)(βB) = (αβ)AB. Preuve 1. Il est bien claire que A(BC) et (AB)C sont deux matrices de M(n,p) (K). Soient αij l’élément de la iième ligne j ième colonne de A(BC) et βij l’élément de la iième ligne j ième colonne de (AB)C. αij = m X ail (bc)lj l=1 où (bc)lj désigne l’élément de la lième ligne j ième colonne de BC or (bc)lj = k X blq cqj q=1 donc αij = m X ail blq cqj q=1 l=1 = k X m X k X ail blq cqj l=1 q=1 = k m X X q=1 = k X ! ail blq cqj l=1 (ab)iq cqj q=1 (ab)iq désigne l’élément de la ime ligne q ime colonne de AB = βij I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 21 2. (a) AIp a11 a12 . . . a1p a21 a22 = . .. .. . an1 an2 a11 a12 a21 a22 = . .. .. . an1 an2 . . . a2n .. .. . . . . . anp . . . a1p . . . a2n .. .. . . . . . anp ... 0 0 1 . . . ... . . .. . . . . . 0 0 ... 0 1 1 0 = A. (b) Même démonstration que (a). (c) Il suffit d’appliquer (a) et (b) pour n = p. 3. A(B + C) et AB + AC sont deux matrices de M(n,p) (K). Soient αij l’élément de la iième ligne j ième colonne de A(B + C) et βij l’élément de la iième ligne j ième colonne de AB + AC. αij = = = m X aik (bkj + ckj) k=1 m X aik bkj + aik ckj k=1 m X aik bkj + m X aik ckj k=1 k=1 = βij . 4. même démonstration que 3. 5. (αA)(βB) et (αβ)AB sont deux matrices de M(n,p) (K). Soient αij l’élément de la iième ligne j ième colonne de (αA)(βB) et βij l’élément de la iième ligne j ième colonne de (αβ)AB αij = m X (αaik )(βbkj ) k=1 = αβ m X aik bkj k=1 = βij . I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 22 Attention : Si A, B et C sont des matrices alors : 1. AB + CA 6= A(B + C) 2. AB + CA 6= (B + C)A En effet, A(B + C) = AB + AC, comme le produit n’est pas commutatif alors AC 6= CA. Par conséquent AB + CA 6= A(B + C) de même (B + C)A = BA + CA 6= AB + CA car AB 6= BA Définition 11 Soit A ∈ Mn (K) et p un entier naturel strictement supérieur à 1. On appelle A puissance p (où A exposant p) la matrice Ap = A × A × . . . A | {z } P facteurs Convention Pour toute matrice carrée A ? A1 = A. ? Si A 6= 0, A0 = In Exemple 11 1. Soit A = 1 −1 2 ! 3 • A0 = I2 = • A1 =A= 1 0 ! 0 1 1 −1 2 • A2 = A.A = ! . 3 1 −1 2 3 • A3 = A2 .A = A.A2 = I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn ! . 1 −1 2 = 3 −9 −11 22 ! 13 −1 −4 8 ! 7 ! . Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 1 0 1 23 2. Soit B = −1 2 0 0 1 1 1 0 0 • B 0 = I3 = 0 1 0 0 0 1 1 0 1 2 • B = B.B = −1 2 0 0 1 0 1 1 1 2 . −1 2 0 = −3 4 −1 1 1 0 1 1 −1 3 1 Remarque On a déjà remarqué que la multiplication dans l’ensemble des matrices carrées d’ordre n n’est pas une loi commutative, cependant l’associativité du produit nous permet de conclure que : A3 = AA2 = A2 .A ∀ A ∈ Mn (K); En effet, A3 = A × A × A comme le produit est aasociatif alors, A × A × A = (A × A) × A = A × (A × A) Il en résulte que A3 = A2 × A = A × A2 Définition 12 Soient A et B deux matrices de Mn (K). 1. On dit que les matrices A et B commutent (on dit aussi permutent) si AB = BA. 2. On dit que les matrices A et B ne commutent pas (ou ne permutent pas) si AB 6= BA. Exercice 3 (I) Soient A = 1 −1 0 ! 1 et B = 2 1 ! 1 −1 1. Vérifier que les matrices A et B ne commutent pas. 2. Calculer A + B, A − B, A2 , AB, B 2 , (A + B)2 , (A − B)2 , (A − B)(A + B), A2 − B 2 , A2 + 2AB + B 2 et A2 − 2AB + B 2 . 3. Comparer (a) (A + B)2 et A2 + 2AB + B 2 . (b) (A − B)2 et A2 − 2AB + B 2 I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] II Opérations sur les matrices 24 (c) (A − B)(A + B) et A2 − B 2 ! ! 1 −1 2 1 (II) Soient A = et B = 0 1 0 2 1. Vérifier que les matrices A et B commutent. 2. Comparer (a) (A + B)2 et A2 + 2AB + B 2 . (b) (A − B)2 et A2 − 2AB + B 2 (c) (A − B)(A + B) et A2 − B 2 (III) Expliquer ces résultats. Conclusion : A partir de l’exercice (3) on peut déduire que pour toutes matrices A, B ∈ Mn (K) on a : 1. Si A et B ne commutent pas alors (a) (A + B)2 6= A2 + 2AB + B 2 . (b) (A − B)2 6= A2 − 2AB + B 2 (c) (A − B)(A + B) 6= A2 − B 2 2. Si A et B commutent alors (a) (A + B)2 = A2 + 2AB + B 2 . (b) (A − B)2 = A2 − 2AB + B 2 (c) (A − B)(A + B) = A2 − B 2 Attention : On ne peut utiliser les identités remarquables que lorsque les matrices commutent. Théorème 1 (Binôme de Newton) A, B ∈ Mp (K) et n ∈ N. Si A et B commutent alors (A + B)n = n X Cnk An−k B k k=0 avec, Cnk = n! k!(n − k)! I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] III Transposée d’une matrice III 25 Transposée d’une matrice Définition 13 Soit A ∈ M(n,p) (K) on appelle matrice transposée de A la matrice B de M(p,n) (K) qui vérifie bij = aji ∀ 1 ≤ i ≤ p et 1 ≤ j ≤ n. La matrice transposée de A est notée tA ou TA. Remarques Soit A ∈ M(n,p) (K) 1. A est une matrice à n lignes et p colonnes =⇒ tA est une matrice à p lignes et n colonnes. 2. Pour tout 1 6 i 6 n ; la i-ième ligne de A devient la i-ème colonne de tA. De même, Pour tout 1 6 j 6 p ; la j-ième colonne de A devient la j-ème ligne de tA. Exemple 12 1. A = 1 2 5 4 2. Soit A = 3 6 2-i 3 12+3i 1 2 A ∈ M(2,3) (R) donc tA = 5 4 3 6 ∈ M(3,2) (R) alors tA = 2-i 3 12+3i Propriétés Soient A ∈ M(n,m) (K) et B ∈ M(m,p) (K) et soit λ ∈ K. 1. tA ∈ M(m,n) (K) 2. t(tA) = A 3. t(AB) = tB tA 4. t(A + B) = tA + tB 5. t(λA) = λtA. Preuve 1. Par définition on a si A ∈ M(n,m) (K) alors tA ∈ M(m,p)(K) . I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] III Transposée d’une matrice a11 a12 26 . . . a1m a11 a21 ... an1 a12 a22 · · · an2 alors tA = . .. .. .. .. . . . a1m a2m . . . anm a21 a22 · · · a2m 2. Soit A = . .. .. .. .. . . . an1 an2 . . . anm a11 a12 . . . a1m a21 a22 · · · a2m ( A) = . .. .. .. .. . . . an1 an2 . . . anm tt d’où = A. 3. Il est claire que AB ∈ M(n,p) (K) et que t(AB) et tB tA sont deux matrices de M(p,n) (K). On note : t (AB) = (βij ) 16i6p (AB) = (αij )16i6n 16j6p t t B A = (γij ) 16i6p et 16j6n 16j6n (AB) = (αij )16i6n alors 16j6p αij = m X aik bkj k=1 t(AB) = (βij ) 16i6p donc 16j6n βij = αji = m X k=1 ajk bki = m X bki ajk = γij k=1 d’où t(AB) = tB tA Définition 14 Soit une matrice carrée A de Mn (K). 1. On dit que A est une matrice symétrique si tA = A. 2. dit que A est une matrice antisymétrique si tA = −A. Exemple 13 1. Soit A = 5 9 ! . 9 11 ! 5 9 tA = = A donc A est une matrice symétrique. 9 11 0 −1 2 2. Soit B = 1 0 15 . −2 −15 I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn 0 Dhafer Haj Dahmane [email protected] III Transposée d’une matrice tB 0 = −1 2 1 −2 27 −15 = −B donc B est une matrice antisymétrique. 15 0 0 Remarque Soit A ∈ Mn (K). Si A est une matrice antisymétrique alors aii = 0 ∀ 1 ≤ i ≤ n. Exercice 4 Soit A ∈ M(n,p) (K). 1. Montrer que les produits tA × A et A × tA sont bien définis. 2. Montrer que les matrices tAA et AtA sont des matrices symétriques. I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] IV Série d’exercices IV 28 Série d’exercices Série n◦ 1 Exercice 1 Calculer, si cela est possible, 3A − 12 B 0 2 0 11 1. A = 1 1 et B = 3 √ 2 2 6 3 1 −4 0 et B = 5i 2. A = −7 2 5 15 8 6 5 −9 0 11 1 i 0 3 3. A = 2 1 1 et B = 6 0 1 1 15 0 3 π 7 4. A = et B = 5 2 8 9 5 0 1 6 9 2 1 0 0 14 1 2 3 Exercice 2 Calculer, si cela est possible, AB et BA 1 2 1 + i −1 5 3 1. A = et B = i −1 2 1 1 0 2 0 5 1 1 3 3. A = et B = 1 4 2 3 2 3 3 6 −1 3 1 4 2. A = et B = 2 0 −2 −1 4 1 0 4. A = 0 5 5. A = 1 3 4 et B = 1 2 5 7. A = 1 2−i 3 3+i et B = 2 1 2 0 1 et B = 0 4 1 1 0 0 0 4 1 5 0 et B = 1 0 1 0 0 0 2 1 6. A = 5 2 8. A = 2 1 − 2i 1 −1 et B = 2 1 Exercice 3 Calculer, si cela est possible, A2 , AB, BA, t BA et t At B I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] IV Série d’exercices 29 1 0 3 1 4. A = 0 0 0 et B = 0 1 0 4 4 2 1 0 1 5. A = et B = 0 0 5 1 1 0 0 1 0 5 6. A = 5 0 1 et B = 1 0 2 0 0 2 3 2 1 2 1. A = et B = 0 3 5 5 3 2 1 1 3 4 2. A = et B = 1 3 2 5 −3 1 2 −1 1 3. A = et B = 0 3 i 0 1 0 Exercice 4 Soit la matrice A = 5 −4 4 −3 1 0 7 0 0 0 0 3 0 4 0 0 ! 4 −3 . Calculer A2013 . (On peut remarquer que A = I + 4J ou J = Exercice 5 On considère la matrice et A = 1 2 −1 −2 1 −1 1 −1 ! .) ! existe-t-il une matrice carrée non nul B tel que AB = 0 ? Exercice 6 Soit A ∈ Mn (K). On considère les matrices S = A + t A et R = A − t A 1. Montrer que S est une matrice symétrique. 2. Montrer que R est une matrice antisymétrique. 3. Déduire une décomposition de A en une somme d’une matrice symétrique et une matrice antisymétrique. Exercice 7 a1 ∗ 1. Soit n ∈ N . On considère la matrice diagonale A = 0 .. . ··· .. . a2 .. .. . . 0 ... I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn 0 0 0 .. . . Montrer 0 an Dhafer Haj Dahmane [email protected] Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Jerba ap1 que pour tout p ∈ N on a Ap = 0 .. . ··· .. . ap2 .. .. . . 0 ... 0 0 0 .. . 0 apn 2. Peut-on trouver une matrice carrée non nulle M tel que (a) M 2 = M . (b) M 2 = 0 Un homme peut se permettre de prendre, son argent, tous ses biens... mais jamais son temps. Un étudiant n’a ni argent ni biens... il a son temps. Index K, 74 dimension A ∨ B, 82 d’une matrice, 1 A ∧ B, 83 diviseur d’un polynôme, 81 Ap , Division euclidienne, 79 22 A−1 , 45 déterminant Aij , 32 d’une matrice d’ordre 1, 31 In , 18 d’une matrice d’ordre 2, 31 M(n,p) (K), 1 d’une matrice d’ordre >2, 34, 35, 37 P ( k), 78 V (P ), 77 z̄, 64 Forme trigonométrique, 65 Gauss, 84 δij , 18 C, 63 Horner, Algorithme, 90 | A |, 31 inverse det A, 31, 34 d’une matrice, 45 com(A), 46 Im(z), 63 R(z), 63 arg(z), 65 deg(P ), 77 i, 63 TA, 25 t 25 A, liniarisation, 68, 69 Matrice adjointe, 46 matrice, 1 carrée, 1 opposée, 5 antisymétrique, 26 affixe, 64 diagonale, 17 Algorithme d’exponentiation, 91 identité, 18 nulle, 4 Binôme de Newton, 24 symétrique, 26 Bézout, 84 transposée, 25 comatrice, 46 Conjugué, 64 triangulaire, 17 unité, 18 Module, 65 degré d’un polynôme, 77 I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Moivre, 67 Dhafer Haj Dahmane [email protected] INDEX 32 ordre d’une matrice carrée, 1 PGCD, 83 Plan complexe, 64 polynôme dérivé, 78 polynôme irréductible, 85 polynôme nul, 75 polynôme unitaire, 81 polynômes associés, 82 Polynômes premiers entre eux, 84 PPCM, 82 racine nièmme , 69 racine d’ordre k, 87 racine d’un polynôme, 75 Règle de Srrus, 44 signature, 32 sous-matrice, 32 Taylor, 89 transposée d’une matrice, 25 valuation d’un polynôme, 77 I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn Dhafer Haj Dahmane [email protected] INDEX I-S-E-T Jerba http://www.isetjb.rnu.tn 33 Dhafer Haj Dahmane [email protected]